Chaque année, la rentrée est marquée par une valse des étiquettes. Cette année, la question du pouvoir d'achat est d'autant plus sensible qu'elle se fait dans un contexte de forte inflation des produits alimentaires et parce que Sarkozy en a fait un des thèmes majeurs de sa campagne avec son fameux « Travailler plus pour gagner plus »
Mais comme il ne peut attendre les effets de la libéralisation des heures supplémentaires (ou parce qu'il n'y croit pas) il a décidé à l'occasion de la visite d'un supermarché Leclerc, de se lancer dans une nouvelle offensive sur les prix dans la grande distibution avec une nouvelle réforme de la Loi Galland : libéralisation de l'implantation des grandes surfaces et répercussion intégrale des « marges arrières » sur les prix. Qui pourrait contester ce nouveau combat présidentiel en apparence très favorable aux catégories modestes ?
Cette réforme s'inscrit dans une pensée très classiquement libérale qui suppose que la croissance viendra d'un renforcement de la concurrence sur les prix. En matière économique, la rupture Sarkozyste ressemble surtout à une fuite en avant !
Il y aurait pourtant lieu de se demander si une stratégie rigoureusement inverse ne serait pas plus efficace. Plutôt que de pousser la grande distribution à tirer toute l'économie dans le sens de la compétitivité et de la productivité, ne serait-il pas possible de l'inciter à développer, au moyen d'une une politique d'achat plus raisonnée, l'emploi et les salaires dans tout l'appareil productif ? Privilégier l'intérêt des producteurs sur celui des consommateurs, les augmentation de salaires sur les baisses de prix, le développement des PME plutôt que celui des grands groupes de la distribution, et si c'était ça, la vraie « rupture » ?
Ces question me sont venues en lisant la description édifiante et terrifiante que vient de faire Pascal des pratiques de la grande distribution. Elle y apparaît comme une monstrueuse et inhumaine incarnation de la loi du plus fort et de la logique libérale.
En tant que consommateur, nous aimons tous notre Auchan, notre Leclerc ou le Leaderprice de son quartier. On y apprécie le choix, les prix bas, le sourire des caissières, la faculté de faire ses provisions pour toute la semaine en une petite heure de courses. Les derniers rétifs à la logique capitaliste peuvent même trouver du charme aux marques distributeurs, celles qui ne font pas de pub et qui semblent vendre un produit pour ce qu'il est, sans fausses valeurs inventées par le marketing, comme au bon vieux temps de l'époque soviétique.
Pourtant la grande distribution est aussi un formidable vecteur de pression sur les prix pour les producteurs. On accuse souvent les pays à bas coût de faire pression sur les salaires, mais la puissance d'achat des groupes comme Auchan ou Carrefour, a un effet identique et peut-être bien plus puissant. La grande distribution contribue d'ailleurs largement aux délocalisations. Wall Mart, aux Etats-Unis, qui s'est fait une spécialité de la vente de produits chinois, y compris alimentaires, a grandement contribué au déficit commercial abyssal de ce pays et par conséquent à la déliquescence de son appareil productif.
Elle est aussi l'une des causes du chômage en France en organisant une hyperproductivité dans le secteur du commerce. Dans ce secteur productif exposé à la concurrence internationale, la productivité doit être la plus élevée possible, y compris en mécanisant et pourquoi pas même en délocalisant. Dans les services non exposés à la concurrence mondiale, comme le commerce, elle n'a en revanche pas lieu d'être.
La grande distribution apparaît comme l'un des pilier de l'ordre économique néolibéral au même titre que le libre échange et l'autonomie de la sphère financière. Comme eux, elle vampirise le tissu productif, comprime les emplois, les prix et les salaires pour assurer une maximisation des profits et le meilleur rendement du capital. Il n'est donc pas étonnant que la stratégie de Sarkozy pour améliorer le pouvoir d'achat mise sur le développement des grandes surfaces.
Les réformes annoncées pour renforcer la concurrence et organiser une baisse générale des coûts. Cette stratégie qui consiste à renforcer la concurrence en vue d'une baisse générale des prix est totalement conforme à l'orthodoxie libérale. Elle est saluée avec enthousiaste par tous les tenants de la pensée unique, tel Eric Le Boucher, l'éditoraliste du Monde, la Pravda du nouveau pouvoir.
Pourtant, quand on regarde de près, on distingue un virage dans la politique, et un virage salutaire. L'insistance mise pendant la campagne, puis avant l'été, sur le pouvoir d'achat n'a pas disparu, surtout pas quand les familles achètent les trousses des enfants et quand les prix du pain et du lait augmentent depuis que les Chinois en consomment. Non, mais la méthode a changé du tout au tout : le pouvoir d'achat ne viendra plus d'une augmentation des salaires (que l'Etat avait bien du mal à décréter) mais d'une baisse des prix par l'accélération de la concurrence et par la suppression des réglementations limitatives de certains métiers
Concrètement, le débat lancé par Sarkozy porte sur les « marges arrières », ces gestes commerciaux consentis par les fournisseurs en dehors du prix de vente que Pascal définit en ces termes : Principe qui permet aux distributeurs de voler leurs fournisseurs en exigeant le versement de sommes souvent rondelettes au nom de ce qu'il est convenu d'appeler une "coopération" commerciale : tu me paies, je mets tes produits en rayon ; si tu me paies bien, il devient même possible que j'envisage de faire un effort de présentation pour tes produits, mais si tu ne me paies pas ou pas assez par contre, il se pourrait que j'oublie tous les matins de sortir tes produits de la réserve ...
Autrefois, il n'était pas possible de les répercuter dans le prix de vente, ce qui aurait été considéré comme une vente à perte. Depuis la loi Dutreil de 2005, il est possible de les répercuter partiellement sur le prix ce vente (au delà de 20% du prix). Sarkozy propose de les « libérer » afin de les rendre au consommateur. La position aurait l'avantage de la cohérence car la situation actuelle est d'une totale hypocrysie. Le fait de ne pas pouvoir répercuter les marges arrières sur les prix ne peut que conduire, soit à une maximisation des profits des distributeurs, soit à de la corruption (marges arrières captées par les acheteurs) Cependant, cette solution qui conduira laisser une totale liberté de négociation des prix aux distributeurs.
Or, comme l'illustre le texte de Pascal, le distributeur est dans une situation excessivement dominante à l'égard de ses fournisseurs. Vendre à la grande surface peut être pour lui une affaire de vie ou de mort. La grande surface, elle, se fiche éperdument d'acheter ou de ne pas acheter, et naturellement elle en profite. Cette inégalité de statut peut donc conduire à tous les abus, y compris la vente à perte du fournisseur et donc à terme à sa disparition. Il est donc totalement paradoxal de voir le même gouvernement lancer l'étude d'un small business act à la française et institutionnaliser voire encourager le racket que font subir les hypermarchés sur les PME.
Par ailleurs, Sarkozy veut relancer l'ouverture de grande surface pour accroître la concurrence et inciter à la baisse des prix. Sans même parler des dégâts qu'une telle politique ferait sur l'urbanisme et la vitalité des centre-villes, cette proposition apparaît très théorique. Certes, la concurrence conduit à un alignement des prix, mais à quel niveau ? La détermination des prix dépend aussi de facteurs tels que le rendement financier promis aux actionnaires ou le prix que le consommateur est en capacité de payer. Notons que ce même gouvernement, quand il s'agit de la TVA sociale, fait preuve de beaucoup de lucidité. Une baisse des charges sociale devrait se traduire par une baisse des prix de vente. Mais là, le gouvernement a des doutes et il a sûrement raison. Pourquoi baisser un prix que le consommateur a toujours accepté de payer ?
Cette politique conduira certainement à une (petite) baisse de prix, mais à quel prix ? Toujours plus de racket sur les fournisseurs, de pression sur les prix, de compression des salaires, d'incitation aux délocalisations, de liquidités sur les marchés financiers, de prospectus dans nos boites, de pubs débiles à la télé, de salariés traités comme des chiens par des patrons tout puissant ? Et au final, quel sera l'effet macroéconomique de cette politique ?
Il n'y a pas de mystère, ainsi le soulignent les rédacteurs du vrai débat, seule une modification de la réduction de la rémunération du capital dans la répartition de la valeur ajoutée (ou autrement dit une réduction des marges) pourra aboutir à une amélioration du pouvoir d'achat. Toute baisse de prix gagée sur l'écrasement des coûts de production des fournisseurs sera sans effet.
