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06 mai 2008

Commentaires

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Criticus

Tiens, nous avons un point commun, celui d'avoir espéré la candidature de Chevènement en 2006 et d'avoir voté Sarkozy en 2007. Je ne regrette toujours pas mon vote, mais je confesse que c'était surtout un vote par défaut. Si l'échec de Sarkozy est la faillite de tout un peuple comme tu le dis bien, la réciproque est aussi vraie. Mais il est certain qu'un grand peuple n'aurait jamais eu à faire le choix entre Sarkozy, Royal et Bayrou. Cela dit, n'oublions pas que nous avons eu Louis XVIII, Louis-Philippe, Thiers, Mac-Mahon...et que la France s'en est relevée.

yann

Je suis bien plus pessimiste pour les USA ou l'Allemagne que pour la France ce qui nous oppose dans un sens.

Pour moi c'est globalement l'occident qui va dans le mur, la France ayant ses blocages propre et un antinationisme exacerbé qui agit comme mécanisme nihiliste à l'échelle du pays. Mais est ce vraiment nouveau, historiquement la France est le pays des ruptures brutale fruit d'accumulation de déséquilibre provoqué par les classes dominantes. Nous subissons avec les traits de la modernité ce que nos illustres ancêtres ont eux mêmes subi. Avec l'effondrement de l'impérium américain et la crise fondamentale du progressisme technicien en toile de fond. Il faut bien se rendre compte à quelle point une grande partie de notre population continue à vivre avec un niveau de vie correct, les Russes de 98 auquel tu nous compare n'avaient plus rien. Et quand on a le ventre vide on réfléchit beaucoup plus vite et on accepte plus volontier les changements de meurs. Les français et les occidentaux en général ne changeront que lorsqu'ils seront directement en manque des produits de base. Quand la classe moyenne en sera réduit à économiser les patates elle sera plus prompte à interdire les importations de produit chinois et à la jouer collectif. Si la population parait si insouciante et finalement si irresponsable en mettant au pouvoir de tel crétin c'est parce que nous sommes encore "prospère" même si les base de l'effondrement sont en place. C'est triste à dire mais cela donne l'impression que l'enrichissement agit comme un mécanisme de dislocation sociale et de crétinisation collective. Il n'y a qu'a comparer le comportement des jeunes des pays d'Afrique qui font des kilomètres pour aller à l'école avec les petits cons de nos écoles qui pensent que l'instruction est absurde, que les profs sont des idiots et qui rêvent de participer à la StarAc. Si c'est la richesse qui rend les populations ainsi on est vraiment dans la mer..

GED

Comme toujours, c'est la faute au peuple. Un peu facile comme argumentaire.

Malakine

@ Criticus

Je ne sais pas si je regrette mon vote. J'aurais peut-être du m'abstenir. Mais au fait, t'es encore là, tu pars quand pour Shangaï ?

@ Yann

ce que tu dis me rappelle les discussions que je pouvais avoir avec certains quand j'ai commencé à découvrir le monde russe il y a quelques années. On me disait que la force de leur culture, leur chaleur humaine, tout ce qui faisait leur identité s'effacerait lorsqu'ils seraient développés comme nous. Comme si la richesse matérielle entraînait l'individualisme ou comme tu le dis si bien la "crétinisation collective et la dislocation sociale".

Je ne le crois pas. Je crois qu'il y a des facteurs culturels indépendant des facteurs économiques. Un allemand sera toujours plus prêt à passer un compromis et concevoir la notion d'effort collectif qu'un français. Un américain ou un russe seront toujours plus patriotes et sauront toujours plus que nous, se ranger derrrière leur dirigeant. Je crains fort que la France ne serait toujours pas capable de s'accorder sur un programme de réforme et de faire confiance à ses dirigeants pour la conduire, même si la situation empirait. Et quand je vois l'évolution du système politique, je doute même que le pays soit capable d'élire un jour un dirigeant capable de proposer et de mettre en oeuvre ce programme de réforme. Parti comme c'est, on aura pour 2012 un duel Fillon delanoë. Ca promet de voler haut !

