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27 avril 2007

Commentaires

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Le Monolecte

En politique française, le procès d'incompétence n'est jamais fait qu'aux femmes. Systématiquement.
Comment penser une demi-seconde que Ségolène Royale est une personne incompétente en politique? Quand on connaît un tant soit peu le milieu, on sait à quel point celui-ci cultive la misogynie comme une seconde nature, une simple façon de respirer. Ce qui implique presque forcément que pour survivre et durer en politique, une femme doit juste être au moins deux fois meilleure que ses homologues masculins. Ceci dit, il n'y a pas qu'en politique que c'est comme cela.

Alors, pouvoir se hisser à l'investiture socialiste et y écraser les vieux briscards de la compétition, voilà qui suppose au contraire de sacrées ressources sous le capot. La dame n'est guère bon tribun? Elle est pourtant à quelques brasses de la plus haute fonction de notre pays. Comment aurait-elle pu y arriver en étant la gourde que tout un petit microcosme méprisant et autosuffisant se plaît à dépeindre?

Bref, il est aussi nul et non avenu de faire procès à Madame Royale de sa supposée incompétence que de dépeindre monsieur Sarkozy comme l'antéchrist.
Qu'elle soit blairiste ne fait pas l'ombre d'un doute dans mon esprit déformé par l'ultra-gauchitude, mais comme pour toutes ses consœurs qui surnagent dans le marigot hostile, je ne doute pas un instant de la somme de compétences qui lui a fallu mobiliser pour en arriver là!

marc

cher malakine, je ne permettrais pas de commenter ton choix. Au regard de la qualité de tes articles (malgré de nombreux désaccords :-) ), ce n'est pas nécessaire.
Non, juste une réaction par rpport au contenu... sur son incompétence... pfouff... ça devient un peu lourdingue... cf le post de eolas sur la preve de "compétence" d'un ancien ministre de l'économie et accessoirement candidat... et partage comlplètement les propos de Monolecte (militant PS, j'ai vu ces procès en incompétence lors de la mise en place de la parité...)
Non, moi ce qui me passionne actuellemnent c'est qu'elle est entrain de faire bouger les lignes au PS... et ce n'est pas la moindre des choses... on peut s'interroger sur ses motivations... il n'empêche, elle l'a fait... pour le reste nous aurons en interne le temps du débat.. chaud... mais qui je l'espère pemettra de clarifier, approfondir notre corpus idéologique.

marc-sevres

@ Malakine

Bonjour,

comme toujours très brillant article qui me convainc, malgrè mon peu d'enthousiasme, de voter S Royal .... si elle a besoin de mon vote.

En effet, nous avons toujours l'habitude de raisonner comme si il fallait choisir A, B ou l'abstention, alors que maintenant nous pouvons choisir "A si...".

En effet, avec internet, nous avons maintenant des projections de résultats très fiables à partir de 18h50 et encore plus 19h (1).
Ce qui me permet de faire le raisonnement suivant:
je ne vote pour S Royal que si l'issue du scrutin est incertaine, disons une prévision de résultat comprise entre 49% et 51%.
sinon, je préfère m'abstenir, qu'elle soit gagnante ou perdante, car vraiment ce serait encourager un projet politique qui me paraît bien peu porteur d'avenir, sans parler d'un manque de respect à notre égard (promesses qu'ils savent ne pas pouvoir tenir, flou des propositions, variations incessantes de leur discours, contradiction avec leurs prises de position, actes antérieurs sans explication ..) (critique aussi valable pour SR que pour NS; on peut seulement discuter de l'intensité du manque de respect)

Cordialement


(1) par exemple au premier tour, je n'ai pas pu joindre la pluspart des sites étrangers pour une raison inconnue, sauf http://www.letemps.ch/

voici ce qu'il a donné (vous verrez que les extrapolations sont très bonnes)

Présidentielle française 2007: Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy en tête
Les premières tendances
(18h50 ; chiffres de l'institut Ipsos sur la base de bulletins dépouillés)


Candidats Voix (selon LeTemps.ch)
1. Nicolas Sarkozy (UMP) 30,3 %
2. Ségolène Royal (PS) 25,8 %
3. Français Bayrou (UDF) 17,7 %
4. Jean-Marie Le Pen (FN) 10,7 %

Présidentielle française 2007: Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy en tête
Les premières tendances
(19h00 ; chiffres de l'institut Ipsos sur la base de bulletins dépouillés)


Candidats Voix (selon LeTemps.ch)
1. Nicolas Sarkozy (UMP) 29,4 %
2. Ségolène Royal (PS) 26,2 %
3. François Bayrou (UDF) 18,6 %
4. Jean-Marie Le Pen (FN) 10,8 %
5. Olivier Besancenot (LCR) 4,7 %
6. Marie-George Buffet (PC) 2,1 %
7. Philippe de Villiers (MPF) 2,5 %
8. Arlette Laguiller (LO) %
9. José Bové (Alter) 1 %
10. Dominique Voynet (Verts) 1,6 %
11. Gérard Schivardi (PT) 0,4 %
12. Frédéric Nihous (CPNT) 1,2 %
Participation: env. 86 %
Quel que soit l'institut de sondages, CSA, Sofres, Ipsos ou Ifop, c'est le duel entre le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy et la socialiste Ségolène Royal qui se dessine pour le 2e tour du 6 mai.

Gilbert Sorbier

Malakine,

Le dilemme est pour nous de savoir de quel mal préférer le moindre.

Quand on considère la supposée incompétence de Mme Royal, s'il s'agit de débat public il est certain qu'elle va souffrir par rapport à cette bête politique, ce monstre de mémoire, de ruse et de baratin qu'est Sarkozy.