Pour une politique de croissance
La grande distribution a un tel effet structurant sur le système productif qu'elle offre un vrai levier pour "changer la donne", et au contraire du libre échange ou des exigences de l'économie financière, c'est un levier que l'on peut actionner sans attendre l'Europe ou l'OMC. IL s'agirait alors non pas de s'en servir pour accentuer la pression sur les coûts mais au contraire pour favoriser une hausse des salaires, de l''emploi et le développement entreprises de production. Cela peut paraître paradoxal mais le meilleur moyen d'améliorer le pouvoir d'achat est encore de favoriser les conditions de l'expansion économique. Ce n'est pas une politique de racket sur les producteurs et de pression infinie sur les prix qui crééra les conditions.
Cette politique passerait par une interdiction stricte de toute marge arrière. Financer un hypermarché pour le service qui constitue à vendre les produit s'apparente en effet à de l'abus de bien social. Ce n'est pas un « service » c'est le métier et la raison d'être de la grande surface ! Les prix versés aux producteurs ne pourraient pas être inférieurs à ce qui sera nécessaire pour assurer la pérennité de l'outil industriel.
Il conviendrait aussi de règlementer sévèrement les délais de paiement des grandes surfaces. Actuellement elles imposent à leurs fournisseurs des délais ahurissants (jusqu'à 120 jours) ce qui leur permet d'avoir un « BFR positif ». En clair, elles font « travailler » sur les marchés financiers l'argent qu'ils doivent aux producteurs pendant que celle-ci doivent pleurer de la trésorie auprès de leur banquier et la payer à des taux d'usurier. Une saine réforme serait de les ramener à un délai raisonnable de 30 jours fin de mois. Cette trésorerie profiterait en effet bien mieux au développement économique si elle était dans les compte des PME plutôt qu'à « travailler » sur les marchés financiers.
Enfin, il pourrait également être étudié d'imposer aux grandes surfaces quelques obligations au titre de la citoyenneté économique. Obligation de réaliser une part de ses achats auprès de fournisseurs locaux, obligations d'assurer au consommateur un certain niveau de service et de présence humaine, limitation du temps partiel contraint ... L'hyperproductivité du commerce en France aboutit à des prix bas pour le consommateur, mais aussi à un fort sous-emploi, qui est de toute manière financé autrement par le consommateur que ce soit sous forme de charges ou d'impôts. Ne vaudrait-il pas des prix un peu plus élevés mais une société de plein emploi où les salaires ne seraient pas autant contraints ?
Ce secteur d'activité n'est pas - et ne sera jamais - menacé. Il est tellement incontournable pour le consommateur qu'il en prend même des airs de « service public ». Et d'ailleurs, pourquoi ne pas envisager la création d'un distributeur public qui par sa politique d'achat raisonnée et ses marges raisonnables pourrait donner le ton à toute la profession. Pourquoi même ne pas envisager une nationalisation partielle les grandes anciennes de distribution pour que l'Etat actionnaire puisse faire valoir les droits des salariés et des fournisseurs dans la politique de ces entreprises ?
Ce sont des propos qu'on aimerait entendre de la gauche. Au moment où elle fait mine de vouloir rénover son logiciel, voilà un sujet qui pourrait l'inspirer. Comment par des réformes de structures pouvoir prévenir à la racine les excès du capitalisme moderne ? Seulement le problème, c'est que la grande distribution, avec les sommes extorquées aux producteurs, a abondemment financé les partis politiques, en particulier la gauche. Il y a encore sûrement beaucoup trop de réseaux d'amitiés et de d'intérêts en jeu pour que quiconque décide sérieusement de s'attaquer à la grande distribution.
En attendant, on nous affirme qu'elle est le meilleur allié du consommateur dans sa quête de prix bas.
Malakine
Excellent article comme bien souvent.
J'ajouterai que la stratégie inverse que vous proposez pourrait aussi inclure un volet écologique avec un encouragement pour les pratiques compatibles avec le développement durable tant dans le domaine de l’agriculture que des produits manufacturés.
Rédigé par : RST | 02 septembre 2007 à 23:13
Je suis un peu énervé, j'ai commencé l'article en me rappelant que poliblog n'avait pas parlé des délais de paiement des fournisseurs et me suis dit que je pourrai le placer dans ce commentaire, pas de chance, tu l'as mentionné...
Mais quand même les types qui font les achats dans la distribution comment se fait il qu'il n'y ait aucun contrôle sur les dessous de table sous formes diverses qu'ils perçoivent. Dans l'industrie c'est beaucoup plus contrôlé. Ceci dit dans le domaine médical c'est très pratiqué sutout du côté de la chirurgie et encore plus la chirurgie orthopédique( prothèses de hanche etc...). Tous ces petits cadeaux c'est payé finalement par la sécu et donc le contribuable.
J'ai bien peur que les socialistes se foutent Royalement de tout ça,
c'est trop au ras de terre. C'est l'avantage de Sarko, il donne l'impression de mettre les mains dans le cambouis même si il ne suffit pas de tripoter un moteur en n'y comprenant rien pour qu'il se mette à mieux marcher, ça peut souvent être pire.
Rédigé par : olaf | 03 septembre 2007 à 00:00
@ RST
Oui, j'aurais pu effectivement parler de l'achat responsable sur le plan écolo. L'oubli est réparé
@ Olaf
Dans un passé pas si éloigné j'ai bossé dans le développement économique et je peux confirmer les pratiques que je qualifierais volontiers de corruption dans le monde hospitalier. Les fournisseurs du matériel médical (on avait implanté une boite qui fabriquait des prothèses) doivent arroser les acheteurs dans des proportions extraordinaires, en l'espèce des chirurgiens.
Le problème des délais de paiement existe aussi dans l'industrie. Les donneurs d'ordres profitent allègrement de leur position de force. A l'époque c'était au moment où Alstom était au plus mal, et les sous traitant étaient obligé de se faire financer ce qu'Alstom leur devait à des taux d'usurier. Ce type de dépense (qu'on appelle techniquement le BFR) est très difficile à financer pour une petite boite. Le gouvernement semble être décidé d'ouvrir le dossier des délais de paiement. On verra. Apparemment, on dit que les pouvoirs publics ne peuvent pas grand chose ... mais c'est sûr qu'il y aurait quelque chose à faire dans ces domaines pour donner de l'air à tout le tissu économique. C'est ça que j'appelle des "réformes de structures". Il vaut mieux prévenir les dysfonctionnements du système par des règles que de tenter d'en compenser les effets par des aides.
De plus en plus, je pense qu'on a abandonné un peu vite l'outil nationalisation ou plus simplement l'idée d'économie mixte. Pourquoi pas renationaliser une partie du secteur bancaire et une partie de la grande distribution pour réguler les excès du capitalisme.
Qu'en pensez vous ?
Rédigé par : Malakine | 03 septembre 2007 à 00:28
J'ai tendance à penser que les nationalisations devraient concerner les activités nécessitant des infrastructures lourdes et des investissements à long terme comme l'énergie et tous les réseaux type routes qui mobilisent l'espace géographique qui n'est pas une ressource relevant de la concurrence.
Des entreprises de distribution gérées par l'état en concurrence avec celles privées continuant leurs pratiques changerait difficilement la donne. Le mieux dans un premier temps serait de changer les lois régissant la distribution et de les faire appliquer. Mais sachant que l'état lui même est souvent mauvais payeur de ses fournisseurs privés, il peut difficilement donner l'exemple.
Rédigé par : olaf | 03 septembre 2007 à 01:07
Hello Malakine, super article comme d'habitude. ;-)
Vu le poids financier que pèsent aujourd'hui les grands groupes de distribution, je ne pense pas qu'une quelconque forme de nationalisation soit envisageable, a fortiori par les temps qui courent où l'Etat dépense sans compter pour voir aboutir les seuls projets de Nicolas Sarkozy, mais refuse de dépenser le moindre euro pour financer d'autres mesures qui iraient dans le sens d'une meilleure défense des intérêts "des Français".
