Il y a deux ans et demi, au lancement de la campagne présidentielle, nous étions peu à nous revendiquer protectionnistes, nous, les chercheurs d'alternative, lecteurs de Todd, de Sapir, d'El Karoui ou Gréau. Il était difficile de nous faire entendre tant le sujet était tabou, ostracisé, ignoré par tous ceux qui pensaient détenir la vérité révélée des lois de l'économie. La vérité c'était le libre échange, la concurrence, la compétitivité. En dehors de la recherche, l'innovation et la spécialisation, point de salut dans l'inévitable et salutaire compétition mondiale
Cette époque est déjà bien lointaine. Aujourd'hui, tout le monde ne parle plus que de protectionnisme. Même Sarkozy est accusé d'en faire avec son pseudo plan de sauvetage de l'industrie automobile, qui pourtant ne la protège, ni de la concurrence extérieure, ni de l'effondrement de la demande.
Entre temps la crise est passée par là. Le centre économique du monde et son modèle se sont effondré. Le marché autrefois jugé omniscient et infaillible est devenu synonyme de fraude, de cupidité et d'escroquerie. La mondialisation est en crise globale. Et il apparaît chaque jour que la relance dans le cadre d'une économie ouverte est tout simplement impraticable, personne ne souhaitant avec de l'argent public stimuler l'économie des voisins.
S'il existe des encore des libre échangistes par inertie mentale ou fossilisation intellectuelle, le libre échange en tant que modèle économique est mort du seul fait de la fermeture des débouchés par suite de la dépression mondiale. Comme le souligne Jean Luc Gréau, le commerce mondial s'effondre déjà alors qu'aucune barrière protectionniste n'a encore été mise en place.
Le monde entier est donc en train de redécouvrir le terme de protectionnisme, le plus souvent pour conjurer la tentation d'y succomber, mais de plus en plus, pour l'évoquer comme une porte de sortie à ne pas exclure. Le problème, c'est que le terme est tellement diabolisé par des bien-pensants, que le débat est inopérant.
Les thuriféraires de la mondialisation n'entendent pas perdre la face si vite, et même s'ils n'ont plus aucun modèle ni aucune solution à proposer, continuent de polluer le débat avec leurs représentations fausses et caricaturales. Pour continuer à appartenir au cercle de la raison, ils inventent de toute pièce un modèle repoussoir pour alerter l'opinion contre ses dangers mortels et qualifient de protectionnisme tout ce qu'ils réprouvent, de la xénophobie sur le marché du travail, aux aides d'Etat qui induisent une distorsion de concurrence en passant par les freins à la liberté de circulation des capitaux.
Reconnaissons qu'autrefois la diabolisation du vocable nous arrangeait bien. Le mot était tellement chargé négativement, tellement provocateur, tellement synonyme de rupture qu'il nous servait de concept-bélier pour attaquer symboliquement le système dans son ensemble. Nous savions pourtant, qu'il ne s'agissait pas d'un système alternatif clé en main comme le communisme avait pu l'être, mais simplement d'un instrument de régulation à redécouvrir pour recouvrer une certaine souveraineté économique, dans le cadre d'un système qui resterait capitaliste et libéral. Le protectionnisme n'était pas le point d'arrivée d'une prétendue société idéale, mais le point de départ de tout changement un peu profond.
Le changement de paradigme n'est plus une revendication. Il est devenu une nécessité. Il est donc temps que le débat se déroule au sein d'un nouveau cadre que l'on qualifiera de « protectionniste » non plus sur son principe, mais sur ses modalités. Mais avant cela, il est nécessaire de repréciser ce que les « protectionnistes historiques » ont toujours entendu promouvoir.
Protectionnisme et retour du collectif :
En préambule, il doit être rappelé que le protectionnisme n'est pas un repli égoïste sur son quant à soi sur le mode « Moi plutôt que les autres ». Le protectionnisme est l'antithèse du narcissisme contemporain ou de la loi de la jungle néolibérale. Il ne s'agit pas de se battre avec le voisins pour s'accaparer les quelques miettes qui restent.
Le plan discours de Sarkozy tendant à relocaliser les usines automobiles en France s'inscrit toujours dans un cadre de compétition généralisée où règne la loi du plus fort. Sarkozy revendique d'avoir voix au chapitre après avoir versé quelques milliards, de la même manière qu'un actionnaire entend influer sur la stratégie de l'entreprise dans laquelle il a investi pour assurer le meilleur rendement à son capital.
