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03 mars 2008

Commentaires

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yann

@Malakine
T'as rien compris c'est la tchat attitude qui succède à la positive attitude. La télé est au pouvoir, on fait du sensationnel puisque de toute façon le pouvoir réel n'est plus à l'Élysée ni à Matignon et bien on fait comme les américains en Irak, on fait semblant de gagner en multipliant les gesticulations médiatiques. On a touché le fond, enfin pas encore on est pas en guerre avec les méchants iraniens. Tous se passe comme si les élites attendaient la fin de tout sans rien faire, elles sont passive et nombrilistes. Il faudra juger moins durement nos ancêtres qui n'ont rien fait face à la monté du nazisme et qui ont laisser la crise des années trente s'installer, parce que l'on fait exactement les mêmes erreurs, en pire et en plus, en étant parfaitement informé. C'est stupéfiant ce laisser-faire.

rickyny

Malakine,

Une analyse fouillée et inattendue de plus, ta thèse tient parfaitement debout mais si tel était le cas en quoi celà disculperait-il Sarkozy?

Nous sommes ici devant un cas de management, de gestion des ressources humaines, pour prolonger ta réflexion on pourrait donc ajouter que le Président:
1/ a fait une erreur de casting en choisissant Fillon
2/ a tout fait au début de son mandat pour faire comprendre à Fillon qu'il n'était qu'un supplétif ("collaborateur", sorties à la place de son ministre, courts-circuits du discours ministériel via les conseillers de l'Elysée...) on peut rêver mieux pour mettre ses équipes en confiance et en position de prise de responsabilités et de risque

En clair l'erreur présidentielle était visible de tous dès le début: vouloir s'exposer à tout sur tout et en première ligne au(x) risque(s) (devenus réalité) de: démotiver les troupes et tomber au front.

D'autre part il n'est qu'à lire ce qu'un électeur de Sarko en dit aujourd'hui pur voir que le problème ne porte pas exclusivement sur la forme mais bien aussi sur un fond brouillon pour le moins, inquiétant par ailleurs:
http://lemondequivient.typepad.fr/mon_weblog/2008/03/a-va-mal-finir.html

Malakine

@ yann

Tu reviens sur le cas Sarko et ses gesticulations médiatiques. Le propos de cet article c'est de dire qu'on a AUSSI un problème avec Fillon. Honnêtement, je ne suis pas sûr que les choses auraient été différents (ou seraient) avec un autre. Mais il y a un problème structurel d'organisation des pouvoirs dans cette Vème nouvelle formule, qu'on aurait également rencontré avec Ségolène.

La question que tu poses est celle de la réalité du pouvoir politique dans le monde d'aujourd'hui. C'est un vrai problème, je ne le nie pas. Mais je constate quand même que même lorsque le gouvernement a le pouvoir de faire (par exemple lancer les écopolis) il ne le fait pas. C'est pourquoi je dis qu'il y a un blocage à l'interieur même de nos institutions.

@ Rickyny

Je ne disculpe en aucun cas Sarko, mais pour mon raisonnement j'avais besoin de le mettre à l'écart des critiques et faire comme si il était un bon président. On a bouleverser l'équilibre de nos institutions avec le quiquennat sans vouloir le voir. Aujourd'hui on en paie le prix.

Ca sera intéressant de voir ce qui se passe en Russie, car ce pays vient aussi de s'engager dans une aventure institutionnelle non maîtrisée en installant l'homme fort du régime au poste de premier ministre alors que le pouvoir chez eux est au Kremlin et nulle part ailleurs.

Nous on a effacé le premier ministre. Eux, ils effacent le rôle du président. Dans un cas comme dans l'autre ça posera problème.

yann

@Malakine

Etant donné que l'idéologie du laisser-faire est inscrite dans la tête de toute nos élites il est effectivement possible qu'il y est un blocage au niveau des institutions. Prouvant qu'en France comme à l'échelle de l'UE c'est la bureaucratie qui gouverne, mais alors ce n'est pas que Fillon qu'il faut accuser. Peut-être faudrait il faire comme les présidents américains et virer toute la haute administration à chaque élection?

