Le candidat Sarkozy, dans ses discours de campagne, s’en prenait avec brio au capitalisme financier et à l’économie de la rente. Il promettait de restaurer la valeur travail et de récompenser la France qui se lève tôt. Derrière tout ces beaux discours – et souvent ils étaient vraiment magnifiques – il n’y avait en fait qu’un élément de programe : La dénonciation des 35 heures. Le problème de la France ? Elle ne travaille pas assez. La cause de la stagnation du pouvoir d’achat ? les 35 heures. Les motifs de la perte de compétitivité et du déficit extérieur : Les 35 heures ! La solution pour redresser l’économie du pays : Mettre fin aux 35 heures en libérant les heures supplémentaires !
Finalement, le discours de la droite depuis 2001 et jusqu’à aujourd’hui compris ressemble à un disque rayé. Combien de fois les a-t-on assouplies ces maudites 35 heures ? Et combien de fois va-t-on nous promettre de les abolir à coup de nouvelles exonérations ? C’est à se demander sur quoi la droite aurait pu faire campagne, si le gouvernement Jospin n’avait pas fait inventé la réduction du temps de travail.
En dehors de la libération des heures supplémentaires, par quoi se traduisent dans les actes du nouveau pouvoir les discours de campagne du candidat sur la valeur travail ? Par le démentèlement de l'assistanat ? Par un plus grande taxation du capital ? Non. Par la subventions des rentiers !
Pour un esprit libéral, la revalorisation du travail signifie la fin de tout assistanat. La droite la plus dure attend des mesures comme la suppression du salaire minimum couplé éventuellement à un impôt négatif pour les plus sociaux d'entre eux ou l’obligation pour les chômeurs de prendre le premier boulot qui se présente. Le modèle américain dans toute sa splendeur: Tout le monde doit bosser pour gagner sa vie, même pour des salaires de misère. Ces réformes là, elles viendront peut-être un jour - c'est à craindre - mais elles ne sont pas encore inscrites à l'agenda.
Pour les esprits plus raisonnables – je n’ose dire de gauche – la revalorisation du travail signifiait une baisse de la fiscalité et des charges qui pèsent sur les salaires pour les basculer sur d’autres assiettes plus dynamiques, plus justes du point de vue redistributif et moins pénalisantes sur l’activité économique, comme la consommation ou le capital.
Sarkozy a fait exactement l’inverse.
Il a commencé par supprimer les droits de successions et de donations. La valeur des patrimoines a explosé ces dix dernières années. Ils représentent une assiette extrêmement dynamique compte tenu de l’âge moyen des gros détenteurs de patrimoine. Les successions vont, avec l’allongement de la durée de la vie, très vite bénéficier à ces jeunes retraités dont on se demande comment on va financer leur retraites. La France est un pays où les successions sont relativement peu taxées … Peut-importe les faits !
Sarkozy supprime les droits de succession et fait un cadeau fiscal de 5 Milliards à ceux qui détiennent du patrimoine et à la génération des 50-65 ans qui va pouvoir hériter du pactole sans effort et sans impôt.
Deuxième mesure : La défiscalisation des intérêts des emprunts immobiliers. La mesure présentée comme une aide à la classe moyenne pour devenir propriétaire a été dénoncée par tous les économistes (en particulier Daniel Cohen), qui considèrent qu’elle n’aura aucun effet sur l’accession à la propriété, puisque l’accroissement de la demande qu’elle suscitera entraînera mécaniquement une hausse de la valeur des actifs. Ce qui sera gagné sur l’impôt sera perdu le prix d’acquisition. En d’autres termes, le contribuable financera une hausse artificielle des cours de l’immobilier. Au détriment des locataires et pour le grand bonheur des possédants ! Coût 7 Milliards.
Dans les années 90, ce genre de prime s’appliquait au marché automobile pour soutenir la consommation, l’activité et l’emploi. Sous Sarkozy c’est pour soutenir l’effet de richesse entraîné par une hausse de la valeur des actifs. On a manifestement changé d’époque …
Dernier acte, probablement le plus scandaleux de tous, le gouvernement dans son projet de Loi de finance prévoit, pour dynamiser ses rentrées fiscales en 2008 une petite manip destinée à percevoir le produits des impôts sur les dividendes de deux exercices sur une seule année. Comment ? Il institue un prélèvement forfaitaire à un taux plus avantageux (16%) pour les gros de gros portefeuilles d’actions qui auparavant devaient intégrer ces ressources dans leur impôt sur le revenu.