Le protectionnisme vise au contraire à restaurer l'idée du collectif et à redécouvrir la solidarité qui unit les agents économique au sein d'un même système. La frontière commerciale est davantage ce qui va unir les acteurs à l'intérieur, qu'un élément qui se défend contre les concurrents à l'extérieur.
Dans un système libéral ouvert, l'agent économique est seul dans une recherche de son intérêt personnel et immédiat maximum. Le consommateur cherche à acheter au meilleur prix. Le producteur, à produire au prix le plus bas. L'actionnaire, à maximiser le rendement de son épargne. Le salarié, le meilleur salaire. Le citoyen, le maximum d'avantages de l'Etat... Selon la théorie libérale, cette somme d'intérêts contradictoires et ces rapports de force doivent aboutir à la prospérité commune par la magie de la concurrence et de la main invisible du marché. On a vu le résultat !
Le protectionnisme vise à tout à l'inverse à recréer une notion de communauté économique au sein de laquelle les acteurs auront intérêt au développement mutuel de l'ensemble ou tout au moins à ne pas scier la branche sur laquelle ils sont assis.
Cela suppose une frontière qui définisse un « nous » et un sentiment d'appartenance suffisant pour faire naître une solidarité entre les agents économiques. Un consommateur, soucieux de donner du travail. Un producteur, de distribuer du pouvoir d'achat. Un actionnaire, du développement du marché comme de la production.
Le périmètre ne devra donc pas être trop étroit pour ne pas tuer toute concurrence en son sein, ni trop vaste pour ne pas voir réapparaître des comportements non-coopératifs à courte vue.
Protectionnisme et souveraineté économique
Dans un système de libre échange, le gagnant est toujours le moins disant. L'entreprise la plus « compétitive » est celle qui paie le moins ses salariés, celle qui fabrique avec le moins de normes, qui paie le moins d'impôts et de charges, qui a le salariat le plus docile et le plus flexible ect …
Lorsque la compétition met en jeu un nombre important d'Etats, elle s'étend vite aux systèmes sociaux. S'ils veulent conserver leur compétitivité, les Etats doivent baisser les salaires, réduire l'Etat providence, réduire les normes, diminuer les impôts. C'est exactement ce que le raisonnement de vient de tenir Sarkozy lorsqu'il a décidé de supprimer la TP.
Le protectionnisme vise à casser cette logique de concurrence fiscale, sociale et normative pour retrouver une souveraineté économique et la liberté de définir les règles qui encadrent l'économie. Plus question de faire de chantage à la perte de compétitivité ou de ne prétendre qu'on ne peut rien changer au système tout seul !
Protectionnisme et partage des richesses :
Le couple financiarisation – libre échange a rendu impossible toute forme de lutte des classes. Les salariats sont entrés en concurrence les uns avec les autres et sans possibilités de s'allier, quand le patronat s'est dissous dans des lois économiques anonymes et impersonnelles. Dans ces conditions, le rapport de force ne peut que tourner à l'avantage du capital sur le travail. (graphique trouvé sur l'excellent blog déchiffrages)
Le protectionnisme vise à rétablir l'équilibre. En obligeant tout ou partie de la production à être localisée sur les lieux de consommation, le protectionnisme permettra aux salariés de mieux faire valoir leurs droits. Cette condition ne sera peut-être pas suffisante. D'autres mesures d'accompagnement seront probablement nécessaires (relance de l'inflation, taxation des revenus financiers, indexation des salaires …)
Il est en tout état de cause évident qu'un régime de libre échange ne permet aucune relance des salaires. Les polémiques actuelles sur l'impossible relance par la demande l'illustrent abondamment.
Protectionnisme, spécialisation et échanges extérieur
Le protectionnisme fait l'objet de deux séries de critiques récurrentes : Il ne permettrait pas aux économies de se spécialiser ce qui entrainerait une perte d'efficacité et il nous fermerait aux échanges internationaux, ce qui nous priverait des innovations venues de l'étranger. Les deux critiques sont infondées.
La spécialisation s'effectue naturellement et spontanément au sein du périmètre protégé. L'industrie française a toujours été organisée en pôles spécialisés. Il est d'ailleurs possible d'encourager encore ce mouvement au travers de politiques comme les pôles de compétitivité.