Et puis pour un groupe comme Carrefour, pour ne citer que celui-là, la France est un pays économiquement mort : la guerre se déroule à présent au niveau mondial, même plus dans les pays de l'Est qui sont devenus trop riches (le chômage de masse explose là où l'on créait des usines automobiles à la pelle il y a encore cinq ans) mais principalement en Asie, où tout le monde se précipite (fournisseurs des grands distributeurs compris, qui essaient d'y développer leurs propres enseignes comme Danone, déjà présent en Russie sous sa marque propre et sans doute également en Chine à l'heure où j'écris ces lignes).
(Ai-je besoin d'ajouter que quand Renault ferme une usine, c'est en France et que quand Renault ouvre une usine, c'est au Maroc ?...)
Le concept de distribution "publique" servant de "référence", par contre, est très intéressant (une idée à laquelle j'ai pensé aussi à une certaine époque), mais dans ce type de projet on se heurte toujours (immédiatement) au même refus de l'Etat d'investir dans des plans qui ne servent pas directement ses intérêts : dommage, car sur le plan du raisonnement beaucoup de choses ne peuvent pas marcher autrement.
A-propos d'ouvertures de nouvelles surfaces pour favoriser la concurrence et faire tomber les prix, la France en est déjà constellée... et comme cela a toujours été le cas dans le passé, elles ne donneraient lieu qu'à des déferlements de pots de vin car au niveau local, régional ou parfois national, la plupart des élus "en croquent" pour donner les plus petites autorisations, autoriser ensuite les ouvertures le dimanche, décaler les dates des soldes à la demande, etc. (Je connais bien un exemple de ville où le maire n'a jamais créé aucun emploi ni jamais favorisé l'installation d'une quelconque entreprise susceptible d'en créer, excepté... les points de vente de différentes enseignes de distribution, qui bizarrement y ont toujours poussé comme des champignons à tel point qu'aujourd'hui, on ne sait plus trop où caser les magasins... Il doit se faire des couilles en platine, le fumier.)
Concurrence intensifiée ou pas, de toutes façons, il y a un seuil en-deçà duquel les distributeurs refuseraient collectivement de baisser les prix, et ils ne pourraient que gagner si un bras de fer de ce genre les opposait un jour à l'Etat, même si pour cela ils devaient "s'offrir" un président de la République (qui ne saurait pas dire non quand on lui parlerait d'un montant qui ne se refuse pas...).
La baisse des prix (anecdotique) via la disparition des marges arrières, pour ne citer qu'elles, c'est le genre de tartes à la crême auxquelles ne veulent croire que ceux qui ne connaissent pas le secteur et encore moins ses pratiques (le fait qu'il ose en parler est le signe que Nicolas Sarkozy se fout ouvertement de la gueule du monde, car le problème n'est pas là du tout).
Le vrai problème, ce sont les marges très excessives des distributeurs et le contexte spécifique de la France, qui est un foutoir sans nom, les deux permettant à des groupes comme Carrefour (toujours), par exemple, de "tourner" sans jamais embaucher (même au siège où en-dehors des cadres surpayés à ne rien foutre, on ne trouve que des intérimaires, des CDD, des contrats aidés, etc.) et sans investir un seul euro en France (excepté en publicité), où l'on se contente de racketter les clients (qui n'ont pas vraiment le choix) pour financer les ouvertures de magasins à Pékin ou dans d'autres grandes villes chinoises...
Pour démêler tout ça, la meilleure solution de court terme serait de créer un service gouvernemental chargé exclusivement de lister toutes les irrégularités et toutes les pratiques économiquement et moralement honteuses de la profession, à partir de quoi on pourrait légiférer en sachant de quoi on parle et surtout dans le bon sens, et non en se contentant de faire de l'esbroufe comme Sarkozy qui agite le spectre de marges arrières qui ne représentent même pas une goutte d'eau dans l'ensemble...
Il serait bon, par exemple, que des affaires comme celle dont je parle dans le Poliblog (affaire du magasin Y de Pezland) puissent se traduire par des poursuites et par des sanctions exemplaires contre ceux, nombreux, qui pratiquent aussi bien le chantage que le racket dans la grande distribution (mais aussi dans l'industrie, dans le bâtiment, parmi les prothésistes et chirurgiens aussi... même les artisans s'y sont mis, et ils ne sont pas du tout à la traîne par rapport aux autres).
La tâche à accomplir est énorme, et une fois de plus, je pense qu'elle requiert une attention soutenue de la part de gens compétents et volontaires (si difficiles à trouver ? Je refuse d'y croire.) qui seraient beaucoup plus costauds et beaucoup plus réglos que Nicolas Sarkozy ou autres, avec à leur tête une sorte d'Eliot Ness, spécialiste des enquêtes, des bras de fer, capable surtout de "monter" des équipes qui tiennent la route et qui vont trouver la petite ou grosse bête là où elle se terre.
La question est... "Y en a-t-il encore chez nous ?" (de ces gens-là ?). Moi je sais que oui (puisque j'en connais), mais j'ai bien peur que Nicolas Sarkozy pense que non (dans le cas contraire, il ne traiterait pas tous les problèmes par-dessus la jambe).
Par rapport au titre du sujet, sinon, il va de soi qu'une baisse des prix ne pourrait être que symbolique, donc symbolique aussi dans ses effets... Si les grands groupes (distribution et autres) raisonnent aujourd'hui en termes de développement au niveau mondial, c'est parce que dans leur esprit ils ne gagnent plus d'argent dans l'hexagone (stabilisation voire recul des profits pour tout le monde ou presque) : l'explosion continuelle du nombre de chômeurs et de pauvres en France, où le contexte est CATASTROPHIQUE, les oblige à faire toujours plus de marge pour dégager des bénéfices équivalents. La morosité ambiante (peur du lendemain), les hausses de prix constantes (dues à la marge qui augmente toujours) et les changements dans les habitudes d'achat (types de produits et services) font le reste, avec pour conséquence un nombre de clients et des volumes d'achat qui sont (et seront) perpétuellement en baisse dans tous les magasins (hors hard-discount)... tant que l'on ne créera pas massivement d'emplois en France !
Sarkozy raisonne à l'envers, comme tous les politiques qui ont massacré économiquement le pays depuis 25 ans. On n'aura aucune relance de la consommation chez nous en augmentant les salaires, car les phénomènes qui se produisent suite à ce genre d'initiatives étaient bien connus en économie longtemps avant que Nicolas Sarkozy vienne au monde : dans un contexte de récession économique et de morosité généralisées, les revenus supplémentaires vont toujours à l'épargne, jamais à la consommation. C'est aussi simple que ça.
La seule solution à tous les maux (équilibre des comptes publics dont ceux de la Sécu, pouvoir d'achat au niveau national, qui lui-même est le seul qui puisse influer directement sur la consommation, bref... tout dépend de la même solution), c'est une création massive d'emplois qui passe par une refonte complète de tous nos modèles en matière de travail et d'éducation (enseignement), mais une fois encore dans le sens inverse de celui qui est prôné par Sarkozy (travailler plus pour gagner plus c'est de la blague).
Il faudrait baisser les charges sociales et salariales, bloquer les salaires ou seulement les augmenter artificiellement via des baisses de charges, rester aux 35 heures et interdire les heures supp. (coup de nettoyeur à haute pression à donner dans pas mal de secteurs d'activité), obliger les entreprises à faire moins de marge pour favoriser le pouvoir d'achat (au lieu de s'intéresser aux bricoles sans intérêt que sont les marges arrières), frapper très fort, aussi, dans tous les autres compartiments : mettre immédiatement un terme aux contrats aidés, interdire purement et simplement les CDD, en assortissant par exemple les CDI de périodes d'essai plus longues, limiter la durée maximum d'une mission d'intérim à un mois, faire en sorte qu'elle ne soit reconductible qu'une fois et que pour toute entorse à la règle, l'employeur soit tenu de demander une dérogation motivée... ; assouplir, aussi, les conditions qui permettent à l'entreprise et au salarié de se séparer, mais pas en le faisant à la sauce Sarkozy, en soumettant tout le monde à des contrôles qui seraient "draconiens", le tout assorti de sanctions extrêmement sévères pour les magouilleurs, tricheurs et harceleurs moraux ; éradiquer aussi le travail des clandestins, dans le BTP et d'autres secteurs comme la restauration et la confection ; lutter vraiment contre le travail au noir, en créant des structures pour coordonner l'activité de ceux qui se font payer via le CESU, permettant à tous de vivre enfin décemment de leur travail, de pouvoir faire des projets, de ne plus avoir peur de consommer parce qu'ils ne savent jamais ce qui les attend le lendemain ou parce qu'ils n'ont jamais les moyens de le faire...
