La campagne présidentielle est actuellement dans une période de transition. La pré campagne qui a commencé très tôt, dès le mois de septembre, avec la primaire socialiste, est désormais achevée. La campagne officielle où tout se jouera n’a pas débuté et elle continuera jusqu’en juin avec les législatives. Pour autant, les choses semblent déjà jouées. Selon les derniers sondages, 13 points séparent le 3ème du 2ème au premier tour, et 10 points entre le vainqueur et son concurrent pour le second.
Les positions sont à se point établies qu’on ne voit plus qu’un évènement pour remettre du suspense et de la dynamique dans la campagne. Sauf cet évènement improbable, rien ne bougera dans les prochaines semaines.
Sarkozy ne prendra pas le risque de déraper en s’exprimant trop tant qu’il fait à ce point la course en tête. Royal, dont le seul atout était d’offrir aux socialistes une promesse de victoire, est désormais plombée par son projet « au raz des citoyens » et par des sondages désastreux. Elle ne pourra que continuer à décliner, au rythme des crises que son décrochage suscitera au sein du PS. Néanmoins, la discipline électorale devrait éviter tout effondrement.
Seul Bayrou peut venir troubler le jeu. Il est désormais acquis qu’il serait le meilleur challenger contre Nicolas Sarkozy au deuxième tour, mais pour s’imposer il lui sera nécessaire de devenir, de fait, le vrai candidat de fait de la gauche, ce qui semble encore peu probable.
Sur le plan des idées, le bilan est encore plus triste. Cette campagne n’est marquée par aucun thème structurant, ni aucun débat de société susceptible de faire clivage. Ségolène Royal, a réussi le tour de force de relancer sa candidature à Villepinte sans mettre aucune de ses propositions au centre du débat. Bayrou crédibilise son statut de troisième homme sur sa seule opposition au bipartisme et aux médias. Quant à Sarkozy, on est déjà tellement habitué au personnage, que personne ne prend la peine d’écouter et de critiquer ses propositions. Même ses grands discours passent inaperçus.
Penser qu’il va falloir tenir dans ce contexte jusqu’en Juin avec pour seuls sujets de débat, l’évolution des sondages, les stratégies de positionnement des uns et des autres ou les diverses prestations dans les grandes émissions de télé, me désespère un peu. Bien sûr, il y aura toujours quelques évènements périphériques à commenter, des propositions à analyser, des stratégies à décrypter, mais je ne pourrais pas tenir un rythme quotidien ou quasi quotidien jusqu’en Juin avec une campagne aussi morne où tout semble déjà joué.
J’ai commencé Horizons au mois d’octobre. J’ai publié depuis une centaine d’articles, d’une longueur moyenne de deux pages A4. Je me suis efforcé de toujours faire porter mes analyses sur des questions de fond et d’en profiter pour développer au passage quelques idées personnelles. Aujourd’hui, je suis trop peu alimenté par l’actualité politique, pour pouvoir me renouveler. J’ai l’impression d’avoir déjà tout écrit, sur Ségo, Sarko, Bayrou ou sur la mondialisation ou le protectionnisme européen. J’ai eu besoin de me ressourcer et de faire une pause, d’autant que moi aussi, pour des raisons personnelles, je traverse actuellement un trou d’air qui m’empêche d’être aussi productif et créatif que ces derniers mois.
Après presque deux semaines de pause, j’ai donc décidé de donner une périodicité hebdomadaire à Horizons. Désormais, les articles de fond, les analyses « malakiniennes » seront publiées le week-end, soit sous forme d’édito de la semaine, soit sous forme d’articles classiques si j’arrive à retrouver l’inspiration. Cela me donnera du temps pour les travailler et continuer à vous proposer des analyses construites.
Entre temps, je publierais en semaine des petits billets, moins travaillés, essentiellement pour permettre aux habitués de ce site de débattre de l’actualité dans les commentaires.