@ GED

Je n'ai pas parlé du peuple mais du pays dans son ensemble. Vous croyez vraiment qu'on en serait là aujourd'hui si tout le débat depuis un an et demi n'avait pas été focalisé sur la personnalité et le style de Sarkozy ? Vous ne croyez pas qu'on y verrait plus clair et que le gouvernement aurait pu engager de vraies réformes si on avait débattu des grands enjeux et des solutions pour y répondre ?

Ce que je veux dire dans cet article c'est qu'on est tous responsable de la déconfiture actuelle. Tout ceux qui ont dénoncé la pipolisation de sarko, qui ont fait des polémiques sur des discours sans portée (latran, dakar), qui ont parlé du divorce et du remariage ... Tous ceux là portent une part de responsabilités dans l'explosion en plein vol de Sarko.

Certes sarko a été nul, irresponsable, indigne, incapable, grossier, tout ce que vous voulez, mais dans le même temps la France n'a pas été bien mieux.

Sam's

Bonsoir,

Et bien je ne peux m'empêcher de répondre à cet article et exprimer mon désaccord sur l'échec de Sarko selon les raisons énoncées.

Ce que Sarko n'a pas réussit, c'est de dévoiler la vérité et les motivations qui l'anime pour une France, à l'image de ses puissants appuis extérieurs qui l'on aidé a être élu, dans un vaste programme Atlantiste et capitaliste de globalisation.

Le Traité de Lisbonne a été le grand coup d'envoi à son plan et a conforté, renforcé les profits du capital et la dérégulation des marchés financiers notamment par les articles 56 & 48 en faveur de la spéculation sans entrave des capitaux à travers l'Europe et du monde.

Mais la crise des subprimes (et les bulles qui sont encore à venir) allaient déferler sur les marchés Européens et les réformes devaient obligatoirement s'enchainer de manière à ne pas laisser de répit aux contestations populaires, semant des polémiques ici & là, la confusion dans les rangs et au sein de toutes les oppositions.
Mais la crise et la chute su système ont rattrapé notre fier président et l'on ne va pas être loin de mouvements populaires de moins en moins contrôlables dont il lui sera bien difficile de faire taire.

A mon avis la faillite du système actuel est non seulement prévisible mais prévue et contrôlée
Ce qui est également programmé c'est que le bouleversement radical à venir nous amène à réclamer nous-mêmes ce que l'on nous prépare( démocratie manipulée et contrôlée)
Reste à savoir si tout se déroulera comme prévu, car les aléas sont nombreux: il y a plusieurs candidats à la gouvernance mondiale et la bataille finale est féroce.
Mais si un postulant a eu la "sagesse" de placer des hommes à lui dans toutes les tendances,il est sûr de l'emporter.
L'ajustement se fera par la suite.

Ce qui est important est d'orienter notre vigilance non pas sur les gesticulations gouvernementales et autres mensonges machiavéliques, mais de veiller à reconnaitre au fil de l'actualité, indépendante et alternative, les évènements géopolitiques, économiques et financiers qui, mis bout à bout, lèvent quelque peu le voile sur ce qui est en train de se tramer.

Une piste concerne la grande manipulation de la FED (Réserve Fédérale Américaine)vers - et encourageant - toutes les grandes Banques Centrales à injecter d'énormes liquidités auprès des banques privées, afin qu'elles assurent leurs fonctions dans l'économie, contre garantie en bon du trésor, de leur créances douteuses et autres titres insolvables.

Ce ne sont que des mesures à court moyen termes et c'est reculer pour sauter encore plus profondément dans un effet levier inverse qui, lorsqu'il faudra assainir ces comptes douteux, plongera les États Nations à socialiser cette dette, c'est à dire à faire payer les citoyens par l'impôt, mais aussi et surtout, par la mise en place de réformes démantelant le droit du travail et la protection sociale, affament dangereusement et un peu plus cruellement la population des pays les plus vulnérables.