Cet avantage a été estimé par les parlementaires comme représentant un coût de 200 millions par an, au profit des 50 000 contribuables qui détiennent un patrimoine de plus de 500 000 € ! Probablement, la France qui se lève tôt le matin …
Suite à la fronde des parlementaires (il est rassurant de voir qu’il existe des gens raisonnables même à l’UMP), le gouvernement à consenti à réviser sa copie en décidant de remonter légèrement le taux d'imposition à 18%. Il n’en demeure pas moins que ce type de revenu, à l’assiette très dynamique et aux effets des plus inégalitaires, vient d’échapper à la progressivité de l’impôt, ce qui fait annoncer à Thomas Piketty – dans une édifiante chronique (à lire absolument) « un risque de sclérose économique, la réapparition d’une classe de rentiers vieillissant, et un facteur d’explosion sociale ».
Au-delà de l’aspect abject qui consiste à se faire élire sur un discours pour pratiquer la politique rigoureusement inverse, la politique fiscale du gouvernement est profondément inquiétante pour l’avenir car elle porte en elle les germes d’un nouveau clivage.
L’antagonisme de classe, capitalistes contre travailleurs, a volé en éclat depuis qu’avec les mécanismes de gestion collective du capital, tout épargnant disposant d’une assurance vie peut devenir sans même le savoir le pire des capitalistes assoiffés de rendement et aveugles aux intérêts de long terme. En revanche, l’antagonisme capital – travail dans la répartition des richesses demeure. Et derrière ce clivage se cache une fracture générationnelle qui se fera de plus en plus jour à mesure que la société vieillira et que le pays s’enfoncera dans le déclin.
Les détenteurs de capital ne constituent pas une classe sociale homogène, mais ils appartiennent tous à la même génération. Les jeunes générations ne sont pas davantage une classe homogène, mais ils ont en commun de devoir faire les frais de toutes les mesures d’ajustement liés à l’entrée de notre pays dans un long cycle de récession.
A force de faire la politique de son électorat, celui des détenteurs de patrimoine, des retraités bien portants et des hyperprivilégiés, le gouvernement est en train de créer les conditions d’une guerre des générations extrêmement dangereuse pour la cohésion nationale.
Il faudra de ce point de vue être extrêmement attentif aux arbitrages qui seront rendus en 2008 sur la vraie réforme des retraites. Toute nouvelle mesure d’allongement des cotisations, qui ferait de nouveau porter tout le poids des besoins de financement sur les jeunes générations, sans demander parallèlement aucun effort aux bénéficiaires du système, devra être considérée comme une déclaration de la guerre générationnelle.
NS avait dit lors de son investiture : "je ne vous trahirai pas". Finalement, la question est de savoir à qui il s'adressait.
D'un autre côté, les pubs vantent souvent les qualités inexistantes de leurs produits. Ca marche fréquemment assez bien, l'effet d'annonce supprimant la réalité des possibles. C'est culotté, mais c'est pour ça que c'est efficace, parce que ça parait incroyable que ce soit à ce point. Un phénomène cognitif en quelque sorte.
En tout cas un certain nombre de soixante huitards, si décriés par NS, devraient y trouver leur compte. Les cigales vieillissantes seront solvabilisées par les fourmis plus jeunes.
Rédigé par : olaf | 23 octobre 2007 à 23:16
Derrière tout ces beaux discours – et souvent ils étaient vraiment magnifiques – il n’y avait en fait qu’..... .....Henri Guaino
Rédigé par : RST | 23 octobre 2007 à 23:25
Alors Guaino c'est Fantomas ?
Rédigé par : olaf | 23 octobre 2007 à 23:29
Malakine,
honnêtement tu t'attendais à autre chose ?
Rédigé par : marc | 24 octobre 2007 à 08:45
@ marc
Tout le débat entre nous pendant toute la campagne présidentielle a porté sur la sincérité de Sarko. Quand je soulignais des éléments intéressants des discours de Guaino, on me répondait "non mais tu vas quand même pas le croire !" ...
Donc, même si j'ai voulu me bercer d'illusion, vous avez été beaucoup ici à me dire de me méfier.
De toute manière l'inclination de Sarko pour les riches ne m'avait pas échappé. Je l'avais noté dans plusieurs articles dès le mois de novembre de l'année dernière. Je ne pensais quand même pas que ça irait si loin ...