En outre, rien n'interdit une forme de spécialisation à l'échelle mondiale. Il ne sera nullement nécessaire de protéger tous les secteurs, même ceux sur lesquels on n'est pas présent. Le protectionnisme ne vise pas à l'autarcie. La tertiairisation des sociétés développées ne permettrait d'ailleurs plus que l'on y fabrique sur place tout ce que l'on y consomme.
On peut ainsi imaginer, qu'aux termes de négociations commerciales, les grandes zones commerciales se reconnaissent des spécialités et abandonnent certaines production à telle ou telle zones voisines ou partenaires, pour ne protéger que les secteurs jugés stratégiques ou vitaux. Dans ces conditions les échanges internationaux substitueraient. Ils pourraient même se remettrent à croire à mesure que la demande se redressera avec le rééquilibrage entre salaires et profits.
L'argument de la fermeture à l'innovation ne tient pas davantage. Les libre échangistes fossilisés aiment ressortir l'argument de la Trabant (voir la chronique de Philippe Manière dans le dernier Marianne) A les entendre, si que les pays de l'Est étaient technologiquement en retard c'est parce qu'ils étaient protectionnistes, rien à avoir avec le fait qu'ils étaient communistes.
Pourtant le protectionnisme n'implique par la fermeture à la circulation des capitaux, pas plus qu'il n'implique une fermeture à l'immigration. Le but n'est pas de produire « français » mais de produire « en France » aux conditions françaises. Quand bien même on empêcherait l'importation de véhicules hybrides du Japon par des taxes prohibitives, rien n'empêcherait Toyota d'installer en Europe une usine de fabrication de sa Prius.
Aujourd'hui, ce qu'on appelle compétitivité n'a plus grand-chose à voir avec la qualité intrinsèque des produits. Il s'agit uniquement d'organiser une folle concurrence par les coûts. C'est cette concurrence - là et uniquement celle là - que les protectionnistes récusent.
****
La question n'est plus aujourd'hui de savoir si le protectionnisme est la solution ou une tentation à combattre : la globalisation libre échangiste est en crise et ne permet aucune issue à la crise. Nous devons donc changer de paradigme.
La résurgence du thème du protectionnisme n'est que le symptôme de l'écroulement des dogmes anciens et du système économique qu'ils ont produit. La diabolisation du vocable n'est qu'une tentative de nier la réalité de la crise et de l'impossibilité de s'en sortir par les voies traditionnelles.
Si nous vivions dans un monde rationnel, nous débattrions sereinement des moyens permettant une relance des salaires et de l'investissement productif, de la juste dose de protection à mettre en place, de la bonne taille du marché intérieur, des secteurs de la production à protéger et des moyens de le faire, des mesures d'accompagnement à mettre en place en interne et avec les autres ensembles économiques mondiaux.
Si nous étions dans un monde rationnel, nous tenterions d'imaginer un modèle alternatif à celui qui s'écroule sous nos yeux.
Malakine
@Olaf
Je crois que Husson confond Smith avec Allais car je ne me souviens pas vraiment de ces propos, enfin il l'a peut-être écris sous une autre forme. Mais de toute façon les premiers libéraux étaient tout de même bien moins dogmatiques que leurs lointains descendants.
J'en profite pour donné l'adresse du Blog d'Edourd Husson c'est très universitaire et plein de cours d'histoire à connaitre:
http://www.edouardhusson.com/
Un autre blog plus économique celui de Claude Warrebrouck dont contreinfo avait diffusé un excellent texte sur le nécessaire retour de l'inflation pour purger les dettes:
http://www.lacrisedesannees2010.com/
Rédigé par : yann | 15 février 2009 à 14:05
Le G7 s’engage à lutter contre le protectionnisme.
Les ministres des finances des membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada), réunis à Rome samedi 14 février, ont défini leurs priorités face à la crise économique mondiale.
La "plus haute" d'entre elles est la "stabilisation de l'économie mondiale et des marchés financiers", mais aussi la lutte contre le protectionnisme, des "nouvelles barrières" susceptibles d'"exacerber le retournement" économique, selon les termes utilisés dans le communiqué final.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/02/14/le-g7-s-engage-a-lutter-contre-le-protectionnisme_1155583_3234.html
Vive le libre-échange mondial !
Vive LA CONCURRENCE DIRECTE entre les salariés français et les salariés chinois !
Vive LA CONCURRENCE DIRECTE entre les entreprises françaises et les entreprises chinoises !
Vive le chômage en France !
