C'est curieux comme tous les problèmes dont nous parlons, toutes nos préoccupations concernant la politique du gouvernement, la refonte de la gauche ou même l'avenir énergétique et les questions d'environnement peuvent sembler mignons quand germe l'idée que tout le système dans lequel on vit, travaille, consomme, espère, pourrait bien se dérober sous nos pieds pas plus tard que demain.
A chaque nouvelle crise on se demande si ce n'est pas la dernière, la grande, comme si nous vivions avec la crainte rentrée que la crise de '29 pourrait, allait se répéter. Alors comme à chaque fois, comme à chaque nouvelle crise boursière, on s'interroge sur ses conséquences possibles sur notre vie de tous les jours, on prend peur, on se rassure, on se dit que de toute façon ça va passer, et ça passe. Jusqu'au moment où ça casse ?
Il en sera peut-être de même pour cette nouvelle crise boursière, mais ce qui est frappant, c'est la concomitance entre cette «nervosité des marchés financiers», comme on dit pour ne pas affoler, et les quelques déclarations d'officiels chinois avançant que les réserves de la Chine pouvaient servir de «pion de marchandage», et que la Chine avait le loisir de faire chuter le dollar.
Se trouvent donc réunis, au même moment, une crise de confiance portant sur les ressorts de la consommation américaine, c'est-à-dire sur le coeur du système économique mondial, et l'affirmation de la puissance de la Chine, principal bailleur de ladite consommation américaine. Et ce alors même que le crédit des Etats-Unis en matières financière, monétaire, militaire et diplomatique s'érode chaque jour davantage.
Le pouvoir monétaire sans cesse grandissant de la Chine était déjà manifeste, mais son affichage déclaré est, en soi, une étape significative. Les déclarations chinoises, si elles sont liées aux menaces de rétorsions commerciales américaines, prennent dans le contexte actuel une tout autre ampleur, et semblent signer le déclin du dollar et la fin de la toute-puissance américaine.
Et la crise actuelle, quelles que soient ses répercussions immédiates, en devient le symbole.
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Xia Bin, le responsable financier du Centre de recherche chinois sur le développement, a avancé que les avoirs en dollars de la Chine pouvaient servir de «pion de marchandage» (bargaining chip) avec les Etats-Unis, en ajoutant : «Bien sûr, la Chine ne souhaite pas que se produise un phénomène indésirable dans l'ordre financier global.». He Fan, un responsable de l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré que la Chine avait le loisir de faire chuter le dollar. Il a précisé : «La Chine a accumulé une grande quantité de dollars. Une telle quantité, dont une grande part sont des bons du Trésor, contribue en grande partie à maintenir la position de monnaie de réserve du dollar. La Russie, la Suisse et d'autres pays ont réduit leur quantité d'avoirs en dollars. Tant que le taux de change yuan/dollar restera stable, la Chine ne devrait pas agir.» Il ne faudrait pas balayer ces déclarations au prétexte qu'elles n'émanent que d'obscurs officiels chinois. Dans le cadre du système chinois, elles expriment très précisément ce que le gouvernement veut faire savoir.
Le président Bush et le secrétaire au Trésor américain en ont conscience et ont vivement réagi à ces propos. Qu'ils aient choisi de qualifier ces propos d'«absurde» (!), ou de mettre en garde la Chine contre la tentation d'utiliser ses nouveaux pouvoirs, signifie surtout qu'ils en reconnaissent, implicitement, l'existence et la portée. Hillary Clinton a également réagi, en demandant l'instauration d'une législation restrictive pour empêcher que les Etats-Unis soient «tenus en otage par des décisions économiques prises par Pékin, Shanghaï ou Tokyo». C'est exactement de cela qu'il s'agit, et il semble, justement, qu'il soit trop tard.
La Chine est devenue le premier bailleur des Etats-Unis. Etant donné le caractère politique et centralisé du système bancaire chinois, en liaison directe avec le gouvernement, celui-ci dispose d'un argument très convaincant pour faire plier Washington. C'est précisément ce qu'a dit le sus-nommé Xia Bin, en parlant de «pion de marchandage» ou d'«élément de négociation». Pour être plus explicites, parlons de levier de chantage.
Ces déclarations sont d'abord, très simplement, la réaction chinoise aux menaces de rétorsions commerciales américaines. Les Etats-Unis n'en finissent pas de demander à la Chine de réévaluer le yuan et s'énervent : un projet de loi vient d'être présenté par un groupe de sénateurs soutenu par la Commission des Finances du Sénat américain, exigeant des rétorsions commerciales à l'égard de la Chine. Gageons que ce projet de loi finira dans les cartons.
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On pourrait donc cantonner ces déclarations au cadre strict des tensions sino-américaines portant sur la valeur du yuan. Ce serait choisir l'aveuglement. Dans les contextes monétaire, financier, militaire et diplomatique actuels, elles sont autrement significatives.
On sait l'énormité de la dette publique et privée des Etats-Unis. Ca fait des années qu'on se demande où est la limite. En février 2006, l'Etat américain ayant atteint les plafonds fixés par le Congrès s'est retrouvé en cessation de paiement. Sa situation reste extrêmement précaire. Du coup, acheter des bons du Trésor devient risqué. Et le dollar n'en finit pas de tomber. Il n'est plus ce qu'il était, on s'en méfie : nombreuses sont les banques centrales de tous continents à avoir entrepris une diversification de leurs avoirs, pour limiter les risques. Notamment au profit de l'or, qui reste de ce point de vue le grand concurrent du dollar. L'or, lui, se porte particulièrement bien, il atteint des sommets et devrait continuer sur sa lancée. La Chine en particulier a acheté cette année 1600 tonnes d'or (multipliant ainsi par 3,5 ses réserves d'or qui étaient il est vrai encore relativement modestes). Et la Banque de Chine autorise désormais ses clients à échanger leurs dollars contre de l'or.
Par ailleurs, le dollar est une monnaie «oil-based», dont la puissance reposait en grande partie sur les transactions pétrolières, qui s'effectuaient en dollars. Les pays acheteurs étaient donc contraints de s'en procurer. C'est de moins en moins le cas. Les pays exportateurs, au premier rang desquels l'Iran et le Vénezuela, effectuent de plus en plus de transactions dans d'autres monnaies : le dernier accord en date a été signé entre l'Iran et le Japon en juillet dernier, stipulant que la vente de pétrole s'effectuerait désormais en yen, et non plus en dollars.
