L’objectif de l’intervention télévisé de Nicolas Sarkozy était double. Elle devait être une illustration de sa nouvelle stature présidentielle et redonner de la cohérence et de la lisibilité à l’action gouvernementale.
Si Sarkozy a été une nouvelle fois plutôt bon sur la forme, ces deux objectifs n’ont pas vraiment été atteints. Les prestations télévisées du président se suivent et se ressemblent. Rien de neuf, ni dans le personnage, ni dans le discours, ni dans les perspectives, ni dans les orientations gouvernementales. Depuis qu'il a été élu, les caisses sont officiellement vides, les prix flambent, la récession menace, son modèle étasunien s'écroule, son gouvernement patauge, sa popularité s'effondre, mais Sarkozy reste imperturbablement le candidat du volontarisme, du pouvoir d’achat, celui qui est là pour faire les réformes que les autres avant lui n’ont pas eu le courage de faire.
Sarkozy s’est tellement fait à la logique médiatique qu’il semble être dans un présent immuable. Il continue de faire du Sarko, comme pour réveiller les espoirs que les Français ont placé en lui il y a un an. Non seulement Sarkozy ne change pas, mais on a l'impression qu'il est incapable de s'inscrire dans le temps, de se penser dans une trajectoire, de devenir un homme d'Etat porteur d'un projet pour lui même et son pays.Pour Sarkozy, le temps semble s'être arrêté le jour de son élection.
Sarko fait du Sarko
Beaucoup ont trouvé que l’émission télévisée nous a offert un nouveau Sarkozy. Enfin président, plus serein, plus solennel, plus maître de lui, plus « au dessus de la mélée » je crains qu’il ne s’agisse là que d’un pur conditionnement. On a trop lu et entendu partout que l’émission montrerait la nouvelle stature présidentielle de Sarkozy. Certains y ont vu ce qu’ils étaient sensé y voir.
J’ai trouvé pour ma part, Sarkozy égal à lui-même. La vulgarité de son expression est toujours prête à se manifester au moindre emportement. Il personnalise toujours autant l’exercice du pouvoir, jusqu’à devoir se corriger lui-même pour transformer « je ne vais tout de même pas créer des postes » en « je ne vais tout de même pas demander à Xavier Darcos de créer des postes ». Toujours aussi mégalo : Son cœur de compétence, c’est ce qui est le plus dur, ce que les autres n’ont pas le courage de faire. Il va réconcilier la Chine et le Dalaï Lama, transformer le G8 en G14... Parfois, on avait l’impression d’entendre le président l’Europe, voire le Maître du monde !
Sarkozy n'a toujours as compris que les circonstances ne lui demandent plus de montrer sa virilité et sa force de caractère, mais d'être aujourd'hui à la hauteur de sa tâche et de la séquence historique très inquiétante que l'on vit en ce moment.
Sarko, sans mémoire
L’obsession du présent conduit même parfois Sarkozy a réécrire l’histoire. A l’écouter hier, il aurait toujours été en faveur d’une intensification de la guerre contre l’Afghanistan. La France n’aurait pas été épargnée par les attentats islamiques par son refus de la guerre du Golfe, comme Madrid et Londres ! Mieux encore, tous les pays d’Europe auraient imité son action en tentant de relancer la consommation intérieure par une politique de relance par la dépense fiscale.
Sa liberté avec la réalité historique s'est surtout exprimé sur le paquet fiscal. Les différentes mesures du paquet fiscal ont été annoncées dès le début de sa campagne. Il n’a jamais été question de distribuer du pouvoir d’achat !. Il s’agissait pour les heures sups de libérer le travail et de sortir du carcan des 35heures. Pour les emprunts immobiliers, de favoriser une France de propriétaires, pour les droits de succession de revaloriser la valeur travail et pour le bouclier fiscal de refaire venir des fortunes expatriées. Globalement il s’agissait de créer un choc de confiance pour inciter les Français à travailler, à investir, à épargner. Et cela devait relancer l’économie.
