Manifestement les Français ne supportent pas le comportement de narcisse agité et le style américanisé du président, mais quel rôle attendent-ils de leur président de la république ? Voulons-nous un président à la Chirac qui plane à une altitude stratosphérique, un petit empereur bonapartiste volontaire et autoritaire comme semblait l’être Sarkozy au début de son mandat, ou un simple premier ministre sur le mode des démocraties européenne ?
Cette question n’a jamais été réellement tranchée, ni même sérieusement posée. Les deux camps ont toujours présenté aux présidentielles celui ou celle qui avait à disposait du leadership sur le parti, sans grande cohérence dans son "morphotype". Le PS a présenté un monarque élyséen avec Mitterrand, puis un super premier ministre avec Jospin, et enfin une illuminée au style charismatique dernièrement. La droite à elle aussi présenté des super premiers ministres type Balladur 95 ou Chirac 88, des monarques élyséens avec Chirac 1995 ou Bayrou 2007, et enfin Sarkozy dans un nouveau registre : mi empereur visionnaire avec les discours de Guaino, mi super ministre de l’intérieur populiste.
Le brutal effondrement de la cote de popularité de Sarkozy devrait conduire les partis à réfléchir sérieusement au style de présidence que les Français attendent et à adapter le profil de leur candidat, voire les institutions en conséquence.
Un président super premier ministre ?
Si les Français souhaitent un super premier ministre, il faut présenter un chef de parti comme dans toutes les démocraties européennes. Dans ce cas, il serait préférable de rendre simultanées les élections présidentielles et législatives et de passer franchement à un système présidentiel (sans premier ministre), ou mieux, de revenir à un système parlementaire sans élection du président au suffrage universel. Les élections espagnoles et italiennes nous montrent qu’une désignation de l’exécutif via des élections législatives n’empêchent pas une personnalisation du scrutin.
Si aucun candidat n’a pu se faire élire sur un registre de super premier ministre, c’est manifestement que les Français sont attendent autre chose de leur chef d’Etat : une stature monarchique, une figure d’incarnation de toute la Nation, un guide qui vit dans le temps long pour éclairer l’avenir… Si le mythe de la présidence gaullienne est encore vivace, c’est qu’il correspond à quelque chose de profond.
Il semble que la solution du chef d’Etat-Chef du gouvernement ne corresponde pas au tempérament national. Dans un pays où l’Etat est sacralisé, son chef ne peut qu’être une figure d’exception.
Un monarque Elyséen ?
Si les Français souhaitent un monarque élyséen, les partis devraient présenter un vieux sage respecté pour son parcours politique et laisser le chef de parti conduire la campagne sur le terrain politique et polémique.
Aux dernières élections, la droite aurait ainsi pu présenter un Balladur (ou conserver Chirac) et la gauche un Rocard (ou conserver Jospin). Ce schéma serait concevable. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi le PS n’a jamais oser tenter l’impasse sur le candidat à la présidentielle pour laisser le futur premier ministre conduire la campagne. Ce parti, ne peut pas s’évertuer à mettre en avant le collectif tout en espérant gagner dans un jeu qui exige une personnalisation à outrance.
On peut cependant s’interroger sur la viabilité du système qui mettrait au dessus du premier ministre, un vieux sage sans passion et revenu de tout. Il faut lire « des Hommes d’Etat » de Bruno Lemaire pour bien comprendre le fonctionnement d’un tel système. L’ancien dircab de Villepin nous y décrit un Jacques Chirac qui passe son temps à tempérer les ardeurs de son premier ministre, voire à le materner.
Le portrait du Chirac finissant est très touchant et attendrissant mais on peut s’interroger sur l’utilité d’un chef d’Etat dont la seule contribution à la vie publique se traduit par des conseils du genre : « Je ne peux vous dire qu’une chose, Dominique, soyez gentil. Je sais que ce n’est pas votre fort, mais soyez gentil avec eux » ou « Méfiez vous des niches fiscales Dominique, dans chacune d’elle il y a un chien méchant qui sommeille » ou encore « Faites comme vous voulez, mais moi je vous le dis, c’est une connerie !»