C'est ce que nous propose Sarkozy depuis qu'il est au pouvoir et il est un pion qui dès le départ, en pleine connaissance de cause, a adhéré au "plan du New Deal Mondial" pour être "up to date" - dans la course - et prétendre jouer un rôle dans la "nouvelle donne" des enjeux du devenir de la mondialisation.

Un autre indicateur est bien évidemment le pétrole qui aujourd'hui a passé la barre des 123 $ le baril !
Les guerres actuelles ne sont motivées que dans l'intention de contrôler la distribution de l'or noire qui atteindra son pic de production au début de la prochaine décennie. Se poser aussi la question du pourquoi "Otaniser" la guerre Afghane et suivre la montée belliqueuse des menaces du Pentagone contre l'Iran...que la réforme de la constitution permettra entre autre à donner tout pouvoir militaire à Sarkozy, d'intervenir ici, sans débat au parlement, comme il a tenté de le faire pour l'envoi de troupes en Afghanistan.

Aussi, j'estime donc que Sarkozy a faillit réussir mais les français, même s'ils ne peuvent décrypter ses raisons profondes, se sont sentis trahis et manipulés par ses mensonges et les non-dits, du fondement de ses ambitions personnelles démesurées et qu'il est à espérer que nous ne laisserons pas Sarkozy aller au bout de cette folie...

Alors que l'humanité toute entière crie son besoin d'un nouveau modèle sociétal par une économie et un partage des richesses équitable et plus humain, il est à souhaiter que celui qui vient, valorisera la rémunération du travail et non plus du seul capital, et que les structures financières spéculatives soient séparées du fonctionnement des établissements bancaires dont le but premiers est d'assurer le bon fonctionnement de l'économie nationale et mondiale.
Alambic'up
http://diablogtime.free.fr

Belgo4.0

"modèle sociétal"

... houla...ça me réveille...


Est "sociétal" pour moi tout ce qui vise à corriger les inégalités VIA L'IMPOT (injuste car sur le dos des salariés...)

le Belge

olaf

En Allemagne tout n'est pas rose, ils ont fait des réformes similaires à celles de sarko, avant.
Exemple, 10 euros/trimestre pour voir le médecin, idem en plus pour voir le dentiste, médocs pas entièrement remboursés, salaires bas 450 euros/mois pour 40 heures/semaines. Il y a nombre de pauvres malgré leur compétitivité payée chère comme dans la GB de Thatcher.
http://www.humanite.fr/la-pauvrete-explose-en-Allemagne

Ceci dit l'allemand est plus consensuel, l'américain dont font partie quelques collègues est plutôt agréable et optimiste. Le français est plus conflictuel, c'est peut être un avantage pour se rebiffer face au système, mais pour le moment le français est plus grognon dans sa critique et la ferme dès qu'il faut monter au créneau, pas si actif selon sa fameuse tradition à la révolte.

De toutes façon ce qui se passe est général, même si les modalités diffèrent d'un pays à l'autre.

Les médias sont le pouvoir qui promeut ça. Le texte d'onfray est explicite :
http://pagesperso-orange.fr/michel.onfray/Chronique_mai08.htm

RST

@Malakine
Je n’aurais jamais imaginé que je puisse me retrouver un jour à défendre Sarkozy. Certes le bonhomme m’a toujours paru totalement indigne de la charge qu’il exerce mais je pense qu’il y a quand même une ou deux choses que l’on peut mettre à son crédit : il a pratiqué une certaine ouverture politique et il a nommé au gouvernement des représentants de la "diversité". Alors on peut critiquer la manière dont cela a été fait et considérer que les résultats ne sont pas probants mais il l’a fait. De plus je dois reconnaitre que je lui trouve un certain mérite à soutenir ses troupes malgré les cafouillages.