Aujourd’hui à écouter Sarko, le paquet fiscal était une distribution de pouvoir d’achat pour soutenir une économie anémiée ! Le mensonge est d’autant plus grave que le conseil constitutionnel à précisément sanctionné la loi TEPA sur ce point (1) Réinterpréter a posteriori le paquet fiscal dans le sens de relance Keynésienne est profondément stupide. Non seulement, cela est faux, mais cela en fait une mesure inefficace et profondément inégalitaire !
Sarkozy, sans perspective
Plus grave, pour un président de la république, Sarkozy semble incapable de se projeter dans l’avenir et inscrire son action dans le temps long, incapable de faire ressortir les grands enjeux et de donner du sens à l’action. Il a été particulièrement mauvais sur deux points fondamentaux : Sur la nécessité des réformes et sur la crise mondiale.
Sur les réformes, il s’est contenté de truïsmes: Le monde bouge, il faut bouger. Si on ne réforme pas la France, nous allons décrocher. Qui n’avance pas recule ect … Ce qu’on attendrait d’un président c’est qu’il nous dise en quoi notre modèle est devenu inadapté au contexte international ou à l’évolution du monde, et dans quelle direction nous devons évoluer pour nous y adapter. Ce diagnostic là serait nécessaire à la compréhension des réformes et à l’adhésion des personnes concernées. Nous l’attendons toujours.
Sur la crise financière, il a été nul. Il aurait pourtant été de son intérêt que les français en comprennent le mécanisme et les conséquences probables. La crise n’a été présentée que comme un dérèglement de la finance internationale, dû à des décisions approximatives des agences de notations. Rien qui explique la flambée des prix ou le ralentissement de l’économie mondiale. On aurait pu attendre d’un président qui fasse œuvre de pédagogie et propose des perspectives pour l’Europe, dont il va bientôt prendre la présidence, pour contribuer à relancer la demande mondiale et à assainir le système et éviter que de telles crises ne se reproduisent.
La vérité est simple : Le programme de l'UMP a été bâti pour une période de croissance. Pour ses promoteurs, l'économie mondiale était portée par un fantastique mouvement de croissance dont la France ne tirait pas assez profit. Entre temps, tout s'est écroulé. et tout doit être repensé. C'est cette réaction là que la France attendait : Un diagnostic pour comprendre, une stratégie pour résister et rebondir, un plan d'action pour s'en sortir. Sarkozy a seulement fait de la com, a rejoué la partition qui l'a fait élire, pour rétablir la confiance en vue d'amortir le Krach.
* * *
Lors de ses vœux de fin d’année, Sarkozy avait fait sensation en parlant de politique de civilisation. L’année 2008 devait être consacrée aux réformes de long terme. On devait s’attaquer au chantier de la ville du XXIème siècle, à la révolution écologique, à l’éducation. On devait enfin s’attaquer à la cause des problèmes. Préparer une nouvelle renaissance. Redéfinir un projet collectif pour permettre à tous de retrouver la fierté d’être Français …
Quatre mois plus tard, le nouveau président a abandonné ses habits de « Bonaparte au pont d’arcole » qui voulait conduire son peuple vers de nouveaux horizons. Il est devenu un chef d’Etat statique qui tente de gérer les états d’âmes de son peuple pour éviter l'explosion sociale. Sarkozy ne s'est pas présidentialisé. Il s'est juste banalisé.
Malakine
(1) Le CC a admis la défiscalisation des emprunts immobiliers pour l’avenir au nom de l’objectif de favoriser le développement de la propriété résidentielle, mais l’a censuré pour le passé car cela aurait constitué qu’à une distribution de pouvoir d’achat à une certaine catégorie de personnes.
Comme toujours très bon commentaire, mais toutefois, au sujet de la forme, étant donné qu'il connaît à l'avance les questions et qu'il choisit lui-même les journalistes c'est encore heureux qu'il soit bon sur la forme.
Rédigé par : GRD | 26 avril 2008 à 09:49
Excellent commentaire.
Tu as noté la disparition de la "Politique de civilisation". Je me doutais bien que cette expression était encore un "coup" de Guaino!