Un petit Empereur ?
Notre système institutionnel est fondé sur la croyance en un homme providentiel. Le pouvoir s’attribue sur une élection très personnalisée pour élire un homme qui est considéré comme étant la « clé de voute de nos institutions »
Ce système pousse donc à présenter des personnalités jeunes, populaires, dynamiques et charismatiques, à la fois guide suprême et chef de parti. Au début de son mandat, Sarkozy semblait habiter admirablement ce registre. On parlait de l’hyperprésidence ou de troisième empire. Tout le monde était bluffé par « super Sarko ».
Puis, ça a craqué. Certes, il y eu les problèmes comportementaux du président, mais mettons cela de coté pour se concentrer sur les causes structurelles.
Ce type de présidence exige des grands hommes. Or, aujourd’hui, ce qui fabrique un présidentiable, ce n’est plus l’histoire et la l’expérience politique, mais une démocratie d’opinion et le système médiatico-sondages. Le système politique n’est plus en état de produire ou de sélectionner des « grands hommes » aptes à exercer le pouvoir élyséen.
Le système électoral sélectionne les égos les plus hypertrophiés pour une fonction où les Français attendent sacerdoce, effacement de la personne derrière la fonction, hauteur de vue, dignité et distance. La contradiction est totale
Ségolène Royal aurait eu exactement le même problème de compatibilité avec l’image présidentielle. On aurait assisté à la même dérive pipole, à la même omniprésence médiatique, aux mêmes dérapages liée à une communication partant dans tous les sens, et à la même vulgarité dans l’exercice du pouvoir, et au final à la même disgrâce.
Ce type de présidence ne correspond plus à une époque où le pouvoir politique est impuissant.
Même sans les problèmes comportementaux de l’hôte de l’Elysée, l’hyperprésidence Sarkozyste se serait vite heurtée au mur des réalités, à la censure de la commission européenne, à l’opposition des partenaires européen, à l’impuissance du politique à agir sur une économie libérale et mondialisée ou à l’absence de marges de manœuvre budgétaire …
Le système présidentialiste n’est en réalité concevable que dans le cadre d’un Etat pleinement souverain. - aux Etats-Unis ou en Russie – dans un pays où le gouvernement a le pouvoir de bloquer les prix en cas d’inflation, d’instaurer des taxes à l’importation pour protéger ses producteurs ou soutenir tel ou tel secteur de l’économie par des aides ciblées.
Dans un pays sous tutelle d’un aéropage technocratique qui a pour fonction essentielle de vider le politique de sa substance et d’émasculer les Etats, ce type de gouvernance ne peut que tourner rapidement à la farce. Faute de pouvoir agir sur le réel dans aucun domaine, « l’hyperprésident » se mue en prédicateur qui discourt sur l’histoire, le devoir de mémoire, la morale publique, le rôle des religions ou l’éducation patriotique des enfants.
Parce qu’il n’avait ni la stature pour le rôle, ni les pouvoirs qui correspondaient au statut de nabab qu’il s’est octroyé, Sarkozy a échoué à devenir un président-empereur. Ni empereur, un monarque Elyséen, ni un super premier ministre, il n’est rien, qu’un guignol à l’Elysée qui fait honte aux français et rire la planète entière.
Comment cela va-t-il finir ?
Pendant la campagne électorale, je m’étais risqué à un pronostic que certains avaient considéré comme un poisson d’avril. Dans un article intitulé « retour à la IIIème république », j’annonçais que le futur président serait condamné à inaugurer les Chrysanthèmes. Aucun des deux prétendants ne disposant de l’envergure pour le poste, les français allaient s’arranger pour priver l’élu de tout pouvoir en refusant de lui donner une majorité à la chambre. Cela ne s’est pas produit, mais cela peut encore arriver.