Philippe

@Malakine,
Je n'ai jamais vraiment cru à la rupture. Depuis le "j'ai changé" du 14 janvier 2007, on a entendu la prose de Guaino, parfois celle de Mignon mais on attend toujours les réformes annoncées à grand fracas.
Que font les ministres en ce moment, et le premier plus que les autres? Ils parcourent le pays pour faire élire leurs "partisans", je ne dis pas les candidats UMP car, même dans les communes les plus éloignées du jeu politique, il n'y en a plus; Juppé, Darcos, Urieta à Pau, (UMP gauche moderne) pour prendre des exemples précis (et pas des villes de la France profonde) qui ont reçu NS sont devenus des "locaux".

yann

@Tous
Petit passage juste pour signaler que les émissions de "des sous et des hommes" avec Nicolas Dupont Aignan sont téléchargeable à cette adresse:

http://dsedh.free.fr/emissions_passees.htm

NDA se lache c'est le moins qu'on puisse dire!

tardif

Vous avez décidément un grand talent, Malakine, pour prendre à contre-pieds l'analyse prête à penser; largement diffusée par les éditorialistes autorisés et autres commentateurs de sondages patentés ;-)

Cette étrange paralysie de l'exécutif me trouble aussi, comme cette incapacité à dépasser un discours d'incantation sur la réforme que vous soulignez bien.
Je suis tenté de soulever un aspect des choses que vous n'évoquez pas : la contradiction insoluble dans laquelle s'est enfermé l'exécutif lui-même, en raison du caractère inconciliable des deux objectifs politiques qu'il s'est donné, la rupture et l'ouverture.

Il me semble que la politique d'ouverture, lancée par le président dès son élection, à la surprise générale, alors qu'il ne l'avait pas annoncée durant la campagne, n'est pas prise en compte correctement. Elle est présentée au pire comme une sorte de gadget, au mieux comme une finesse tactique. Ce qui amène bien des commentateurs à la juger négligeable, et à n'attendre que le moment où elle sera abandonnée, comme on tourne la page. Pourtant le président s'y accroche et ne cesse de répéter, contre vents et marées, qu'il s'y tiendra.

Et s'il fallait le croire ? Si cette politique n'était ni un caprice, ni une tactique, mais le fruit d'une réflexion stratégique, issue de l'analyse directe des résultats électoraux de la présidentielle, anticipant la situation électorale qui se présentera en 2012...

En un mot, une réponse, forgée dans l'urgence, face à la menace née de la surprise de cette présidentielle : l'ouverture d'un espace politique béant au centre de l'échiquier. Une urgence telle qu'elle concurrence directement la mise en oeuvre de la politique de rupture (qui était basée, quant à elle, sur une accentuation de la bipolarisation).

C'est que l'élection de Nicolas Sarkozy n'a pas du tout été acquise dans un fauteuil. Il a même eu très chaud, contrairement à ce que son score du second tour incite à penser. Sa victoire tient surtout aux quelques points qui ont manqué à François Bayrou pour devancer Ségolène Royal au premier tour (3,65 points de retard, exactement), et qui pourraient ne plus lui manquer en 2012.

La politique de rupture et le discours "musclé" et agressif de Sarkozy divise la droite : il permet de récupérer sur l'extrême droite, mais il fragilise dangereusement la majorité vers le centre droit.

Parallèlement, la division de la gauche, qui a éclaté lors du référendum européen, s'accentue, et la synthèse permettant une union de la gauche devient de plus en plus problématique : plus le PS penche vers sa gauche, pour récupérer les voix "nonistes", plus le grand écart devient insoutenable avec le centre gauche.

Cette situation est dangereuse, aussi bien pour la majorité que pour le PS. Car Bayrou s'est adroitement installé exactement au point central de ce dispositif. Et il parvient, contre toutes attentes, à s'y maintenir !

Le "cas Bayrou" laisse planer une hypothèque permanente sur l'ensemble du quinquennat, à moins qu'on ne parvienne rapidement à l'étouffer dans l'oeuf, d'où l'urgence et l'énergie immédiatement consacrée à l'attaquer en tenaille par sa droite (le Nouveau Centre) et par sa gauche (les "socialistes" d'ouverture).