En leitmotiv, il a rappelé que les caisses étaient vides. Le voilà parti en voyage de noces à Bahrein. Grand bien lui fasse, il est peut-être invité.
Cependant, comme on sait qu'il ne se déplace pas seul, même si cette fois il ne médiatise pas ceux qui l'accompagnent, les gardes du corps sont toujours nombreux ainsi que les personnels prêts à toute éventualité.
Cela fait désordre dans la situation actuelle de notre pays.
Je suis d'accord avec toi sur le point qu'il a tendance à se prendre pour le maître du Monde après avoir affirmé maintes fois qu'il était celui de l'Europe.
Il n'y a pas de réformes, les régimes spéciaux sont maintenus, à EDF comme à la RATP et à la SNCF avec simplement des petits aménagements et de grandes compensations.
Quant à la loi TEPA, tu sais comme moi que les heures sup. coûtent plus cher qu'elles ne rapportent et je considère toujours le bouclier fiscal comme une aberration inutile.
Pourquoi ne lui a-t-on posé aucune question sur l'état des prisons?
Non, il ne m'a pas convaincu, pas plus que les autres français!
Rédigé par : Philippe | 26 avril 2008 à 11:47
Une question "Philippe" stp :
comment sais-tu que Sarko est à Bahrein ? Ce n'est pas dans l'agenda de la Présidence sur Internet. Merci,
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 26 avril 2008 à 13:29
Analyser Sarko sous cet ange du président qui n'arrive pas à s'extraire de l'éternel présent est éclairant.
D'accord aussi pour dire que le programme de l'UMP était fait pour la croissance. La croissance étant en berne, le programme l'est aussi. En regardant les choses par l'autre bout de la lorgnette, il serait donc permis d'affirmer que les français ont élu un apprenti sorcier ?
Sans retourner le couteau dans la plaie et rouvrir le débat qui a été clos dès le premier tour de la présidentielle, force est de constater aujourd'hui que des trois programmes (PS, Centre, UMP), celui qui aurait le mieux résisté à cette mauvaise conjoncture économique et financière, aurait été très certainement celui du candidat du centre.
Rédigé par : Marcus | 26 avril 2008 à 23:59
mmh je viens de passer sur le blog de Toréador. EVIDEMMENT il a fallu qu'il re-diffuse les sal..de Le Pen. Quand on n'a rien à dire, on diffuse ce genre de truc ad nauseam.
Ca m'a donné une idée : tu devrais ouvrir une rubrique "Mon Cul sur la Commode" avec les blogs spécialisés dans la superficialité et le m'as-tu-vu : Liberté Chérie, Pierre Catalan, etc. FraiseDesBois a bien une rubrique "Encyclopédie des Nuisibles". Je pense que je vais la copier, tiens.
le Belge
Rédigé par : Belgo4.0 | 27 avril 2008 à 06:44
@Le Beige,
Bayrein,Une info du site Backchich!
Et dire qu'il est contre l'entrée de la Turquie dans l'UE! Moi, je suis pour!
Rédigé par : Philippe | 27 avril 2008 à 09:05
@Marcus,
Je pense comme vous que le programme de F.Bayrou était le meilleur, malgré ce que j'ai lu ici le concernant.
Beaucoup des électeurs de NS s'en mordent les doigts. Je n'en suis pas!
Rédigé par : Philippe | 27 avril 2008 à 09:53
Excellent article, sauf une partie de l'analyse avec laquelle je ne suis pas d'accord (du tout) et qui sous-entend que le programme du candidat Sarkozy aurait été élaboré d'après une hypothèse de croissance : où sont les indicateurs disant, aussi bien en 2006 qu'au début de 2007, que la croissance allait repartir ?
Autre question, dans quelle mesure Nicolas Sarkozy ne se fout pas de la gueule du monde quand il impute des problèmes de croissance française (par définition liés au PIB, dont directement à la consommation intérieure et autres) à un ralentissement de l'activité économique mondiale ou même à une hausse du pétrole ?