Sarkozy pourrait bien perdre sa majorité à l’assemblée. C’est ce que prédit demain Marianne en annonçant un putsch organisé par Fillon au lendemain d’une débâcle aux municipales. Cela est effectivement de l’ordre du vraisemblable. Les institutions dont la lettre demeure parlementaire, le permettent parfaitement.
Emmanuel Todd a certainement eu raison trop tôt quand il prédisait à l’automne 2006 que l’UMP allait se débarrasser de Sarkozy quand ses caciques comprendraient que Sarkozy les mènerait à une catastrophe électorale. La révolte est encore possible, mais cette fois, il ne s’agira pas d’une simple cohabitation mais d’un nouveau « régicide ».
Une chose est sûre : Sarkozy détruit la fonction de président de la République autant qu’elle est en train de le détruire. Pour s’en sortir, il doit redéfinir son rôle, et s’y conformer. Trois possibilités s’offrent à lui.
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Il organise lui-même la liquidation de la fonction présidentielle : Se séparer de Guaino, renoncer à ses grands discours présidentiels, endosser le rôle du premier ministre « gestionnaire », installer Guéant comme premier ministre).
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Il tente de reprendre la main sur l’appareil d’Etat pour réinvestir la fonction sur un mode impérial en engageant un bras de fer avec sa majorité, le premier ministre, les médias, la justice et les Français. La France s’engagera dans une drôle d’aventure qui pourrait la conduire à un vrai système autocratique et autoritaire … ou à une révolution!
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Il repense totalement les termes de son rapport avec le premier ministre en le changeant pour une personnalité beaucoup plus forte et expérimentée (Seguin, Juppé, Borloo, Villepin) qui saura réellement occuper le rôle de chef du gouvernement pour permettre à Sarkozy de prendre de la hauteur et se rapprocher enfin du rôle de président de la république.
C’est l’hypothèse que je développerais demain dans « Et si Sarkozy était plombé par Fillon ? »
Deux remarques Malakine si tu le permets.
1 Ton évaluation de ce qu'aurais donné une présidence Royal me semble tout de même un peu trop polémique. Les personnages si ils ont des points en commun, diffèrent aussi sur de nombreux points, et de plus les systèmes politiques qui les sous-tendaient sont (étaient) très différents (sarko a écrasé ses partenaires, désolé mais Guénot n'est là que pour l'épate, son action réelle transcrite par les faits est nulle et non avenue... tu en conviens d'ailleur toi même il me semble), Royal était dans une situation plus complexe, le PS et ses partenaires ne sont en rien comparable à la machine infernale UMP créée par et pour NS.
2 Tes scénari reposent sur une évaluation et une projection somme toute rationnelle et prospective logique, pleine de référence culturelles et historiques (qui t'honores), mais NS nous a fait la démonstration que c'est un, incontrôlable, un frénétique de l'agitation et qui a vouloir courrir tous les lièvres à la fois n'en a attrapé qu'un (une) pour remplacer celle qui l'a planté!
Je pense que l'avenir de la fonction présidentielle sarkosienne doit être reconsidèrer dans un cadre plus vaste que le microcosme Français, notre monde va vers des jours sans doute difficiles, crise boursière et financière (je laisse Yann développer) contexte géopolitique mouvant et instable (effondrement US, Chine, place et avenir de la Russie (je te laisse développer), terrorisme, réchauffement....) les réactions "foldinguettes" de vôtre président ne risquent elles pas de vous conduire dans des murs?
Pour Sarko ce pourrait être tentant de s'aventurer, lui l'atlantiste ami du singe de la maison blanche...
As tu eu connaissance des orientations stratégiques récentes développées par des militaires introduits? (je t'envoi un texte dessus).
Plus ce sera difficile, plus ça lui échappera plus il réagira de façon incontrolées et pire plus il sera tenté de le faire.