Puisque le constat fait consensus, je me permet de relancer le débat en proposant deux questions :
- Les 35 heures ont-elles fait tant de mal que la droite le dit à l'économie française ?
- Croyez vous, comme moi, que le prochain clivage structurant, pour les questions sociales et le jeu politique, sera une fracture générationelle ?
Rédigé par : Malakine | 24 octobre 2007 à 09:05
@ marc
Tout le débat entre nous pendant toute la campagne présidentielle a porté sur la sincérité de Sarko. Quand je soulignais des éléments intéressants des discours de Guaino, on me répondait "non mais tu vas quand même pas le croire !" ...
Donc, même si j'ai voulu me bercer d'illusion, vous avez été beaucoup ici à me dire de me méfier.
De toute manière l'inclination de Sarko pour les riches ne m'avait pas échappé. Je l'avais noté dans plusieurs articles dès le mois de novembre de l'année dernière. Je ne pensais quand même pas que ça irait si loin ...
Puisque le constat fait consensus, je me permet de relancer le débat en proposant deux questions :
- Les 35 heures ont-elles fait tant de mal que la droite le dit à l'économie française ?
- Croyez vous, comme moi, que le prochain clivage structurant, pour les questions sociales et le jeu politique, sera une fracture générationelle ?
Rédigé par : Malakine | 24 octobre 2007 à 09:06
@Malakine, disposant de peu de loisirs, j'avais écrit ici que je ne posterais plus mais, même si je ne développerai pas, je veux abonder dans ton sens.
Oui, Sarkosy a montré depuis pas mal de temps qu'il avait une passion immodérée pour l'argent et donc pour les très riches.
Une journalisye a ùêùe écrit qu'il se renseignait sur la fortune de ceux qu'il voulait choisir pour amis. D'ailleurs, on a pu remarquer que le premier texte adopté par le Parlement a été le fameux bouclier fiscal. Lagarde et Bertrand ont beau ramener sans arrêt les heures sup. pour améliorer le pouvoir d'achat, c'est de la com. On remarque aussi que ce taxte destiné a retenir les riches en France, Smet en particulier, n'a pas servi à grand chose. Ce chanteur a déclaré qu'il avait choisi de rester français mais en précisant qu'il vivrait moins de 6 mois en France pour les raisons fiscales que l'on connait. D'autre part, à quand le test ADN pour Jade, la fille?
Les PDG domiciliés en Belgique y restent.
De plus, j'ai été écoeuré par la présence de M.Hirsch à la Conférence d'hier, lui qui s'est vu refuser pour l'instant le bouclier sanitaire. On le garde pour la prochaine présidentielle?
Le comble: la réforme des institutions sera une peau de chagrin que l'on renvoie aux calendes municipales!
Le Truc méditerranéen dont Guaino est l'inspirateur et sera le responsable n'a qu'un objectif: empêcher la Turquie d'entrer dans l'UE.
Les 35 heures? Cela ne me concerne pas, je ne donne pas de précisions, mais dans les grandes entreprises, cela n'a pas été négatif. Elles ont créé des emplois, on ne peut le nier.
Ceux qui l'ont rallié se rendent-ils compte de ce qu'ils ont fait?
Rédigé par : Philippe | 24 octobre 2007 à 09:27
sur le premier point : non par contre il est évident que leur mise en place aurait pu être plus intelligente mais Aubry n'y croyait pas (cf un de ses bouquins insipide le "choix d'agir").
sur le second : indéniablement il y a une frature générationnelle mais pas seulement, je ne vais m'étendre ici c'est aussi une question de pratique démocratique... le nombre de "jeunes" en politique qui ont des comportement de vieux est assez hallucinant... surtout pour ceux qui sont mis en avant...ce qui est logique puisqu'ils ne remettent pas en cause le fonctionnement du parti dont ils sont issus.
Rédigé par : marc | 24 octobre 2007 à 09:27
pub manpower dans le 20 mn du 24/10 je cite les slogans." AGISSONS POUR L EMPLOI SUR TOUT LES FRONTS "....attendez vla le plus drole ou le plus sinistre ça dépend de votre humeur
" MANPOWER CREATEUR DE SOLUTIONS POUR L EMPLOI "
l astuce est dans le mot solution et créateur ça fait so chic . c pas gonflé ça ! lol
Rédigé par : YAZID | 24 octobre 2007 à 11:02
Pour les 35 heures, certains économistes comme ceux " d'alternatives économiques " en ont montré l'intérêt et je les rejoins.
http://209.85.135.104/search?q=cache:gyaZUwvWUgkJ:hussonet.free.fr/tropptra.pdf+35+heures+alternatives+economiques&hl=fr&ct=clnk&cd=8&gl=fr
L'offre de travail est rare, dans ces conditions il est logique de distribuer. D'autre part dans les domaines de l'innovation et disons simplement de la virtuosité, des diplômés, le temps de travail légal de travail n'a pas d'influence sur les résultats. Pour ces types de travaux, il s'agit de trouver des solutions. Par conséquent, les salariés de ce type n'arrêtent pas de réfléchir aux problèmes à résoudre parce que ils sont en dehors de leurs heures de travail.