Si l'on considère ce qui est important, les preuves de compétence dans les actes, ce qu'elle a réalisé en Poitou-Charentes est infiniment plus probant que le vide sidéral des réalisations de Sarkozy au ministère de l'intérieur.
Ce qu'elle a réalisé est infiniment supérieur au néant cosmique de ce qu'avait réalisé Déheska à l'économie.

Votre théorie du complot de longue date est amusant, mais le véritable complot qui se déroule sous nos yeux avec le seul Marianne ayant un avis indépendant et le seul Libé ayant un avis pro Royal est déjà bien assez incroyable comme ça.
Je vous signale que j'ai adhéré au PS pour que Ségolène vire Déhéska et Fabius et que si elle avait continué sur sa ligne a elle (de l'époque ou elle était à 65%) au lieu de suivre les avis de son plus GROS défaut et le programme du PS, elle serait aujourd'hui largement favorite au lieu de se battre pour survivre.

Enfin, je viens de relire le texte "remarquable" d'Hakim El Karoui, il est vrai que c'est mieux écrit que je ne pourrais jamais le faire mais j'y ai vainement cherché quelque chose d'inédit, de vif, de surprenant ou d'original..... comme les discours de Chirac !

Finalement vous avez de bonnes raisons de voter Ségo, le mienne est d'espérer qu'après 1 an 1/2 de désastre économique, le PS finisse par faire son aggiornamento..... avec des tendances "Ché". On peut toujours rêver !

Nemo

Cher malakine

Vous m'avez habitué à des analyses poussées, pertinentes, voire clairvoyantes. Grâce à votre dernier article, vous avez montré une autre facette de votre personnalité : l'humour. J'ai en effet longuement ri à sa lecture. Quel vibrant plaidoyer pour l'appel au vote en faveur de Ségolène Royal !!

Si j'ai bien compris le sens de votre prise de position, il convient de voter contre un candidat performant qui porte un vrai projet, et préférer voter pour une candidate nulle qui n'en a aucun ...

Tout comme vous, j'irais aux urnes porter ma voix à Ségolène Royal en me pinçant le nez, catastrophé par l'absence totale d'idées dignes du poste auquel elle prétend. Il vaut en effet mieux une candidate sans idées - et espérons le - sans danger, plutôt qu'un candidat, certes brillant, mais dont on peut raisonnablement craindre qu'il dresse la moitié de la France contre l'autre.

aiolive

Malakine, quel article ! Un régal.
Je vous trouve peut-être un peu (si peu) dur avec Royal, et ne suis pas sûr que Strauss-Kahn ou Fabius l'auraient si facilement emporté, mais votre analyse est convaincante. Et je n'ai pas le même enthousiasme que vous pour l'article de Karim El Kaouri, même s'il est de grande qualité.
Je suis heureux de n'être pas le seul "paradoxal" de ce blog, moi qui ai voté Bayrou PARCE QUE j'étais à gauche du PS, vote que je persiste à considérer plus sensé que tout autre choix à gauche.
Merci en tout cas pour ce superbe argumentaire qu'on ne risque pas de trouver sur le site du PS !

Malakine

@ monolecte

J'ai parfois fait des articles franchement anti féministes, mais pas là. Qu'un candidat à la présidence de la république soit un homme ou une femme, n'est pour moi, ni une qualité, ni un handicap. Le sexe des politiques, c'est comme celui des anges, un faux sujet.

Mes critiques de Ségolène Royal s'appuient pour une toute petite part sur le fait qu'elle brandisse sa féminité comme un étandart, mais surtout sur le fait que toutes ses propositions sont des mesures qui seront mises en oeuvre, non pas par l'Etat mais par des régions (que l'Etat n'est pas sensé contrôler). La quasi totalité de son pacte est hors sujet. C'est une addition de mesurettes sur lesquelle elle n'a aucune prise, pas un projet de société.

Encore l'autre jour, quand on lui demandait comment financer les emplois tremplin, elle a répondu par redéploiement avec les crédits de la formation professionnelle. Vous pensez vraiment que c'est du rôle du président de la république de faire les arbitrages budgétaire des régions ???

Quant à Sarko, je n'en ai pas fait l'antéchrist. Je n'ai pas dit qu'il était un apprenti dictateur ou qu'il allait instaurer un Etat policier. J'ai juste rappelé les trois principales mesures de son programmes, qui sont des mesures les plus inégalitaires que l'on ait jamais vues dans un programme d'un candidat de droite.

Sarkozy, c'est le Maire de Neuilly, l'ami des grandes fortunes du pays. La politique qu'il veut faire est au service de cette caste. Je ne pense pas que tu me contrediras sur ce point.

Quand aux libertés, j'avoue que je suis de plus en plus troublé par sa proximité avec les patrons de presse. Je reconnais que ma théorie du complot est un peu osée, mais dîtes moi, très objectivement, si les médias n'ont pas favorisé l'ascension de Royal et sa présence au second tour, et si ce n'est pas elle qui a le moins de chances face à Sarko. Il y a de quoi se poser des questions, non ?

Quand au fond. Je vais voter Royal. J'appelle à voter pour elle. Pour moi, c'est un effort terrible. Vu ce que je pense du personnage, ce n'est vraiment pas facile. L'absention aurait été une décision beaucoup plus naturelle. Alors, rendez moi au moins, grâce de cela.

Dans cet article, je ne m'adresse pas aux ségolénistes convaincus, mais aux abstentionnistes potentiels, ceux qui comme moi, ont beaucoup de mal avec le personnage, sa campagne et son "pacte", ceux qui comme Némo, vont devoir se pincer le nez pour mettre son bulletin dans l'urne.

Et j'espère en convaincre deux ou trois d'aller aux urnes ...

aiolive

Si vous me permettez une trivialité, je vous propose un slogan pour le 2e tour : "On l'a dans le cul, votons vaseline ! ".

