La campagne n’est, en théorie, pas encore terminée, mais l’actualité a déjà déserté le champ politique pour revenir sur l’action gouvernementale. Les législatives, semblent déjà jouées sur l’essentiel. Elles ne serviront à rien d’autre qu'à compter les morts de la campagne présidentielle. Ils s’annoncent nombreux, mais l’essentiel n’est déjà plus là.
Avant de savoir qui incarnera l’opposition et même s’il en restera une, l’enjeu aujourd’hui est de savoir qui on a élu et quelle sera la rupture qu’il mettra en œuvre, ou même tout simplement et beaucoup plus fondamentalement, de savoir si une rupture ou un changement est encore possible dans notre vieux pays.
Pour accréditer l’idée, le nouveau président se devait d’envoyer des signes forts dès sa prise de fonction. Après avoir commencé par rajeunir le style et dynamisé l’exercice de la fonction présidentielle, la formation du premier gouvernement a vraiment fait passer l’idée qu’on était entré dans une nouvelle ère politique : Ouverture au centre et à gauche au détriment de ses amis politiques, reconfiguration de l’organisation gouvernementale, et renouvellement du personnel politique. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça commence fort !
La rupture n’est pas encore à l’ordre du jour. On ne sait toujours pas quelle en sera sa forme, si on la souhaite ou pas, mais on commence vraiment à sa dire, qu’avec Sarko, les choses vont bouger !
Une ouverture magnifiquement réussie
On rigolait de Bayrou quand il promettait de gouverner avec les meilleurs des deux camps. On ne croyait pas Sarkozy quand il disait souhaiter l’ouverture … mais il l’a fait ! Et dans des conditions qui sont extrêmement porteuses de sens au niveau politique ! Par définition une ouverture se fait toujours de manière individuelle. La gauche n’a pas tort quand elle parle de débauchages. La question n’est évidemment pas de savoir ce que l’entrée de personnalités issues de l’autre rive signifie sur le plan politique. La ligne est définie par le président et sa campagne électorale et par rien d’autre. L’ouverture ne concerne que des « ralliés » condamnés à la soumission ou à la démission en cas de désaccord.
En 1988, l’ouverture de Mitterrand n’avait pas eu de grand impact politique. Il n’en avait d’ailleurs pas réellement besoin. A cette époque, l’image du PS, et encore plus du président, était déjà largement recentrée. L’ouverture de Sarkozy est en revanche un coup de maître qui change profondément la donne.
Elle lui permet en premier lieu de se défaire définitivement de son image diabolisée de « Le Pen light », d’apprenti dictateur ou d’affreux libéral qui va dresser les français les uns contre les autres. Avec cinq nominations issues de la gauche ou du centre sur les 20 annoncées, des signaux bienveillants envoyés par de nombreux pontes de la Mittérandie à l’occasion des manœuvres préalables et l’aigreur exprimée par ses amis les plus fidèles, il n’est pas possible de regarder cette équipe autrement que comme le gouvernement de la République, presque un gouvernement d’union nationale.
Mais le rassemblement version Sarkozy n’a rien à avoir avec le rassemblement à la Bayrou ou à la grande synthèse jospinienne. Il ne s’agit pas de fédérer toutes les diversités dans un immobilisme consensuel. C’est un rassemblement dans et pour l’action. Cela, c’est très fort. Personne n’imaginait Sarkozy capable d’un tel tour de force.
Cette ouverture réussie, ne fait pas que conforter la légitimité, déjà immense, du nouveau pouvoir, elle tue ses adversaires directs. Bayrou tout d’abord, car elle lui ôte son meilleur argument, presque le seul, de la dénonciation de la lutte bipartisane, camp contre camp. Le PS ensuite, car elle renvoie de lui une image d’un parti en perdition, que ces éléments les plus brillants ou les plus indépendants, abandonnent sans états d’âmes à la première occasion. L’hémorragie ne s’est en effet pas limitée aux transferts d’Eric Besson et aux ralliements de Bernard Kouchner et de Jean Pierre Jouyet (ancien dircab adjoint de Jospin). Il faut ajouter à la liste, la disponibilité affichée d’Hubert Védrine, de Claude Allègre et de Jacques Attali, ainsi que le recrutement de George Marc Benhamou comme conseiller du président. Ca fait beaucoup, suffisamment en tout cas pour se demander si le PS n’est pas déjà cliniquement mort.