La pointeuse dans ces domaines n'a aucun sens. On ne peut pas comparer le travail de résolution de problèmes avec celui quantitatif de la production aux pièces( nombres de boulons fabriqués à la minute par exemple ). Tant qu'on aura pas compris ça, on aura rien compris à ce qui se passe à notre dite ère de l'information, du cognitif et de l'innovation.
Le XIX ème siècle c'est fini, le XX ème aussi, donc le contrat de travail tel que pratiqué est mort, ne pas s'en rendre compte ne fait qu'amplifier les émanations de sa décomposition.
La fracture générationelle entre rémunérés retraités et actifs dans la galère oublie que des bien des retraités ont des retraites misérables.
Rédigé par : olaf | 24 octobre 2007 à 13:36
tu deviens socialiste...classique...comme moi !
Si c'est exact, je t'en félicite, car c'est courageux...et difficile.
Amitiés,
le Belge
Rédigé par : Belgo3.0 | 24 octobre 2007 à 16:35
@Malakine
Personnellement, je ne mettrais pas la consommation et le capital au même niveau lorsque l’on parle d’assiettes pour la fiscalité car, sauf erreur de ma part, les conséquences sur l’économie ne sont pas les mêmes suivant que l’on taxe l’un ou l’autre. En ce qui me concerne, je me contenterai de taxer le capital et les profits On ne se refait pas ;)
J’aime beaucoup le SLAM de F.Lordon. (….. j’apprécie aussi énormément le SLAM de Grand Corps Malade même si cela n’a aucun rapport !)
Je reste sceptique sur ton explication concernant la disparition de la lutte des classes qui serait due au développement de l’assurance vie (je caricature à peine ton propos). Cela me parait sinon faux tout au moins bien réducteur.
Bien que, comme tu l’as clairement démontré, le gouvernement subventionne les rentiers, H.Guaino continue de les dénoncer publiquement. Lors du colloque de la fondation ResPublica il a dit à peu près ceci (je cite de mémoire et je me répète) :
« Contrairement à ce que l’on croit, nous ne sommes pas dans une économie de marché mais dans une économie de rentiers où les profits sont trop élevés »
Etonnant non ?
En ce qui concerne les 35 h, je ne sais pas quels effets elles ont réellement eu et ont encore sur l’économie. L’analyse objective (que personnellement je ne suis pas capable de faire) est difficile à obtenir car elle est polluée par des batailles partisanes entre la droite et la gauche et à l’intérieur de la gauche. Nous manquons peut-être aussi de recul. Le vrai constat sera probablement fait dans quelques années.
Ceci étant dit, la réduction du temps de travail me parait être une caractéristique inéluctable de l’évolution des sociétés humaines et je pense que les 35 h ne sont qu’une étape et que nous réduirons encore la durée du travail. On peut même imaginer une société où tout le monde ne fera pas le choix du travail tout en ayant une existence décente. Mais c’est une autre histoire qu’il serait trop long de traiter ici. J’entends déjà les arguments de ceux qui vont rétorquer qu’ avec des théories pareilles, nous allons ruiner l’économie. Ce sont les mêmes qui prévoyaient la fin du monde lorsque les congés payés ont été instaurés.
Quant à la fracture générationnelle, je ne suis pas convaincu qu’elle sera déterminante dans les conflits futurs. A la différence de la lutte des classes, il y a ici, me semble-t-il, un aspect de solidarité familiale naturelle entre générations (enfants - parents - grand parents) qui devrait amortir les tensions et éviter un clivage trop prononcé.
Rédigé par : RST | 24 octobre 2007 à 18:35
@ Olaf
Comment peux-tu tomber dans le piège des "petites retraites" ? Toutes les études statistiques montrent qu'aujourd'hui les pauvres se trouvent majoritairement chez les jeunes, notamment les "familles monoparentales", alors qu'il y a 30 ans les pauvres se trouvaient ches les retraités. Une étude de l'insee sur les revenus et le patrimoins que j'avais analysé l'année dernière faisait même apparaîre que le pouvoir d'achat des plus de 75 ans était supérieur à celui des actifs lorsqu'on y intégrait les revenus du patrimoine.