En un mot, ce qu'il faut c'est restaurer la "confiance" en France. Donner des signes tangibles aux citoyens qu'on a décidé, enfin, d'arrêter de se foutre de leur gueule, qu'à partir de maintenant tout va changer et que chacun va pouvoir apporter sa pierre à l'édifice. On ne s'en sortira pas autrement.
La relance de l'emploi en France, le retour de la confiance, c'est possible ? OUI ! Le seul problème que nous avons, c'est que personne n'y croit (Sarkozy le premier) : le résultat de 25 ans de conditionnement effectué par les politiques eux-mêmes... A 95%, des larves qui pensent et qui nous disent du 1er janvier au 31 décembre que nous sommes des "victimes" de la mondialisation, que si on ne travaille pas plus (méthode Sarko), ce sera pire, ou que si nous acceptons de travailler plus (méthode gauche molle), ce sera pire aussi !
Pas étonnant que les chômeurs, les précaires, les pauvres et les exclus dont les cortèges ne cessent de grandir finissent par baisser les bras, et par contaminer tout le monde (qu'est-ce qui est le plus grave : que "nous" soyons toujours plus nombreux, ou que nous contaminions les autres ?). Pas étonnant, non plus, qu'on les enfonce toujours plus ou qu'on ne leur propose jamais de boulot, malgré toutes les conneries qu'on entend dans les médias... Qui ne se flinguerait pas à leur place ? Qui ne jouirait pas de contaminer tous ceux qui le rejettent ? Parce que c'est à peu près là qu'on en est rendus !
Non, décidément, l'avenir de la France est une chose bien trop sérieuse pour être confiée à des politiques.
Et pourtant, la relance économique passe par l'aptitude des politiques à casser des schémas qu'ils ont eux-mêmes tracé partout, et elle est la clé de tout, quel que soit le problème, quel que soit le secteur d'activité si on parle de pouvoir d'achat : faute d'avoir consacré ne serait-ce qu'un minimum d'efforts à lutter contre le chômage, la précarité et la pauvreté, le pays traîne comme un boulet plus de cinq millions de chômeurs indemnisés ou non (et il y a des boulets qui ont envie de bosser), de pauvres qui vivent d'allocs ou qui crèvent dans les rues, de gens démotivés qui ont besoin d'un "vrai" coup de pouce pour repartir au boulot, d'autres qui profitent du système et qui ont parfois trouvé d'autres sources de revenus qui leur conviennent très bien... C'est tout ça qu'il faut FRACASSER. On ne le fera pas sans dépenser un euro, on ne le fera pas non plus en montrant dès son arrivée qu'on est incapable de gérer le budget de l'Etat, comme l'a déjà fait Sarkozy avec le paquet fiscal et les franchises médicales et comme l'ont aussi fait tous ses prédécesseurs depuis 25 ans.
En tant que chômeur qui commence à être épuisé (je suis maintenant à quatre ans et deux mois de chômage), je ne me sens plus vraiment concerné par tout ça : les politiques me fatiguent de plus en plus et leur niveau de connerie m'exaspère de plus en plus aussi. Sarkozy, Royal, même Besancenot... tous mériteraient des rafales de baffes dans la gueule, pour commencer. Ensuite, on pourrait parler de choses sérieuses, en ayant peut-être la garantie d'être entendu (mais de là à être écouté...).
Rédigé par : Poliblog | 03 septembre 2007 à 03:16
@Poliblog
Je ne crois pas un seul instant à vos solutions, baisse des charges, enseignement çà ressemble à s'y méprendre à des non-solutions de type libérale.
Sans protectionnisme commercial pas de réindustrialisation possible , l'écart de salaire rendant caduc la baisse des charges, même en les supprimant complètement, ce qui est impossible , vous ne baisseriez que de 50% le cout du travail. Une dévaluation de 50%, qui elle serez faisable, serait beaucoup plus efficace et sans contrainte pour l'état, mais il semble que plus personne ne s'interresse à la monnaie.
La nationalisation n'est possible que si l'on controle la monnaie, avant de faire des nationalisation il faudrait sortir de l'euro et controler à nouveau la banque de France. Une fois que la monnaie est sous controle les nationalisations sont trés simple à réalisez si vous voyez ce que je veux dire.
@Malakine
Tous d'abord laisse moi te dire que tu as raison de mettre en, accusation la grande distribution. Ils poussent effectivement à la désindustrialisation du pays, mais en régime protectionniste auraient-ils autant de pouvoir vis à vis des producteurs ?
Ensuite il faut savoir que personne n'a réussi à démontrer dans les fait que la concurrence fait baisser les prix. Les prix ont souvent pour origine une convention une habitude, ils peuvent se stabiliser à un équilibre raisonnable dans lequel consommateur et producteurs sont satisfait, mais peuvent aussi (le plus souvent) sans aucun rapport avec l'offre et la demande. Le marché immobilier français par exemple le prouve, notre pays est submergé de logement libre et pourtant les prix ne baisse pas alors que l'offre est largement supérieur à la demande. Dans le cas des mémoires vives pour PC (la RAM) la demande ne cesse d'augmenter mais les prix ne font que baisser, ce secteur (dominer par l'Asie évidement) à des difficultés à équilibrer ses comptes et certaines entreprises ont des problèmes.
De plus je rappel que la concurrence nécessite l'atomicité des acteurs du marché (beaucoup de nos politiques semble l'ignorer). Aucun acteur du marché ne doit être suffisamment gros pour truquer la loi de l'offre et de la demande (loi qui est fausse puisque les déséquilibre se multiplient en cas de non régulation). Les supermarché français forment un cartel, comme l'OPEP, qui controle en réalité les prix. Si telle n'était pas le cas comment feraient-ils des bénéfices?
J'en viens au dernier point, d'un point de vue théorique (celui des libéraux) la concurrence fait baisser les prix et les entreprises sont sensées être à la limite pour leur équilibre comptable, les bénéfice sont inexistant ou réinvesti au nom de la concurrence et de l'efficacité. Or nous constatons que les entreprises n'ont jamais autant fait de bénéfices, conclusion il n'y a jamais eut aussi peu de concurrence. Nous ne sommes plus dans une société capitaliste mais dans une société Marxiste de type privé.
Petite anecdote,ce matin j'entends Villepin interrogé par JP Elkabach sur EDF-GDF et Suez et ce dernier dit à peu prés ceci:
" A cause de l'ouverture à la concurrence (à croire que nous étions obligé) et de l'ouverture au marché il nous fallaient créer une entreprise qui soit suffisamment grosse pour contrôler le marché..."
En bref ce crétin de Villepin (désolé Malakine mais il ne vaut pas mieux que l'autre) à avouer mettre en place un monopole privé à la place d'un monopole public. Résultat les prix vont exploser, mais bien sure cela n'a pas choqué Elkabach ( le contraire eut été étonnant).
Rédigé par : yann | 03 septembre 2007 à 09:11
Concernant edf, il y a eu ouverture à la concurrence parce que Chirac et Jospin ont accepté la suggestion de Bruxelles qui n'était en fait pas une obligation( cf. Yves Salesse sur le site des sous et des hommes ). Villepin connait surtout la france de napoléon plutôt que l'économie et la france actuelle. Maintenant, il a le temps d'écrire des bouquins, c'est le job qui lui convient le mieux.
L'inconvénient de la concurrence dont on ne parle pas vraiment, c'est que ça oblige à des frais publicitaires, commerciaux, administratifs et RD( quand il y en a ) d'autant plus importants qu'il y a de concurrents sur un secteur, un peu l'inverse des économies d'échelle.
La privatisation de secteurs comme l'énergie entraîne souvent une perte de qualité technique, beaucoup de compétences pointues sont en train de s'évaporer chez edf. L'angleterre a pu vérifier ce phénomène aussi dans les chemins de fer.
L'expertise technique dans un domaine nécessite des études mais bien souvent des années d'expérience et la précarité de l'emploi dans certains domaines correspond à une perte d'innovation.