La diversification des avoirs des banques centrales et ces accords bilatéraux qui se succèdent dans le domaine des transactions pétrolières portent un coup à la suprématie du dollar, mais ils révèlent surtout une perte d'autorité des Etats-Unis et une méfiance à leur égard : ce ne sont plus seulement des pays «ennemis» qui défient les Etats-Unis. Dans le passé, ne plus acheter des dollars, ne plus acheter en dollars, c'était un affront fait à l'Amérique. Seuls des pays «ennemis» s'y risquaient. Aujourd'hui, l'Amérique y voit toujours un affront, mais ça n'empêche plus de plus en plus de pays d'assurer leurs arrières.
La remise en cause de l'autorité monétaire des Etats-Unis semble donc durable. La remise en cause de leur autorité militaire et diplomatique pourrait être plus temporaire, si les Démocrates l'emportent aux prochaines élections, mais on voit mal comment leur autorité pourrait se relever. Les Américains semblent englués dans des guerres sans fin.On peut estimer qu'ils ont obtenu ce qu'ils voulaient en Irak : l'accès direct au pétrole irakien, les ventes de pétrole libellées en dollars et non plus en euros comme l'avait décidé S.Hussein, les bases militaires. Mais tout ces «acquis» ne le seront vraiment qu'à partir du moment où le régime sera stable et acquis aux Etats-Unis. Démocratique accessoirement. On en est loin. En attendant, les pays «ennemis» peuvent se permettre de défier les Etats-Unis, les pays «amis» sont très méfiants à l'égard des vélléités guerrières d'un gendarme du monde si contre-productif. Là encore, la méfiance.
Et là-dessus, la crise des subprimes. Qui, comme l'a noté Malakine, porte sur le coeur du système financier global, à savoir la surconsommation américaine et son financement par le reste du monde. La solvabilité des consommateurs américains est remise en cause et rappelle fâcheusement la solvabilité critique de l'Etat américain lui-même. La méfiance actuelle des marchés mondiaux vient s'enfoncer dans un terreau de méfiance généralisée envers la première puissance mondiale. Méfiance financière. Monétaire. Militaire et diplomatique. Dans un tel contexte, cette crise-là, pour anodine qu'elle paraisse, pourrait être l'étincelle.
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Etincelle ou pas, l'évènement marquant de cet été pourrait bien être les déclarations des officiels chinois. Dans un tel contexte, elles prennent une dimension qui dépasse largement le cadre des tensions sino-américaines sur la valeur du yuan. La Chine affirme ouvertement sa puissance financière. En regard, la faiblesse financière des Etats-Unis apparaît encore plus ouvertement, ce qui ne peut qu'accroître la méfiance à leur égard. Et au-delà de cet épiphénomène, c'est tout simplement l'affirmation en tant que telle de la première puissance financière mondiale.
La puissance financière de la Chine était déjà patente, mais elle est désormais affichée, et ce au moment où la FED perd le contrôle de ses taux d'intérêts. Elle avait réussi à dissoudre la bulle internet dans la bulle des crédits immobiliers qui vient d'éclater. Elle n'a pas réussi à dissoudre cette dernière dans une nouvelle bulle boursière. La désaffection pour les bons du Trésor américain s'accélère. Il en résulte que la FED n'a plus les moyens d'agir. Une injection massive d'argent frais dans l'économie américaine aurait pour principales conséquences une montée de l'inflation et la fuite des investisseurs hors des actifs en dollars. Du coup, les taux d'intérêts américains se fixent désormais à l'étranger, et notamment en Chine. A force d'être devenu dépendants du monde, les Etats-Unis ont perdu leur souveraineté. Il serait excessif de dire que la Chine contrôle désormais l'économie américaine, d'autres acteurs l'accompagnent ou peuvent tenter de la contrer, mais les Etats-Unis ressemblent de plus en plus à une marionnette.
La Chine n'est pas seule, mais en tant que premier détenteur de dollars et d'actifs en dollars, elle dispose d'un pouvoir qui la dépasse. Tous les investisseurs ont les yeux rivés vers elle. Si par hasard elle laissait tomber le dollar, il y a fort à parier que dans la panique générale tout le monde chercherait à se débarrasser de ses dollars.
En tant que premier détenteur de dollars, la Chine devient aussi le dernier recours en cas de crise majeure. Plus la quantité d'actifs est importante, moins les injections de liquidités des banques centrales sont opérantes. On a vu l'efficacité très relative des quelques 400 milliards de dollars (montant record !) déversés par les banques centrales ces derniers jours. Dans le cas d'une crise qu'elle n'aurait pas provoqué, si l'action des autres banques centrales n'y suffisait pas, la Banque de Chine serait seule en mesure de sauver le système financier de la déroute.
Enfin, la position de premier bailleur des Etats-Unis confère à la Chine un «élément de négociation», ou levier de chantage, absolument déterminant. Toute décision américaine contraire aux intérêts chinois aura des conséquences. C'est bien dans le but de contraindre la politique commerciale américaine que ces déclarations ont été faites. C'est vrai dans le domaine commercial, ça peut être vérifié aussi dans d'autres domaines. Les affaires étrangères, par exemple. Les milliards déversés en Irak font illusion, on peut continuer à croire que les Etats-Unis sont riches, mais cet argent vient de partout sauf des Etats-Unis. Et notamment de Chine. Si elle menace de vendre quelques centaines de milliards de dollars et d'actifs en dollars, la FED n'a pas les moyens de les racheter. La Chine est donc en mesure de bloquer des aventures militaires qui seraient par trop contraires à ses intérêts.
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Les Chinois viennent de dire aux Américains : «Nous ne nous laisserons pas faire. Contrairement aux Allemands et aux Japonais en leur temps, nous n'avons pas l'intention de jouer le jeu de la sujétion». C'est une remise en cause en bonne et due forme de la position impériale des Etats-Unis en matières financière et monétaire.
Cette affirmation de la Chine intervient alors même que les Etats-Unis inspirent de moins en moins confiance. De moins en moins confiance en matière militaire et diplomatique. De moins en moins confiance en matière financière et monétaire, c'est-à-dire dans un domaine où la confiance est la clé de voûte du système. A tous points de vue, c'est en train de changer. Dans tous les domaines, méfiance.