Tu raisonnes malakine (exellemment comme toujours) mais NS lui est un passionel compulsif! Psychotique?
Alors...
Rédigé par : perla austral | 29 février 2008 à 21:09
Ce que je retiens dans ton texte c'est que la fonction présidentielle française n'est pas adapté à la perte de son propre pouvoir:
"Dans un pays sous tutelle d’un aéropage technocratique qui a pour fonction essentielle de vider le politique de sa substance et d’émasculer les Etats, ce type de gouvernance ne peut que tourner rapidement à la farce. Faute de pouvoir agir sur le réel dans aucun domaine, « l’hyperprésident » se mue en prédicateur qui discourt sur l’histoire, le devoir de mémoire, la morale publique, le rôle des religions ou l’éducation patriotique des enfants."
Tu déduis de cette situation qu'il faille adapter notre système électoral à la situation de domination que connait notre pays. Et bien pour une fois nous divergeons je pense que c'est une raison supplémentaire pour sortir de l'UE, il est franchment temps de se poser la question. Changer notre fonctionnement électoral ne changera pas la situation du pays, ce que tu propose quelque part c'est l'abandon de la démocratie et du pouvoir populaire, tu nous fais du Rocard (tout va mal, tout s'écroule mais ne faisons rien).
Sarko s'il était honète et si sa véritable ambition était autre chose que coucher avec des mannequins aurait tout simplement lancé un ultimatum à l'UE et à l'Allemagne. On change ou on se casse! Il aurait du jouer sur le traité et faire usage de son rapport de force, comme l'a si bien dit NDA c'est au moment ou il a abandonné le vote des Français sur le TCE et tout donné aux allemands qu'il s'est tiré une balle dans le pied . Maintenant il n'aurait comme seul possibilité un référendum sur la sortie de l'UE, et la forte hausse de l'euro (à plus de 1.52$ ce soir) et l'effondrement économique mondial en marche lui donnerait de sacrés arguments (bon c'est sure Sarko aurait bien du mal comprendre la situation).
De toute façon maintenant la machine infernal de la crise économique est en marche et tout les hommes politiques qui ne prendront pas aux sérieux la situation seront balayé.
Pour finir je pense qu'il n'ai pas besoin je pense de changer nos institutions la vrai problématique à la rigueur est celle des médias qui sont au cœur de la décrépitude électoral, c'est une réforme massive de l'information public dont nous avons le plus besoin. Il faudrait mettre fin au concentrations, peut-être renationaliser TF1 comme Todd l'a suggéré. En tout cas c'est plutôt vers les médias que nos regards et nos critiques doivent se porter. Sans oublier les instituts de sondages dont on devrait peut-être supprimé l'exercice ce qui aurait eut le mérite par exemple de nous éviter la sélection de Sainte Ségo comme candidate du PS.
Rédigé par : yann | 29 février 2008 à 21:32
Barack Obama prouve que tu as tort ! :-) En effet, dans un système médiatique encore plus broyeur que le système français (me semble-t-il), émerge un homme qui semble déjà, malgré sa jeunesse, avoir toutes les caractéristiques du grand homme d'état. Le talent d'orateur pour commencer, mais bien plus. Le regard qui voit loin, les mots extraordinaires de justesse et de force, la prestance et l'assurance qui en résultent... Extraordinaire.
D'ailleurs, son discours dans le New Hampshire je crois, le 3 janvier je crois, m'avait profondément frappée, et 2 semaines plus tard apparaissait une vidéo elle aussi extraordinaire, emportée par la magie des mots... vidéo que j'écoute en moyenne 5 fois par jour ! :-)
Tiens, je vais vous la chercher... c'est ici :
http://www.dipdive.com/dip-politics/ywc/
Bref, même dans un système pareil, on peut avoir des surprises... :-)
Rédigé par : Boréale | 01 mars 2008 à 00:15
Les Français préfèrent un Président arbitre...
A chaque fois qu'ils en ont eu l'occasion ils ont choisi la cohabitation.