J'ai été sur des blogs d'économistes qui me semblent correspondre à un club où seuls des économistes ou étudiants commentent. Il doit y avoir peu d'économistes intervenant sur des blogs plus généralistes.
Il ne faut pas s'étonner que le cercle des économistes soit mis de plus en plus à l'écart du débat politique. Pour toute science, il y a une nécessité de dialogue avec la société à défaut de quoi l'abstraction peu accessible des initiés sera le seul visage perceptible par la majorité.
Rédigé par : olaf | 03 septembre 2007 à 10:15
@ Malakine
Bravo pour cet article !
Cependant vous dites dans un de vos commentaires ci-dessus :
"De plus en plus, je pense qu'on a abandonné un peu vite l'outil nationalisation ou plus simplement l'idée d'économie mixte. Pourquoi pas renationaliser une partie du secteur bancaire et une partie de la grande distribution pour réguler les excès du capitalisme. "
Vous rendez vous compte de ce que vous dites ? C'est la gauche (sous Jospin) qui a le plus privatisé (encore plus que la droite).
Vos propos pourrait être repris par toute la nébuleuse Besancenot-Bové-Arlette et Buffet !
Rédigé par : toto | 03 septembre 2007 à 10:22
juste un truc:
"Privilégier l'intérêt des producteurs sur celui des consommateurs"
L'intérêt des producteurs, je suis d'accord, quand ils jouent le jeu. Mais pourquoi serait-ce qu détriment des consommateurs dont l'immense majorité consomme un minimum... par force?
C'est sur les circuits de distribution qu'il faut cogner, par la taxtaion et par la vraie concurrence en multipliant les opérations de vente directe, ou de circuit coopératif de distribution.
Quand une salade revient à 0,30 euros à son producteur, qu'une centrale la lui paye 0,15 euros "ça ou rien" et que cette salade se retrouve à 1,5 euros sur les étals, ce n'est pas au consommateur de "faire un effort".
Quand les hausses - réelles cette année - des prix de matières premières se traduisent par environ 3% d'augmentation en Europe contre 5 à 6 en France, il n'y a pas entente illégale? Et pourquoi les baisses ne se répercutent-elles jamais?
_______________________
Cela dit bien accord: la hausse du pouvoir d'achat passe par celle des revenus du travail. Avec les 12 milliards de cadeaux fiscaux aux plus favorisés, on aurait pu augmenter de combien la PPE, pour doter ce PA sans pour autant "nuire à la compétitivité des entreprises"? à supposer qu'elles ne "s'autonuisent" pas elle même...?
Rédigé par : Benjamin | 03 septembre 2007 à 12:46
Une nouvelle approche des phénomènes de pauvreté :
http://alexandrebertin31.googlepages.com/pauvret%C3%A9multidimnesionnelleetcapabilit%C3%A9s
Rédigé par : olaf | 03 septembre 2007 à 12:49
Au fait,
rappelons quand même que la baisse des prix est historiquement signe de récession. Dans la crise des années 30 les prix mondiaux étaient à la baisse, la baisse des prix n'est un avantage que si les salaires ne baissent pas. Or comme l'a si bien dit Jean Luc Gréau en parlant de la hausse des prix " Quand les prix prennent l'escalier, les salaires prenne l'ascenseur" c'est vrai lorsque les prix montent mais c'est tout aussi vrai quand ils baissent, il semble que les salaires ont une élasticité (comme disent les économistes) plus grande que les prix. Il faut rappeler également que lorsque les prix baisse les gens ont tendance à différer leurs achat, avec des réactions du genre:
"Bon je vais attendre, de toute façon ce sera moins cher dans quelques mois"
Donc la déflation est en réalité trés dangereux pour l'économie, vous n'avez cas demander au Japonnais qui sortent à peine de 15ans de déflation.
Rédigé par : yann | 03 septembre 2007 à 13:17
Et qui dit hausse des prix dit inflation !
Que vaut-il mieux ? Une inflation ou une déflation ?
En fait il y a 2 situations idéales :
1) les prix baissent, les salaires augmentent très peu voire stagnent
2) les prix augmentent, les salaires augmentent plus vite que les prix.
Rédigé par : toto | 03 septembre 2007 à 13:33
Les grands chantiers de l'économie française :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/economie/
Rédigé par : olaf | 03 septembre 2007 à 13:37
@toto
Le problème c'est qu'en générale quand les prix stagnent ou baisse, les salaires baissent plus et le chomage augmente (ce qui équivaut à une baisse salariale mais concentré sur une certaine population).
Mais en france les prix ne baisse pas ils augmentent, lentement certes mais ils augmentent, l'indice de l'INSEE est formel là dessus (même s'il exclus le logement qui aurait de toute façon fortement augmenté l'inflation s'il était prix en compte). Mais l'inflation est relativement faible, cependant à la fin ce qui compte c'est le pouvoir d'achat, si l'inflation n'est que de 2% par mais que les salaires stagnent le pourvoir d'achat baisse, si l'inflation est de 4% mais la hausse des salaire de 5% le pouvoir d'achat augmente de 1%.
Etre focalisé uniquement sur les prix est une abération économique qui provient des intérêts des rentiers, car eux ce qu'ils regarde c'est le taux d'intérêt réel qui se calcul par la soustraction du taux directeur des banques moins l'inflation.
Cette obsession de l'inflation la plus basse possible est surtout dans l'intérêt de ceux qui détiennent des capitaux.
En effet si vous avez un capital rémunéré à 4% mais que l'inflation est de 5% par an votre capital perd 1% par an de pouvoir d'achat. De la même manière si vous empruntez à un taux d'intérêt inférieur à l'inflation (pour peu que le salaire suive l'inflation) vous remboursez une somme au finale inférieur à ce que vous avez empruntez en terme valeur d'achat réelle.
Ce qui compte c'est le pouvoir d'achat pas les prix ou même les salaire si je puis dire. pendant les trente glorieuses les prix augmentaient de 3-4% par an, mais les salaires de 5-6% du coup le pouvoir d'achat augmentaient rapidement. Depuis que l'on pratique la contrition monétaire l'inflation frise le zéro mais les salaires baissent ou stagnes, le pouvoir d'achat diminue pour tout le monde sauf pour les rentiers...
Rédigé par : yann | 03 septembre 2007 à 14:39
@ Pascal
Ton commentaire est trop riche pour que je me lance dans une réponse, mais je reviendrais sur tout ça bientôt quand on ouvrira le dossier "refondation de la gauche". Il faudra bien le faire un jour ...
Il y a des points sur lesquels je suis en accord (la précarité ne créé pas de richesses) d'autres moins (le partage du travail)
@ yann
Il me semble que la grande distribution, la pression de la finance et les délocalisations d'activités, sont trois forces qui vampirisent l'appareil productifs et qui ont une même cause : La possibilité offerte à ceux qui dominent le marché d'en tirer un maximum de revenus quitte à scier la branche sur laquelle il sont assis.
Le capital domine le travail, le distributeur domine le producteur et la finance domine l'industrie. La dynamique du capitalisme les a mis en situation de force, ils ont grossis et on fini par abuser de leur position dominante jusqu'à tuer celui qui les nourrit. Si on ne les arrête pas le marché des pays développé sera en récession, la finance aura mis l'industrie à genou, et les distributeur auront saigné les producteur.
Si on veut un vrai changement, il faut s'attaquer à tout ça en même temps en mettant des régulations pour rétablir un certain équilibre entre des forces aux intérêts opposées qui ont besoin l'une des autres.
@ olaf
Nous avons David Mourey (blog démocratie et avenir) qui vient commenter de temps en temps sur Horizons. Peut-être bénéficierons nous de son avis éclairé ...
@ toto
Pendant la campagne, j'ai regardé le programme des communistes (vaguement celui des antilibéraux) et à ma grande surprises, ils ne proposaient pas de nationalisation en dehors du "service public". En fait, l'extrême gauche d'aujourd'hui, c'est une anti-extrême droite pour la partie libertaire de son discours et un hypersocialisme pour les question économiqes. Ils ne savent parler que de partage des richesses, mais sont devenus totalement incapable de contester les fondements de l'économie libérale.
On a voulu privatisé pour soi-disant "libéraliser" l'économie mais depuis 20 ans que le processus s'est engagée, la part des dépenses publiques dans le PIB n'a fait que croître, ce qui est à mon avis, le vrai critère de la socialisation d'une économie.