L’ouverture a cependant un prix politique. L’entrée de personnalités extérieures fait peser sur le gouvernement un risque de démissions fracassantes en cas de désaccord politique. Ce risque est toutefois à relativiser. Tout le monde ne s’appelle pas Jean Pierre Chevènement. Il est fort probable que Messieurs Jouyet, Kouchner, Besson ou Morin auront une grande capacité à avaler des larges couleuvres tout en gardant le sourire. Martin Hirsch, en revanche, moins sûrement. Il a d’ailleurs commencé à faire part de quelques états d’âmes qui pourraient vite lui indiquer la direction de la porte.
Une nouvelle architecture gouvernementale :
Il faudrait être un expert du fonctionnement de l’Etat au plus au niveau pour pouvoir porter un jugement sur la pertinence et la viabilité des nouveaux découpages ministériels, en particulier sur la scission en trois de Bercy. Les messages politiques qu’ils délivrent sont en revanche limpides : la politique de l’emploi est au service du développement économique et la maîtrise des déficits passe par la réforme de l’Etat et la réduction du nombre de fonctionnaire. On sait à quoi s’attendre !
En revanche la création du super ministère de l’environnement, revendiqué par Nicolas Hulot dans son pacte écologique, semble être une bonne chose, d’autant que le nouveau ministre semble être fermement décidé à en faire une véritable administration intégrée dotée d’une vision globale et transversale.
La création du ministère de la prospective économique et de l’évaluation me semble également à saluer. Il devrait avoir vocation à mettre un peu d’ordre dans les innombrables structures de conseils qui existent au sein de l’Etat et aider à la prise en compte des enjeux de long terme. Il apparaît comme un ministère gadget destiné à donner un titre à un rallié, sans toutefois lui reconnaître aucun pouvoir, mais bien utilisé, il pourra permettre à son titulaire, Eric Besson, de s’exprimer intelligemment sur de nombreux sujets sensibles.
Le nouveau ministère de l’immigration ne semble pas mériter l’excès d’indignité dont il a été l’objet pendant la campagne. Le terme d’identité nationale semble désormais noyé dans une pure logique administrative, tout en cohabitant avec celui d’intégration qui en adoucit la portée. Le terme adéquat aurait sûrement été de « l’intégration républicaine », mais il fallait bien donner corps aux propos de tribunes … Son existence même contredit d'ailleurs le cœur des théories d’extrême droite. Le fait que la France soit dotée d’un ministère de l’immigration suffit à démonter qu’elle est toujours un pays d’accueil !
Plus encore que les périmètres, c’est le statut des ministres qui semble être la vraie nouveauté. Ils ne seront plus seulement les chefs d’une ou plusieurs administrations centrales, mais des chargés de missions ou des chefs de projets. Chaque ministre devrait avoir sa lettre de mission, ses objectifs et ses chantiers à conduire et être jugés sur leurs résultats. Sarkozy veut manifestement passer d’une logique administrative, où le ministre n’est souvent concrètement que le porte parole de la technostructure, à une logique réellement managériale où le mode projet l’emporte sur la logique de gestion. S’il réussit ce sera une vraie révolution !
Un vrai renouvellement du personnel politique :
La rupture se traduit également par un fort renouvellement du personnel politique. On s’attendait à un gouvernement composé des plus anciens et des plus fidèles soutiens, ou à voir revenir toutes les vieilles gloires du Chiraquisme. Là aussi, Sarkozy a surpris. Exit les Coppé, Estrosi, Douste-blasy, Barnier, Longuet et autres de Robien. Place aux nouvelles têtes : Valérie Pécresse, Rachida Dati, Xavier Bertrand, Eric Woerth … Même Juppé qui est tellement bien dans ses nouveaux habis de technocrate écolo, semble être une nouvelle tête !
Je me garderais bien de porter des jugements sur la qualité personnelle des ministres ou de leur adéquation à leurs nouvelles missions. J’avoue que Alliot-Marie à l’intérieur, Bachelot à la Santé ou Boutin à la Ville, ça surprend un peu, mais après tout, pas plus que l’idée de voir Ségolène Royal à la présidence de la république ! (Je sens qu’on va encore me taxer de vil machiste …)
Je souhaite en revanche souligner et saluer la nomination de Rachida Dati, comme garde des sceaux. Voir un enfant de l’immigration accéder à un tel ministère régalien, sans que l’on ait eu besoin de mettre en avant une quelconque idée de discrimination positive est vraiment réjouissant. Ca change du traditionnel arabe de service, relégué dans des ministères à vocation communautariste sans signification. Mme Dati a gagné toute seule, ses galons de ministrables pendant la campagne dans une pure logique de méritocratie républicaine.