Pour le reste je suis d’accord avec toi sur le jugement de son action. Je partage aussi ton point de vue sur le fait que quelque part nous sommes tous responsables de cet état de chose même si je ne suis pas sûr que cela constitue une spécificité française. Quant à savoir si S.Royale aurait été pire, Dieu seul le sait !

En digressant un peu, cela m’amène à parler de ce phénomène qui fait que nous avons tendance à considérer que l’action des citoyens se résume à voter et ensuite à se plaindre en permanence de ce que font (ou ne font pas) nos élus. Je ne sais pas si cela est spécifiquement français mais cela ne correspond en tout cas pas au fonctionnement sain d’une vraie démocratie. Une élection (locale ou nationale) n’est pas une fin en soit et il est de la responsabilité de tous de participer activement ensuite à la vie de la cité. Il y a dans ce domaine de la prise de conscience citoyenne, beaucoup à faire pour que la situation évolue, mais je pense que c’est indispensable si nous voulons avoir un jour au pouvoir de vrais hommes (ou femmes) d’état élus par de vrais citoyens et non plus une méga "StarAc" présidentielle.

Enfin tu mentionnais dans un précédent commentaire, l’interview de NDA sur Des sous. Je suis tout à fait séduit par son discours que je trouve équilibré. Il a visiblement les idées claires. J’ai bien aimé quand il dit qu’il est parfois plus à gauche que Royale et Strauss Khan ainsi que sa critique de la course médiatique à l’image qui réduit considérablement le champ démocratique.
Je crois que je vais m’intéresser sérieusement à ce monsieur.

Malakine

@ Sam

Tout cela est très intéressant mais je crois que voir une dimension géopolitique dans Sarko comme aux opposition qu'il a rencontré c'est surestimer largement l'un comme l'autre. Sarko voulait être élu et la France voulait un président dans lequel se reconnaître. Je crains que ça n'aille pas tellement plus loin.

@ le belge

Attention, ce n'est pas du tout le sens que je donne au mot sociétal. Pour moi les questions sociétales, c'est la partité, le droit de vote des immigrés, les femmes battues, le mariage homosexuel, des conneries comme ça. J'en appelle à l'arbitrage des autres sur le sens de ce mot.

@ olaf

Je suppose que tu as compris que je ne voulais pas citer l'allemagne en modèle. Je sais bien que les réformes schroder ont eu des conséquences sociales desastreuses. Ce que je veux dire c'est qu'il existe des pays où on arrive à trouver collectivement des réponses collectives. Ce n'est pas le cas de la France. Je crains que le jour où on élise une vrai homme d'Etat, il subisse le même sort que sarko : lèche, lache, lynche ... et qu'on ne s'intéresse jamais à autre chose qu'à sa personne. Mais je me répète là, non ?

@ RST

Qu'est ce qu'on attends pour adhérer tous à debout la république alors ?

olaf

NDA est assez atypique, pas bling bling, pas vamp socialo élégante. Discours mesuré, souci d'équilibre, peut être une qualité française perdue ou en voie de l'être. Par conséquent, il est présenté comme un boy scout par les guignols de l'info qui ne font jamais de cadeaux. Mais les caricaturistes sont là aussi pour se caricaturer...l'arroseur s'arrose.

pia

@ Malakine,

Je partage l'avis de GED, ton argumentaire me semble bien léger, limite réactionnaire dans le mauvais sens du terme (mais le terme réactionnaire a-t-il un bon sens d'ailleurs ?).

Accusé le peuple ou le pays (comme tu veux, pour moi cela revient au même…) de tous les maux dont souffre la France, c'est aller un peu vite en besogne.

Ce que je n'arrive toujours pas à comprendre, c'est comment un garçon intelligent comme toi a pu glisser un bulletin Sarkozy dans l'urne. Autant je peux comprendre qu'on puisse être opposé à une femme comme Ségolène Royale, autant voter pour son adversaire me paraît incongru.

