Le duel tant attendu est enfin pour ce soir. Les médias ont rêvé pendant des mois de ce débat d’entre deux tours qui promet de battre tous les records d’audience, de ce débat sulfureux qui doit en laisser un à terre dans une marre de sang ou de larmes, de cette lutte entre le principe masculin et le principe féminin exacerbés jusqu’à la caricature, de ce combat d’égos surdimensionnés, de cette apothéose finale d’une campagne sans fond où les seuls évènements auront été les fluctuation des sondages et des images.
A mon sens, ce qui se joue ce soir n’est pourtant pas tellement le sort de l’élection de dimanche. Les supporters de Sarkozy penseront qu’il aura été le meilleur et ceux de Royal, qu’elle l’aura emporté. Les images des deux candidats sont maintenant bien construites. Ce n’est pas une heure et demi de débat qui va les changer fondamentalement.
En revanche, ce qui est en jeu ce soir, c’est la ligne politique que le futur(e) président(e) adoptera en fonction du type de majorité qui l’élira. Le positionnement que la confrontation les amènera à prendre l’un par rapport à l’autre et la manière dont ils choisiront de s’adresser aux électorats indécis sera, de ce point de vue, déterminant. Plus qu’au combat d’égo qui se soldera probablement par un match nul, c’est à cela que nous devront porter attention.