Enfin dernier mot à propos de la benjamine du gouvernement, Valérie Pécresse, qui est aussi depuis longtemps ma « chouchoute », que je vois comme le grand espoir de la vie politique française, et que je pressens comme promise aux plus hautes fonctions. Il faudra suivre avec attention sa prestation au ministère de l’enseignement supérieur où elle n’aura pas la tâche facile.
Henri Guaino, le gardien du temple
Enfin, un appareil gouvernemental ne se résume pas aux ministres. Dans un régime hyperprésidentiel comme celui dans lequel on entre, les nominations à l’Elysée, sont au moins aussi importantes, sinon plus. On y retrouve sans surprises toute l’équipe qui a accompagné Sarkozy ces cinq dernières années : Claude Guéant, Laurent Solly, Emmanuelle Mignon … Savoir s’attacher la fidelité de ses collaborateurs, c’est aussi la marque des grands.
Parmi les collaborateurs de l’Elysée la nomination la plus significative est naturellement celle d’Henri Guaino comme conseiller spécial. Il avait dit pendant la campagne qu’il serait probablement jeté dès le lendemain de l’élection. Il rêvait de présider une entreprise publique. Finalement il a décidé de rempiler dans un rôle à la Jacques Attali où il devra assurer la cohérence entre ce qui a été dit (de bien) pendant la campagne et ce qui se fera ensuite.
Si les Républicains peuvent oser placer quelques espoirs dans le nouveau régime, c’est Henri Guaino qui en sera le dépositaire.
Salut Malakine!
Bravo pour ton article! Seulement, les esprits chagrins vont le taxer de modèle d'optimisme. A ton avis, vers quoi se dirige l'équipe gouvernementale de sarko? (pris globalement: réformes dans la foulée, volonté d'aller vite, ministères redécoupés, nouvelles têtes). A voir tout ça depuis la Suisse, on se dit que le minimum serait de laisser aux nouveaux venus le bénéfice du doute: après tout, les quelques changements que tu cites constituent à eux seuls une petite révolution politique, et peuvent en tant que tels motiver au moins un attentisne neutre, sinon bienveillant, de la part des observateurs, non?
Quel est le risque majeur pour le gouvernement?
Rédigé par : David-David | 22 mai 2007 à 12:30
L'ouverture à la Bayrou ? Voir :
http://w-next.typepad.com/whatsnext/
Rédigé par : Erick | 22 mai 2007 à 14:12
Et bien, les "esprits chagrins" comme tu dis, laisseront des commentaires. C'est aussi un peu le but ... Maintenant, dire que les choses vont bouger, ce n'est pas nécessairement approuver la direction prise, ou toutes les mesures qui seront prises.
On a le gouvernement le plus légitime et le plus déterminé à faire des réformes depuis 1981. Cela, on ne peut pas le nier. Que Sarkozy ait brillament réussit sa prise de fonction, non plus (enfin me semble t-il, on verra s'il y a des avis divergents) Avant de saluer certaines réformes ou en critiquer d'autres, je voulais commencer par saluer la réhabilitation de la volonté en politique et souligner qu'on venait d'entrer dans "autre chose".
Pour répondre à ta question, il me semble que les deux écueils qui se dressent sur la route de Sarko, c'est :
1- La mise en oeuvre de la préférence communautaire, et d'une manière générale, la mise en oeuvre de tout le volet "souverainiste" de son programme. S'il est mis en minorité au sein de l'UE, son crédit en perdra un coup.
2- La réforme du CDI. C'est à mon sens la réforme la plus risquée, car elle apparaîtra comme un recul des droits qu'il sera difficile de justifier par des impératifs de compétitivité. Je n'ai personnellement jamais compris comment ou pourquoi, plus de précarité pouvait créer plus de richesse ...
... mais en attendant, l'état de grâce peut durer un moment. A moins que Sarko se fasse piéger par ses mauvais penchants, comme par exemple la nomination d'un de ses proches (dont je parle dans l'article) à la tête d'un grand média :
http://www.lefigaro.fr/medias/20070522.WWW000000345_un_proche_de_sarkozy_a_la_direction_de_tf.html
Rédigé par : Malakine | 22 mai 2007 à 14:22
Je découvre aujourd’hui votre blog grâce à un lien donné par Erick.