Malakine c'est promis je ne le ferai plus

Ilysa

Sans partager la totalité de l'analyse de Malakine, je juge, comme lui, impératif d'appeler à votre Royal et de combattre l'abstention et le vote nul . Mon OUI chevènementiste à Royal s'associera à un NON catégorique et argumenté à Nicolas Sarkozy .

L'affaire du nuage de Tchernobyl évoquée dans mon commentaire du 24 avril 2007 sur "A campagne nulle, résultat nul" et les mots percutants de la réponse d'Aiolive pour stigmatiser ses mensonges éhontés me convainquent de la nécessité impérieuse de faire barrage à Nicolas Sarkozy . Alors qu'Aiolive condamnait sa duplicité en s'appuyant sur la morale et la psychologie, mon approche s'appuie sur les acquis de la psychiatrie et de la psychanalyse pour reconnaître chez Nicolas Sarkozy les caractéristiques d'une personnalité "manipulatrice" ou "perverse" . des exemples précis empruntés à sa vie publique comme, entre autres, l'escamotage de faits objectifs tels le nuage de Tchernobyl ou des propos pseudo-scientifiques justifiant des allégations négationnistes et même révisionnistes faussement étayés sur la génétique peuvent interroger sur une "perversité" que la psychiatrie qualifie de pathologie et nous inciter à en tirer les conséquences pour l'élection toute proche .

Il est prouvé que, à l'instar de Georges Bush à propos des armes de destruction massive lors de la déclaration de guerre à l'Irak, Nicolas Sarkozy dissimule et manipule avec un aplomb qui dépasse la compréhension de tout un chacun ; d'où son extrême dangerosité ! Je refuse, pour ma part, clairement et fermement de lui confier l'avenir de nos enfants, en particulier de remettre en ses mains la politique étrangère de notre pays, ce domaine réservé du chef de l'Etat, et tout ce qui concerne la guerre et la paix .

Je voterai Ségolène Royal le 6 mai pour éliminer Nicolas Sarkozy en raison de la perverdité manipulatrice de ses comportements : il est urgent de mettre un terme à une "résistible" ascension !

Constantin

Quand on analyse les propos tenus par Sarkozy on ne peut que tout faire pour qu’il ne soit pas à la présidence de la république. Avec quel aplomb il dit que sa légitimité de président portée par tous les électeurs qui voteront pour lui fera que les lois qu’il proposera pourront faire l’objet de discussions avec les divers partenaires sociaux mais que si ces partenaires n’étaient pas en accord avec ses propositions ils auraient tort face à lui, Nicolas Sarkozy, fort de plus de 50% des suffrages exprimés. Son langage a été clair et précis les électeurs ne pourront pas dire « on ne savait pas ».
Voter Sarkozy c’est s’assurer des conflits sociaux et des manifestations dans les rues qui sera réprimée par la force par un Président qui affirmera son bon droit en se référent au vote des français qui l’auront élu.
Comme par suffrages exprimés on ne tient pas compte des abstentions et des votes blancs ou nuls, ne pas voter ou voter nul n’aura aucune incidence sur l’attitude du candidat élu.
Le seul vote raisonnable est bien sur Ségolène Royal.
Les critiques de Malakine à son égard son injustes. Il suffit de voir les résultats du vote aux présidentielle dans sa région. Si elle était mauvaise qui peut penser que les électeurs auraient massivement voté pour elle ?
Je ne vais pas reprendre les propos de Monolecte et de Gilbert Sorbier à son égard mais simplement ajouter que Madame Royal a montré dans tous les postes qu’elle a pu occuper une persévérance et une pugnacité pour suivre la réalisation de ses projets plus que bien d’hommes. Le programme qu’elle porte est d’inspiration socialiste et démocrate alors que celui de Sarkozy est non seulement de droite favorisant encore les entreprises au détriment des travailleurs mais en plus dictatorial.
Bayrou l’a bien compris et je suis persuadé qu’après le débat Bayrou-Royal, il indiquera clairement sur qui il portera son vote.
Ce sont en effet les électeurs qui ont voté Bayrou au premier tour qui vont faire pencher la balance vers une droite qui sera encore plus arrogante que par le passé si les Français en redemandent ou une gauche qui pourra permettre de diminuer l’écart dans la répartition de la richesse de la France entre les actionnaires des entreprises et les salariés.

Gilbert Sorbier

@Ailolive,
Les gens que j'apprécie au PS à part Hubert Védrine, sont plutôt catalogués comme étant à la gauche du PS: Boutih, Peillon, Montebourg, Valls. Cela ne m’a pas empêché de voter pour Bayrou, qui va peut-être arriver à réaliser ce qu’Hollande à empêché Ségolène de faire: l’aggiornamento du PS. Non pas une révolution vers le centre ou vers la gauche, mais une révolution vers l’efficacité.
Les notions française de droite et de gauches sont dérisoires et obsolètes.
Il est temps de laisser les idéologies là ou elles devraient être: dans les poubelles et de se mettre à penser avec réalisme.
Comme me le disait il y a 15 jours un vieux militant du PC: "Moi, un système qui me garantit un chômage minimum à 1500 euros net comme au Danemark, je ne vais certainement pas dire NON!"
Vous voyez, Ailolive, même un militant coco peut devenir intelligent... il y a de l'espoir !

aiolive

Je me suis « amusé » à faire le décompte des voix, en partant de l’hypothèse que les voix de Bayrou se décomposeraient en 25% Sarko – 25% abstention – 50% Royal :
- total voix de gauche 16.787.092 bref un plafond à 16,5 millions car il y aura bien quelques abstentionnistes issus de L.O. ou Schiviardi.
- total voix de droite 18.227.275 soit un maximum à 18, 2 millions de voix

Quel veulent dire c’est chiffres ? Que le seul espoir est que les électeurs FN s’abstiennent en nombre (voir l’analyse de Malakine dans « Rien n’est joué »).
Si 50% des électeurs de Le Pen au premier tout vont à la pêche le 6 mai, le score de la droite redescend à 16.310.010 voix… soit à 200.000 voix du maximum de la gauche....