Comme on le disait ce soir sur iTélé, si on n'a pas osé aborder la question d'un Sarkozy qui n'est toujours pas rentré dans son costume de président de la République Française (il en vise de moins anecdotiques, en tout cas à ses yeux), on a surtout eu le sentiment d'avoir affaire pour la première fois à un président qui avouait son impuissance dans tout ce qui touche à la politique intérieure, revenant comme tu le pointes dans ton article sur nombre de ses promesses (qui n'ont jamais été tenues avec Sarkozy, excepté celles qui bénéficient directement aux nantis parmi les nantis ou aux patrons du CAC) et réécrivant carrément l'argumentation qui l'avait aider à lancer en l'air des idées qui (et non pas des réformes) qui s'avèrent déjà être des échecs cuisants...
Bayrou aurait pu mieux s'en sortir c'est vrai, parce qu'il faut dire ce qui est, il aurait été difficile de faire pire, mais sur l'emploi le programme du Béarnais était tellement vide que cela frôlait la provocation pour les chômeurs qui cherchent du boulot et qui n'en trouvent pas (alors que partout on les accuse de se branler les couilles !).
Tout compte fait, pour prendre connaissance de la "véritable" actualité de Nicolas Sarkozy, qui n'a rien à voir avec le show orchestré jeudi soir, le mieux est sans doute encore de lire Marianne ou le Canard et de fréquenter les sites politiquement incorrects que sont encore Marianne, mais aussi Bakchich et consorts. Quoiqu'on y aborde rarement la seule "stratégie" apparente de Nicolas Sarkozy, qui semble définitivement être de démanteler autant de choses que possible au profit, disons, de ses amis, avant de tirer sa révérence en 2012. Personnellement, je ne crois pas du tout pour l'instant à un second mandat. Le sociopathe est trop flatté par son propre égo, trop sûr d'une force qui n'existe que dans son cerveau malade, pour s'intéresser une deuxième fois à une conquête qu'il a déjà oubliée, la meilleure preuve en étant qu'au cours de l'émission de jeudi, il aura fait le maximum pour se désolidariser de ses propres engagements (c'est pas moi, c'est pas ma faute, non je n'avais pas promis ça, pour les sans-papiers voir avec les préfets, etc.).
Rédigé par : Poliblog | 28 avril 2008 à 02:13
@ Pascal
Je suis bien d'accord avec toi sur l'improbabilité d'un second mandat et même d'une nouvelle candidature. Une fois que cette opinion ce sera imposée chez tout le monde, la bataille pour 2012 commencera dans les deux camps. A gauche on sait déjà ce qu'il en est. A droite, ça risque d'être intéressant à suivre.
A propos de notre désaccord sur l'hypothèses sur laquelle a été construit le programme de sarko, tu oublies une chose : Pour toi, la France était déjà dans la merde fin 2006, mais dans la pensée dominante de l'époque, l'économie mondiale était portée par une fantastique croissance tirée par la Chine, dont la France ne savait pas en tirer partie, parce que les français ne travaillaient pas assez, n'innovaient pas assez, que le pays était trop rigide ect ... A l'époque, le contexte mondial était perçu comme extrêmement favorable.
Rédigé par : Malakine | 28 avril 2008 à 10:02
Hello Malakine ;)
Je reprends une partie de ton commentaire : "parce que les français ne travaillaient pas assez, n'innovaient pas assez, que le pays était trop rigide, etc. A l'époque, le contexte mondial était perçu comme extrêmement favorable."