Pour l'instant, on en est au stade de la parole. La Chine vient juste de dire clairement quelle est sa puissance. Actuellement elle peut apparaître encore trop fragile intérieurement et trop dépendante du marché américain, elle ébranlerait son développement si elle effectuait une vente massive d'actifs en dollars. Elle aurait à y perdre donc, mais la question est de savoir si elle ne perd pas davantage à soutenir un système financier aussi malsain. Cette question n'est peut-être pas encore d'actualité, mais il semblerait qu'on se la soit posée à Pékin il y a deux semaines, dans les premiers jours de cette crise des subprimes. Jusqu'où la Chine acceptera-t-elle de payer ?
Par ailleurs, si la Chine n'a pas intérêt à ce qu'un «phénomène indésirable» viennent perturber le système financier, on peut tout à fait envisager un glissement progressif des investissements d'un bord à l'autre du Pacifique. Pour l'heure, on se retrouve en effet dans une situation curieuse : le centre du système financier est vide. Le centre du système monétaire n'en finit pas de perdre sa substance. A partir du moment où ce centre vide peut être téléguidé par Pékin, il faut considérer la Chine pour ce qu'elle est : la première puissance financière et monétaire mondiale de fait.
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Boréale
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photo : GW Bush et Wu Yi, vice-premier ministre de Chine
aussi : http://www.lafinducapitalisme.net/post/2007/08/10/Les-mouches-ont-change-dane
(déclin américain :) http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=18851
(+ en anglais :) http://www.atimes.com/atimes/Global_Economy/IF22Dj02.html
(perte du leadership us dans le domaine énergétique, en anglais :)http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/HK22Ag01.html
De toute façon les chinois on vue ce qu'il en coute de soutenir indéfiniment l'économie américaine. L'Europe a des banques qui perdent régulièrement des milliards sur le marché américain, et le Japon s'est tapé 15ans de déflation en continuant sont rôle de préteur d'épargne indéfini pour l'Amérique.
Si nos élites étaient un tant soi peu consciente des problèmes monétaire elles organiseraient une réunion équivalente à celle de Bretton-Woods avec les pays d'Europe, la Chine, l'Inde le Japon, bref tout le monde sauf les USA afin de reconstruire un système monétaire mondiale stable. Avec un probable retour à l'étalon or, et un protectionnisme par zone économiquement homogène (comme le préconise depuis longtemps Maurice Allais). Bien sure les élites ne feront rien avant que tout ne s'écroule comme d'hab...
Rédigé par : yann | 21 août 2007 à 20:21
Je pense que les Chinois ne sont pas aussi costauds qu'ils l'affirment.
Certes ils peuvent faire chuter le dollar, ça ne fait pas l'ombre d'un doute.
Mais une crise majeure aux USA, pays pas du tout "sécurisé socialement", entraînerait une crise majeure de confiance: les ménages se replieraient sur eux mêmes et cesseraient de consommer, surtout qu'ils sont déjà endettés et que leurs biens immobiliers perdent de la valeur - donc plus de garanties hypothécaires.
Et qui en souffrirait le plus? la Chine, premier importateur de produits de consommation, et qui ne fait supporter sa dictature que par sa croissance économique. Tout se tient, d'autant plus qu'une crise américaine se répercuterait en Europe, où les Chinois vendent également massivement.
A noter que la baisse du dollar est incontestable et, fait nouveau, par rapport à toutes les monnaies ou peu s'en faut: la parité entre le réal brésilien et l'euro ne bouge quasiment pas en ce moment alors qu'il y a juste un an, une baisse du dollar impliquait mécaniquement une baisse du réal. Idem pour le peso argentin qui est pourtant une monnaie de singe.
je suis bien placé pour le savoir puisque je surveille quotidiennement cette parité euro-réal, ayant des dépenses fixes et mensuelles à effectuer au Brésil.
Et je suis partagé: mon affection sans limite pour ce pays et ses habitants me fait apprécier cette résistance (malgré la baisse des taux d'intérêt) mais mon avarice et ma mesquinerie naturelles me la font regretter, bien évidemment^^
Rédigé par : Benjamin | 21 août 2007 à 20:52
@Benjamin
Pour les pays endetté en dollars cette baisse est géniale, le Brésil et les différents pays d'Amérique du sud vont bénéficier d'un allègement de dette extérieur considérable, car je rappel que le gros problème de ces pays c'est leur dettes énormes contracté pour la plupart au début des années 80 à des taux d'usurier. Quand le dollars baisse de 10% par rapport au réal c'est un dette qui baisse dans la même proportion, on devrait assister à une trés nette amélioration de la situation économique dans cette région du monde.
Pour ce qui est de la Chine elle est effectivement trés dépendante du marché Américain, comme toute l'Asie et comme l'Europe que deviendrait les exportations allemandes sans les USA. Mais si le dollars flanche nous n'auront qu'une crise de surproduction sur les bras, or résoudre une crise de surproduction c'est trés simple, accroitre les salaire, relancer des politiques de grands travaux, bref faire du Keynes au lieu du laissez-faire. Comme le disait Keynes à l'époque de la grande crise, il suffit juste d'employer les bras non utilisé dans des oevres utile pour la collectivité, et le problème de la surproduction disparaitra grace à la consommation engendré par les nouveaux salariés. Par contre dans les pays désindustrialisé comme les USA nous allons vers une crise beaucoup plus grave, une crise de l'offre qui provoquera à en pas douter une hyper-inflation. Bien sure tout dépend du rythme auxquels les changements auront lieu, plus les changements seront brutaux plus l'inflation sera forte. Si le déclin américain est lent et accompagné d'une réindustrialisation progressive poussé par des politiques protectionniste, il est possible d'étalé dans le temps les effets inflationnistes.(l'inflation découlant d'une inadéquation entre l'offre et la demande). Si demain le dollars perd 50%par rapport aux Yuan tout les produits chinois connaitront une hausse brutal de 50% sur le marché américain, quand on connait le niveau d'importation des USA et l'absence de système de production locale les américain devront alors payer 50% plus cher leur marchandises à court terme, bien sure le pays se réindustrialiserait par la suite .