Vive les faillites des entreprises françaises !
Vive les délocalisations !
Vive la désindustrialisation de la France !
C’était un message pour les naïfs qui croient encore possible l’instauration d’un protectionnisme européen.
C’était un message pour les naïfs qui prennent leurs désirs pour la réalité.
Il faut sortir de l’Union Européenne.
La France doit reprendre le contrôle de ses frontières.
Vite. Très vite. Avant qu’il ne soit trop tard.
Rédigé par : BA | 15 février 2009 à 14:19
La déglobalisation ou quand la mondialisation recule toute seule : Jean-Luc Gréau
http://www.marianne2.fr/MARIANNE-TV_r135.html
Avant de sortir de L'UE, faisons comme propose N Dupont Aignan, donnons nos conditions et sortons si elles ne sont pas acceptées.
http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/post/2009/02/10/Antilles-%3A-un-avant-go%C3%BBt-de-l-explosion-sociale-en-M%C3%A9tropole
Rédigé par : olaf | 15 février 2009 à 14:30
yann,
pour les citations voir :
http://www.bakchich.info/Quizz-protectionnisme.html#JEU23248
Rédigé par : olaf | 15 février 2009 à 15:07
@Malakine:
“@ Gilbert : Quand est ce que tu comprendras que la force du mot protectionnisme vient précisement du fait qu'il incarne le mal absolu chez les élites bien pensantes ? ”
Ha! Bon ! C’est uniquement pour faire chier ton propre milieu que tu te raidis sur l’étiquette protectionniste ! Il fallait le dire plus tôt !
Normal au fond, la réaction de l’étudiant contre les lois familiales : rien que du très courrant finalement.
Donc :
On est pour le protectionnisme :
1° Parce que ça fait chier les élites bien pensantes. ( Pourtant je n’ai pas souvent entendu d’homme de terrain, d’acteurs de l’économie ou de gens ayant accès au monde réel, se dire protectionniste).
2° Serait-ce une guéguerre « Entre élites bien-pensantes » ? Et qui de plus est, sans avoir jamais calculé comment on pouvait s’en sortir en l’appliquant !
Car, Malakine, que tu le veuilles ou NON : Si la Macro économie consiste en des choix historiques et idéologiques, l’économie réelle, ELLE est régie par des chiffres.
Dans l’économie réelle, on ne se gargarise pas de grands mots et de terrains vagues d’idées : On calcule !
On prend le PIB de la France, le budget de l’état, celui de la sécu, les différents impôts et on calcule l’influence qu’aurait tel ou tel niveau de protection.
Nous sommes d’accord : Là, il s’agit d’un véritable travail… pas de jeux de l’esprit !
Quand à ton accusation perpétuelle de "MONOMANIAQUE", encore un jugement de valeur :
Quand tu rencontres quelqu'un qui se prend pour un oiseau, comment faire autrement que de lui dire jusqu'à plus soif : "Vérifie avant de te jeter du haut de la Tour Eiffel, que çà fonctionne".
JAMAIS tu n'as pu contester une seule fois LE FOND de ce que je dis. Tes réponses sont exclusivement de la susceptibilité non maîtrisée.
Etrange quand même que tu ne comprennes pas que dans tous les domaines (sauf les églises, les dogmes et les chapelles):
Le SEUL MOYEN DE PROGRESSER est AU CONTRAIRE de rechercher la contradiction !
Au lieu de me dire que je suis monomaniaque : Répond à cette phrase.
Quand je dis "On en peut être pour quelque chose qu'on à pas encore défini!"
Au lieu de me dire que je suis monomaniaque : Répond à cette phrase.
Toi tu passes ta vie à refuser la contradiction et à péter les plombs, comme si tu te croyais infaillible.... en fait.
Rédigé par : Gilbert | 16 février 2009 à 12:47
BA,
Je vous renvoie à votre propre lien : http://blog.mondediplo.net/Surtout-ne-changez-rien#forum
Lordon pense très exactement comme moi dans son domaine de la Macro économie :
Par contre, il ne pense rien de l'économie réelle, comme 99,99% des économistes, puisque les écoles d'économie "sont entrain d'étudier" la possibilité de faire rentrer l'économie réelle dans les écoles d'économie !
On croit rêver !
Non... On rêve !
Rédigé par : Gilbert | 16 février 2009 à 12:56
Protectionnisme ou libre-échange ?