Sarko n'est ni le chantre du libéralisme comme il essaye souvent de se faire passer, ni le défenseur de la veuve et de l'orphelin comme il a pu le faire croire durant la campagne des Présidentielles. Il n'a jamais eu qu'une seule ambition : sa réussite professionnelle, ce qui signifie dans le jargon du nabot "gagner un max de flouze" !

Aujourd'hui, cet homme ridiculement petit dans tous les sens du terme a vaincu son Everest : devenir Président de la République. Et ils nous emmerdent tous !

Alors, aujourd'hui, rien ne sert de pleurer, de se lamenter, de dire que c'était bien mieux avant, que les jeunes sont des trous du cul qui ne regardent que la Star Ac, que les chômeurs ne sont que des fainéants assistés, et j'en passe…

Si vous vouliez une Révolution, une Révolution de l'intelligence et de l'innovation capable de contrer la médiocrité ambiante, il ne fallait certainement pas voter Sarkozy. Réfléchir avant de voter, ce n'est pas inutile.

Laurent

@ Malakine,

Tu as l'air bien désabusé sur l'état de notre pays. Au contraire, je pense que la réaction des Français montre que notre pays attend encore quelque chose de la politique puisqu'il n'hésite pas à sanctionner celui qui les trompe. Je suis plus sévère que toi avec Sarkozy (mais je n'avais pas voté comme toi). Je pense qu'il est bien le principal responsable du désenchantement actuel et que cela ne vient pas des Français.

Après tout, sur le fond, la déception est tout de même légitime. Il avait bien imprudemment annoncé qu'il serait "le président du pouvoir d'achat" et jamais le pouvoir d'achat des Français ne s'est aussi mal porté. Bien sûr, ce n'est pas lui qui est responsable de la hausse du cours des matières premières. Néanmoins, c'est lui qui a mis cet argument dans la campagne et après tout, il a décidé d'augmenter le SMIC a minima alors que depuis 1995, ltous les gouvernements avaient donné des coups de pouce, que ce soit sous lJuppé, Jospin, Raffarin ou Villepin. En outre, il est normal que les Français soient déçus étant donné qu'il a contribué à augmenter son pouvoir d'achat et celui des Français les plus aisés avec le paquet fiscal qui leur a profité de manière disproportionnée.

C'est lui aussi qui a annoncé qu'il allait "chercher la croissance avec les dents". Il dénonce depuis deux ans le niveau de l'euro mais ne fait rien à Lisbonne. Il y a beaucoup d'incohérences dans son action.

Il y a de vrais problèmes de fond avec la présidence Sarkozy. En outre, je ne suis pas sûr que ces déclarations sur la religion ou la Shoah sont perçues comme utiles. Il semble également résumer sa diplomatie à des actions spectaculaires comme le cas Bettancourt, les infirmières bulgares ou récemment la condamnée du Mexique. Il y a un vrai problème de priorisation de l'agenda du président qui surfe trop sur les faits divers.

Ensuite, le style est proprement choquant. On l'oublie volontiers aujourd'hui mais le candidat Nicolas, s'il était parfois agressif, était au moins sérieux, relativement sobre. L'élection a provoqué un certain relâchement de sa tenue alors qu'elle aurait du l'inciter à encore davantage de retenue... Il est normal que les Français soient choqués par ce président qui se tient si mal...

Pour moi, le problème de fond tient au fait que l'Elysée est sans doute pour lui juste le trophée qu'il convoitait depuis trente ans. Il n'y a pas de grand dessein mais seulement une terrible ambition personnelle. Et comme il n'a même pas un grand sens de l'Etat ou un véritable souci des citoyens (contrairement à Chirac), tout cela ne peut pas aller bien loin. Du coup, son action manque de sens. Je ne dis pas que tout ce qu'il fait est mal, ce serait caricatural. Certaines réformes ne sont pas mauvaises.