Mais à mon avis les américains vont faire dévaluer leur monnaie sur plusieurs années, lorsque les industriels auront compris l'évolution inéluctable ils se relocaliseront en Amérique du nord. C'est une stratégie qui évite les mouvements brusques et qui permettra la réduction à long terme du déficit commercial, je pense que c'est la seule solution pour éviter un crack ou une attaque de la part de la Chine.
On peut aussi penser que au vue l'ampleur de la dette mondiale exprimé en dollars l'empire américain est invulnérable car personne ne souhaite la disparition de ce tas d'or vert. La Chine n'est pas la seule en jeux les élites européennes et japonaises détiennent des sommes astronomiques en dollars elles n'ont aucun intérets à les voir disparaitre. Je pense qu'il est possible que les USA ait inventé un mode de domination imparable fondé sur la nécessité de maintenir à court terme le cour de leur monnaie. On a finalement ,peut-être , un nouvel empire mondiale dominant le monde par la convention monétaire, Emmanuelle Todd disait qu'il n'y aura pas d'empire Américain en 2050. Mais si l'on se fit aux évènements répétitifs et aux intérêts des classes dominantes à court terme de la planète, pour utiliser des termes marxistes, force est de constater que l'empire est trés solide. Un empire de l'image et de la convention qui durera jusqu'a ce que l'humanité et la planète soit épuisé et tombe en poussière... Washington est peut-être une nouvelle Rome pour le meilleur et surtout pour le pire.
Rédigé par : yann | 21 août 2007 à 21:58
Il est possible que le dollar garde sa position de monnaie de réserve, mais à partir du moment où les Etats-Unis ne le contrôlent plus, quelle est cette nouvelle Rome qui va avec la monnaie ?
J'envisageais la possibilité d'une chute brutale du dollar provoquée par la Chine, ou celle d'un glissement progressif des placements d'un bord à l'autre du Pacifique. Y en aurait-il une 3ème ?
J'ai lu quelque part que pendant les premiers jours de la crise sont apparus aux Etats-Unis des institutionnels chinois à l'affût de renseignements sur les compagnies financières en difficulté... Si la Chine se met à racheter l'Amérique, on risque de se retrouver face à un géant à 2 têtes ! :-) (ou :-( !)
Enfin un géant à 2 têtes dont l'une bouffe l'autre.
Ca me rappelle les cours de biologie.... Voilà : le (bien connu) PHAGOCYTE : "Cellule qui absorbe et détruit les microbes en les digérant"
Avec la Chine dans le rôle de la cellule. (n'est-ce pas ? :-)
Rédigé par : Boréale | 21 août 2007 à 22:56
La chine et les usa se tiennent par la barbichette, ils sont au courant, c'est un état d'équilibre métastable au sujet duquel il est difficile de faire une prospective. Les influences très diverses extérieures à cette bipolarité, qui succède à celle usa/urss définiront probablement l'évolution de l'équation d'équilibre. La politique de la planche à billet des usa date de bretton woods et ne leur pas si mal réussi depuis. Ca fait dix ans que j'entends parler de la part de divers milieux érudits de la crise économique fatale type 1929 et à chaque fois le chat retombe sur ses pattes en jumpant de bulles en bulles spéculatives. La sophistication, malgré les hoquets, des dispositifs actuels agissent avec l'efficacité supérieure un peu brutale mais finalement efficace des amortisseurs informatisés actuels par rapport aux anciennes suspensions. Sans doute que ces nouvelles performances permettent des excès et des rattrapages jamais envisagés auparavant et donc à juste titre un peu effrayants.
Rédigé par : olaf | 21 août 2007 à 23:47
Je voulais ajouter que l'article de Boréale est très bon et qui plus est très bien écrit, qualité professionnelle, peut être que c'est sa profession...
Rédigé par : olaf | 21 août 2007 à 23:59
Yann tu me surprends beaucoup en pronostiquant une survie de l'Empire américain. De toute manière qu'est ce que la chine et le japon peuvent foutre de leur montagne de dollars ?
Je crois qu'il est de toute manière bien compliqué de faire de la prospective. Je suis curieux de savoir quel sera l'attitude des démocrates s'ils arrivaient au pouvoir en 2008 ? Prendront-ils le risque de prendre un virage protectionniste au risque que la Chine se venge en vendant des dollars et fasse plonger leur monnaie ? Vont-il continuer dans cette fuite en avant dans la dette ?
Je crois qu'on devrait leur envoyer notre super président. Au bout de quinze jour, il ferait une conférence de presse sur le perron de la maison blanche pour annoncer des mesures radicales de redressement. Vous en pensez quoi ? On leur envoie définitivement ?
Rédigé par : Malakine | 22 août 2007 à 00:00
@Malakine
SuperSarko évoquerait le besoin de plus de transparence et la nécessité de la bonne entente entre gens raisonnable, et puis hop tourné de champagne pour tout le monde, quelques photo et puis c'est tout.
Non, sinon Malakine je ne pronostique rien du tout, je dis simplement que l'hypothèse de la transformation des USA en super-état planétaire n'a rien d'absurde. Notre bon sens, et notre volonté de voir la justice dans ce monde peut aveugler notre jugement, comme l'a dit olaf cela fait longtemps que l'empire aurait du tomber d'un point de vue logique et rationnel, mais les hommes sont tout sauf rationnels. Todd avait comparé les USA aux pyramides égyptienne, ces constructions inutiles et les dieux tout aussi inutiles d'un point de vus rationnel on pourtant guidé et orienté la vie des égyptiens durant 3500 ans.
Nous sommes dans un phénomène du même ordre, un ordre de la convention celui qui régit la vie des hommes, l'être humain agit par mimétisme et ordre conventionnel. Il se pli à la règle sociale pour obtenir ce qu'il désir même si cet ordre est stupide et complètement injuste. C'est seulement lorsque cet convention se heurte à la réalité physique qu'elle se brise.
Regarde la France par exemple personne ne remet en cause le fait que Paris soit notre capitale, elle ponctionne des revenus du pays dans uns quantité sûrement astronomique, sans vouloir choquer les parisiens éventuel du site Paris à sûrement une utilité négative d'un point de vue économique pour le pays. Et bien tu ne verra personne remettre en cause le fait que Paris soit notre capital, il y a un lien d'ordre psychologique entre Paris et le reste du pays qui fait que personne ne remettrait en cause les privilèges de la ville des lumières. Les USA sont peut-être en train de devenir le Paris ou la pyramide de l'humanité, personne ne se demande plus si le privilège exorbitant du dollars comme monnaie internationale est normal ou pas (enfin à part quelques individus éparses).