C’est plus que tendu, et l’élection ne se jouera pas sur les électeurs de Bayrou mais encore une fois sur les anti-système lepenistes qui n’ont pas rejoint Sarko au premier tour.

Finalement ça m’étonnerait que le leader minimo adoucisse durablement son discours…

aiolive

Royal / Bayrou : que penser de ce débat que j’ai pour ma part suivi sur RMC, sans l’image ?

Bien sûr savourer la satisfaction d’une pause sans Sarko, augmentée de la jubilation de savoir que ça l’énerve qu’on puisse ne pas s’occuper de lui pendant 1h30.
Un moment fort, sera-t-il souligné, quand Bayrou a arraché à Bourdin l’aveu “yeux dans les yeux” (j’espère trouver la scène sur Dailymotion) qu’il a bien subi des pressions téléphoniques. Mais bon, dénoncer des méthodes mafieuses, les sarkolâtres nous expliqueront que c’est user de méthodes staliniennes…
Sinon une conversation aimable, parfois complice, dont la seule vraie divergence ressort être l’intervention de l’Etat. Différence importante il est vrai puisque c’est dans cet écart que se trouve le financement des nombreuses promesses de Royal ; vu qu’elle a promis 10 fois plus que ce qu’elle peut tenir, le réalisme et les alliances au centre atténueront si elle est élue cette fondamentale divergence économique…

Bayrou a cependant permis à Royal d’être audible sur des questions concrètes, et lui a plutôt (selon moi) servi de faire-valoir. Les réponses de Royal étaient fermes, plutôt crédibles et bien argumentées, sauf évidemment sur le paradoxe de la réduction de la dette et de l’augmentation des dépenses sociales.
Pour la 2e fois en 2 jours, et pour la 2e fois de ma vie aussi, j’ai trouvé Royal intéressante (hier c’était sur France Info « je suis une femme debout »). Hier pour une élocution enfin dynamique, donnant envie de la suivre, aujourd’hui par son calme et sa maîtrise. Impression solitaire ou amorce d’une métamorphose salvatrice ?
Donc un débat serein (à l’image d’une France sans Sarko ?) qui a pu rassurer quelques indécis UDF, et permettre de constater s’il était besoin que Royal n’est ni une gourde ni une faible. Sera-ce suffisant pour empêcher Sarko de passer ?
L’intérêt principal de ce débat, c’est les réactions qu’il a provoquées et, bien plus que l’illustration des mœurs autoritaires et des contradictions actes/discours de Sarkozy, ce sont celles à gauche, notamment de Mélenchon et Emmanuelli, appelant à la clarification et à la création d’un nouveau parti « noniste ». ¨Pour cela, ce débat fera peut-être partie des actes fondateurs de la recomposition du PS.

Le mérite de Bayrou restera d’avoir été le premier à tirer concrètement les leçons des scrutins de 2002 et 2005. Les dernières élections ont consacré la rupture entre la population et sa représentation politique (penser que l’Assemblée aurait adopté à 85% un texte rejeté par 55% du pays !).
En clair, les partis politiques ne permettent plus l’expression populaire (ce que confirme le développement impressionnant des réseaux associatifs), ils la brouillent même voire la censurent (verrouillage à l’UMP, confusion idéologique au PS, appareils empêchant une candidature unique de la gauche de la gauche, etc.). Il faut donc renouveler les courroies de transmission entre le peuple et l’Etat, et amener les politiques à se remettre en cause (y’a du boulot).
J’ai découvert sur ce blog la diversité des opinions dites « de droite » [pas beaucoup de gauchistes sur Horizons ! ;-) ], et il suffit de lire les différents auteurs/commentateurs pour constater que gauche/droite ne veut plus dire grand-chose, que les positionnements sont ailleurs.
Ce clivage confus est le dernier ciment du PS et de l’UMP, et il ne sert plus qu’à diaboliser l’adversaire sans avoir à argumenter. Ceci ne veut pas dire que la lutte des classes ait disparu, mais les « classes sociales » ont manifestement évolué plus vite que leur lecture par les experts de nos partis… la vérité est ailleurs et la demande politique aussi.
Bayrou aura été le premier à répondre à cette demande de renouvellement, Emmanuelli enchaîne, Dupont-Aignan trépigne… Avec la régression du PN et la liquéfaction du PC et des Verts, jamais les conditions n’auront été aussi bien réunies pour une recomposition profonde à gauche voire à droite (si Sarko est battu).

Il faut espérer que Royal passe et que se créent ce parti démocrate social-libéral (renforcé par les oui-ouistes du PS et des Verts), accompagné du parti de gauche noniste voulu par Emmanuelli, en recherchant l’alliance Verts - Bové (attac & co) – PC (qui n’a pas le choix) voire LCR (là ce sera plus dur). On pourrait même imaginer chercher des cohérences avec les gaullistes et souverainistes humanistes, comme l’imaginait Yann dans son plaidoyer pour Schiviardi.
Qui plus est l’unité de façade de l’UMP se lézardera en cas de défaite, car elle souffre au fond du même mal que le PS : l’absence de cohésion autre que sur le chef, des différences profondes entre libéraux et protectionnistes, européistes et souverainistes, ultralibéralisme et Etat fort, etc.
Culturellement la droite est plus habituée à marcher au pas derrière le chef, ce qui facilité la cohésion. Mais l’UMP n’est pas à l’abri de payer le prix de son incohérence et du décalage de sa pratique avec les vœux de son électorat.