J'attends avec curiosité le développement de l'hypothèse "et si Sarkozy était plombé par Fillon ?"
J'ai plutôt le sentiment inverse : c'est Sarko qui a plombé le gouvernement Fillon en ne le composant que de personnes ou personnalités qui sont toutes ou presque les obligées du Chef d'Etat, en ne laissant aucune lattitude et en assurant lui et ses conseillers toute la communication.
PMF, heureux de retrouver vos analyses..
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 01 mars 2008 à 10:35
@Malakine, pas le temps to day mais je voudrais te signaler (tu connais peut-être) qu'un livre de deux linguistes, Louis Jean Calvet, Jean Véronis :"Les mots de N.S." va sortir.
Il analyse comment Guaino a fait gagner NS qui, lui, n'avait pas vraiment de convictions, avec des phrases courtes, anaphores, thèmes conforme à l'attente des français.
Je pressentais bien tout ça mais maintenant c'est clair!
Rédigé par : Philippe | 01 mars 2008 à 12:40
@ perla austra
Je maintiens qu'on aurait également reproché à ségolène de descraliser la présidence, même si les dérives auraient prises une autre forme. Ce n'est pas polémique. C'est structurel. Je ne crois pas qu'on puisse se faire élire par les sondages et présider comme un monarque gaullien.
Oui, je conviens tout à fait que les discours de Guaino sont déconnectés de la réalité. C'est ce qui expliquera (notamment) ma charge contre Fillon. A mon avis, c'est à lui de savoir traduire les discours dans la réalité. Guaino, son boulot c'est de donner du sens et d'inspirer la vision présidentielle.
Je suis d'accord, Sarko a de gros problèmes d'égos. Mais cela, tout le monde le dit, tout le monde le sait. Ces problèmes de comportements sont peut-être un arbre qui cache la forêt. J'essaie de voir les autres problèmes de fond qui se cachent derrière la personnalité du président.
@ Yann
Je m'attendais à cette réaction de toi. Je ne crois pas avoir nettement pris position pour l'abandon d'une constitution "impériale" pour revenir à la situation d'un régime parlementaire plus classique. J'ai juste noté la contradiction d'avoir un président empereur et l'absence de pouvoirs dans les mains dudit empereur.
Effectivement, pour un jour sortir de l'Europe ou faire un clash avec l'allemagne ou les Etats-Unis, on aura besoin d'un président fort, élu au suffrage universel. Mais si c'est pour gérer le déclin et materner les français, un premier ministre chef de parti, c'est beaucoup plus adapté.
Je partage ton point de vue sur les instituts de sondages. Je vois ce que c'est que de faire une campagne sans sondage. Ca rend plus humble et ça oblige à donner le maximum de soi même, sans tomber dans le marketing politique.
En revanche, ces histoires de nationaliser TF1 c'est une connerie sans nom !! Il n'y a qu'à voir le journal de France 2 pour se convaincre qu'un journaliste d'une chaine publique ou d'une chaine privé, est toujours un con, inculte, fasciné par le sensationnel et soumis à l'idéologie de "l'actu" c'est à dire les évènements pour lesquels il dispose d'iimages sensationnelles - Avec ce genre d'idélogie, une tempête de neige dans le waioming, c'est plus de l'actu que les pertes liées aux subprimes.
Ce que préconise, c'est une révision à la hausse des cahiers des charges des chaînes publiques comme privées. Par exemple qu'une part du 20h soit consacré aux sujets internationaux et une autre à des sujets de fonds qui s'expriment dans le temps long.
@ Boreale
Les Etats-Unis sont un pays souverain. Il peuvent encore s'offrir un homme d'Etat. Je ne te répondrais pas sur Barack Obama, car je n'ai pas suivi la campagne américaine. De toute manière, je suis persuadé que ce sont les républicains qui vont gagner. Mais si tu as envie de nous faire partager ta passion pour BOB, les colonnes d'Horizons te sont toujours ouvertes.