Si nous étions à l'époque de l'unification de la France peut-être aurions nous défendu l'indépendance des province contre l'oligarchie parisienne... Enfin tout ce raisonnement n'est que simple supputation, mais l'idée d'un monde unifier par l'Amérique est vraiment effrayant le film de science fiction de Paul Verhoeven, "Starship trooppers" (à prendre au second degrés) pourrait finalement être prophétique, un super état fasciste pour l'éternité des siècles avec l'Amérique en son centre de commandement. Toute la culture uniformisé, une seule langue, un seul mode de pensé, une absence total de sens critique, des hommes devenus des fourmis.
Rédigé par : yann | 22 août 2007 à 00:29
J'ai lu quelque part que l'une des justifications couramment avancées outre-atlantique pour expliquer qu'il n'y a pas à s'en faire et qu'on peut continuer à surconsommer tranquillement, est que ce ne sont pas les Américains qui consomment trop, ce sont tous les autres qui épargnent trop et ne consomment pas assez ! :-)
J'adore ! :-))
Ceci pour répondre à Malakine : arrêter de surconsommer suppose un changement des habitudes (en soi déjà extrêmement problématique), et en amont un changement de mentalité, en commencant par reconnaître l'existence d'un problème.
Tout ce que j'ai pu lire ces dernières années et ces derniers jours me conforte dans l'idée que cette reconnaissance d'un problème reste le fait d'une minorité aux Etats-Unis.
La "superpuissance" est le remède miracle, le mot dont on se gargarise et qu'il suffit de prononcer pour guérir... jusqu'au jour où elle sera plutôt une méthode Coué...
Franchement moi j'y crois pas trop à la méthode Coué... :-)
(Petite parenthèse à l'attention d'Olaf : ce compliment me remplit de joie ! :-)
Et me fait rigoler, parce que non, mes professions n'ont strictement rien à voir avec le texte... Je bosse (comment faire simple...) dans l'image, les décors et l'infographie. :-) La seule explication que je puisse donner, c'est l'amour d'une langue qui n'est pas celle de mes parents.)
Rédigé par : Boréale | 22 août 2007 à 00:58
@Yann :
Cette comparaison avec Paris me semble vraiment ubuesque !!! Paris ponctionnerait le reste de la France ??? Alors là, cherchons les chiffres !! Parce que d'après moi, une part énorme du PIB provient justement de Paris et de sa région !!!!
(loin de moi l'idée de réveiller une guéguerre à la noix, mais bon, j'allais quand même pas me coucher sans réagir......zzzzzzzzzzzzz)
Rédigé par : Boréale | 22 août 2007 à 01:05
@Boréale
Ne confondez pas richesse réel et PIB, les USA ont un énorme PIB nourrit par une énorme dette mais d'un point de vue physique ils sont dépendant de ce qu'ils exporte. Pour de ce qui est de Paris sachez que pendant longtemps jusqu'à l'industrialisation les villes avaient un cout négatif pour les nations. Les richesses étant issus de la terre les villes vivait d'un point de vue commercial aux crochets du reste du pays. Ce n'est qu'avec les développements industriel que la ville est de venue productive au sens commerciale. Quand à Paris expliquez moi ce que cette ville produit comme marchandises, comme chose à exporter, à part des énarques bien sure. Je ne suis pas anti-parisien mais il y a des moments ou l'on peut se poser des questions sogronues fussent-elles emmerdantes pour certain. La question de l'utilité économique de paris peut effectivement se poser, à part la rente et les revenues de l'immobilier, les métiers commerciaux, et la burocratie à quoi sert Paris dans notre production économique et commerciale. En fin c'était juste pour faire un comparatif et montrer que les habitudes et les conventions peuvent être illogiques d'un point de vue purement économique et pourtant être accepté. Même si Paris et son niveau de vie mirobolant coute cher aux français, ils ne posent même pas la question de savoir s'il faut se débarrasser de la capital, il en va peut-être de même avec les USA vis à vis du reste du monde.
Tient en parlant de çà on pourrait se demander quel sont les flux commerciaux à l'intérieur de notre beau pays histoire de rigoler. On pourrait être surpris d'ailleurs.
Rédigé par : yann | 22 août 2007 à 01:28
Pour les admirateurs d'Emmanuel Todd, je signale que d'après les chiffres officiels récents, l'espérance de vie aux Etats-Unis a baissé. En 20 ans, les E-U sont passé la 11ème place mondiale à la 42ème. On considère que les causes principales en sont le prix prohibitif des soins médicaux (45 millions de personnes n'ont aucune couverture médicale) et l'épidémie d'obésité. Parmi les pays qui ont une espérance de vie plus élevée, figurent non seulement la plupart des pays d'Europe et le Japon, mais aussi Singapour et la Jordanie. Les E-U ont aussi un taux de mortalité infantile non seulement plus élevé que dans les autres pays développés, mais qui a augmenté ces dernières années. Nous savons l'importance qu'E. Todd accorde à ce genre de chiffres pour mesurer la vraie puissance d'un pays.
Rédigé par : sanaa | 22 août 2007 à 06:30
Attendez, si vous croyez que les USA se laisseront "tuer" par les Chinois sans réagir alors qu'ils ont déclenché l'apocalypse au Moyen Orient juste parce qu'ils avaient peur de manquer d'essence pour leurs 4X4, vous faites preuve de naïveté.
Nul doute qu'ils trouveront toutes les raisons de déclencher une "croisade" tant que la Chine n'est pas encore une puissance militaire viable, par une guerre économique sans merci (fermeture immédiate des marchés) voire pire.
Je suis un peu amusé par ces récentes indignations concernant la faible qualité des produits chinois, les jouets dangereux, etc. Les Chinois produisent surtout des merdes à bas prix et ça n'a rien de nouveau. Je dirais même que ça s'améliore. A mon avis, on nous prépare à quelque chose, ou au moins on envoie un "message" à Pékin.