@ Belgo
Pourquoi socialiste ? Non merci, sans façon ...
Je n'ai pas le temps en ce moment mais un jour je reviendrais sur les questions de doctrine politique. Je ne crois plus du tout à la redistribution, surtout dans une économie ouverte. Je suis pour une régulation à la base afin d'éviter que les inégalités ne se creusent. En fait, je suis plus un "post-communiste" qu'un social libéral.
@ RST
Bien sur que les conséquences ne sont pas les mêmes entre la taxation du capital et du travail, mais je ne vois pas bien ce que tu veux dire ...
Tu n'as pas compris ce que je voulais dire ? C'est le problème de faire des notes plus courtes. Un smicard qui épargne trouve normal que son placement travaillen et veut qu'il lui raporte un max. Il pense comme un capitaliste et n'a plus du tout conscience de l'appartenance à sa classe sociale. Les classes sociales n'existent que dès lors qu'on en a conscience d'y appartenir. C'est pourquoi ce concept a disparu de la scène politique.
Le coup de génie du capitalisme est d'avoir dilué les intérêts de classe des possédants dans des lois économiques. Il ne s'agit plus d'une domination d'une classe sur une autre, mais simplement de l'application de règles économiques qui doivent apparaitre à tous comme naturelles.
Ces déclarations de Guaino participent à mon dégoût. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ce qu'il a faire dire à Sarko pendant la campagne. En tant que citoyens je suis dégoûté, mais en temps qu'apprenti Guaino, je crois avoir appris comment on peut gagner une élection. C'est toujours ça de gagner. Réponse le 9 mars ...
Je ne crois pas non plus à l'émergence d'un clivage générationnel. N'empêche, que si j'étais un responsable de gauche, je ne me priverais pas de jouer sur cette fibre. De fait, aujourd'hui les vieux votent à droite et les jeunes à gauche. Ca n'a jamais été aussi clair que sous sarko
... mais je crois que le principe égalitaire français s'oppose à l'émergence violente de ce clivage. Un jeune se définit avant tout comme un futur vieux.En défendant la situation de ses parents, il pense défendre la sienne. Le malheur c'est que notre génération est infiniment moins égoïste et plus solidaire que la génération des baby boom. Eux, ils reportent le financement de leur train de vie sur nous avec une parfaire bonne conscience, et nous, on se bat pour qu'ils conservent leurs droits au nom de l'idéal de progrès. Naïfs que nous sommes ...
Quand aux 35 heures, je suis partagé. D'un point de vue civilisationniste, cela me paraît être une avancée. D'un point de vue économique, je n'ai pas encore fait ma religion. Une chose est sûre, j'ai toujours pensé que Jospin avait commis une erreur historique en ne liant pas la RTT et l'accroissement de la durée de cotisation.
Rédigé par : Malakine | 24 octobre 2007 à 23:20
Le problème de la France est de forcer ses entrepreneurs à aller s'installer en Angleterre ou en Espagne comme mon fils (tout simplement parce qu'il ne veut pas payer 2 salaires pour une seule personne comme en France).
Tous les gens qui ont géré des entreprises (mais aussi D. de Villepin et bien d'autres), savent que la France ne pourra pas faire l'économie d'éradiquer cette pénalisation du travail.
Si (comme Abadinte) vous ne comprenez pas une chose aussi simple que l'est -L'INCITATION FISCALE- il faut aller jouer aux billes et arrêter de parler d'économie.
Dans tout domaine il existe de petits graviers qui bloquent les rouages. Avant de changer tous les rouages en dépit du bon sens, il faut d'abors retirer les petits graviers.
ALORS et seulement alors, on voit s'il est judicieux de vouloir changer tous les rouages.
Pub:
Renaud Van Ruymbeke: Omerta imposée par le sommet de l’état ? http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/10/renaud-van-ru-1.html
Renaud Van Ruymbeke: Omerta imposée par le sommet de l’état ? http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/10/renaud-van-ru-1.html
Rédigé par : Ozenfant | 26 octobre 2007 à 12:04
Joli billet !
