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02 janvier 2008

Commentaires

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Erick

"...la civilisation a commencé avec l'idée qu'au dessus des individus existait un collectif. L'idée que désormais chacun devra s'en sortir par lui même, c'est la négation de l'idée même de civilisation."

Sans doute; mais qu' est-ce qu' une civilisation où l' individu est déresponsabilisé au point de s' en remettre à l' Etat pour tout ? Qu' est-ce qu' un collectif si les individus qui le forment sont inertes ?
Sarkozy ne prône pas l' individualisme forcené. Il demande que l' individu fasse montre de plus de volontarisme. Rappelez-vous son mot : "Aide-toi et l' Etat t' aidera".

Philippe

L'expression "politique de civilisation" m'avait déjà fait tiquer dès le soir du 31. J'ai étudié il n'y a pas si longtemps, au lycée et plus tard, certains écrits d'Edgar Morin et j'avoue que j'ai été ravi de lire ce que ce dernier a déclaré dans la presse hier. Il affirme que Guaino n'a absolument pas compris (où il s'en fout)ce que signifiait l'ouvrage dont il a emprunté le titre pour le discours de Sarko. Pour E.Morin, rien dans la politique actuelle ne permet d'utiliser cette expression.

Je crois que ces slogans ne sont faits que pour être prononcés et frapper les esprits alors que le fameux travailler plus pour gagner plus n'a plus aucun sens depuis que Fillon a envoyé cette lettre d'après laquelle les heures sup. seraient payées au-delà des 35 heures.

Je reviens rapidement, car je pars travailler, sur les civilisations. C'est au nom de ces dernières que la colonisation a existé. On voit ce qu'il en est au Kenya, au Tchad, récemment en Côte d'Ivoire...et ailleurs.
Je me trompe peut-être: les anglais ne semblent pas maintenir des soldats dans les pays colonisés, contrairement à la France. Qu'en est-il?

Erick

Philippe,

A part peut-être les chinois (et encore ...) il n' y a pas d' exemple de civilisation en développement qui n' ait pas tenté de coloniser le monde qui l' environnait (hittites, perses, égyptiens, grecs, romains, arabes, ...) et on n' a pas fini de s' ébaudir sur les bienfaits artistiques, culturels, intellectuels et techniques de ces invasions.
Je ne crois pas qu' il y ait lieu d' incriminer la colonisation dans les événements africains celle-ci n' ayant apporté aux guerres tribales que l' utilisation de l' arme à feu et n' en étant pas une cause fondamentale.

A lire un post intéressant sur l' Afrique :

http://www.koztoujours.fr/?p=547

toto

Bah cette formule-valise n'est que de la pure com' destinée à faire écrire et ça marche.

La politique de Sarko pourrait se résumer à "diviser pour régner". Le "traviller plus pour gagner plus" en est une illustration puisqu'il y aura ceux qui pourront en profiter (un peu) et les autres , sans oublier les exclus du marché du travail qui ne sont pas concernés par cette mesure.

Diviser pour régner qd il est question de supprimer les accords de branche pour les remplacer par des accords au niveau de l'Ets (sur les horaires de travail).

La "politique de civilisation" se traduira par une société atomisée , émiettée où le chacun pour soi deviendra la règle. Jospin avait dit l'Etat ne peut pas tout, Fillon nous a sorti les caisses sont vides (sortons les mouchoirs) : l'Etat est mort, vive l'Etat ! Chacun pour soi, Dieu pour tous et tant pis pour les malchanceux. Voilà le sarkozisme ... qui sera balayé lorsqu'il produira ses effets pervers que même les médias mainstream ne pourront plus dissimuler.

RST

@ Malakine
"Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur"
Je dois être un peu fatigué mais tu nous as habitué à plus de clarté et de précision.
Par exemple ne peut-on être libéral, républicain et socialiste tout à la fois ? Ces notions sont elles vraiment si opposées les unes aux autres comme tu le laisses entendre ?

Le civilisationisme mérite plus de développement sous peine, entre autre, de le voir galvaudé par Sarko et sa clique.

Il faudra que je relise tout ça à tête reposée mais il me semble que tu as voulu aller trop vite en cédant à la pression de l'actualité.
Sarkoguaino t'a pris de vitesse ?!! ;)

Malakine

@ RST

Peut-être que cet article n'est effectivement pas d'une grande clarté. Je crois que ce n'est pas lié à une quelconque précipitation. Peut-être tout simplement que la notion est encore en construction, dans mon esprit, comme dans ceux de nos gouvernants. Je vais lire le bouquin d'Edgar Morin, et on en reparlera.

En attendant dîtes vous que Malakine est un "civilisationniste" même s'il ne sait pas encore ce que ça signifie exactement ! :-)

Non, il n'y avait pas nécessairement opposition entre républicain socialiste et libéral. Cette intro avait pour but de définir une notion politique par rapport à ses opposés afin de dire à quoi s'opposait le civilisationnisme ...

vienne

Bonsoir, vous devriez peut-être ajouter à votre "quête du civilisationnisme" la notion de pragmatisme éclairé, cela vous aidera à mieux saisir la vision de N. Sarkozy et l'inspiration de Guaino :-)

PeutMieuxFaire

Merci à NS de continuer à faire la pub de ce concept d'Edgar Morin mais il faut faire vite car je crois que, parti comme il l'est, NS va nous le vider de son sens !