Et pendant que l'on est occupé à cela, on ne peut se lancer dans la rupture, qui aurait des effets contraires, que Bayrou est le mieux placé pour récupérer et capitaliser. Sarkozy ne peut se lancer dans la rupture tant qu'il n'a pas "tué" Bayrou, et pour le moment, malgré tous ses efforts... il n'y parvient toujours pas. Vu sous cet angle, la municipale de Pau se présente comme un enjeu décisif !

Malakine

J'ai toujours interprété la rupture comme une expression vigoureuse du volontarisme politique. Il s'agissait de rompre avec toutes les lâchetés des gouvernements passés.

L'ouverture est effectivement antinomique de la rupture (et ça ferait un beau sujet d'article) car elle suppose au contraire une forme de consensus et de synthèse entre les lâchetés et les carriérismes de droite et de gauche.

Je ne sais pas s'il s'agit d'une volonté "d'occuper le centre". D'une manière générale, je me méfie des analyses fondées sur une représentation purement géométrique de la vie politique, comme si toutes les positions pouvaient s'étalonner sur le seul axe gauche droite. A mon sens, l'ouverture est fondé sur la martingale TINA (voir marianne2 de ce jour) There Is No Alternative. En débauchant des gens de gauche déboussolés Sarko accrédite l'idée qu'il ne peut y avoir un contre projet à ce qu'il fait ou une alternative fondé sur autre chose que le style.

Or, je suis persuadé de plus en plus qu'il peut exister une "autre droite", que peut représenter Bayrou ou Villepin, une droitre réformatrice, républicaine et libérale, qui ne puise pas son inspiration dans le modèle individualiste anglo-saxon mais dans la tradition républicaine française.

Malheureusement, le clivage que propose cette "alternative" actuellement s'exprime surtout sur les questions de forme et de méthodes, mais ça pourra suffire à battre l'UMP en 2012.

Je ne parle même pas du PS. Ce parti est très à l'aise dans les municipales. C'est là qu'il s'exprime le mieux.

PS : Merci pour le talent, mais il s'agit surtout de technique. Il suffit de pousser les raisonnements jusqu'au bout. Si Sarko a dépositionné le rôle du président (ce que tout le monde dit et déplore) le premier ministre devait aussi se repositionner.

flamant rose

Votre anti-Sarkozysme vous empêche de faire une analyse froide de la situation.

Vous n'êtes pas le seul à vous en prendre à Fillon. Sur un billet que j'ai fait récemment chez Dupin j'ai demandé aux lecteurs d'écouter les radios et de lire les blogs parce que la campagne anti-Filon ne devrait pas tarder. Je ne me suis pas trompé mais je n'ai pas grand mérite car c'était prévisible.

Il est très probable que Nicolas Sarkozy ne doit pas être particulièrement épanoui par la popularité de F Fillon et si on peut penser que dans l'esprit du président le sort du premier ministre n'est pas décidé il y a fort peu de chance pour qu'il s'en sépare. Plusieurs éléments ne résistent pas à l'analyse d'un départ éventuel de Fillon.
1-Le premier ministre ne se pose pas en rival du président
2- J Chirac en a fait l'expérience. Le fait d'avoir virer Fillon sans raison valable en a fait un sévère opposant. Sarkozy ne peut se permettre que Fillon ne devienne le leader de son opposition.
3- j'ai encore l'occasion de côtoyer des personnalités de la majorité et ils me disent que l'ensemble de leurs collègues y compris de l'opposition de gauche apprécient la sobriété de F Fillon.
4- Contrairement à votre analyse et de l'avis des députés de la majorité, le premier ministre est quelqu'un qui fait correctement son travail.

Vous dites que Nicolas Bazire pourrait devenir le secrétaire général de l'Elysée. Outre qu'il est un intime du président (il a été témoin à son mariage) cette nomination présenterait pour le président l'avantage de garder F Fillon mais en le serrant de prés ce qui par la suite pourrait irriter le premier ministre.