La condition pour ce renouvellement général et pour un appel d’air frais dans notre politique nationale me semble toujours être le renvoi de Sarko à Neuilly.
Sarko au pouvoir verrouillerait l’UMP, et excellerait dans son seul domaine de compétence : la mort politique de ses adversaires.
Au-delà des discours et du charisme, n’oubliez jamais qui est avec Sarkozy, quel est son parcours, son bilan réel, qui gouvernerait avec lui, quels sont ses réseaux …
A l’évidence cet imposteur ne peut être le candidat du changement, mais bien celui de l’ordre financier en place, dont il est le brutal et narcissique auxiliaire.
Son élection consacrerait la mise au pas du politique par la finance boursière, et nous condamnerait à un simulacre de démocratie « à l’américaine » en lieu et place du renouvellement espéré par (presque) tous.

Bien à vous

@ Chav s’il nous lit, et aussi Ilysa, mes « Royalistes » préférés
Si Sarko perd et que le PS se réforme (et donc éclate de façon plus ou moins assumée) j’aurais donc atteint mes objectifs dans cette élection, malgré mes mauvais pronostics… mais le sore de Bayrou aura eu son importance dans le scénario.
Si Sarko passe c’est qu’hélas j’aurai eu globalement raison et que le seul vote utile était bien Bayrou.
J’assume donc toujours pleinement mon vote « de droite » !
Chav, j’espère vous relire bientôt et être définitivement rassuré sur cette histoire d’agression (mais sans doute êtes vous plus simplement en vacances ou en campagne ?).

Marcus

J'ai beaucoup apprécié ce scénario et quand je lis cet article, je me dis que peut-être rien n'est encore joué, en particulier si des centaines de milliers de gens se mettent à gamberger de la sorte. Mais je ne le crois pas.

Ce serait beaucoup dire que ce qui s’est passé aujourd’hui (le débat) préfigure, à gauche, une recomposition du paysage politique. Mais pour autant, Il me semble cette fois de plus en plus improbable que le parti socialiste puisse rester insensible à ce qui se qui se passe au centre (je parle du projet d'espoir de Bayrou pas des parlementaires UDF qui se rallient à l'UMP) pour continuer à prétendre, comme il l’a fait tactiquement pour qualifier sa candidate avant le premier tour, que le centre c’est la droite et que rien n’a changé.
Il serait d’autant plus inspiré de le faire à mon avis que l’effondrement du parti communiste et des verts ne laisse plus aucun espoir à une formule de gouvernement de type gauche plurielle et qu’enfin, une mise à jour et une clarification idéologique s’imposent au parti socialiste en interne. Reste que ce nouveau centre démocrate et indépendant va probablement souffrir aux prochaines législatives en raison du mode de scrutin. Il n’empêche que l’idée est là et qu’elle fera lentement mais sûrement son chemin.

Nicolas Sarkozy ne lâche jamais rien on le sait bien, mais il a peut-être manqué, à propos de ce débat, une belle occasion de se taire et de laisser faire.
Si ce débat n'avait aucune importance, alors la meilleure façon de l'accréditer était certainement de laisser faire et de laisser dire.
Mieux ! il aurait pu montrer un tout autre profil, celui de la tolérance politique et prendre le contrepied de Bayrou et de tous ceux qui voient en lui un dictateur en puissance. Au lieu de cela il a cogné et fait cogner à bras raccourcis sur son (ses) adversaires.

C'est une élection vraiment étrange. Sarkozy ne peut plus gagner grand-chose dans le débat à venir, chacun sait en son for intérieur qu'il n'y a pas photo en terme de stature politique et de charisme.
En revanche le côté caractériel du bonhomme préoccupe et si Ségolène le taquine tout en affichant son joli sourire et s'il se met à "prendre des tours" en laissant libre cours à sa rhétorique et à sa gestuelle… alors oui, peut être que dans les urnes, tout deviendra possible.

Question subsidiaire : par leur côté manichéen et l'art de leur propore mise en scène, est-il permis de faire un parallèle entre Sarkozy et Reagan ?
Ronald Reagan ne comprenait pas grand-chose dit-on hormis l'essentiel et ne s'encombrait jamais l'esprit avec des détails, mais il a su trouver les mots justes et les concepts simples, sinon simplistes, pour réveiller l'Amérique et la remettre sur les rails. C'est en tout cas cette attente que je perçois autour de moi.

J'en suis toujours à me demander si je m'abstiens ou si je vote. De Robien m'a gonflé avec sa vidéo (débat UMP-UDF) où il dit : maintenant il faut choisir.
http://www.dailymotion.com/video/x1tl0n_ouvrons-le-debat
Il faut, il faut… ce n'est quand même pas écrit dans la constitution.

Gilbert Sorbier

Ailolive,
J'en ai vraiment raz le bol de toi...
Tu écris tout le temps avant moi ce que j'avais envie de dire...
Bonne journée à tous!


J'espère que Malakine va nous concocter un texte sur le débat de BFM télé.

malakine

@ Gilbert

Non, je me suis endormi devant ! Faut dire, que ce n'était pas super passionnant. J'en ai pas retenu assez pour en faire un article, mais aiolive vient d'en faire un joli compte rendu il me smeble.

En revanche, je prépare quelque chose sur les recompositions en cours, entre la gauche et le centre, et à la gauche de la gauche Ca vous permettra d'en débattre.