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Pour la dette brésilienne: d'abord, elle a nettement baissé sous la présidence Lula alors qu'elle avait octuplé sous celle de FHC, économiste "responsable qui savait de quoi il parlait", façon DSK, et malgré une vague de privatisations incroyable qui lui avait rapporté une masse de cash.
Ensuite sa structure a désormais changé: elle est détenue pour l'essentiel par des créanciers nationaux maintenant, ce qui a accru l'indépendance du pays. En revanche, leur influence joue pour maintenir des taux d'intérêt élevés.
Inconvénient quand même de la baisse du dollar: le prix de nombre de matières premières étant libellé dans cette monnaie et ces pays exportant encore beaucoup de brut sans valeur ajoutée, ils soufrent. Et dans leurs domaines d'excellence, ils souffrent aussi (EMBRAER qui fait les meilleurs court courriers du monde a du mal à les placer - y compris sur le marché intérieur)
Pour la contribution de sanaa (6h30): dix ans de politique sarkozienne, et je prends le pari que notre taux de mortalité infantile augmentera également.
Rédigé par : Benjamin | 22 août 2007 à 07:38
Ai-je écrit que "les USA se laisseront "tuer" par les Chinois sans réagir " ?
Non bien sûr, et je vous rejoins tout à fait sur la mise en cause des jouets Mattel. Elle intervient à un moment qui n'a rien d'anodin.
Par ailleurs, je continue pour ma part à prendre l'hypothèse d'une offensive contre l'Iran très au sérieux.
Rédigé par : Boréale | 22 août 2007 à 09:19
@ Yann
Je comprends bien ce que tu veux dire par ta comparaison entre la centralité de Paris et celle des Etats-Unis. Oui, d'un point de vue on peut dire que les US sont considérés par tous, comme le centre du monde. Cependant, ceci n'est peut-être vrai que tant que le monde est sous domination occidentale. Le jour où le centre de gravité aura basculé en Asie, les choses ne seront sûrement plus les mêmes.
En revanche ton exemple me semble assez mal choisi. Je pense comme Boréale que c'est plutôt l'inverse. La question des "territoires" étant un de mes centre de réflexion privilégiés, je suis cela avec attention. Eurostats a publié des stats au printemps qui montraient que l'ile de france avait un PIB/hab correspondant à 175 avec une base 100 pour l'UE à 27. Les autres régions françaises se trainaient entre l'indice 90 et l'indice 110. A priori, le dynamisme de la capitale est donc plutôt freinée par les territoires. PLutôt que les flux commerciaux, ce que j'aimerais voir c'est les flux de redistribution de richesse. Je crois que les parisiens prendraient peur. J'écrirais sûrement un jour sur l'architecture urbaine du pays et sur la fonction des villes dans l'économie moderne.
Pour revenir au thème de l'article. Il est bien évident que le leadership mondial restera aux Etats-Unis tant que personne d'autre ne le revendique. Ce qu'écrit Boréale, c'est que la Chine se prépare peut-être à endosser ce rôle.
@ Sanaa
Quel bonheur pour moi de lire un tel commentaire ! Constater qu'Horizons reste de fait un rendez vous de "Toddien" est quelque chose qui me réjouis au plus haut point. En tout cas merci pour les infos. Elles illustrent effectivement la décadence des Etats-Unis. Boréale avait tiqué quand j'avais employé ce mot dans un article, mais c'est bien de la décadence d'une civilisation dont il s'agit Dans tous les domaines : Economique, Financier, culturel, alimentaire, militaire, éducatif, politique, démocratique ...
Rédigé par : Malakine | 22 août 2007 à 10:25
@Malakine
Enfin il me semble que le Japon avait déjà largement la capacité de mettre fin à la domination américaine dans les années 80 et il n'a rien fait. On peut en dire autant de l'europe qui pourrait mettre à mal l'empire, l'intervention recente de la BCE peut d'ailleurs être interprété comme un soutient au dollars au travers d'une forte injection de liquidité, evitant à la FED de trop mettre en danger le dollars.
La corruption et le copinage dans les hautes sphères du pouvoir sont peut-être le vrai pouvoir des USA, il se peut que les riches chinois se sente plus proches des riches américains que de leur propre peuple, un peu comme en France et dans le reste de l'UE. Auquel cas l'amérique est l'empire des riches celui qui permet aux riches de la planète entière d'extirper des revenues toujours gradissant de leur propre population. Dans ce cas l'hypothèse de Borérale d'une Chine rachetant les USA se tient, les chinois devenant les patron mais les USA restant le lieu privilégié des riches de la planète entière. Les USA se transformant peu à peu en une super monaco à l'échelle d'un continent, barricader dérière des frontières hermétiques et tirant des revenues de la planète entière.
Rédigé par : yann | 22 août 2007 à 11:34
Ce qui est surprenant c'est que personne n'ait fait le lien entre l'article de Boréale qui souligne toute les faiblesses de l'empire américain et les vacances de notre président à Wolfeboro, sa journée chez les Bush et son air content de lui. Je crois que Sarko a regardé trop de film de gardiens de vaches du 19ème siècle et qu'il voit encore les Etats-Unis avec ses yeux d'enfants.
A mes yeux, il a perdu dans cet épisode le peu de crédibilité que je m'efforçais de lui reconnaître. S'il avait été un président clairvoyant sur l'état du monde et un homme de son siècle, il aurait répondu à l'invitation de Poutine et passé une semaine de vacances à Sotchi, ou il serait parti en Inde ou au Brésil. Ce n'est pas les maisons de milliardaires à louer qui doivent manquer la bas ...
En plus, s'afficher avec GW Bush, un président finissant et discrédité. Son voyage de l'année dernière avait déjà failli lui coûter l'élection. Faut vraiment être con !
Quand j'ai lu le dernier commentaire de Yann j'ai revu l'image de sarko tout heureux de bouffer des hamburger avec la famille Bush, et je me suis dit qu'il avait pas tort. Le mythe américain est encore bien vivant chez tous les riches de la planète !
Pourtant dans l'opinion publique mondiale l'image des Etats-Unis est en chute libre. En France les opinions favorables sont passées de 62% à 39% en cinq ans. En Allemagne, ce taux est passé de 60% à 30% et en Grande-Bretagne de 75% à 51% !