Pour ce qui est de votre avis de considérer qu’une politique publique de qualité doit se structurer en quatre temps et de citer ces temps, cela me donne l'impression de revivre la formation d'un module destiné aux administrateurs de sociétés. Si je faisais un copié/collé d'un des modules auxquels j'ai participé cela pourrait être à la virgule prés la même chose. Vous n'inventez rien. Ce qui est bon pour l'entreprise ne l'est pas forcement pour la politique qui implique souvent une réactivité que ces principes ne permettent pas, parfois pour l'entreprise également.

Vous reprochez au gouvernement de ne pas expliquer les réformes, ce qui vous amène à en conclure que l'opinion n'en a rien retenu. C'est totalement faux, le but des quelques réformes que vous citez ( parce que vous ne pouvez pas faire autrement que de reconnaître qu'il y en a eu tout en minimisant le reste) a été expliqué. Ce n'est pas la faute du gouvernement si nos concitoyens n'en retiennent rien et certainement que vous et bien d'autres avez votre part de responsabilité à force de ressasser que rien n'est fait au seul dessein de décrédibiliser le gouvernement. Depuis plusieurs décennies il n'y a jamais eu autant de réformes en si peu de temps. Il y a dans cette œuvre de décrédibilisation une complicité évidente entre le PS et le MODEM.

Jospin et Chirac ont voulu le quinquennat (Dieu sait si j'étais contre), maintenant droite et gauche doivent s'expliquer. Le rôle du président a changé, celui du premier ministre également. Du fait du quinquennat le président est plus dans le rôle de décideur que d'arbitre, le premier ministre décide moins et exécute plus, il est devenu effectivement le principal "collaborateur". Le quinquennat a fondamentalement changé l'esprit de nos institutions. La gauche et une partie de la droite l'ont voulu, maintenant ils doivent l'assumer. C'est la raison pour laquelle vos critiques sur le terme "arbitrage" sont à nuancer. Je vais même au delà car je pense que le quinquennat a scellé le sort du premier ministre qui à mon sens n'a plus lieu d'être. Vous même reconnaissez que l'on a" bouleversé nos institutions". Alors ayez l'honnêteté de reconnaître que les rôles ne sont plus les mêmes et qu'il faudra s'y habituer.

Pour ce qui est de F Fillon je pense, pour prendre 2 événements récents, que sa réactivité après la publication du magazine "60 millions de consommateurs" et sa bonne réaction à l'agriculteur qui lui a offert une poule prénommé Carla ne vous auront pas échappé. Depuis sa nomination Fillon n'a pas commis la moindre erreur et cela en gêne beaucoup, vous le premier. Alors il faut disserter pour trouver un titre du genre "Sarkozy plombé par Fillon". Mais disserter ne suffit pas encore faut-il démontrer et en ce domaine votre billet est loin d'être un modèle du genre. Vous n'avez probablement pas besoin du "Larousse" pour découvrir la signification du mot "sophisme". Vous êtes un artiste en la matière comme beaucoup de politiques. Ceux qui pratiquent ce genre de sport sont d'une redoutable efficacité puisque leur raisonnement paraît d'une logique et d'une rigueur implacable. Comme beaucoup d'anti-sarkozystes votre discours paraît cohérent, et pourtant…..

Rassurez vous Malakine vous n'êtes pas seul, vos fans vont assurer votre défense et certifier que les contre-vérités que vous assénez reflètent l'avis de tous ceux qui pensent bien. Peut être même qu'on sortira l'argument massue devant lequel rien ne résiste à savoir : Emmanuel Todd l'a dit.

Malakine

@ Flamant Rose

Avec mon mois d'arrêt, j'avais perdu l'habitude de tant d'outrance et d'agressivité et j'avoue que ça me mets mon sang en ébullition ... mais je vais tâcher d'être calme.

Donc, si on résume, Sarko est un excellent président, Fillon un mec qui fait bien son boulot, et moi un sinistre crétin. C'est ça ?

Quand est-ce que vous ouvrez votre propre blog ? Manifestement vous savez écrire. Alors, qu'attendez vous ? Ca m'amuserait beaucoup de lire votre propagande. Je pourrais peut-être enfin découvrir quelles sont ces fameuses "réformes" qu'il y a eu depuis 9 mois.