@ PMF
Le billet suit. Il ne sera publié que demain. Je n'aime pas du tout Fillon. Je trouve qu'il n'est vraiment pas à la hauteur de la tâche. Pour les besoins de la démonstration, je vais être obligé de défendre Sarko. J'espère qu'on ne m'en voudra pas trop ... :-)
@ Philippe
Je viens de voir ça via une alerte google :
http://www.lepost.fr/article/2008/03/01/1107196_les-mots-qui-ont-fait-gagner-sarkozy.html
Vous le savez, j'ai été très impressionné par les discours de Guaino, que ce soit sur le fond, ou sur la forme. L'image que je garderais de la campagne, c'était celle de Guaino annonant un discours qu'il connaissait par coeur pendant que Sarko l'interprétait. Quand j'ai vu ça, je me suis dit "C'est ça que je veux faire!"
Au début de la campagne, j'ai voulu reproduire l'exercice avec des discours enflammés avec beaucoup d'anaphores (j'ai appris ce mot en lisant l'article). Ca a marché une fois (après mon candidat a préféré improviser pour faire plus proche des gens), lors de la première réunion publique qui devait être une déclaration d'amour à la ville (sur le modèle du discours du 14 janvier de lancement de campagne). Pendant le discours, je voyais les yeux illuminés des gens qui manifestement étaient envoutés par la magie du verbe. Après le discours, j'ai entendu une dame d'un certain âge dire "ah qu'est ce qu'il parle bien de Belfort" ! Ca a été mon meilleur souvenir de toute la campagne.
L'écrit, quand il est bien construit et bien interprété, ça a une force incomparable.
Rédigé par : Malakine | 01 mars 2008 à 18:29
Ce matin, un article de Libération confirme ce que tu écris: il n'est pas président, il est resté ce qu'il était, pire que lorsqu'il était à l'Intérieur. Encore que les résultats obtenus alors ont été plutôt négatifs malgré ses affirmations. Il a fait illusion.
De plus, il gouverne par "coups". Celui qui se prépare est assez étonnant puisqu'il remplacerait Guéant par N.Bazire, le premier remplaçant Lagarde, Jégo à l'UMP, Devedjian à la Défense sans préjuger des autres changements.
Une digression à propos de cette dernière; elle a parcouru les allées d'un hyper, suivie de je ne sais combien de gardes du corps et de 50 à 60 journalistes, ponctuant sa balade de remarques du type "maintenant allons au beurre(sic)", le tout s'achevant bizarrement sans que l'on sache si elle ou ses gardes du corps sont passés à la caisse.
A propos de celui qui joue le rôle de président, sans Guaino, comme le montre l'étude dont je parlais hier, il n'aurait sans doute pas été élu et alors je me demande parfois si les deux finalistes n'auraient pas été Bayrou et Royal. J'aurais préféré! Je rappelle que je n'ai pas voté pour LUI.
Sa visite au salon de l'agriculture a fini de me persuader de ce qui précède. Aucun président, à ma connaissance, n'avait fait un "discours" dans un tel salon. Pourquoi, encore, lire du Guaino? Sans doute parce qu'il ne connaît rien à la France rurale, pas plus qu'il ne connaît le citoyen lambda. Et, peut-être parce qu'agir, pour lui, ce n'est que communiquer.
Tu vas parler de Fillon, aussi je ne ferai qu'une remarque. Il me semble que les (relativement) bons sondages le concernant sont positifs en raison de sa discrétion comparée à NS et que la politique menée n'y est pour rien.
Mais je me trompe peut-être!
Rédigé par : Philippe | 03 mars 2008 à 10:33
Et ça continue:
NS profite d'une rencontre avec Merkel afin de "dissiper le malentendu" pour lire encore un discours de Guaino dont le thème sera:
"Les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication".
Que serait-il sans Guaino?
Rédigé par : Philippe | 03 mars 2008 à 12:37