Plus d'info sur : http://www.voltairenet.org/article12969.html
Malheureusement je n'ai pas pu trouver l'intégralité du sondage. D'autres pays sont testé, notamment la chine.
Rédigé par : Malakine | 22 août 2007 à 22:14
En Turquie, les opinions favorables sont passées de 52% environ à 9%. Beau score, isn't it ?
Rédigé par : Boréale | 22 août 2007 à 23:08
En 5 ans.
(décidément j'oublie toujours un truc... :-)
Rédigé par : Boréale | 22 août 2007 à 23:10
Pour me raccorder à tes dire, je rappel que l'une des hypothèses de Todd dans "Aprés l'empire" fut de dire que les riches d'Europe et d'Asie (du Japon notemment) finiraient par en avoir assez d'être plumé par les ricains. Sauf qu'apparement ils n'en ont jamais assez, ils donnent sans arrêt aux USA de nouvelle cartouches économiques. Cette dernière intervention des banques centrale fut coordonnée à l'échelle de la planète, c'est ce qui me fait penser que Todd et tous ceux qui prévoient la fin de l'empire se sont peut-être trompé. En dominant les sphères supérieures de la planète entière, par la corruption, le copinage, l'imaginaire psychologique, les USA ont inventé une nouvelle forme d'empire, plus exactement les élites américaines puisqu'il est évident que la grande majorité de la population américaine souffre de l'empire.
Si cette hypothèse est vrai seul un épuisement physique, manque de resources de matière première, manque d'homme, pourra faire tommber l'empire. Seul quelques nation suffisament indépendante pourront vivre dans leur coin en attendant des jours moins sombre.
Rédigé par : yann | 22 août 2007 à 23:15
@ Boréale
Finalement, je sens que je vais réviser mon jugement sur l'adhésion de la Turquie dans l'Union européenne ...
@ Yann
tss tss tss Emmanuel Todd se tromper ? Impossible ! Emmanuel Todd est la clairvoyance incarnée. Il est infaillible. Ses prophéties se déroulent toujours tôt ou tard. J'ai comme l'impression que les allemands ont beaucoup souffert de la crise des suprimes. Attendons un peu pour en mesurer les conséquences sur la crédibilité des investissements aux Etats-Unis. L'argent n'a pas d'odeur. La finance veut du rendement. Si les financiers perdent confiance ou que les pertes l'emporte sur les gains, ils n'investiront plus ou moins et la mécanique infernale se mettra en marche.
Je te trouve bien pessimiste en ce moment. On t'a connu plus audacieux. Je me souviens très bien de l'époque de la présidentielle où tu nous disais toujours. "Pas d'inquiétude les amis, le libéralisme, le libre échange s'effondrera à la prochaine crise du capitalisme et elle viendra plus vite qu'on le croit ..." et souvent tu joignais un lien à ton propos qui annonçait l'apocalypse pour le mois prochain.
Rédigé par : Malakine | 22 août 2007 à 23:51
@Malakine
J'adapte mais propos à mes interlocuteurs, j'adore contredire les gens même si je suis en fait d'accords avec eux. Pour cette histoire des USA cela fait longtemps que l'on prédit son effondrement mais rien ne se passe. Avec l'élection de Sarko j'ai en fait beaucoup perdu de mon enthousiasme, j'ai voulu me persuader que les discours représentait quelque part un poids sur la politique que ce type devrai mener, qu'il serait obligé de respecter certain principe. Et puis je me rend compte à quel point les français sont désespérant, ils gobent tout, se laisse manipuler, il est bien tard pour sauver la France honnêtement.
Ce j'ai dit dans mes derniers commentaire ne sont que des supposition, j'espère sincèrement que ce n'est pas ce qui arrivera. Mais comme je me sens tellement impuissant face à tout çà j'ai tendance des fois à déprimer.
J'habite à Montpellier, je croise des gens en vacance en ce moment, ils sont content ne se posent aucune question, lisent les quotidiens nationaux, quand ils lisent. Ils croisent sans arrêts la misère et il y en a un beaucoup dans ma bonne ville de Montpellier, mais ne semble jamais vraiment s'en préoccuper. Il s'agit sûrement de l'hyper-individualisme, les gens sont comme déconnecté les uns les autres chacun vaque à ses occupations. J'aime regarder les passants c'est souvent trés instructif, dans les gare , les lieux de consommation, tu croise une femme de 40 ans qui te demande un euro pour manger avec son fils, puis tu voit deux crétins qui vont s'acheter les derniers vêtements à la mode pour se taper des nanas comme ils disent. Alors oui il y a des moments ou je suis pessimiste ou le monde me révolte, et cela se ressent dans mes commentaires. Il y a quelque chose de pourrit en occident, j'en ai la conviction et je pense que c'est beaucoup plus grave qu'on ne le pense généralement. Il n'y a pas que les USA qui débloque, la France et l'Europe sont atteinte du même pourrissement, enfin je vais m'arrêter là avant de faire su Spengler ou du Soral.
Rédigé par : yann | 23 août 2007 à 00:22
Si tu baisses les bras tu fais comme tout le monde.
Et t'aime pas ça si j'ai bien compris.
Rédigé par : Boréale | 23 août 2007 à 01:36
C'est une erreur de croire que la "chute" de l'Amérique sera nécessairement aussi spectaculaire que celle des Soviets. Elle se fera peut-être comme le décrit Dilip Hiro dans un article tout récent: Perte de crédibilité militaire pour une hyper-puissance incapable de contrôler un petit pays de quatrième catégorie bombardé pendant une dizaine d'années; perte de crédibilité démocratique après Abu Ghraib et Guantanamo; perte de contrôle des médias depuis Al-Jazeera puis France 2 et autres médias; montée de puissance des pays pétroliers en particulier la Russie grâce à la montée des prix du pétrole; récents exercices militaires conjoints entre la Russie et la Chine.
Le Kremlin a annoncé en avril 2007 que "le mythe d'un monde unipolaire s'est effondré une fois pour toutes en Iraq".
A méditer.
Rédigé par : sanaa | 23 août 2007 à 07:08
je rejoins sanaa dans ses conclusions. Sauf que l'URSS ne s'est pas lancée dans des conflits tous azimuts juste avant de disparaître.