Gilbert Sorbier

Malakine,
Voilà un début de recomposition:

"Gilles de Robien, qui soutient Nicolas Sarkozy, estime que son parti pourra continuer à vivre sans François Bayrou, lorsque ce dernier aura fondé son nouveau parti centriste. "François Bayrou quitte le navire et abandonne ses troupes en rase campagne. Le fait qu'il monte sa petite boutique ne nous empêchera pas de garder l'UDF et ses valeurs", dit-il dans un entretien à paraître lundi dans France-Soir. Pour lui, François Bayrou a choisi la gauche. "Il cherche à faire gagner Ségolène Royal. Il a changé de camp sans en référer à son parti, c'est choquant sur un plan moral", dit-il.
Pour lui, les députés UDF qui ont annoncé qu'ils voteraient Nicolas Sarkozy - une vingtaine sur 29 à ce jour - devraient rejoindre la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy et non revenir à un centre indépendant. "C'est une question de loyauté, de morale", dit-il……."

Je suis très content que des gens de mauvaise foi comme Maurice Leroy rejoignent De Robien.... Bon débarras ! Pour Hervé Morin, c'est dommage, il avait une bonne bouille.

Ilysa

A Aiolive,
Je vous remercie de votre courtoisie et je souhaite avec vous que Chav nous rassure bientôt sur les suites de l'agression dont il a été victime .
Vous me dites gentiment que je figure parmi vos "royalistes préférés", "chevènementiste" me conviendrait mieux : convaincue que Jean-Pierre Chevènement a agi en homme d'Etat en se désistant en faveur de Ségolène Royal, je soutiens fermement sa candidature tout en prônant un "vote critique" mais si leurs routes devaient se séparer, c'est Jean-Pierre Chevènement que je suivrais .

Dans mon commentaire précédent, j'appelle à arrêter, avant qu'il ne soit trop tard, la "résistible ascension" de Nicolas Sarkozy dont les mensonges et les comportements manipulateurs montrent l'inaptitude psychologique à exercer la fonction présidentielle . Constantin ajoute qu'au cas où, une fois élu, il réprimerait par la violence manifestations et conflits sociaux, nous ne pourrions pas prétendre que nous ne savions pas . Aiolive, dans un commentaire du 23 avril à "A campagne nulle, résultat nul", écrit : "Je voterai Royal résolument (…) parce que je continue à voir en Sarko de la graine d'Adolf, à tort ou à raison, mais avec quand même quelques faits comme arguments" . La gravité de l'expression est justifiée ; s'il n'y a pas lieu, comme le répète Jean-François Kahn, de traiter Sarkozy de fasciste, nous nous devons cependant, compte tenu de son inquiétant profil psychologique, être vigilants et refuser de lui confier des responsabilités qui pourraient le faire "décompenser", c'est-à-dire exercer le pouvoir sur un mode dictatorial qui unirait perversité et paranoïa .

Marianne a réuni dans son article intitulé "Le vrai Sarkozy" du numéro 521 du 14 avril des témoignages et des faits qui prouvent sa folie parmi lesquels :
1 ) page 18, ces propos éloquents de Dominique de Villepin : "sa violence intérieure, son déséquilibre personnel l'empêchent d'atteindre à la hauteur de la présidence" ;
2 ) cette affimation pages 20-21 : " cette vérité interdite : ce que même la gauche étouffe (…), c'est ce constat indicible : CET HOMME, QUELQUE PART, EST FOU ! "
3 ) en conclusion "Nous voudrions simplement qu'on se souvienne plus tard (…) que nous avons écrit qu'il représente pour la conception que nous nous faisons de la démocratie et de la République un formidable danger " !
Enfin, le plus troublant, peut-être, Marianne révèle dans son numéro 523, du 28 avril, que sa description de la folie de Nicolas Sarkozy reste en-deça de la vérité : " nous nous sommes en partie auto-censurés — car il y aurait eu beaucoup plus à dire — dans notre article consacré au "vrai Sarkozy" !

Nombre d'observations des commentateurs d'Horizons confirment l'analyse de la rédaction de Marianne : une présidence de Nicolas Sarkozy présente des risques d'une extrême gravité.
Faute d'équilibre psychologique, sa violence intérieure peut créer des situations explosives ou porter au paroxysme des réactions violentes d'opposants à sa politique ; sa pratique de la manipulation peut provoquer le pire . Mimi cite dans "Place au débat" une phrase de Talleyrand qui illustre avec quel cynisme un homme politique pervers peut instrumentaliser et manipuler les réactions populaires : "La politique, ce n'est qu'une certaine façon d'agiter le peuple avant de s'en servir " . Au XVIII ème siècle les médias de masse dont disposait Talleyrand étaient moins développés et rapides que ceux que maîtrise Nicolas Sarkozy !

Parce que ces perspectives sont très sombres, parce qu'il est primordial d'épargner les vies de ceux que Nicolas Sarkozy pourrait "agiter avant de s'en servir" et que le vote Royal est un moyen simple de prévenir beaucoup de malheurs publics et privés, je m'abstiendrai pour ma part jusqu'à dimanche d'alimenter toute discussion au sujet de Royal et de Bayrou qui serait susceptible d'encourager l'abstention et le vote blanc . Je rejoins la conclusion de Malakine : " il faut voter pour Ségolène Royal comme on a voté pour Chirac en 2002, sans plus d'hésitations, sans plus d'états d'âmes, comme un acte de résistance."

Jean-Paul

Vous écrivez: "Je voterais donc Ségolène Royal", ce qui n'est pas un futur, mais un conditionnel. Si on comprend bien, votre vote est donc susceptible de changer.

Malakine

@ Jean-Paul

C'est très gentil à vous de souligner mes fautes d'orthographe avec tant d'élégance :-)

aiolive

un article intéressant du Guardian :
http://questionscritiques.free.fr/edito/guardian/William_Keegan/Sarkozy_neoliberalisme_290407.htm

Ilysa

@ Jean-Paul

Bravo de défendre l'orthographe et la grammaire trop souvent malmenées sur la Toile !