Mais outre de mauvaises réformes, et des déclarations calamiteuses, il manque à Nicolas Sarkozy de donner du sens à son action, au-delà de slogans de campagne habiles.

Je ne pense pas qu'un grand peuple ne puisse pas se retrouver à choisir entre Sarkozy, Royal et Bayrou. Les grands hommes sont rares. Personnellement, j'aurai espérer un Séguin, un Chevènement (pour qui j'avais voté en 2002) ou un Villepin. Malheureusement, la vie partisane traditionnelle est difficile pour les gens qui ont des idéaux et des convictions. Nous ne les avons pas eu par la faute de nos partis. Mais nous avons la chance d'avoir notre Constitution qui peut permettre l'émergence d'un chef de valeur qui balaiera les clans partisans traditionnels. Je reste persuadé que si Villepin y était allé, tout aurait pu changer (comme si Séguin et Chevènement avaient fait un bout de chemin ensemble).

Et puis, notre pays s'est relevé de bien pire. En juin 1940, un gouvernement de circonstances signe une lâche armistice et 5 ans après, nous nous retrouvons du côté des alliés. Le peuple Français est volontiers insatisfait, mais cela montre qu'il a encore de l'ambition. C'est si nous étions satisfaits par la médiocrité que je serai inquiet. Cette chute de Sarkozy est rassurante. Un mauvais président est jugé comme tel.

Nous avons encore d'immenses atouts. Notre position en Europe et dans le monde est loin d'être si catastrophique qu'on le décrit. Dans quelques décennies, nous serons le premier pays d'Europe par la population. Nous avons de superbes infrastructures et de bons services publics globalement et nous avons une multitude de grandes entreprises leaders dans leurs domaines.

Hauts les coeurs !

Amitiés républicaines.

Laurent

PS : la croissance russe doit aussi beaucoup à la hausse du pétrole...

PPS : je détaille un peu plus sur mon blog le bilan de Nicolas Sarkozy pour ceux que la longueur de ma prose n'aurait pas effrayés

olaf

laurent,

Villepin a une forme de classe, littéraire, physionomique, c'est le b.a.ba de la diplomatie.
Mais son Cpe était parachuté par des conseillers dont il n'a pas fait le tri, le résultat était mauvais.

Villepin président aurait fait une chiraquie relookée, à peine. Donc encore un qui ânonne les business plan de ses consultants sans prendre la peine d'un regard extérieur critique.

Le problème de ces types, qui ont du talent par ailleurs, c'est qu'ils pensent qu'il faut cliquer sur le bon conseiller sans se donner la peine de critiquer, donc de réfléchir.

Laurent

@ Olaf,

Je crois que Villepin vaut beaucoup mieux que l'épisode du CPE peut le suggérer :
- à force de le lire et l'écouter, je crois que, contrairement à Chirac, il a une véritable structure de pensée, des convictions profondes avec lesquelles il n'est pas prêt à transiger. D'ailleurs, ses tacles à Sarkozy, que ce soit quand il était Premier Ministre ou depuis l'élection présidentielle, ont toujours porté sur des vraies questions de fond (cas de l'appel du 14 février par exemple). Pour le coup, il n'est pas simplement à l'écoute de conseillers, contrairement à beaucoup de politiques.
- s'il s'est montré assez buté sur le CPE, je trouve que cela a également une dimension positive : une volonté de ne pas transiger, même quand les temps sont durs. Le CPE était imparfait bien sûr (absence de justification pour la fin de contrat), mais je crois qu'il fallait tenter de nouvelles choses contre le chômage et il n'a pas hésité à bousculer les habitudes.

