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22 septembre 2006

Commentaires

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Régine

J’ai lu avec intérêt le sujet « l’élitisme républicain » et si je suis d’accord avec vous sur le point qu’il s'agit effectivement de donner les mêmes chances de réussite aux enfants de potentiels comparables, quels que soient leur milieu d’origine ou leur lieu de résidence, je ne le suis pas d’accord avec la solution que vous préconisez.( pour les « bons » les études et la culture, pour les autres le « martinet » et le bagne ! ) Chacun a besoin d’exigences, de discipline mais également de culture et d’épanouissement personnel !
Par contre j’adhère à l’idée , plutôt que de tenter de réguler les inégalités sociales et territoriales par la libre concurrence, de mettre en place un système régulé par l’Etat destiné à corriger activement les inégalités en donnant par exemple à chaque enfant la possibilité d’exploiter au maximum toutes ses compétences. Rependre ce que Claude Allègre avait préconisez dans la charte du XXIème siècle mettre à disposition de lieux ( salle d’étude, de lecture et bibliothèque, informatique avec des éducateurs un accompagnement scolaire ) pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir les conditions favorables aux études..
Si pour le collège on peut envisager des orientations différentes avec des filières plus ou moins longues en fonction des compétences des élèves, à l’école élémentaire il est indispensable de préserver ce brassage et de favoriser pour tous l’élaboration d’un « projet de vie ». et je citerai Albert jacquard : "L'objectif de toute éducation devrait être de projeter chacun dans l'aventure d'une vie à découvrir, à orienter, à construire".
Au collège le problème est différent et je pense que le collège unique comme il est conçu actuellement, basé sur des matières générales sans véritable place au travail manuel est obsolète. Et si on peut envisager des filières avec une professionnalisation plus rapide pour ceux qui ne sont pas attirés ou n’ont pas les capacités à poursuivre des études longues, il est indispensable d’y conserver des activités culturelles pour tous. l’intelligence a de multiples facettes et l’école, chez tous les enfants ou adolescents se doit d’en développer un maximum ( cognitive, affective, motrice, manuelle……)
Le message envoyé par les élèves durs et violents est que pour eux l’école n’a aucun sens aucun intérêt , qu’il s’ennuie ! échec de l’école qui na pas su ce qu’elle doit développer en priorité : le sens d’apprendre , la possibilité de se projeter dans l’avenir.

En ce qui concerne la mixité sociale j’ai un point de vue différent du votre.
C’est vrai que pour l’intérêt de tous il faut une vraie mixité sociale qui a mon avis ne peut être que liée non pas à un quota de logements sociaux pas communes ( on retombe sur des îlots ghettos) mais au niveau de tout programme de constructions nouvelles d’accès à la propriété que ce soit immeuble ou lotissement et d’y réserver 20% de logements gérés par les HLM.
Dans ce cas là les écoles connaîtraient vraiment la mixité sociale.

PeutMieuxFaire

Il n'est jamais trop tard pour bien faire, dit-on, aussi vais-je commenter cette note !

Pour échapper à la carte scolaire les familles ont recours aux écoles privées. En vous lisant et bien que n'étant pas favorable à leur pérénnisation, voilà que je me réjouis qu'elles puissent permettre une échappatoire à cette tentative de répartition des élèves dans des établissements différents en fonction de leur QI (ou d'un niveau décrété plus ou moins arbitrairement).

Attention, qu'il existe quelques écoles pouvant prendre en compte d'une part des enfants "surdoués", d'autres part des enfants ayant un handicap précis ou un comportement qui pose de graves problèmes, ne me gêne pas. Encore faut-il que ce soit en dernier ressort les familles qui en décident.

Par contre, pour ce qui concerne la grande masse des élèves je ne crois pas que vous avanciez une solution.
Peut-être sortirions-nous quelques bons élèves d'une école ou d'un quartier ghetto en échange d'une concentration encore accrue des enfants en difficulté dans les établissements à problèmes.

Que cherche t-on ?
- une réponse à l'échec de la politique des ZEP dont l'idée "généreuse" était de concentrer les "moyens" prioritairement dans ces établissements.
Le problème c'est que cette politique, concrètement on ne l'a pas faîte !
Les ZEP ont un peu plus de 21 élèves par classe en moyenne quand l'ensemble des autres écoles sont à moins de 23. Pas très significatif.
Compte-tenu des procédures d'affectation des enseignants ce sont les débutants qui majoritairement enseignent dans les ZEP.
Compte-tenu des grilles de salaires, l'Etat consacre donc près de 40% d'argent en moins là où il annonce en faire la priorité de ses priorités.

Alors, soyons justes, consacrons le même budget, salaires compris, à tous les établissements. Il y a de quoi encourager des enseignants motivés à travailler en ZEP.

Ensuite, faut-il attendre que par des politiques de la ville adaptées la mixité sociale se fasse d'elle-même ou faut-il accélérer le processus au niveau des établissements ?

Même si le problème ne se pose de manière cruciale que dans des grandes villes et à fortiori dans de grandes zones urbaines je penche fortement pour la seconde solution, l'aménagement de la carte scolaire pour casser un ghetto ne se faisant alors qu'à cet échelon.

Je ne connais pas suffisamment la situation d'un département comme la Seine-St-Denis et je doute qu'un simple aménagement soit suffisant.

Sur une certaine l'homogénéité des classes, je ne suis pas loin de vous rejoindre néanmoins, mais au collège uniquement et dans des établissements socialement mixtes. Il me semble que les professeurs plus que les instits (pour faire la différence) peinent à individualiser leurs pratiques et il y a quelques bonnes raisons à cela.

Une politique de réduction de l'hétérogénéité des classes accompagné d'une diminution des effectifs dans les classes les plus faibles avait fait ses preuves il y a quelques années dans un collège proche. Le principal qui encourageait cette pratique, contre la réglementation en vigueur il y a une bonne dizaine d'années, obligeait aussi chaque enseignant à avoir autant de "bonnes classes" que de médiocres.
Chaque année des enfants passaient d'une classe à l'autre, bref un fonctionnement assez banal.
De plus, chaque fois que l'occasion se présentait (sport, sorties scolaires et évidemment récréations) l'hétérogénéité était recrée.

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