Le blog, par son caractère unilatéral et solitaire, est un exercice épuisant, surtout quand on n’est rien et qu’on ne sait pas on nom de quoi on s’exprime. Certains ont admiré par moment ma productivité. Désormais, c’est moi qui admire ceux qui bloguent avec assiduité depuis des années.
Un trou d'air, c'est passager (je sais de quoi je parle, je suis pilote, et pratique le vol à voile).
Malakine retrouvera les ascendances prochainement, je n'en doute pas.
Quand les instruments indiqueront +3, +4 (mêtres par seconde) il repartira vers les sommets et volera à nouveau avec les aigles.
Fly on your way like an eagle, fly as high touch the sky.
Rédigé par : chavinier | 22 février 2007 à 19:11
Malakine n'est pas rien...
Sad maybe,brave certainly
Rédigé par : | 23 février 2007 à 15:48
C'est toujours un plaisir de te lire. Par contre il faudra que tu m'expliques en quoi Bayrou peut être le candidat de la gauche.... là j'avoue que j'ai un peu de mal à suivre...
Rédigé par : Marc | 23 février 2007 à 16:40
Si les deux premiers étages de la fusée Ségolène étaient de fabrication "Désir d'avenir", le 3ème étage retrouve un trimoteur socialiste avec les deux challengers à la candidature Strauss-Kahn - Fabius et Jospin.
Espérons que cette union motivera les militants socialistes à participer activement à la campagne présidentielle.
L'évolution des sondages montre le résultat de l'écoute des 9 millions de télespectateurs.
Sur le terrain lors de distribution de tracts, on voit que l'attitude de la population devient plus favorable à Ségolène Royale.
Ce n'est qu'une impression mais il me semble que la tendance est renversée en faveur de Ségolène Royale. Maintenant reste à voir quelle sera l'attitude de Sarkozy dans le rôle de challenger.
Rédigé par : Constantin | 23 février 2007 à 22:36
Bah, Malakine, en ce moment je crains un peu que tous les auteurs de blog ne souffrent du même trou d'air. Je suis comme toi fatigué par une campagne qui s'éternise et de laquelle, finalement, il n'émerge jamais rien de "bon". Ce qui devrait être un débat ou une confrontation d'idées se transforme, particulièrement ces derniers jours, en show médiatique et en concours de crachats, circonstances dans lesquelles Buffet et Bové arrivent d'ailleurs enfin à "percer", car à l'heure qu'il est il est vraiment difficile de dire lequel des deux remportera la palme du programme le plus grotesque ou celle, qui semble encore plus convoitée, de la vulgarité...
Tout cela m'épuise. M'énerve. Me donne envie de renoncer et, peut-être, de rejoindre définitivement le camp des "blancs".
( http://www.partiblanc.fr/ )
Moi aussi j'ai songé à fermer mon blog. Paf, comme çà, sans crier gare. Mais je continue de l'alimenter avec des sujets qui sont maintenant à la hauteur du débat, c'est-à-dire pas très élevés. Peut-être un baroud d'honneur avant de fermer la boutique, je ne sais pas encore.
Quoiqu'il en soit je continuerai à venir ici et à te lire avec plaisir.
Donc à bientôt !
Pascal L.
;-)
http://poliblog.canalblog.com/
Rédigé par : Pascal L. | 24 février 2007 à 01:00
oui on s'ennuie (pas en te lisant)dans cete campagne. Le Pen essaye de troubler le jeu par son éternel parano, cependant justifiée car le phénomène est le même pour tous les petits candidats, et nous voilà avec une assise nouvelle au PS. Ségo m'ennuyait est-ce que l'arrivée des autres socialistes vont animer le débat ? c'est la question que je me pose. Mais va-t-elle inclinée sa campagne à gauche ? car nous n'avons pour l'instant que des démocrates et républicains, bien que Bayrou soit un libéral (à l'anglo-saxon) fort interessant... je ne suis toujours pas pour qui voter..
Rédigé par : Pensee libre | 24 février 2007 à 19:28