PeutMieuxFaire

Bonjour,

La disposition des commentaires nous amène parfois à lire les interventions dans le désordre. Aussi ai-je été déçu - en quelque sorte - de ne trouver qu'une défense somme toute mesurée de l'action de Fillon par Flament Rose.
Si l'on excepte la conclusion qui apparemment vous a surpris Malakine, on a dans cette défense de la sobriété de Fillon une critique implicite de l'agitation de son alter-ego antinomique. Si ce dernier n'en avait pas pris ombrage (récemment) et si la répartition des rôles avait été plus équitable le tandem pouvait pourtant être redoutable. Vous estimez que Fillon n'a pas su conquérir sa place alors que je pense que Sarkozy n'a pas concédé à son "collaborateur" le moindre espace d'existance.

Tardif l'a souligné, il y a surtout un aspect qui a plombé ce binôme c'est l'ouverture. Fillon s'est trouvé a la tête d'un gouvernement dont la plus-part des membres ne devaient leur présence qu'au Chef d'Etat et n'ont pas manqué de le faire sentir ou d'y recourir.
Cette ouverture a déplu aux troupes UMP mais c'est à Fillon qu'il revint de la justifier vis à vis de élus et des militants. Personne n'osait en faire le reproche au chef suprême.
Souvenez-vous du "collaborateur" proche de la déprime aprè avoir ramé pour construire le budget 2008 et constater a cette occasion la quasi faillite de l'Etat.

Quant au "pilotage à vue" du Chef de l'Etat, l'impression ne vient pas des insuffisances du gouvernement mais des décisions quasi quotidiennes et irréalistes du Président, qu'elles fussent préparées par ses conseillers ou improvisées.

Concernant une "gouvernance idéale" ne serait-il pas subtil de se permettre d'étudier la faisabilité d'une idée avant de la proposer ?

cordialement, PMF



GED

je suis tout à fait d'accord avec votre analyse de Fillon, car comme le dit Machiavel dans
Le Prince CHAPITRE XXII Des secrétaires des princes. "Ce n'est pas une chose de peu d'importance pour un prince que le choix de ses ministres, qui sont bons ou mauvais selon qu'il est plus ou moins sage lui-même. Aussi, quand on veut apprécier sa capacité, c'est d'abord par les personnes qui l'entourent que l'on en juge.".
Comme tous les managers incompétents, N. Sarkozy sélectionne ses collaborateurs en fonction de leur fidélité et surout pas en fonction de leur compétence et Fillon ne fait pas exception à cette règle.

flamant rose

Avec le curatif on soigne le mal, avec le préventif on essaie de l'éviter . En ce moment il faut faire du préventif et c'est ce que j'essaie de faire.

Je vous l'ai dit, j'ai senti venir la campagne anti-Fillon car ne croyez pas que vous êtes le seul. Vous n'êtes pas de ces français moyens qui parlent avec 300 mots. Vous avez du vocabulaire et par conséquent vous n'employez pas des mots au hasard. Aussi lorsque vous employez les termes de nullité, de carence, de panique, de reculade, de médiocre, de déficit, d'amateurisme, d'effacement ces mots ne sont pas placés là par le bon vouloir du Saint Esprit mais dans un but bien précis qui est de décrédibiliser celui à qui on s'adresse. Le premier ministre est populaire non par son effacement comme vous voudriez le faire croire mais par sa sobriété.

Le but de cette campagne anti-Fillon crève les yeux. La majorité présidentielle va perdre les élections municipales, la seule question qui vaille c'est de savoir dans quelle proportion. En 2001 la droite a gagné 40 grandes villes (plus de 10.000 hab). Si elle en perd une trentaine ce sera une défaite et la parenthèse sera refermée. On en reviendra au point de départ. Mais les anti-Sarkozystes ne veulent pas une défaite de la droite, ils veulent que ce soit une déroute voire une bérézina. Or si Fillon ne peut éviter la défaite qui se profile, il peut en revanche par sa popularité éviter la déroute, d'où la prolifération des attaques contre le gouvernement y compris les procès d'intention comme la rigueur promise après les élections.