Certifiée de letres à la retraite, ayant enseigné le français en collège et en lycée, j'avais remarqué la confusion de Malakine entre futur simple de l'indicatif et conditionnel présent mais j'ai pris le parti de ne pas réagir aux fautes d'orthographe des internautes pour les raisons suivantes : d'abord, je crois préférable de ne pas donner des leçons d'orthographe qu'on ne me demande pas ; ensuite je verrais quelque masochisme à corriger des fautes de français au lieu de m'abandonner à la douce oisiveté de la retraite ; enfin je craindrais d'être accusée de pédantisme . Aussi votre rappel à l'Ordre Juste, tant morphologique que syntaxique, vient-il bousculer mon confort intellectuel et m'inciter à plus de rigueur .

@ Malakine

Pour corriger votre erreur, vous poursuivrez la conjugaison de l'indicatif futur et du conditionnel présent à toutes les personnes du singulier et du pluriel sur le modèle suivant :
1 — Futur de l'Indicatif
Je voterai Royal, tu voteras Royal, il ou elle votera Royal, etc …
2 — Conditionnel présent
S'il était candidat, je voterais Chevènement, tu voterais Chevènement, il ou elle voterait Chevènement, etc …

P. S. : si vous préférez, vous pouvez aussi copier cent fois : je voterai Royal !

Oppossum

SARKO DIABLE FOU ?
Je ne suis pas du tout d'accord avec nombre des commentaires de votre billet. Je ne mets pas en doute leur sincérité mais je refuse l'argument de la folie de Sarkozy.
C'est quand même quelqu'un qu'on connaît publiquement depuis au moins 20 à 25 ans . Et on le découvre fou sur les 3 derniers mois de campagne ? Ca ne tient pas la route même si effectivement cela résulte de certains traits de caractère réels : lesquels et avec quelle déformations ? .

Le papier de Marianne reste un peu du torchon : on met rapidement dans la bouche de certaines personnes des bouts de phrases à la va comme je te pousse. On ne sait pas trop si les guillemets sont bien placés. On ne connait pas le contexte, ni à qui cela a été dit, sur quelle tonalité de 'off' , ni si cela a été enregistré, entendu réellement, rapporté ... Souvent il s'agit des déçus ou des ennemis de Sarko .... Parfois d’anonyme refusant de voir citer leur nom ... par peur bien sûr : la ficelle est grosse et en tout cas trop facile .

Je ne mets pas en doute qu'il y ait quelque chose au départ , mais ce n’est pas ainsi qu’on instruit sérieusement à charge. C'est peut-être vaguement ‘ instructif’ mais ça reste léger. Très léger. Même si très vaguement concordant.

Par contre j'ai été touché par ce qu'a décrit Azzouz Begag. Les yeux dans nos yeux, sans intermédiaire, il raconte. Personne ne l'a contredit. Ceci dit il n'est pas mort et a pu parler et éditer son livre.
Ceci, ainsi que l'utilisation grossière de E.Besson dans le dispositif de campagne de Sarkozy ne m'ont guère paru digne. Mais c'est perso.

SARKO SECTAIRE :
D'un autre côté le discours sur la droitisation extrême de Sarko ne me touche que modérément . D'une part ce sont à peu près les mêmes hommes autour de lui ,certains de qualité et parfois même estimables , et ils n'hésiteraient à le quitter en cas de dérive droitière excessive. D'autres part , pour remuer le système franco-français il faut parfois une bonne énergie et quelques exagérations , pour finalement arriver a quelques petits pas.

Il reste que cela prend des allures d'une purge. Un purge , même si elle est dynamique , et dans l’enthousiasme . D'une purge qu'une France veut imposer à l'autre. Bon la gauche aussi lorsqu'elle arrive au pouvoir , exclut "l'autre" , mais son discours n'est pas centré que sur cela , et se veut universel en même temps.
Chez Sarkozy on pilonne et on condamne en boucle. Et cela finit par me gêner , non seulement parce ce que cela rend la purge, eventuellement nécéssaire, difficilement faisable par la suite, mais parce que à force de tribaliser son discours il finit par n' obéir plus qu' à une logique d'exclusion qui prend le pas sur l'action à réaliser (en principe pour le bien de tous).

Personnellement je suis plutôt de droite ou plutôt de non-gauche et, bien que Bayrouiste, je n'ai pas à priori d'opinion fondamentalement défavorable pour l'ump (bon on connaît les coquins) ou foncièrement anti-sarkoziste. Je me dis même que son orientation économique (assez proche de celle de Bayrou d'ailleurs) est bonne.
Mais il y a un moment où je cale. Sa dernière sortie anti mai 68 m'a scié. Et dieu sait que je n'aime pas l'idéologie qu'elle a répandu insidieusement (encore que ce soit en fait un mouvement plus profond).
Je me demande à quel moment il va enfin choisir de se poser en rassembleur de tous - même si c'est c'est un peu pipeau- . Parce qu' après il y a les législatives et puis après il y aura la perpétuelle justification de sa culture de résultat !

Alors là, je cale. Bon, je ne dis pas que je deviens de gauche. Je réfléchis. Mais de toute façon je crois que les jeux sont faits. Et ce n'est pas l'appel de Le Pen à une abstention massive qui pourra y changer quelque chose

Ilysa

@ Oppossum
Vous avez eu l'obligeance de reconnaître la sincérité des commentaires auxquels vous apportez la contradiction, permettez-moi de saluer en retour l'honnêteté intellectuelle de votre réflexion .
Le sujet de notre débat engageant notre avenir commun, il nous faut en traiter au mieux de nos possibilités ; c'est pourquoi je tenterai de répondre seulement à la première partie de votre commentaire "Sarkozy diable fou ? " sur laquelle, bien que non spécialiste, j'ai rassemblé quelques éléments de réflexion .