Je trouve vos analyses justes car non partisanes. Vous faîtes un constat et vous expliquez. Comme vous je pense que Sarkozy a fait un sans faute depuis sa prise de fonction, dans l’ordre : discours d’investiture, hommage aux résistants, visite en Allemagne, choix du premier ministre et composition du gouvernement, visite à Toulouse, réunion avec les organisations écologiques.
Par contre contrairement à vous je pense que le principal écueil sera la réforme des universités et de l’enseignement supérieur même si celles que vous citez ne seront pas une partie de plaisir et seront difficiles à mettre en oeuvre. La sélection et l’augmentation des droits d’inscription seront inévitables ainsi que probablement l’entrée des entreprises au sein des conseils d’administrations. Les étudiants politisés entreront alors en « mission ». Pour un gouvernement il est toujours très difficile d’affronter les jeunes car leurs représentants ne les maîtrisent pas toujours ce qui amène la création de coordinations et une certaine anarchie pouvant être la cause de drames. On a en mémoire 1986 et la mort de Malik Oussekine. Il est probable que Nicolas Sarkozy sera soutenu par Claude Allégre chargé d’étudier cette future réforme mais cela suffira t-il ? Mais le risque de dérapage, d’incidents voire un drame rendront cette réforme assez périlleuse.
Rédigé par : Flamant rose | 22 mai 2007 à 14:57
deux remarques :
1) il y a ces nominations que le nouveau chef de l'Etat médiatise (mais sur lesquelles il pourrait revenir si nécessaire) et les nominations qui se veulent plus discrêtes (même si le Figaro ose [encore] les relayer !) mais qui seront pérennes.
2) Quand je constate comment ses fidèles amis accueillent, quasiment sans broncher, ces nominations d'ouverture qui leur otent l'accès à des postes tant convoités j'ai même de la peine à imaginer que ses adversaires feront semblant de résister à la mise en place des cadeaux promis aux plus aisés de nos concitoyens et aux autres réformes liberticides annoncées.
Au contraire, s'il pouvait profiter de son état de grace pour réduire la dette ou dynamiser l'économie...
Encore un peu et ici comme ailleurs ce type de remarque sera taxé d'esprit partisan !
PMF, très chagrin de ne plus lire ou entendre que des chroniques et chroniqueurs bluffés - à juste titre - par la communication de ce cher SARKO.
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 22 mai 2007 à 15:22
PMF,
Je vous taxerai - peut-être ! - d' esprit partisan quand vous livrerez le fond de vos pensées de façon précise, claire et limpide.
Rédigé par : Erick | 22 mai 2007 à 15:58
PMF,
Je n'ai voté Sarko ni au premier, ni au second tour, et je ne suis nullement "bluffé" par les mesures mises en oeuvre actuellement.
Mais il faut tête froide garder:
1° Les mesures économiques et sociales du PS sentaient la naphtaline et j'ai été obligé de "compter sur la faillite en 1 an 1/2 de ce programme", suivi d'une hypothétique modernisation du dit programme.... pour arriver à me persuader de voter pour Dame Ségolène au 2ème tour !!
2° Sarkozy étant maintenant élu, il me paraît puéril et in constructif de systématiquement tout critiquer (à la Hollande/Dray), alors qu'une décision similaire aurait été applaudie venant de la gauche.
3° J'ose encore espérer que Borloo va pouvoir, après les législatives, mettre en oeuvre son plan économique de TVA sociale et baisse de la pénalisation des salaires.
La TVA sociale est surtout contestée par ceux qui croient que cela consiste à augmenter la TVA, par exemple de 5%, ce qui augmenterait tous les prix de 5% et serait évidemment une catastrophe pour tout le monde et bien sûr, aussi pour les bas salaires.
L'Allemagne vient d'augmenter sa TVA de 3%, ce qui a été bénéfique pour son économie, puisqu'elle a ainsi réduit ses importations et augmenté sa production intérieure.
Jamais et dans aucun pays, la TVA sociale n'a consisté comme vous semblez le penser à augmenter les prix. Jamais dans aucun pays la TVA sociale n'a été promue sans s'accompagner de contre-mesures permettant aux productions nationales de baisser ou au pire de garder des prix TTC constants.