De toute façon, le monde réel va venir écraser notre débat actuel sur le protectionnisme européen, le libre-échange mondial, etc.
Le monde réel va venir imposer un nouveau débat : le libre-échange mondial n'en a plus que pour quelques années à vivre.
Le libre-échange mondial, la mondialisation, le commerce international entre tous les continents, tout ça va bientôt disparaître.
Nous devons maintenant préparer l'après-mondialisation. Nous devons maintenant répondre à des questions qui vont devenir des questions de vie ou de mort. Par exemple, comment produire en France tout ce dont nous avons un besoin vital ?
Comment faire pour importer les biens matériels que nous n'arriverons pas à produire seulement et uniquement des pays qui nous entourent (Allemagne, Italie, Espagne, etc.) ?
Comment faire pour financer la reconversion professionnelle des centaines de milliers de Français qui travaillent dans des secteurs condamnés à disparaître :
- import-export
- tourisme sur tous les continents
- aviation civile
Comment faire pour expliquer aux 64 millions de citoyens français qu'ils vont vivre une chute extrêmement brutale de leur niveau de vie ?
Comment faire pour expliquer aux Français qu'ils vont devoir se nourrir autrement (fini la viande rouge, fini le café, fini le chocolat, fini les bananes, fini les ananas, etc. ) ?
Comment faire pour expliquer aux Français que le GIEC avait tout faux ? Lire :
http://fr.news.yahoo.com/2/20090214/tsc-rechauffement-climatique-la-situatio-c2ff8aa.html
Rédigé par : BA | 16 février 2009 à 14:01
@ BA et M'enfin
Ce week end, j'ai acheté le bouquin que vous avez recommandé et j'ai commencé à le lire. Je vais essayer d'en faire une fiche de lecture ou au moins un papier sur l'articulation des crises économiques et écologique.
@ Balthazar
Il ne faut pas seulement écouter avec ses oreilles mais aussi avec son cerveau ! Je ne développe pas car je reviens sur ce sujet dans mon prochain billet.
@ Daniel Pipe
Il me semble que votre critique porte plus sur le libéralisme que sur le libre échange, car la réponse consiste d'abords à retrouver une réelle souveraineté économique. Le marché livré à lui même, surtout avec une économie sous domination financière, est par essence archi courtermiste. Seule une économie encadré par le politique et la démocratie pourra prendre de nouveau en compte les enjeux de long terme. A supposé toutefois que la démocratie en soit capable, car elle aussi est sujette au syndrome du marché et du court-termisme. C'est un sujet passionnant mais qui me semble être en grande partie distinct au débat libre échange - protectionnisme. La capacité de l'Humanité moderne a privilégier le long terme sur l'intérêt immédiat est un sujet en soi.
@ Yann
Merci pour les liens. Je vais les ajouter dans la marge.
@ Gilbert
Plus ça va, moins je comprends ce que tu essayes de dire, et plus tes posts me gonflent. Ta technique est toujours la même. Tu ne t'exprimes pas du sujet de l'article. Tu veux toujours amener la discussion sur tes propositions. Je te rappelle que tu as un blog pour ça. Si tu veux faire des maths, des démonstration et des cours d'économie réelle, rien ne t'en empêche ... mais chez toi !
Sur le vocable du protectionnisme, le débat est plié depuis longtemps. Fin 2006, un certain nombre d'intellectuels se sont regroupés sous la bannière du protectionnisme européen (Todd, Gréau, Sapir, Ph Cohen, El Karoui ...) avec un site qui rassemble leurs contributions. Je sais qu'il y a eu débat sur le vocable à la création. Horizons appartient à ce réseau depuis toujours. Ce n'est pas moi maintenant qui vais changer le nom de la "marque" qui a été choisie.
Je ne sais pas si tu as remarqué, mais Dupont-Aignan a repris le concept tel quel, la marque et avec elle le réseau qui l'a inspiré. Il a compris, lui !
Rédigé par : Malakine | 16 février 2009 à 15:08
Encore un article de Philippe Grasset sur le sujet, intitulé "Protectionnisme et hypocrisie" : http://www.dedefensa.org/article-protectionnisme_et_hypocrisie_16_02_2009.html
Rédigé par : M'ENFIN! | 16 février 2009 à 15:44
Dupont Aignan à compris lui !
Quel argument !