Ce qui me semble remarquable, si comme vous le dites Malakine ce concept a été construit défensivement face aux menaces, c'est qu'il date de 1997 même si le livre ne fut publié qu'en 2002. Je vais donc aussi essayer de me procurer ce bouquin.
Par contre, pas sûr que cette lecture soit facile, je me contenterais bien d'un bon décriptage...

tardif

Les développements exposés par Sarkozy lors de sa conférence de presse au sujet de sa politique de civilisation montrent qu'il entend bien "nourrir" ce concept et - peut-être même - en faire l'axe du Sarkozy2 (déjà?), succédant au Sarkozy1 de la campagne présidentielle, qui a maintenant exprimé tout son jus.

C'est dans ce sens que je lis un autre aspect de ce que je prend pour le déploiement de la même offensive actuelle : l'entretien de sa directrice de cabinet E. Mignon sur le site nonfiction.fr (très éclairant sur la démarche). Fini le discours de campagne électorale, à durée de vie très réduite. Passons au discours de gestion, qui se développe sur la durée.

Pardon de vous dire ça, Malakine, qui avouez avec franchise que vous avez adhéré au discours sarkozyste de la campagne, mais je crois que celui-ci a déjà changé.

Je comprend bien les difficultés qu'il y avait à voter pour la ségolienne (je partage profondément vos réticences vis à vis de son absence de vision politique. Je lui reconnais quelques intuitions à creuser ça et là, mais qui ne font sûrement pas une politique pour autant, j'en conviens), mais je me suis forcé à voter pour elle quant à moi ;-)

Revenons à Sarkozy. La plasticité idéologique du personnage est assez surprenante. Sa capacité à épouser des convictions successives est remarquable. Car je ne conteste pas l'authenticité de ses sincérités successives. J'ai seulement un peu plus de constance que lui...

Je crois que vous en avez vous-aussi (vous allez avoir du mal, j'en ai peur, à sortir du piège, après avoir voté pour lui. Si ça peut vous rassurer, vous n'êtes pas le seul...).

Sarkozy m'apparaît comme un politique d'un genre vraiment très spécial, inconnu jusqu'alors. Il croit à l'idéologie. Tout du moins croit-il qu'il est nécessaire d'en avoir une, à un moment donné. C'est une puissant levier d'action politique, d'organisation de sa propre pensée politique, de mobilisation de ses troupes et des forces électorales (on lui a parlé de Gramsci, c'est sûr ! Peut-être l'a-t-il même lu. E. Mignon assure qu'il est bien plus grand lecteur qu'il ne veut bien le dire...). Mais il faut changer d'idéologie quand elle s'épuise, quand elle a produit son effet. Sarkozy fait du strorytelling idéologique.

Aujourd'hui, donc, il nourrit la politique de civilisation, empruntée à Morin.

Pour le moment, il ne la maltraite pas tant que cela, me semble-t-il. Pour avoir suivi le débat Guaino/Morin chez Durand sur France2, il me semble que Guaino a bien compris la puissance du concept et l'utilise bien. C'est Morin qui semble le plus gêné dans l'affaire...

Malgré tout, il ne s'agit pour Sarkozy, à mon avis, que d'un nouvel outil. Sarkozy se révèle post-moderne (rappelez-vous notre précédent dialogue ;-) en ce qu'il n'a, j'en suis bien persuadé, aucune conviction personnelle particulière bien affirmée, si ce n'est le pragmatisme le plus absolu, au point qu'il confine en effet à l'opportunisme.

Je le crois parfaitement capable de passer d'une chose à son contraire, avec la candeur sincère de celui qui croit fermement à ce qu'il dit, au moment où il le dit. Et croit le contraire un peu plus tard.

Seulement, le socle moral n'a pas résisté chez lui au passage du tsunami du nihilisme contemporain qu'il a accepté par ailleurs. C'est le défaut de la cuirasse à mon sens. C'est par là qu'il tombera, j'en fais le pari. On en recause à l'occasion ?

PS: sur votre décision à propos de la deuxième saison de Malakine (Malakine2 vous aussi, déjà ?)... Vos billets longs, construits et fouillés, sont certes un régal pour moi. Mais je trouve que le dialogue que l'on peut engager avec vous et vos autres lecteurs sur votre blog est finalement bien plus précieux.
Des billets plus courts et un plus grand engagement dans les commentaires ne constitueraient-ils pas une bonne formule: moins de temps à construire vos billets et plus de temps à construire votre propos en direct, dans le dialogue à travers les commentaires... Vous vous souvenez de Socrate? La maieutique ? L'accouchement de la pensée dans le dialogue...

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