Ceux qui "contestent" la TVA sociale sans savoir quelles sont les mesures d'équilibrage garantissant le gel ou la baisse des prix des productions nationales sont dans la position su supporter de football qui critique le transfert d'un joueur sans connaître le nom de son remplaçant.
En tant que gestionnaire "socialisant" de 3 Sarl et d'une S.A. je suis très favorable à une technique fiscale qui encouragerait l'embauche (il n'y a pas pire dissuasion à l'embauche que la pénalisation des salaires, de plus c'est anti-social).
En effet depuis 30 ans le PS-UMP pénalise plus lourdement les salaires que les bénéfices après investissement et encouragent ainsi les patrons à s'enrichir personnellement plutôt que de développer leur outil de travail.
Ceci sous l'oeil amorphe des "économistes de salon qui n'ont jamais géré autre chose que leur budget familial" et que l’on écoute religieusement dans les débats télévisés auquel ils participent.
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 22 mai 2007 à 16:51
Précisions, pour Erick (et les autres ?) ...
Malakine nous montre que par certains signes mineurs (style, jogging, rythme) et majeurs (composition du gouvernement, ouverture) que Sarkozy est "en route vers la rupture".
Honnêtement je peux en convenir mais je remarque aussi que, plus discrêtement, il met un proche à la direction de TF1 (voir le lien que Malakine cite dans son propre commentaire).
Pour moi il n'y a de rupture sûre que dans la communication et pour mieux l'assurer vaut mieux en vérouiller les vecteurs.
Je dis aussi que ce qui me navre c'est la quasi absence de réaction dans son propre camp aux nominations d'ouverture. Pourquoi imaginer que ses opposants sauront mieux réagir au moment où il tiendra les promesses faîtes aux plus aisés.
L'ouverture n'était pas légitime puisque non annoncée, elle est néanmoins admise et même approuvée par l'opinion et comble, aussi par ceux qui la subissent.
Il n'aura donc aucune difficulté à tenir ses promesses les plus injustes mais par contre légitimées puisque annoncées au cours de la campagne (bouclier fiscal, suppression des droits de succession, etc...).
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 22 mai 2007 à 16:54
GS,
Certes la "TVA sociale" est (était ?) encore taboue au PS.
A condition de savoir à quelle charge elle se substitue je suis personnellement plutôt favorable à l'introduction d'une telle mesure. En effet, son application s'apparente à une dévaluation, favorisant nos exportations et taxant les biens importés. Ce n'est pas le sujet et je vous donne raison sur ce point particulier.
Par contre vous me ferez pas adhérer à la suppresion de droits de succession tant ceux-ci sont ridicules dans le cas de la succesion directe de Monsieur Toulemonde et que leur abolition revient à tarir les donations, donations qui remettent de l'argent frais dans le circuit et que le ministre Sarkozy avait encouragé lors de son récent passage à Bercy.
Mais ne sommes-nous pas sortis du sujet : en quoi le style Sarkozy et ses différents effets d'annonce des premiers jours sont le signe d'une rupture ... "républicaine" plutôt que "néo-libérale" ?
Rédigé par : PeutMieuxFaire | 22 mai 2007 à 17:16
Cher Malakine, par e-mail je t'indiquerai les dernières rumeurs sur les véritables raisons de la promotion de Dati. J'ajoute que Guaino est marginalisé et l'avenir dira s'il survit ou pas. Enfin, regarde bien la composition des cabinets, et c'est un tout autre visage que ce gouvernement renvoie : c'est le grand retour de l'inspection générale des finances, ces petits requins qui dans les années 80 ont tant fait de mal à ce pays.
Rédigé par : Toréador | 22 mai 2007 à 17:57
@ flamant rose
Je vous souhaite la bienvenue sur ce site si c'est la première vous que vous nous rendez visite. En revanche, je crois bien avoir vu votre pseudo ailleurs. Chez l'ami toréador, il me semble ... En effet analyses non partisanes. C'est un peu ma marque de fabrique, mais attention, je ne suis pas "neutre" comme l'ami suscité. Je suis orphelin ...
@ Erick
Je suis assez d'accord, PMF nous gratifie souvent de commentaires sybillins dont on ne retient souvent que l'idée qu'il n'est pas d'accord et qu'il cherche la polémique ... :-)Bon, mais après tout, tout est dit dans son pseudo.