Vous vous étonnez justement qu'alors que Nicolas Sarkozy participe depuis si longtemps à la vie politique, on ne découvre sa "folie" qu'en fin de campagne . Pour la clarté du débat, je limiterai ma réponse en substituant au "on" indéfini : Marianne d'une part, mon propre cas, d'autre part .
En ce qui concerne les raisons de cet hebdomadaire de publier "Le vrai Sarkozy", seulement huit jours avant le premier tour, je vous épargnerai mes conjectures hasardeuses ; ce serait là une bonne question à poser à la rédaction de Marianne .

En ce qui me concerne, j'aurais eu grand'peine à découvrir de longue date la dite "folie" parce que je n'ai commencé à m'intéresser vraiment à la personnalité de Nicolas Sarkozy qu'après les résultats du premier tour, au hasard du débat de Yann et de Malakine à propos du protectionnisme et d'Emmanuel Todd . Confrontée à la question de la sincérité de Sarkozy dans mon commentaire du 24 avril sur "A campagne nulle, résultat nul", je me suis interrogée sur sa propension à mentir et à manipuler en m'aidant des livres très éclairants de la psychanalyste Marie-France Hirigoyen et de la psychologue Isabelle Nazare-Aga auxquels j'ai fait référence .

Comme Aiolive m'a répondu en me titillant à propos de François Bayrou et de Ségolène Royal, voulant lui répondre, j'ai continué à réfléchir à cette perversité de Sarkozy dont j'ai pris conscience qu'elle était bien plus grave que je ne l'avais d'abord pensé . C'est pourquoi j'ai consacré mon commentaire ci-dessus, en date du 27 avril, à montrer qu'il présente des caractéristiques d'une personnalité "manipulatrice" ou "perverse", c'est-à-dire une pathologie reconnue en psychiatrie qui relève de la perversité . J'ai préféré aux mots "fou" et "folie" qui relèvent du vocabulaire courant des termes plus précis du langage médico-psychologique ; de même, j'ai préféré "perversité" plutôt que "perversion" pour éviter des connotations sexuelles non pertinentes à cette réflexion . Mon objectif était d'établir clairement la présence d'un déséquilibre mental chez Nicolas Sarkozy .

Une relecture plus attentive de l'article de Marianne, que j'avais distraitement survolé lors de sa parution, m'a montré que j'arrivais aux mêmes conclusions que les auteurs de l'article . Je me suis dispensée d'analyser leurs méthodes de travail et je ne suis pas en mesure de vous répondre sur ce point précis . Cet article en dénonçant la "folie" de Sarkozy confirmait ma propre analyse, inspirée par des références psychanalytiques déjà citées, à partir des énormes mensonges de Nicolas Sarkozy .

D'autre part, dans le numéro 171 du 31 juillet 2000 de Marianne, le psychanalyste, Jean-Pierre Winter, a publié dans la rubrique Idées un article remarquable de psychanalyse politique, annoncé en couverture sous le titre "Peut-on psychanalyser Tiberi ?" et intitulé, page 72, "Le comportement de Jean Tiberi relève de la perversion" . Il y distingue entre "pervers" et "fou" ; selon son analyse, Tiberi possède un "moi politique" clivé et il est "aussi sincère dans ses actions douteuses que lorsqu'il joue les anges" . Ainsi, à l'instar de Tiberi, quand Sarkozy ment, il transgresse la loi commune qui interdit le mensonge . Cependant, si Tiberi ou Sarkozy, en raison de leur structure perverse, "défient" ou "réfutent" la loi, ils savent parfaitement qu'elle existe, ils ne l'ignorent pas" . C'est toute la différence entre un pervers et un fou : le fou, lui, est carrément hors de cette réalité qu'est la loi", écrit Jean-Pierre Winter .


Vous avez donc parfaitement raison, Oppossum, de récuser l'argument de la "folie" de Nicolas Sarkozy, au sens commun de ce terme ; s'il était un délirant ou un fou furieux relevant de l'hospitalisation d'urgence, cela se saurait . Cependant, il n'en est pas moins vrai que l'aplomb avec lequel il ment et il manipule, que la maestria avec laquelle il impose son image médiatique d'un homme efficace et non la qualité réelle de ses actions sont autant de signes d'une pathologie perverse que nous devons prendre en compte .
Les "fous" qui sévissent dans le monde politique ne se promènent pas avec un entonnoir sur la tête, ils ne se prennent pas pour Jésus-Christ ou pour le futur roi d'Angleterre ; les signes de leur "folie" sont beaucoup plus discrets . Isabelle Nazare-Aga explique admirablement comment ces manipulateurs qui sont des prédateurs savent séduire pour établir leur emprise sur leurs victimes : la difficulté est de les reconnaître avant qu'il ne soit trop tard !

La conclusion de Jean-Pierre Winter qui concernait alors l'élection du maire de Paris a valeur d'avertissement pour l'élection de dimanche : "Il y a toujours un point où le pervers en fait trop et dépasse la limite de ce que le névrosé ( en d'autres termes "ce que nous sommes tous plus ou moins" ) peut supporter . Freud disait que LA SEULE CONSOLATION QU'ON A AVEC LA PERVERSION, C'EST DE SAVOIR QUE ÇA FINIRA MAL (…) "

"La structure perverse" de Nicolas Sarkozy ne paraît pas plus douteuse que celle de Jean Tiberi qui a mal fini dans la mesure où il n'a pas été réélu : souhaitons que Nicolas Sarkozy finisse mal d'une façon tout aussi démocratique et pacifique, pour le bien de tous, dimanche dans les urnes !

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