Et puis, clairement, par rapport aux trois principaux candidats de la présidentielle (qui sont uniquement dans leur quête personnelle), je trouve qu'il n'y a pas photo...

olaf

Intervention de Todd sur :

http://www.marianne2.fr/Pour-Emmanuel-Todd,-Sarkozy-est-moins-president-que-jamais_a86959.html

Il préconise une alliance franco-allemande plus forte. J'adhère à cette idée que l'europe ne peut pas exister sans une locomotive solide faite de ces deux pays bien plus proches qu'on ne l'imagine.
L'europe actuelle se résume à une dilution croissante avec l'entrée qui plus est de la turquie envisagée. Cette fuite en avant géographique, maintenant Sarko veut en plus faire une chimère méditerranéenne, et économique par les saintes lois du néo libéralisme constituent un boulet trainé depuis 15 ans. Mais le confort des eurocrates ne laisse pas augurer d'un changement qui ne viendra probablement qu'après des évènements forts.

Aurely

@ Malakine, à propos du terme "sociétal"

Tu écris : "Pour moi les questions sociétales, c'est la parité, le droit de vote des immigrés, les femmes battues, le mariage homosexuel, des conneries comme ça."

De mon côté, je voudrais me permettre d'attirer (gentiment !) ton attention sur le terme "connerie". Ou comment en un mot, je trouve que tu décrédibilises une page entière de réflexion, voire tout ton blog... Mets-toi un instant à la place de ceux dont tu parles, de leur souffrance au quotidien, tu entr'apercevras le poids de tes mots, que j'ose espérer que tu as écris trop vite. Je trouve, si c'est le cas, que la provoc' trouve là ses limites, ou en tout cas les miennes... Ou alors je n'ai rien compris du tout.

Sans rancune ;-)

olaf

En parallèle avec Todd :
http://www.blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/2008/05/10/219-libre-echange-et-destruction-economique-et-sociale


Malakine

@ Pia

Je peux parfois être réac, mais dire que la France dans son ensemble n'a pas exprimé de grandes qualités collectives au cours de l'année passée ne l'est pas, c'est juste un constat : voir le niveau du débat, de la critique anti sarkozyste, des revendications ...

Pour ce qui est de mon vote, je n'aurais effectivement pas du voter pour NS même si j'adhérais pour beaucoup à ses discours. J'aurais du m'abstentir. Mais après avoir vu l'autre débile à Charletty et lors du débat contre sarko, j'ai voulu qu'elle se prenne la plus grosse claque possible et qu'elle disparaisse définitivement du paysage.

@ Laurent

Je partage naturellement toutes tes critiques contre sarko. Je note que tu n'es pas loin de me rejoindre quand tu dis que notre système de partis ne peut plus produire de grands hommes. Toute la question est là : La France est-elle encore capable de promouvoir un grand dirigeant, de lui faire confiance et de s'accorder sur un programme de réforme comme à la libération ou en 58 ?

@ olaf

Je ne suis pas loin de partager ton point de vue sur Villepin. Je pense comme laurent que l'homme a une dimension largement supérieure à ces contemporains, mais malheureusement, le logiciel n'est pas à la hauteur du caractère. Pour le CPE, il a fait la connerie tout seul en étant trop pressé d'agir et avec une foi aveugle dans l'idéologie de la fléxibilité. Espérons que cette petite traversée du désert lui donnera le temps de méditer aux grands problèmes du monde et du pays et qu'il reviendra avec une doctrine un peu plus charpentée et originale que le républicanisme social-libéral. Ceci dit, ce serait déjà un grand progrès par rapport à Sarkozy. On parle de son retour pour les européennes ... A suivre !

@ olaf

L'intervention de Todd pourrait bien m'inspirer un article. Je regarde ça et on en reparle. Merci du lien en tout cas.

@ Aurely

Connerie au sens de diversions, des sujets faciles sur lequel tout le monde pense avoir un point de vue, mais qui ne recouvrent strictement aucun enjeu. Qu'il y ai plus de femmes dans les assemblées n'a strictement aucun effet sur aucune politique ni sur la manière d'en faire, que les homosexuels se marient ou se pacsent, non plus. On est là dans le domaine du pure symbole. Ces sujets sont pour moi une fantastique régression de la politique.