@ Gilbert
D'accord pour refuser la critique systématique. D'accord aussi pour considérer que la TVA sociale fait partie des éléments intéressant du programme de Sarko. Mais de grâce, essayez de rester dans le sujet ou au moins dans l'actu. On aura bien l'occasion d'y revenir !
@ Pmf 1
Mais la nomination de son proche à la tête de TF1, ça fait aussi partie de la rupture ! Je déplore aussi que ses propositions les plus injustes ne soient pas plus critiquées. Ce n'est d'ailleurs pas nouveau. Lors du débat votre candidate s'était bien abstenu de l'attaquer sur l'une ou l'autre (elle a préférer l'attaquer sur la scolarisation des enfants handicapés, vous vous souvenez ?). Plus sérieusement, le sarkozysme a besoin d'une opposition. Moins il en aura une, plus il sera dangereux. Et ce qui est flippant en ce moment, c'est qu'on a l'impression qu'on va tout droit à la dissolution de toute opposition !!
@ Pmf 2
Non, on ne peut pas dire que la TVA sociale était taboue au PS. Lorsque j'ai fais des recherche pour mon papier sur le sujet (la TVA sociale mérite un vrai débat)j'ai trouvé des références dans les discours de DSK, de Fabius, de JPC, et même de SR sur son site désirs d'avenirs !! Je mets au défi quiconque de me sortir un texte officiel du PS dénonçant cette option. (N'est ce pas constantin, tu n'as toujours pas trouvé, avoue ... )
Je n'ai pas qualifié la rupture. On a un président jeune, dynamique, ambitieux, bien élu, doté un vrai projet. C'est tout à fait normal que les choses bougent. On n'a pas connu ça de mémoire d'homme. Seuls les anciens pourraient dire depuis quand. 81 ? 58 ? La rupture ne sera ni libérale, ni républicaine, elle sera sarkozyste, avec ce que cela implique de meilleur et de pire.
@ Toreador
Je sens bien que Guaino n'est pas dans la meilleure des situations. Dans l'article, j'ai déjà failli envisager une démission. C'est finalement la vraie menace pour Sarko. Car lui, n'hésitera pas à démissionner en cas de dérives. Tant qu'il est là, on peut y encore s'efforcer d'y croire. Son départ discréditera le sarkozysme autant que la revirement de chirac en septembre 1995 l'avait délégitimé.
Quand aux cabinets, tu es surement le mieux placé pour apprécier. Mais as tu déjà vu des cabinets composés d'autre chose que de hauts fonctionnaires ?
PS : Très heureux de vous retrouver tous (ou presque). Je sens que l'actualité va donner offrir bientôt plein de sujets de débats ...
Rédigé par : malakine | 22 mai 2007 à 22:47
Bonjour à Malakine et aux "commentateurs-contributeurs"
Certes, le président Sarkozy fait un parcours sans faute... mais nous sommes encore dans les effets d'annonce. Pour l'instant, c'est le fameux "etat de grace", mais attendons les premières décisions politiques pour voir ce que va donner la "rupture" promise et surtout à qui elle va profiter. Pour l'instant la nomination d'un membre de sa garde raprochée à TF1 jette un doute sur sa réele volontée d'ouverture.
Sinon, petite précision sur la TVA sociale : je trouvais cette idée trés intéressante et stimulante (suite à une conf. de NDA). Pour autant, il faut se méfier des solutions "miraculeuses". A ce titre je viens de tomber sur cette petite note du SNUI (syndicat des impôts) qui remet en perspective les avantages et limites de la TVA sociale :
Voiçi l'adresse.
http://www.snui.fr/gen/chronique_fiscale/2007_debat_fiscal/TVA_sociale_non_dit_debat_fiscal.pdf
Rédigé par : le Franc-tireur | 23 mai 2007 à 19:30
Bonsoir Malakine
Mon commentaire tardif de votre 2e "bilan" pourrait en grande partie s'appliquer à votre analyse de la rupture.
Je suis un de ces esprits chagrins (très chagrin depuis le 6 mai) qui pense que tout cela n'est qu'artifice et communication, encore une fois cela me rappelle son arrivée à l’intérieur : le show permanent, les médias à l’unisson, et résultat les émeutes en banlieue et l’augmentation des violences aux personnes. Bis repetita ?