Malakin, juste un bémol quand tu dis (ds un commentaires) ne pas croire au clivage intergénérationnel :
"... mais je crois que le principe égalitaire français s'oppose à l'émergence violente de ce clivage." puis :
"En défendant la situation de ses parents, il pense défendre la sienne. Le malheur c'est que notre génération est infiniment moins égoïste et plus solidaire que la génération des baby boom. Eux, ils reportent le financement de leur train de vie sur nous avec une parfaire bonne conscience, et nous, on se bat pour qu'ils conservent leurs droits au nom de l'idéal de progrès. Naïfs que nous sommes .."
Tu as l'air de sous entendre que les jeunes vont se laisser plumer en toute conscience !!! Si c'est le cas aujourd'hui crois tu que ce sera encore le cas dans 10ans. Si la situation ne s'améliore pas pour les trentenaires d'aujourd'hui j'ai peur qu'ils finissent par se rebeller lorsqu'ils réaliseront le hold-up dont ils sont les victimes.
Rédigé par : toto | 27 octobre 2007 à 11:56
... Et sur les 35 h:
http://laviedesidees.fr/Temps-de-travail-nouvelles.html
Rédigé par : toto | 27 octobre 2007 à 11:57
Malakine,
J'ai seulement évoqué qu'il y a des retraites insignifiantes et des vieux miséreux. Ce qui ne m'empêche pas de voir que globalement les retraités doivent s'en sortir mieux que pas mal d'actifs ou que ceux qui essayent de l'être, d'autant plus que bien des retraités ont probablement pu acquérir un logement( patrimoine les exemptant d'un loyer ), car moins de précarité lors de leur période d'activité soumise à moins d'exigences( diplômes, pressions des directions...), à mon avis, moins de chômage et aussi à une époque de taux d'intérêts inférieurs à l'inflation. La conjoncture économique change mais la réaction corrective politique est toujours tardive surtout quand elle peut toucher les leaders qui ont tous les intérêts à ce que ça ne change pas trop.
Vu la tendance, on va de façon croissante dans ce sens, jusqu'au clash possible.
Rédigé par : olaf | 28 octobre 2007 à 19:22
Les 35 heures, la retraite à 65 ans, seront un faux problème et uniquement un discours dans le vide.... tant que la France ne créera pas d'emplois !
Comment vouloir faire travailler les gens plus longtemps ou plus vieux... puisqu'il n'y à que les 300.000 emplois manuesl offerts dont personne ne veut.
La relance de l'emplois par une fiscalité moins laboricide EST urgente et indispensable, tous les pays d'Europe ont accompli cette rupture, quelle forme de merde les français (qui ne sont pas dans le monde du travail) ont-ils dans les yeux pour ne pas voir ?
Rédigé par : Ozenfant | 29 octobre 2007 à 12:14
Sur le problème générationnel : un livre du prix des lecteurs de l'économie du sénat ( pdf chargeable à lire ):
http://www.senat.fr/evenement/rendez_vous_citoyens/eco2007/livre_artus.html
Le scénario est mauvais pour la france, mais l'envisager permettrait de l'éviter.
Là aussi on y parle de l'innovation. De ce que j'en ai vu en france dans les boites c'est mal barré. Je vais voir si en allemagne c'est moins pire...
Rédigé par : olaf | 29 octobre 2007 à 22:49
@ olaf
C'est marrant que tu parles du prix du sénat parce que j'ai été contacté pour participer au Jury. C'est quelque chose dont on devrait donc reparler ...
Sinon, j'ai lu ce bouquin. Très intéressant ...
Rédigé par : Malakine | 29 octobre 2007 à 23:24
@ toto
mmm ... Je ne sais pas. En tout logique quand la génération du baby boom aura 70/75, la générarion de ses enfants devrait avoir 45/50 et être pas loin du pouvoir. On pourrait donc assister à un phénomène de retour de balancier ... mais je ne sens pas notre génération (je suis né en 68) s'en prendre à ses parents.
Rédigé par : Malakine | 29 octobre 2007 à 23:28
Je suis amusé de constater que les problèmes concrets et réels vous semblent tellement dénués d'intéret. C'est clair, mieux vaut parler du sexe des anges. Ma fille (en Philo), à pleuré quand je lui est lu le texte (tellement d'actualité) de la mort de Socrate, mais cela doit être héréditaire.
Pourquoi Socrate fut-il condamné à mort ? Demandez à Denis Robert !
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/10/pourquoi-socrat.html?cid=88208312#comment-88208312
Rédigé par : Ozenfant | 31 octobre 2007 à 10:35