CLARTE

si sarko se plante c'est d'abord parcequ'il agit en tant que petite frappe au service des "pleins aux as" et qu'en plus en guise d'intelligence politique il n'a que sa hargne accumulée depuis ses manifs anti étudiants et ouvriers de 68! il faut vite tourner la page: tous en manif le 15 et le 22 mai

FTP

Quelqu'un qui se dit de gauche et qui a voté pour Sarkozy est un inconséquent, un peureux ou un totalitaire, donc un nuisible quand ce n'est pas un idiot qui préfère la démagogie à la langue de bois : triste choix !
Je fais partie de ceux qui ne pardonnent pas cette attitude. Il y a des priorités à respecter quand on milite pour un idéal. On doit voter pour des idées, non pour des personnes et surtout pas par défaut ; car là, c'est une tare ! Au pire, on s'abstient.
Ceci dit malgré vos bons arguments.
@+ Dormez bien, le réveil va être brutal !
FTP

Malakine

@ FTP

Je suis bien d'accord avec vous. Il faut voter en fonction des idées et non pas en fonction des personne ou parce qu'on se considère de droite ou de gauche. Je ne me suis reconnu dans aucune des idées développées par la candidate au sourire béat : défense des femmes battues, scolarisation des handicapés, programme reposant quasi intégralement sur les région, démocratie participative, préchi précha moraliste sur le mode aimez vous les uns et les autres ou le gagnant-gagnant gnan-gnan ... J'ai voulu épargner cela à mon pays. J'ai voté contre ségolène Royal, contre sa personne, contre son parti et contre ses idées. Et je n'ai pas de regret de ce point de vue là.

Si être de gauche c'est soutenir aveuglément son camp, quel que soit le niveau de stupidité de son candidat et d'ineptie de son programme; si c'est ce genre d'idées que défend la gauche aujourd'hui, alors c'est clair : Je ne suis pas de gauche.

olaf

J'ai voté Sego, première fois que je vote PS, en trouvant inutile son numéro charismatique et un peu bizarre sa proposition de camps de rééducation militarisés pour mineurs, mais il me semblait, toute synthèse faite, que ça aurait été moins pire quand même. Comme quoi ...

PeutMieuxFaire

Faute d'un vrai argument vous êtes obligé d'ajouter "gnan-gnan" au slogan "gagnant-gagnant" que proposait S. ROYAL. Si elle a eu bien quelque torts par ailleurs, concernant cet état d'esprit non seulement il est au coeur des valeurs socialistes (qui aspirent à une société véritablement solidaire) mais avait aussi la vertu de permettre à la gauche de se réconcilier avec l'entreprise.

Si je comprends l'aversion que vous aviez pour la personne de la candidate ("femme", "moraliste", "évangéliste", etc.) je m'étonne que vous n'ayez eu aucune réserves à voter pour un candidat qui au contraire instrumentalisait l'opinion en désignant sans cesse des "boucs-émissaires", montrant que son ressort était essentiellement un besoin de revanche (il est même allé jusqu'à promettre de "pendre quelqu'un à un croc de boucher", en l'occurrence son propre premier ministre parce qu'il le soupçonnait - ou faisait semblant de soupçonner - d'avoir agit contre lui).
N'avait-il pas lui aussi quelques graves défauts personnels ?

Alor, sauf à s'abstenir, je ne trouve pas alors choquant de voter pour le candidat de "son camp" et le seul échec que je partage avec vous (dans votre énumération), c'est que le système politico-médiatique ne sélectionne pas forcement l'homme d'État le plus apte. Le moteur de SARKOZY c'est son égo à non l'intérêt général, ne cherchez pas ailleurs les raison de sa faillite.

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