Les Français ne travaillent toujours pas assez, non pas parce qu'ils ne travaillent pas assez, si je voulais donner dans le Sacha Guitri pour une première partie de phrase, mais parce qu'ils ne sont pas assez nombreux à travailler, travail signifiant ici CDI avec une rémunération (rentrée d'argent régulière) qui leur permet de consommer pour le court terme (consommation courante) et le long terme pour les plus "chanceux" (épargne destinée à des achats plus importants, immobilier, etc.) Rien à voir avec l'emploi des seniors dont on nous rebat les oreilles en ce moment avec une mesure guignolesque visant à faire passer la durée de cotisation à 41 ans, les remontées du terrain montrent toujours que ce sont les jeunes qui sont actuellement le plus dans la panade, avec impossibilité pour bon nombre à la fois de consommer et de cotiser du fait soit de l'absence pure et simple de revenus, ou du fait de revenus trop bas et parfois sans rapport avec le niveau de vie requis pour consommer (loyers). Porter la durée de cotisation à 41 ans ne devrait produire strictement aucun effet quand c'est le nombre d'actifs salariés qui est trop bas et sur lequel on n'a jamais travaillé depuis le début des années 80, quant au fameux chiffre cité pour l'emploi des seniors, qui ne seraient que 58% en activité, il date... de 2006 (pour peu en plus qu'il date du début de l'année, voire de fin 2005...).
Sur l'innovation, j'ai dû rater un épisode, mais en-dehors d'une forme authentique de démantèlement des acquis (dont une fonction publique qui n'était déjà plis efficace fait partie au même titre que d'autres), je n'ai pas cru observé un quelconque changement au cours de la première année de mandat de Sarkozy dont la "feuille de route" en la matière, comme on dit aujourd'hui, reste totalement vide pour les quatre ans à venir.
Idem sur la rigidité. Dans leur propre mode de fonctionnement, la présidence et la gouvernement font preuve d'une rigidité qu'on n'a plus observée depuis avant Pompidou (je peux parler des périodes que je connais, où à défaut dont celles dont je garde des souvenirs très frais quant à l'"ambiance" générale qui les accompagnait).
Au sujet du contexte mondial, fin 2006 ça faisait deux ans qu'on prédisait comme s'agissant d'un fait inéluctable un effondrement économique des Etats-Unis, suivi d'un possible effondrement de la Chine, dont l'économie, gérée sans morale aucune, génère là-bas, mais en mode accéléré, des phénomènes que tous les pays occidentaux ont connu. On est encore loin de l'effondrement mais sur des signaux qui n'ont pas toujours à voir avec l'économie proprement dire et dont tous les économistes ne parlent pas, les signaux se multiplient. On peut penser en particulier à la qualité des constructions quasi-neuves qui s'écroulent comme des châteaux de cartes ou encore tôt ce matin le déraillement d'un train de voyageurs rempli de voyageurs avec des tués et environ 150 blessés. Chaque jour, dans l'indifférence générale, il se produit une catastrophe de ce genre en Chine, CCTV ne se voyant obligée de parler que de celles dont on "peut" parler au motif que le pays ne doit pas être présenté comme un assemblage de bric et de broc où rien ne peut fonctionner si l'on ne cède pas aux tentatives (réussies) d'extorsion des membres du parti. On peut appeler ça de la croissance, moi et d'autres y voyons une crise morale accélérée qui précède une crise économique à prévoir, la Chine n'étant pas armée pour lutter contre d'autres pays emergents, comme l'Inde, où l'on ne tue ni n'asphyxie économiquement les pays "clients" par souci toujours d'économie...
Oui il y a une crise morale et économique de niveau mondiale, oui Nicolas Sarkozy est incapable d'y faire face. Parce qu'en termes de politique intérieure et en particulier économique et d'emploi, nous sommes gouvernés par une bande de lâches et d'inaptes auxquels il ne vient même pas à l'esprit que nous pouvons faire autre chose que de subir cette crise les bras ballants. Projets de Sarkozy dans ce sens : zéro, donc réactions à prévoir (emploi, innovation si on veut faire plaisir aux bobos, croissance pour en revenir à ce qui fait soi-disant courir Sarkozy)... zéro aussi.
Rédigé par : Poliblog | 28 avril 2008 à 10:44
Merci Malakine pour tes bonnes analyses (comme d'habitude serais-je tenté de dire !),
J'avoue de suite que je n 'ai pas vu l'émission dont tu parles, car voir le "nabot" à la télé me déprime. Nabot me direz-vous n'est pas très aimable comme terme pour un Président de la République. Et pourtant cela lui va comme un gant.