Dans quelque milieu que ce soit : "QUAND TOUT LE MONDE PENSE PAREIL, C'EST QUE PERSONNE NE PENSE BEAUCOUP"
Todd, Gréau, Sapir, Ph Cohen, El Karoui... et Dupont Aignan :
1° Ont tous fait l'erreur de conserver le mot protectionisme (Et vont peut-être changer d'avis).
2° Vont bien être obligés de définir ce qu'ils préconisent exactement sous l'étiquette de "Protectionisme", et d'appeler au secours des gens qui savent calculer, issus de l'économie réelle.
En fait, il gagneraient du temps à, tout de suite, être confrontés à des gens qui n'ont pas passées leur vie le cul sur une chaise !
J'aimerais bien tenir Emmanuel Todd (que j'adore) entre quatre yeux, je suis certain, que LUI comprendrait très vite, ce que tu essais si fort de ne pas comprendre !
Rédigé par : Gilbert | 17 février 2009 à 13:33
Article intéressant :
http://blog.mondediplo.net/2009-02-17-La-menace-protectionniste-ce-concept-vide-de-sens
Rédigé par : olaf | 17 février 2009 à 19:33
Gilbert heureusement que certains s'asseyent de temps en temps pour penser.
Pendant ce temps d'autres planent... haut!
A le "VRAI" et les fameuses maximes...
Alors en voilà une autre, spécialement dédiée:
"s'efforcer de dominer sa conscience c'est envahir la citadelle du ciel" Charles V.
Rédigé par : ETDAS | 17 février 2009 à 21:58
ETDAS
Même les rois ont su avoir de la jugeote.
Rédigé par : olaf | 17 février 2009 à 23:55
Je ne sais pas s'il a été mis en lien mais le dernier texte de Lordon devrait allé droit au cœur des néoprotectionnistes:
http://blog.mondediplo.net/2009-02-17-La-menace-protectionniste-ce-concept-vide-de-sens
Pour lui le libre-échange c'est le protectionnisme des structures qui ne se voit même pas comme tel, c'est un argument tout à fait pertinent.
Rédigé par : yann | 18 février 2009 à 12:27
Autre version, après Wall Street ? Wall Street. Après la Chine, pas de Chine :
http://podaudio.rtbf.be/pod/LP-FAI_Face_a_l-Info_16-2-2009_Marc_FIORENTIN_6527821.mp3
Todd va pas être content.
Rédigé par : olaf | 18 février 2009 à 23:03
Je suis abonné au Monde Diplo et je partage toutes les idées macro économiques de Frédérique Lordon.
Pas parce que je le lit et que je le crois !
Simplement parce que nos idées correspondent.
La menace protectionniste est vide de sens... et pour cause:
1° Un protectionnisme moderne tel que je l'appelle de mes voeux, n'a pas encore été clairement défini.
Lordon dit préférer des "Voies ouvertes" à une étiquette ringarde.
2° Dans le monde réel, les députés Européens sont tellement paumés qu'en étant à 95% contre les protectionnismes, ils font désormais partie de gouvernement "protectionnistes" de facto.
NON, ça n'a pas de sens.
Enfin, ETDAS, j'ai évidemment le gros défaut d'avoir dirigé de "VRAIS" bureaux d'études de recherches.
d'avoir collaboré avec les plus grands chefs de BE automobile, d'avoir eu affaire aux ingénieurs en brevets de La Haye... et je vous jure qu'il sont coriaces. J'aussi eu sous ma responsabilité le personnel de 2 Sarl et d'une S.A. : De VRAIS gens !
La caractéristique des VRAIES choses, c'est de résister aux hypothèses farfelues !
C'est de ne pas pouvoir êtres dissoutes avec des élucubrations d'intellectuels en chambre, tenues par des gens qui ne parlent que par oui dire, pour ne pas dire par OUI LIRE.
Il est amusant de constater que les virtualistes de l'internet en soient déjà arrivé a inverser les rôles et à penser que ce sont les gens du monde du travail qui planent... La supériorité de virtuel sur le réel !
Il est vrai que, Jésus et Mahomet ont déjà essayés et que ça MARCHE !
Rédigé par : Gilbert. | 19 février 2009 à 18:56
Même l'Allemagne :
http://www.marianne2.fr/La-crise-va-detruire-le-modele-allemand_a175293.html
Rédigé par : olaf | 22 février 2009 à 13:21
Les canards sans tête :
http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/post/2009/02/22/Le-canard-sans-t%C3%AAte-bruxellois
Rédigé par : olaf | 23 février 2009 à 00:40