Après, tout n'est qu'une question de moyens. L'Etat peut intervenir de diverses façons, par l'impôt et la redistribution, la règlementation, ou directement en tant qu'opérateur industriel.
Quand je vois ce qui se passe en Russie où c'est la renationalisation partielle des secteurs clés de l'économie qui a permis de remettre le pays en ordre, je me dit que le modèle du capitalisme d'Etat a sûrement été abandonné trop vite. Personnellement, je préfère un Etat qui intervient sous forme de règles et des outils, qu'un Etat qui sans cesse cherche à boucher avec des aides les trous que ne cesse de creuser le système économique.
Prenons l'exemple d'une entreprise qui a du mal à financer son BFR :
Qu'est ce qui est le plus efficace et le moins couteux entre :
- l'intervention d'une collectivité sous forme d'avance remboursable?
- Un découvert accordé par une banque publique à taux raisonable?
- Une reglementation des délais de paiement?
La questions des MOYENS pour réguler le capitalisme doit être réouverte sans tabou. La pitoyable candidate socialiste à la présidentielle ne connaissait que l'aide. Il faut penser aussi aux deux autres et n'avoir aucun tabou sur la prise de participation publique.
@ Benjamin
J'ai toujours eu beaucoup de réticences à l'égard des réponses individualistes de type "circuit court". Ca c'est le genre de lubbies auxquels croient les verts et qui les conduit à vivre comme dans une secte à l'égard de la société. Je crois au politique plus qu'à l'iniative individuelle. On ne changera pas le monde en se changeant soi même. Ca c'est des conneries post-soixantuitardes.
@ yann
Maîtrisant bien moins bien que toi tous ces concepts économiques, je n'ai pas osé parler de déflation, mais c'est effectivement ce que je ressentais en écrivant l'article, ce sentiment de spirale descendante. J'aime beaucoup la formule "quand les prix prennent l'escalier, les salaires prennent l'ascenseur". Je crois que je l'ai déjà lu ou entendu. Peut-être ici sous ta plume ?
Rédigé par : Malakine | 03 septembre 2007 à 14:50
J'ai été sur le site de D Mourrey et j'ai pompé le lien: http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/economie/
Je me répète, mais cette émission est remarquable et ça vaut la peine de l'écouter en cliquant sur écoutez.
La partie arbitrage du consommateur entre nouveaux biens de communication et biens de subsistance explique la perception de l'acteur économique individuel. La critique de sarko est assez virulente, à savoir que le gouvernement s'est vidé les poches au bout de 100 jours, sa marge de manoeuvre réformatrice est désormais morte, il a grillé ses cartouches, reste les cocktails molotoff ...
Rédigé par : olaf | 03 septembre 2007 à 15:15
Merci à yann et malakine pour vos réponses.
Je vous propose cette lecture, parue sur le site du Monde : "Les Américains demeurent les plus productifs du monde" :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-950494,0.html
Extrait :
"En Afrique, le nombre des travailleurs pauvres vivant avec moins de 1dollar par jour a progressé de 24 millions entre 1994 et 2004 et la valeur ajoutée par travailleur y est douze fois inférieure à celle des pays industrialisés.
En Asie, le nombre des travailleurs pauvres s'est réduit de 148 millions sous l'effet de la forte croissance économique et d'une amélioration de la productivité qui est passée, en dix ans, de 1/8e à 1/5e de celle des pays industrialisés."
Si l'on considère la situation en Asie versus celle en afrique le système capitaliste ne semble pas si mauvais que çà ! En effet on ne peut pas vraiment dire que le capitalisme soit développé en afrique alors qu'en Asie il a pris le relai après des décennies de communisme (Chine).
Rédigé par : toto | 03 septembre 2007 à 15:18
@toto
Alors là il y a un problème de définition, c'est quoi la productivité? Les économistes gogo (ceux qui ne crois que dans le PIB) mesure la productivité d'un pays en divisant le PIB par le nombre d'heure travaillé, quiconque sait ce qu'est le PIB ne peut que rire entendant pareil mesure:
1-Le PIB inclus toutes les activités y compris l'immobilier et les services
2-Le PIB est mesuré en Dollars ceux qui veut dire que si votre monnaie augmente par rapport au dollars votre productivité par tête va augmenter en proportion.
Quand on regarde la balance des paiements des USA et le déficit commerciale il y a vraisemblablement un problème puisque la nation soit disant la plus productive du monde connait des déficit énormes. Ce qui signifie qu'il est moins cher pour elle d'importer ses produits que de les produire sur place, or si la productivité du travail était si élevé les USA devrait être moins cher, d'autant que l'on sait par ailleurs que les salaire réelles diminue aux USA, les USA devrait donc avoir des excédents. Qui dit monnaie surévalué comme l'est le dollars, dit aussi PIB surévaluer et donc productivité surévalué égalemant. Les USA ne fabrique plus rien, il n'auront bientot plus d'usine de voiture comment voulez vous comparer la productivité d'un tel pays qui qui n'emplois que des vendeurs des banquiers ou des avocats avec un pays comme la Chine qui produit des biens? Ca n'a aucun sens.
Ensuite il y a capitalisme et capitalisme, la suède est un état capitaliste, comme la Russie, la France, le Japon etc.. ET pourtant onpourrait presque dire que les économies de ces pays fonctionnent de façon complètement différentes, il y a autant de capitalisme que de culture national. En fait c'est quoi le capitalisme, il s'agit juste du fait qu'il est possible de faire un prêt avec un intérêt , ça se résume presque à ça. La domination anglo-saxonne fait que l'on confond le capitalisme avec le système anglo-américain, mais historiquement il y a de trés nombreuses forme de capitalisme.
Disons qu'aujourd'hui s'affronte deux capitalisme (approximation grossière) :
1-L'un favorisant les revenues de la rentes, avec une répartition de revenu dépendant du capital et non du travail. Caractéristique principal faible investissement fort revenue des actionnaire, faible compétitivité. C'est l'Europe et les USA, leur fantasme vivre en tirant des revenues du reste du monde provenant de leurs investissement. Ces régions se syndent entre une classe riche et une classe pauvre la classe moyenne et la démocratie y disparaissent remplaçé par l'oligarchie et l'empire, elle sont chroniquement en déficit. Le pays le plus avancé sur cette voie étant la Grande-Bretagne.
2-Le capitalisme d'état dans lequel le patriotisme joue le role de contrôle des classes possédantes. L'investissement est élevé, la régulation est forte tout comme la croissance. Le rêve de ces régions (Asie, Russie) est de prendre la place des vieux croûtons rentiers et désindustrialisé de l'ouest. Ils ont des excédents chronique vis à vis des pays du premier capitalisme. A noter que la classe moyenne s'y dévelloppe alors qu'elle régresse chez nous.
C'est évidement simplifié il y a des pays anciennement industrialisé qui resiste un peu comme le Japon, mais c'est la grosse tendance. A la fin comme au 19eme certaine nation couleront les rentières remplacé par les nouvelles.
A noter qu'il n'y a rien de fatal, on peut imaginer un pays qui passe du stade 2 au stade 1, et repasse ensuite au 2. L'argentine était un pays riche en 1950 elle a coulé, et depuis sa dévaluation elle se réindustrialise comme la Russie d'ailleurs. Je crains une évolution comme celle-ci au sein de l'UE avec un éclatement violent et une forte poussé de nationalisme (le mauvais celui fondé sur le racisme).
Rédigé par : yann | 03 septembre 2007 à 16:31
Yann,
C'est plein de bonnes idées, tout ça, mais extrêmement dogmatique!
Il y a une chose qui m'étonne, c'est qu'avec vos théories, soit on est contre elles soit on est pour.
Que 50% de réduction de charges compensées par 5,4 point de TVA et quelques autres augmentations de taxes moins "tavaillicides"... ne soient pas la panacée universelle... soit ! Et rien n'empêche de coupler cette mesure pro-embauche avec vos suggestions macro-économiques.
C'est un peu comme si vous refusiez d'utiliser les économies du diesel (micro-économiques), sous prétexte que vous avez un système hybride (macro-économique) sur une Auto !