C'est la thèse que je défends en dénonçant la brusque avalanche de critiques envers F Fillon. J'essaie de faire du préventif en dénonçant ces méthodes. Or comme F Fillon est populaire on ne peut procéder à une attaque frontale qui pourrait être mal perçue. On emploie donc une autre méthode qui est la votre et qui est le sophisme que je dénonce dans ma première intervention car pour les non initiés cette méthode sournoise est pratiquement imparable tant le raisonnement de l'attaquant paraît juste.

Vous dites "Donc, si on résume, Sarko est un excellent président, Fillon un mec qui fait bien son boulot, et moi un sinistre crétin. C'est ça ? Non Malakine ce n'est pas ça, vous n'êtes pas un sombre crétin au contraire, vous êtes fin, très fin. Je connais peu de personnes capables de pratiquer le sophisme avec autant de talent. Pour le reste oui Fillon fait bien son boulot et c'est la raison pour laquelle il est si populaire après 9 mois dans son rôle de chef du gouvernement.



yann

@flamant rose

Je vous plain mon pauvre, se méfier de tout le monde penser comme si tout le monde agissait de façon cynique comme votre pitoyable Sarkozy. Vous a-t-il seulement traversé l'esprit que très peu de monde lit les blog et notamment celui de Malakine (excuse moi Malakine), son influence est très faible, pour ne pas dire infinitésimale, alors lui prêter un esprit de calcul qui viserait le pauvre Fillon c'est vraiment prendre ce blog pour ce qu'il n'est pas. En vous voyant raisonner je comprends un peu mieux pourquoi la droite française et particulièrement l'UMP sont dans cet état. Fillon n'a pas attendu d'être premier ministre pour montrer sa nullité et je vous rappel que l'UMP est quand même au pouvoir depuis quelques années alors les disculper comme vous le faite de toute forme de responsabilité c'est vraiment être aveugle.

J'ai une question à vous posez monsieur flamant rose, est ce que vous êtes un trolleur. Vous savez ces gens qui prennent un plaisir masochiste à provoquer les lecteurs d'un blog ou d'un site quelconque dans le seul but de provoquer des conflits. Parce que votre agressivité est vraiment élevé et disproportionné en regard du texte de Malakine, ou peut-être faites vous partie de la famille de notre premier ministre?

Philippe

@Flamant Rose,
Ceux qui ne disposent que de 300 mots que vous semblez mépriser ont, pour la plupart, voté NS.
L'étude linguistique "Les Mots de Sarkozy" de deux linguistes montre également le vocabulaire limité utilisé par Guaino pour NS; par ailleurs, ils montrent bien que les phrases de ce dernier ne dépassaient pas 10 mots.
Ce n'était pas destiné aux convaincus mais justement aux autres!
Les anaphores avaient ce rôle.

Malakine

Yann a tout à fait raison. Compte tenu du lectorat des blogs et en particulier de celui-ci on ne peut pas, ni rechercher, ni leur reprocher, de manipuler l'opinion. Je ne prétends en aucun cas faire bouger les lignes et lancer desd campagne contre untel ou untel. J'essaie juste de produire des analyses pour éclairer l'actualité, permettre à un certain nombre d'en débattre. J'écris pour moi, pour aiguiser ma pensée car c'est en écrivant que la pensée s'approfondit, et pour ceux qui me font l'amitié de me lire.

Si je voulais chercher à ce que mes textes ait un impact, j'écrirais dans Agoravox ou marianne2, ce que je n'ai jamais fait.

Pour répondre plus particulièrement à Flamant rose, vous confondez action politique et popularité. Evidemment que Fillon est un homme très sympathique, mais en tant que PM, très honnêtement je ne suis pas du tout convaincu qu'il soit au niveau.

Ce texte défendait en quelque sorte Sarko en imputant au premier ministre la responsabilité du fait que les discours de Guaino apparaissent comme déconnectée de l'action. De toute manière, c'est la logique des institutions que le PM serve de fusible.

Quant aux municipales, si l'UMP va se prendre une raclée ce sera pour une raison qui n'a rien à voir avec la disgrace du président, mais compte tenu de l'évolution sociologique des grandes villes, de plus en plus habitées par des "bobos". La droite va faire de bon score dans les petites villes, les périphéries et le monde rural ; la gauche dans les grandes métropoles, mais les médias ne retiendront que les résultats de Strasbourg, Toulouse et Marseille et ils oublieront que l'élection aux présidences des agglomérations ou communautés urbaines donnera un résultat inverse.