Sarko achève sa parfaite prise de pouvoir en laminant ses adversaires - dont le seul qui pouvait l'inquiéter, Bayrou, avec la complicité passive du PS qui pour le coup n'est ni oui-ouiste ni noniste mais toujours autiste.
J'ai de même une vision beaucoup plus aigrie de Guaino, dont j'admire l'intelligence et les analyses, les discours clairs et répondant à d'excellents diagnostics... mais les mettre au service de Chirac puis Sarko est une imposture et une trahison, et l'homme Guaino me semble plus proche de Besson que de De Gaulle.
Comme son "disciple" Sarkozy il semble préferer la séduction à la contribution effective au bien-être de l'électorat. Bref son intelligence sert sa réussite personnelle mais pas l'objectif naturel de ses analyses : comment mieux vivre ensemble en France.
Je lui en veux aussi car au delà de faciliter la victoire de partis à l'opposé de ses analyses et préconisations, il a selon moi lourdement contribué à la confusion des repères et la perte de sens qui caractérisent la confusion actuelle.
Seule la confrontation, après les législatives, des actes et des discours de Sarko - débouchera réellement sur des changements... mais il faudra compter avec son talent de communiquant et la docilité des médias selon qui le chomage baisse et l'insécurité diminue...
Je vous trouve donc un peu emporté par votre enthousiasme!
On a envie de vous croire, mais on n'oublie pas ce qu'on sait du bonhomme...
Cordialement
PS - vous avez remarqué que de plus en plus de journalistes disent "le président Sarkozy" au lieu de "Nicolas Sarkozy". OK, y'a des raisons, mais je ne m'y fais pas.
Rédigé par : aiolive | 24 mai 2007 à 00:23
Je ne crois pas qu'on puisse critiquer Guaino d'avoir voulu influer sur le discrous de Sarko pour en faire un bon président. Pas plus qu'on ne pouvait critiquer JPC de s'être rallier à Royal pour donner du fond à sa campagne.
Quand on n'a pas les moyens de se mettre à son compte pour défendre soi même ses idées, la seule possibilité c'est d'apporter du contenu à d'autres qui sont en capacité de les porter.
Si j'avais l'opportunité d'écrire pour un politique qui ne partage pas mes idées mais qui me laisserait les développer dans ses discours, je le ferais sans hésitation.
Dernière chose : Je ne suis pas enthousiaste. Je laisse mes émotions s'exprimer dans d'autres champs que la politique. Dans mes articles, j'analyse.
Rédigé par : Malakine | 24 mai 2007 à 09:21
Malakine
Pensez vous vraiment que le seul critère à prendre en compte soit la capacité à porter les idées ? La cohérence du personnage avec les dites idées et sa capacité à les mettre en oeuvre ne sont-elles pas en prendre en compte ?
Nous savons tout des actes passés, des amitiés et des réseaux de Sarko. Nous connaissons son parcours, nous connaissons ses méthodes (la communication remplace l'action), nous connaissons ses "formateurs" (Pasqua - Chirac). Nous connaissons son intelligence tactique, son aplomb et son absence de scrupules à faire passer Chirac pour un enfant de choeur.
Ce que nous savons de Sarko en fait-il quelqu'un capable de porter réellement les idées de Guaino ?
Ma réponse personnelle est non, tant cela me semble évident.
La campagne "fracture sociale" de Chirac inspirée par Guaino n'a-t-elle pas très efficacement et très directement abouti à aggraver la fracture sociale ?
A l’élection la plus suivie du pays, se faire élire sur un discours "de gauche" pour appliquer un programme de droite ne contribue-t-il pas à la confusion des repères idéologiques et la perte de sens du politique, et sa déconnexion des réalités sociales qui devraient être son premier champs de responsabilité ?
Vous me faites l'effet d'un homme fortement attaché à vos valeurs. Les occulteriez-vous au point de proposer vos idées à leurs plus efficaces ennemis ? Je ne le crois pas.
La reconnaissance n’est pas tout, la cohérence et la mise en œuvre me semblent plus déterminants ; votre goût pour « voir plus loin » me semble un gage de prise en compte du passage des discours aux actes, et je pense que vous ne vous mettriez pas au service de n’importe qui.
Pour revenir à Sarko, la nomination de son directeur de campagne à la tête de TF1, celle de Kouchner (oui à la guerre en Irak, oui au TCE) aux affaires étrangères sont des actes concrets qui me semblent confirmer que la rupture sarkozyenne n'est que communication.