Ce cinglé de Bush est capable de mettre une bonne partie de la planète à feu et à sang, par conviction d'une part et pour empoisonner la vie de ses successeurs d'autre part.
Rédigé par : Benjamin | 23 août 2007 à 09:26
La dernière carte de Bush, ce sont des frappes aériennes voire terrestres de l'Iran, sans occupation, pour éviter l'enlisement sur le terrain, ni aller jusqu'à Téhéran pour déboulonner les statues de Khomeyni. En fait, refaire ce qui s'est fait en 1991 en Irak. Plusieurs raisons, l'une officielle pour contrer le développement nucléaire iranien, l'autre officieuse, démanteler les gardiens de la révolution qui sont la garde rapprochée du régime de Téhéran et fournissent l'aide militaire aux chiites d'Irak.
Le pari pile ou face :
- la population iranienne renverse son régime, c'est plus probable qu'en Irak, les iraniens forment un peuple uni depuis longtemps culturellement et aspirant à une conception plus moderne de la société. Si c'est le cas, alors contrats pétroliers avec les us et Bush redore son blason avant de quitter la présidence.
- si ça rate, puisque qu'il part, sa cote de popularité descendra de quelques points, il s'en remettra dans son ranch ou en allant à la pêche à Kennebunkport.
Rédigé par : olaf | 23 août 2007 à 16:40
Conséquence à rajouter, les chiites d'Irak seraient neutralisés car plus de support logistique et technique militaire, donc une amélioration de la situation us en irak. D'une pierre deux coups, les us seraient en situation de contrôle de deux gros producteurs de pétrole et gagnent ainsi leurs galons de modernisateurs sociaux des deux pays enfouis dans l'obscurantisme religieux.
Peut être qu'entre 2 hot dog ou hamburgers, sarko et bush ont ils évoqué nonchalamment ces vues sous un parasol. Ce qui est plus discret et plus relax que de faire une rencontre protocolaire à la maison blanche, on réfléchi mieux sans cravate autour du cou et avec des tongs aux pieds, question de circulation sanguine. Du jet ski jet set au bombardier jet il n'y a pas loin.
Rédigé par : olaf | 23 août 2007 à 17:23
Un signe de plus du déclin américain (et occidentale), les chinois vont racheter l'un des deux derniers fabriquant de disque dure Américain:
http://www.theinquirer.fr/2007/08/28/les_chinois_veulent_acheter_seagate.html#more-3506
Aprés le rachat de la branche pc d'IBM par le chinois Lenovo c'est un autre coup dure pour l'industrie Hitech US, signe sure que les imbéciles qui pensent que l'occident va se spécialiser dans la haute technologie sont complètement à coté de la plaque.
Des clown comme Guy Sorman par exemple, dans le genre idées recut et simplisme libéral on ne fait guère mieux:
http://gsorman.typepad.com/
Allez-y histoire de rire un bon coup....
Rédigé par : yann | 28 août 2007 à 14:11
Apparemment il n'y a pas que les Chinois qui achètent des boîtes américaines :
http://www.theinquirer.fr/2007/08/27/le_francais_himedia_acquiert_lamericain_fotolog_inc.html
Rédigé par : Boréale | 28 août 2007 à 23:03
@Boréale
Oui, mais Seagate c'est vraiment un symbole, un peu comme si Ford était racheté par Toyota ou BMW.
Rédigé par : yann | 29 août 2007 à 01:01
A au fait il semble que la bourse replonge le Dow Jones replonge de 2.1% ce soir, on risque de voir à nouveau la FED et la BCE à la rescousse des pauvres petites banques et des actionnaires.
Rédigé par : yann | 29 août 2007 à 01:08
Pour les milliards de dollars déversés par les banques centrales il faudrait préciser que ces injections sont des prêts de très courts termes (24H) leurs sommes ne s'ajoutent donc pas. C'est peut être connu de vous mais la façon dont vous l'exprimez peu laisser penser le contraire dans la mesure où la formulation reprend celle, faussée, des journaux.
Sinon, je partage l'analyse mais j'y ajouterai un point: détenteur d'actifs US principalement BDT pour une valeur pharaonique (le PIB français ou presque), les chinois devront faire un choix et rapidement: laisser tomber le grand frère US en acceptant de perdre bcp dans la dévaluation de leurs actifs en $ ou rester collé en acceptant de reporter ce risque à plus tard.
L'ouverture vers d'autres pays et continents qu'ils opèrent actuellement me laisse penser que la chute n'est pas si lointaine... inchallah
Rédigé par : frednetick | 29 août 2007 à 14:40
@ yann
>"Des clown comme Guy Sorman par exemple, dans le genre idées recut et simplisme libéral on ne fait guère mieux:
http://gsorman.typepad.com/"
Pour continuer dans les caricatures vous avez aussi Guy Millière !
Rédigé par : toto | 29 août 2007 à 14:52
@toto
Effectivement ce sont des prêts à court terme mais il y a quand même un effet d'augmentation de la masse monétaire puisque l'on résous un problème de liquidité en augmentant encore la masse de liquidité même momentanément. De plus depuis plus d'un an que la FED a supprimé le M3(indice indiquant la masse totale de dollars sous toutes ses formes ) nul ne sais combien de liquidité la FED déploie sans arrêt. En plus la politique de baisse des taux qui va probablement reprendre si les choses empire consiste également à accroître encore l'endettement et les liquidités. On ne sait pas jusqu'ou cela peut aller mais comme disent les chinois les arbre ne montent pas jusqu'au ciel.
Le plus grand risque restant une chute énorme du dollars du à un éventuel assèchement du financement international de l'empire.
Rédigé par : yann | 29 août 2007 à 15:16
Pour finir les USA ne coule pas seul l'externalisation d'Airbus en Chine vous en rêviez et bien ça arrive. A quand des Airbus Chinois, Guy Sorman va nous dire qu'il faut faire des efforts en recherche et développement.
http://www.leblogfinance.com/2007/08/airbus-coentrep.html#more
Rédigé par : yann | 29 août 2007 à 15:36
"La Chine produira les avions que nos chaînes européennes saturées ne peuvent plus traiter", avait expliqué la porte-parole".
voui voui voui ! Il ne leur viendrait pas à l'esprit de parler de délocalisation (pas fou chez Airbus).
Rédigé par : toto | 29 août 2007 à 15:45