Un nabot est un homme de petite taille. Et chez Sarkozy, la taille c'est une angoisse permanente ! Il ne veut pas être petit et fait tout pour le cacher : talonnette à foison, meetings présidentiels sur la pointe des pieds, images trompeuses qui le donnent presque aussi grand que son idole Georges Bush…
Mais la petitesse de Sarko ne s'arrête pas à la taille : son esprit est petit, son intelligence ridicule, sa pensée limitée… Il n'y a finalement qu'une chose de grande en Sarko : son ego, son amour de soi surdimensionné !
Aujourd'hui, si on devait associer des images avec notre président, que retiendrait-on ? Du clinquant, du people, du bling-bling… Est-ce bien cela la politique ? Je pensais qu'il avait été élu pour nous servir, et non pour se servir.
J'ai regardé l'émission Ripostes sur la 5 dimanche dernier. J'ai été effaré par les propos de Valérie Pécresse, notre ministre de l'enseignement supérieur : elle n'avait qu'un mot à la bouche, ARGENT ! À un point tel que cela en devenait obscène, grotesque…
Avec Rachida Dati, Valérie Pécresse, Rama Yade, Sarko a su s'entourer de jolies femmes. Elles s'exposent dans les magazines, savent très bien s'habiller, et se disputent la 1ère place auprès de notre roi Sarko. Mais font-elles bien leur boulot ces courtisanes ? Comme aurait dit Coluche : "Tout le monde s'en fout. Allez, circulez, y'a rien à voir !"
Et dire qu'on en a encore pour 4 ans. Sans oublier que le pire est certainement à venir… Comment 54 % des Français ont-ils pu voter Sarkozy ? Je crois que je ne le comprendrai jamais…
Désolé Malakine, je ne suis pas dans le tempo de ton article, mais parler du nabot ne peut pas rendre intelligent. Ce garçon véhicule tant de haine et symbolise tellement l'individualisme à outrance.
Notre époque mérite mieux. Les générations futures méritent mieux. Nous méritons mieux. Nous avons besoin d'amour, de solidarité, d'empathie, d'échanges, d'intelligence, de partage… Des mots à des années lumières de notre président bling-bling.
Rédigé par : olivier | 30 avril 2008 à 00:02
@Olivier,
je n'ai pas voté NS et je me suis toujours demandé comment 53 */* des électeurs avaient pu le faire.
Si on retranche ceux du Front National séduits par ses déclarations sur l'immigration et la sécurité - il leur a même fait croire qu'elle avait diminué grâce à lui à l'Intérieur, ce qui était faux car les délits "ne remontaient pas-, il n'avait pas la majorité.
J'ai toujours été irrité par la manière dont il lisait ses discours, sans lever les yeux souvent! Dire que cela a "marché"!
Le scandale inutile de la loi TEPA, applaudie par son parti, a encore aggravé son cas.
Ce matin même, je viens d'entendre que la catégorie 1 des chômeurs de l'ANPE avait augmenté...et on ne parle jamais des temps partiels, des autres catégories... De plus, les entreprises prévoient d'augmenter les préretraites malgré les discours du pouvoir.
Le président est un clown même pas triste, ce qui le rendrait plus sympa. Je n'ajoute rien à son physique évoqué par Olivier, c'est tellement ridicule! D'autres politiques ont compensé leur taille par un talent tel qu'on l'oubliait.
J'ai regardé pourtant jeudi et j'ai vu à quel point on avait surélevé son fauteuil sans pour cela le rendre plus digne! Son discours, j'aime mieux ne pas y revenir!
En revanche, à Riposte, je n'ai pas compris pourquoi Pécresse était venue réciter la leçon suggérée sur les universités et l'argent gaspillé! Ce n'était pas le sujet de l'émission.
Une remarque encore: j'ai toujours été contre cette immigration dite "choisie". C'est dépouiller les pays émergents de leurs meilleurs éléments, et définitivement, car ils ne repartiront pas après avoir goûté à la vie chez nous...En attendant, dans 15 ans, que nous soyons , à notre tour, dépendants de la Chine.