J'avoue que je souffre d'imaginer 5 ans d'omniprésence médiatique de notre agité, en ce moment j'ai l'impression d'être Tintin chez les Picaros, affiches journaux radios télé y'en a que pour le Général Alcazar, pardon le prez Sarkozi.
Merci en tout cas pour vos analyses et votre franchise.
Cordialement
Rédigé par : aiolive | 24 mai 2007 à 18:21
Ailolive,
Je partage votre déception, mais ne faut-il pas relativiser ?
C'était à Jospin, en période de croissance de mettre en chantier les réformes fiscales nécéssaires à une reprise économique massive.
Mais comment voulez vous qu'un Enarque gonflé d'orgueil et marié à une philosophe de surcroît puisse comprendre quoi que ce soit à l'économie ?
Pour prendre des décisions positives, encore eut-il fallu qu'ils soit entouré de gens ayant les pieds sur terre, et non d'idéologues bornés comme Mme Aubry.
Gourverner c'est prévoir.... mais comment prévoir quand on ne connaît rien de la France profonde ?
Le problème va également se poser avec Nicolas Sarkozy,
qui est à la merci des ses experts en économie pour les décisions cruciales. Il n'a visiblement pas été capable de discerner les effets pervers de la dépénalisation des heures sups. Il n'a visiblement pas été capable de discerner les effets pervers du bouclier fiscal à 50% (qui se justifie pour les investisseurs et les créateurs d’emplois) et qui aurait pu être favorablement remplacé par une simple modification d’une l'ISF souvent trop injuste pour les propriétaires pauvres.
Borloo était le seul a avoir compris qu'il n'était plus possible pour la France de ne pas profiter au maximum des taux de TVA autorisés en Europe et de l'obligation de dépénaliser nos salaires (au moins au niveau de nos concurrents directs en Europe).
Sarkozy comprend-il Borloo ? Le proche avenir va nous dire si Sarkozy gouverne, ou s’il se contente de s’agiter ….
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 27 mai 2007 à 11:08
ASSEMBLÉE NATIONALE
La France a quitté le régime parlementaire depuis longtemps, mais avec ce que nous promettent les sondages pour les législatives (en centaines de voix pour l’opposition, le reste pour la majorité),
pour les cinq prochaines années, on ferait tout aussi bien de fermer l'assemblée nationale puisqu'on est assuré que toutes les lois et décrets proposés par le président seront automatiquement acceptées.
Pourquoi continuer ce simulacre avec un parlement godillot ?
La bullocratie est-elle aveugle, ou est-ce simplement son intérêt de continuer à nous faire prendre les vessies des partis pour les lanternes de la chambre ?
Une presse avec un minimum de déontologie devrait nous dire: «Tant qu’il n’y aura pas une bonne dose de proportionnelle: fermer l'Assemblée et le Sénat…. quel gain de temps et d'argent » !
Ce serait çà la vraie rupture !
Rédigé par : Gilbert Sorbier | 01 juin 2007 à 09:46
Tant bien même il n'y aurait que un seul député d'opposition, il faudrait garder l'assemblée.
L'assemblée reste une garantie contre une dérive totalitaire.
Fous ceux qui osent ne serait ce que envisager sa supression.
Est ce une boutade ou une éniemme provocation sorbetienne?
Au nom du gain de temps et d'argent en plus!
Et les valeurs démocratiques, républicaines...?
A moins que Gilbert soit prêt à aller courrir, pardon jogger acec Sarko.
Rédigé par : petermac | 01 juin 2007 à 10:59
Laisse tomber petermac, Gilbert va encore appeler ailolive au secour.
horizons est devenue leut terrain de jeu et de provocation gratuite permanente.
Devant la médiocrité et la dangerosité d'une telle remarque car soit elle est pensée sinon à quoi servirait elle, ou alors la preuve est faiteque GS n'est là que pour provoquer gratuitement.
Le SILENCE s'impose et les commentateurs prendront acte des nuisances sorbettiennes ds la forme et ds le fond.
Surtout ne pas lui répondre et le laisser ronroner avec son alter-ego ou jouer avec ses nouveaux amis sarkosistes (vu leur parcours tout est possible, tient voilà le slogan qui finalement leur va le mieux)
Rédigé par : perla austral | 01 juin 2007 à 11:09