Vous savez, moi, je ne cherche pas midi à 14 heures, je me contente de vous dire ce qu'il nous faudrait (les entrepreneurs) pour embaucher et nous développer beaucoup plus à assiette de prélèvement égale. Si vous voulez je vous ré-explique pourquoi, si vous n'étiez pas là quand je l'ai fait .
Rédigé par : Ozenfant | 03 septembre 2007 à 16:56
@Ozenfant
Ecoutez vous me traitez de dogmatique sans arrêt, je me demande encore pourquoi vous me lisez? La baisse des charges et du cout du travail sont des pseudo solutions qui permettent à nos élus de ne pas parler du fond du problème, vous devriez être contant vos solutions sont les seules préconisé 24h/24 par les tenants du discours officiel, c'est un fait. Sur ce blog je cherche à donner des solutions réellement effectives, croyez vous que l'état peut se permettre de supprimer les charges sociales? La baisse sera de toute façon infinitésimale étant donné les finances publics, ce n'est donc pas une solution réaliste, pas plus que la baisse des salaires ou la suppression du SMIC. Les droits de douanes et la dévaluation sont les seules solutions que vous le vouliez ou non, elles ne sont pas pratiqué uniquement par dogmatisme et intérêt.
En plus que je sache en entrepreneur n'embauche pas parce que les charges baissent, mais parce que son marché à une demande auquel il n'arrive pas à répondre. Une baisse de charge dans un marché neurasthénique ne se transformera pas forcément en augmentation d'embauche.
Rédigé par : yann | 03 septembre 2007 à 17:08
Olaf,
Le cercle des économistes marche en circuit fermé, il connaît tellement peu le monde du réel du dehors de leurs écoles, qu'Olivier Olga Boulba par exemple, ignorait que la TVA à 19,6% ne concernait pas les produits agricoles (a l'exception des l'alcools).
Il avait donc pondu un texte basé sur une histoire de TVA à 19,6 passée à 24,6% en prenant des agriculteurs comme exemple !
Invraisemblable mais vrai, ces gens là sont aussi ignorant que çà, des réalités de l’économie de terrain. Autre exemple, ils croient encore que la réduction virtuelles des charges sociales des entreprise de Jospin en 1998, a vraiment eu lieu (la presse et les partis aussi, puisqu'ils ne s’invitent qu’entre "spécialistes" !
Si mon copain Coluche était encore là il dirait :
"Qu’est-ce que vous faîtes, vous dans la vie ?
Moi ? Spécialiste !
Et qu’est-ce que vous faites comme métier?…
Et bin rien, je vous dis… s.p.é.c.i.a.l.i.s.t.e. . BON DIEU !
Rédigé par : Ozenfant | 03 septembre 2007 à 17:18
Yann,
Ne vous vexez pas! Je n'ai jamais dit que ce que vous disiez n'était pas intéressant.
Il ne s'agit pas ici de savoir qui a raison, mais d'essayer de trouver des solutions.
Dans la vie des entreprises, il y a toujours des périodes fastes et d'autres moins.
Comme vous le dîtes "de marché neurasthénique".
C'est précisément dans ces situations que le chef d'entreprise doit trouver des solutions nouvelles, proposer des produits plus attrayants, redoubler ses contacts commerciaux.
Si nos charges baissent, bien sûr que cela nous permet de tirer les prix (pardon Malakine), de négocier des contrats à des prix « tirés » avec les Hyper, d’embaucher un commercial de plus, d'expérimenter de nouveaux produits, et bien d'autres choses.
Ça, c’est la réalité de terrain, LA PRATIQUE des (bons) chefs d’entreprises, voilà tout !
Je ne cherche pas à avoir raison, c’est comme ça que ça se passe.
Rédigé par : Ozenfant | 03 septembre 2007 à 17:38
En même temps vous admettrez que le but d'un patron n'est pas d'embaucher mais répondre à une demande. Si cette dernière est suffisante alors il se peut que le patron embauche, c'est bien la demande qui tire l'investissement, la baisse du cout peut favoriser l'embauche je ne le nie pas, je dit simplement qu'a l'heure actuelle quand la demande repart le patronat préférera importé les produits et de plus en plus les services plutôt que de développer des facteurs de production supplémentaire en France. Et c'est normale puisque les produits et services importés sont beaucoup moins cher pour cause de salaire trés inférieur.
On peut même se demander si l'augmentation des profits en régime de libre-échange n'accélère pas les délocalisations, en effet les délocalisations ont un cout, et la baisse des charges que vous prônez va accroître les profits des entreprises, mais comme elles ne mettrons pas à égalité le salarié Français avec le Chinois en terme de cout (même en supprimant les charges le rapport serait toujours de 1 à 10) les entreprises (les grosses notamment) vont peut-être en profiter pour accélérer les délocalisations. Ce sont les entreprises bien portante qui délocalisent le plus les autres et bien elles font faillites remplacé par des producteurs étrangers.
Alors peut-être coupler la baisse des charges au protectionnisme serait un remède cheval qui permettrait de réindustrialiser plus vite que sans les baisses de charges, c'est possible. Mais la baisse des charges sans dévaluation et sans protectionnisme c'est peine perdue.
Rédigé par : yann | 03 septembre 2007 à 17:57
Pour relancer la croissance, voir :
http://www.dailymotion.com/video/x29gp8_connected-venture_ads
Rédigé par : olaf | 03 septembre 2007 à 20:38
"Seulement le problème, c'est que la grande distribution, avec les sommes extorquées aux producteurs, a abondemment financé les partis politiques, en particulier la gauche. Il y a encore sûrement beaucoup trop de réseaux d'amitiés et de d'intérêts en jeu pour que quiconque décide sérieusement de s'attaquer à la grande distribution."
Les dons des personnes morales sont, fort heureusement, prohibés. En revanche, il est très clair que la force de frappe financière d'une grande enseigne dans une commune représente une aide précieuse. Il s'agir, par exemple, d'une "offre unilatérale de concours" pour financer un rond point, où sa prise en charge dans le cadre des participations d'urbanisme...Où encore, la grande surface ira sponsoriser les clubs de sports locaux, aidera à la restauration d'une oeuvre en péril dans un musée, à la mise en place d'une exposition...
Lire cet article de Thomas Piketty sur les effets pervers de la loi Royer : http://www.jourdan.ens.fr/piketty/fichiers/presse/Liberation231202.htm
Rédigé par : somni | 03 septembre 2007 à 21:17
@ olaf
Super la vidéo ! Et après on nous parlera de la productivité américaine ! :-)
Rédigé par : Malakine | 03 septembre 2007 à 23:42
sur le diplo, il y avait eu de bon articles sur les grandes surfaces et leurs politiques .
ce que je déplore apres lècture, c'est cette incitation que cette politiuqe induit sur la qualité des produits .
ils semblent etre fait sur mesure pour etre vendus dans les grandes surfaces.
pis encore cela semble précipiter la chute des entreprises qui pourtant fabriquent de bons produits au profit d'autres plus oportunistes qui sortent des prets a" vendre dégueux".
il y a toutefois une place marginale pour les tres bons produits ,voir meme des produits qui malgres un bon rapport qualité prix ,ne sont jamais en vente dans ces magasins ,a cause justement des pratiques "cachées" de ces groupement d'achat,ce qui ne fait a mon avis pas l'affaire du con sommateur que je suis (chacun pour soi )
j'ai le sentiment que la bouffe serait meilleure si cèrtaines pratiques financières n'existaient pas :-(
bon, je déconne
Rédigé par : un chouka | 04 septembre 2007 à 07:36
@Malakine, j'ai pris le temps hier soir de lire ton article:
Certes, la suppression des marges arrières aiderait les producteurs car on en connait, je parle de ceux qui vivent en province, qui ont mis la clé sous la porte ! mais cela ferait-il baisser les prix?
Un autre aspect de la question: la désertification du centre des petites villes. Dans une ville de 20000 habitants environ, la périphérie compte 3 hypers auxquels se sont agglutinés des succursales de grandes chaines de sport et autres.
Hors sujet: hier, j'ai entendu sur la 5 un dialogue entre E.Besson et T.Guerrier à 17 h.30 et je me suis rappelé les interventions du premier au Parlement. Cela m'amène à évoquer l'OUVERTURE qui est simplement du débauchage. La véritable ouverture ne serait-elle pas d'accepter de temps en temps des amendements proposés par l'opposition, ce qui n'a pas été le cas en juillet?