J'aurais voulu parler de la complaisance du nabot à l'égard de Ben Ali dont la presse relate toutes les malversations financières ...Il devait être le président des Droits de l'Homme...je n'ai plus le temps mais l'Union méditerranéenne sur ces bases-là, cela fait rigoler "jaune"!
Rédigé par : Philippe | 30 avril 2008 à 08:59
@ tous
Avec tous les commentaires peu amènes sur Sarkozy que l'on trouve sur les blogs en général (et celui-ci en particulier…), mais aussi les vives critiques qu'il suscite dans les médias, sans compter les insultes qu'il ramasse dans les dîners (mêmes mondains…), je me pose une question : pourquoi ne pas lui demander de démissionner ? Après tout, s'il est très mauvais, ce n'est tout de même pas de la faute des Français !
@ malakine
J'étais hier soir à une conférence de Jean-Marie Pelt (botaniste, écrivain, savant, humaniste, écologiste…) sur les valeurs du développement durable, non pas le développement durable prôné par les multinationales aujourd'hui, mais plutôt le développement durable de demain, celui qu'il faut désormais inventer.
Ce qui est passionnant avec Jean-Marie Pelt, c'est qu'il a toujours une histoire à nous raconter, une histoire où les plantes montrent aux humains ce qu'il faut faire pour vivre en harmonie sur cette Terre.
Incroyable conteur, Jean-Marie Pelt est aussi un visionnaire hors pair. Dans un livre sorti en 1977 et qui s'appelait "L'homme renaturé", il prédisait déjà à l'époque tous les maux qui allaient frapper notre Terre : catastrophe nucléaire comme Tchernobyl en 1986 ou chimique comme à Bhopal en Inde en 1984 ; perte de la biodiversité ; changement climatique ; et j'en passe. Malgré tout, Jean-Marie Pelt restait toujours un incroyable optimiste.
Hier soir, j'ai découvert un Jean-Marie Pelt plutôt pessimiste sur l'avenir de notre planète et de ses habitants. Il nous a notamment raconté avoir rencontré quelques années avant sa mort Théodore Monod, naturaliste et humaniste français, et ce dernier lui aurait lancé cette prophétie : "La race humaine disparaîtra de la surface de la Terre en 2100. Elle disparaîtra car l'homme après avoir épuisé toutes les ressources de la Terre n'aura plus d'autres choix que de se battre avec ses congénères pour survivre."
En conclusion de sa conférence, Jean-Marie Pelt préféra citer encore une fois Théodore Monod : "On a tout essayé… sauf l'amour."
Alors Sarkozy, après ça, je crois qu'on s'en fout un peu… sauf que le chantre du libéralisme et de la croissance nous emmène droit dans le mur, à pleine vitesse, sans casque, ni airbag, ni arceau de sécurité !
Et si une autre croissance était possible, envisageable, indispensable ?
Rédigé par : olivier | 30 avril 2008 à 14:06
@Olivier,
Intéressant commentaire sur ce Mr Pelt.
Monod a sans doute raison, son propos est parfaitement logique.
Mais comme toujours ceux qui soutiennent des politiciens bien pensants, mais ne sachant rien de la planète, de l'économie et de la vie des gens, font sans le savoir le jeux des pires réactionnaires.
Phénomène éternel des pacifistes applaudissant Daladier à sa descente de l'avion, revenant de signer une paix illusoire qui allait permettre la construction de l'armée Nazi.
Le bien-pensance béate a toujours conduit au pire, elle est l'apanage des crétins qui nous condamnent à l'autodestruction.
Rédigé par : Ozenfant | 01 mai 2008 à 16:07
@Malakine,
Que deviens-tu?
Tes articles nous manquent!
Rédigé par : Philippe | 02 mai 2008 à 15:34
"Pour Sarkozy, le temps semble s'être arrêté le jour de son élection."
Tout est dit. La seule chose qui l'intéresse c'est la compétition, la gagne. Gouverner ce n'est pas son truc.
Quant à la démission suggérée par Olivier, on peut en rêver mais il faudra sacrément insister pour qu'il dégage.
Rédigé par : RST | 04 mai 2008 à 13:37