Hors sujet encore: j'ai une pensée pour les enseignants en revoyant une scène dans le bus en juillet dernier à Paris dans le 14ème: un jeune garçon de 12 à 13 ans voulait descendre du bus sans attendre l'arrêt et , devant le refus du conducteur, l'a traité de "fils de pute, putain de ta mère" et j'en passe. J'étais au fond mais lorsque deux passagers lui ont dit de se taire, il a sorti un couteau, le chauffeur a stoppé le bus et il est descendu! Je plains ses profs.
Tu peux censurer les hors sujet, si tu le juges bon!
Rédigé par : Philippe | 04 septembre 2007 à 09:26
Un complément à mon post précédent, dans le sujet:
J'ai rêvé, si j'avais eu des capitaux, d'avoir une librairie. Les libraires que je connais ont beaucoup de mal à survivre quand ils ne ferment pas et ceci, bien sûr, parce que les grandes surfaces ont un rayon qui leur fait concurrence. sans doute paient-elles aussi à 90 jours! Et encore, n'est-ce pas J.Lang qui a interdit des rabais de plus de 5 °/°?
A propos des produits écolos, dont il est question plus haut, les parents qui font l'effort d'acheter les fournitures en rapport avec leurs convictions, paient 30 °/° plus cher!
@Malakine, en ce qui concerne les circuits courts évoqués par Benjamin, ils existent dans ma région. Il s'agit de l'AMAP , association dont font partie des agriculteurs qui préparent toutes les semaines un panier de ce qu'ils ont à proposer en fruits et légumes pour 15 euros. Il y a suivant la saison asperges, fraises, tomates, aubergines...et bien d'autres . J'ai des amis qui en profitent, pas moi, ,au point que j'ai oublié ce qui correspond au sigle. Le même circuit alimente localement des cantines.
Les prix sont corrects, dit-on et surtout il y a peu de déchets!
Je reconnais que ce n'est pas possible en ville si ce n'est sur les marchés où c'est beaucoup plus cher.
Rédigé par : Philippe | 04 septembre 2007 à 10:42
Yann,
D'accord sur le fond avec ce que vous dîtes, sauf que je n'entend plus beaucoup le gouvernement sur des baisses de charges, qui ne seraient pas homéopathiques , des vraies.
D'autre part, vous avez l'air d'ignorer que pour un bon chef d'entreprise la demande se crée, par la promotion bien sûr, par l'agressivité commerciale (qui demande de la main d'oeuvre) et surtout par l'offre de produits plus attractifs, décalés, innovants, etc (ce qui demande de la main d'œuvre également) .
Cette création de la demande est même l'essentiel du travail d'un chef d'entreprise de PME, il est quand même étrange que vous puissiez en douter.
Un chef d'entreprise qui "attend" que la conjoncture soit favorable pour augmenter son CA, n'est pas un chef d'entreprise: c'est un connard !
Là ou je vous rejoins, YANN dans votre propension à prendre les patrons QUE pour des cons... c'est qu'en effet, IL Y EN A des cons, mais c'est précisément ces CONS là, qu'il faut inciter fiscalement à l'être moins.
Rédigé par : Ozenfant | 04 septembre 2007 à 11:13
François Fillon, accompagné également du préfet de police de Paris Michel Gaudin et de Françoise de Panafieu, candidate UMP à la mairie de Paris, s'est entretenu avec des membres de la brigade ferroviaire à la gare du Nord puis s'est rendu au commissariat du Xe arrondissement pour assurer les forces de l'ordre que
"tout le gouvernement est derrière vous".
Il paraîtrait que les forces de l’ordre ont bien regardé, elle n’ont rien vu (derrière elles), même pas Bertrand Delanoë qui était resté coincé dans les bouchons !
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2007/09/la-police-frana.html#comments
Rédigé par : Ozenfant | 04 septembre 2007 à 11:17
Je suis à la fois d'accord avec Yann et Ozenfant. Je ne vois d'ailleurs pas en quoi vos positions s'opposent.
Yann dans son remarquable exposé sur la surévaluation du PIB américain ne fait que reprendre les analyses de Todd développées dans Après l'empire. La productivité ce n'est pas que l'ardeur au travail, c'est aussi fonction de la valeur ajoutée du travail fait. Plus l'économie comporte de fonctions hautes (finances, développement) plus la productivité va être forte ... De plus, le PIB agrège en effet tout et n'importe quoi, y compris des valeurs virtuelles ou le coût des dysfonctionnements d'une société.
Je suis également Oz quand il prône une baisse des charges, non pas pour des raisons de compétitivité mais simplement pour parvenir au plein emploi et pouvoir relancer les salaires. Il me semble aujourd'hui totalement abérrant de faire peser sur le seul travail l'intégralité de la solidarité. Je pense qu'on reparlera de cela quand Besson aura rendu sa copie sur la TVA sociale.
@ somni
A priori, les phénomènes de corruption et de financement des partis sont derrières nous. En revanche, je me suis beaucoup interrogé en écrivant l'article sur ce que les grandes surfaces faisaient de leurs profits. On parle de marges excessives mais pourtant les résultats des grands groupes de distributions ne sont pas si extraordinaire. Alors, soit ça cache une fuite des capitaux (les groupes avec les profits qu'ils font ici ouvrent des magazins dans les pays émergents avec la corruption qui va bien) soit des formes déguisée de financement politique tels que ceux que tu cites ...
@ Philippe
Le propos de mon article était de dire que le pouvoir d'achat passe plus par une politique de hausse des salaires que de baisse des prix, donc, non ce que je dis ne fera pas baisser les prix. Au contraire ...
La question des circuits courts pose la question de l'individualisme. On recherche des réponses individuelles et non pas politiques. Je pense que je traiterais ce sujet prochainement, probablement à l'occasion d'un article sur la rénovation du PS ...
Rédigé par : Malakine | 04 septembre 2007 à 11:42
Malakine,
C'est ce que je me tue à dire:
Ce n'est pas parce qu'on à un point de vue qu'il est incompatible avec d'autres points de vues !!!!!!!!! Par exemple compétitivité, hausse des salaires (accompagnée d'un protectionnisme modéré) et relance de l'emploi. Hi! Hi!
Tiens, je viens de publier une bonne partie du texte de Landfried (Yann) sous le titre de:
"Le multi-communautarisme politique est-il la forme la plus insidieuse du racisme ?"
Rédigé par : Ozenfant | 04 septembre 2007 à 18:24
Un optimiste pour l'éconmie de l'europe et de la france :
http://www.challenges.fr/actualites/business/20070829.CHA9573/la_crise_des_subprimes_nest_que_la_partie_visible_de_li.html
Rédigé par : olaf | 05 septembre 2007 à 13:12
Un optimiste pour l'éconmie de l'europe et de la france :
http://www.challenges.fr/actualites/business/20070829.CHA9573/la_crise_des_subprimes_nest_que_la_partie_visible_de_li.html
Rédigé par : olaf | 05 septembre 2007 à 13:13
Un optimiste pour l'éconmie de l'europe et de la france :
http://www.challenges.fr/actualites/business/20070829.CHA9573/la_crise_des_subprimes_nest_que_la_partie_visible_de_li.html
Rédigé par : olaf | 05 septembre 2007 à 13:13
@ Malakine
bravo pour cet article très intéressant.
Vous n'avez pas souligné (peut-être dans un autre article qui m'a échappé) que c'était un des slogan de S Royal "la lutte contre la vie chère". Pour moi ce n'était pas un hasard si elle ne parlait pas de pouvoir d'achat. D'après elle, le concept de "pouvoir d'achat" était trop compliqué pour être compris de l'ensemble des Français. En fait, comme vous l'expliquez, il y avait une ligne politique bien affirmée: ne pas augmenter les salaires, importer de l'étranger à bas prix.
Hors sujet : Cela m'amène à dire, et en cela votre analyse est différente, que S Royal a une ligne idéologique, politique bien claire. Qu'elle n'est pas la candidate du "vide". Voir le livre de JL Mélenchon, où il nous apprend que dès 1984 elle signait avec F Hollande un manifeste "soyons moderne, soyons démocrate". On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de continuité, de cohérence, dans sa ligne politique.
Rédigé par : marc.sevres | 24 septembre 2007 à 12:07