Voir de ce point de vue l'analyse d'Eric Zemmour dans le Figaro (pardon Yann)

http://www.lefigaro.fr/debats/2008/02/20/01005-20080220ARTFIG00659-municipales-sa-defaite-de-hante-la-droite-en-.php

yann

@Malakine

Euh pourquoi un pardon? Si c'est parce que tu lis le figaro ce n'est pas une tare il est trés bien d'être éclectique, et Zemmour est quelqu'un que j'aime bien même s'il fait parfois du plagiat sans trop l'avouer. Il est l'indispensable troublions dans le politiquement correct et il a acces aux grands médias ce qui est trés important pour faire bouger les lignes.

Par contre sur les bobo je me demande ceux qu'ils représentent en nombre. La jeunesse française s'appauvrissant (ce n'est plus un secret pour personne) les bobo vont avoir de plus en plus de mal à recruter de nouvelle tête, je sens monter la génération des frustrés que Todd avait prévu dans l'illusion économique. Je vois certains de mes collègues et leurs amies qui devrait sociologiquement appartenir aux bobo (haut niveau d'étude, certains sont prof etc) voient de plus en plus les dégats de la mondialisations et en concluent le caractère néfaste du libre-échange (sans que j'intervienne, je précise). Donc déduire de la boboisation qu'elle produira forcement un vote socialo-centriste est peut-être un peu rapide.

flamant rose

@ Philippe
Je ne méprise pas les français qui ont un vocabulaire restreint, je mets en évidence le riche vocabulaire de Malakine. En ce qui concerne le président vous avez raison son style douteux "Ils n’avaient qu’à le faire avant que j’y sois, président" contraste avec le" Il a dit qu’il eût été préférable qu’il ne prononçât pas cette phrase" de Xavier Darcos. Outre que l'imparfait du subjonctif est désuet il faut le manier avec précaution.

@ Yann
Ne me plaignez pas, il y a plus malheureux que moi. Vous avez enrichi mon vocabulaire d'un mot "trolleur" même si à la lecture de la définition que vous en faites je me permettrai de le traduire en français par "pollueur". Je ne suis donc ni un pollueur de votre blog ni un membre de la famille de Fillon. Par ailleurs je ne crois pas plus à l'influence des blogs qu'aux prises de positions de telle ou telle personnalité qui se croit investi d'une mission sous prétexte qu'elle pousse la chansonnette ou fait du cinéma. Maintenant si vous voulez rester en famille et continuez à vous congratuler sans contradicteur cela ne me pose aucun problème. Ceci dit mon parcours est simple : Adhérent au RPR tendance Seguin, campagnes d'affichage, animateur de réunions, Co- fondateur des sections d'entreprise du RPR sous l'autorité de Jacques Toubon, service d'ordre (1) des personnalités RPR lors de leurs venues à Marseille. Aucune fonction élective et puis un jour pour des raisons personnelles et sans renier mes convictions j'ai décidé de prendre mes distances en ne renouvelant pas mon adhésion.

(1) Les personnalités politiques ont leur garde rapprochée personnelle mais lorsqu'elles se déplacent en région on rajoute un service d'ordre local.

@ Malakine
Vous dites" Ce texte défendait en quelque sorte Sarko en imputant au premier ministre la responsabilité du fait que les discours de Guaino apparaissent comme déconnectés de l'action". Je ne suis pas d'accord, ce texte ne défendait par Sarkozy. Vous l'avez suffisamment démoli et vous êtes passé au tour de Fillon. Votre texte ressemble à une défense de Sarkozy, il a le goût de la défense de Sarkozy, mais ce n'est pas une défense de Sarkozy.

Pour le reste je partage l'analyse de Eric Zemmour et en particulier celle sur le rapprochement PS/Modem. Dans mon premier commentaire, celui qui vous a donné une crise d'urticaire je parle de complicité PS/Modem et Zemmour n'avait pas sorti son article, mais c'est tellement évident. La majorité présidentielle va perdre les grandes villes. Mes fonctions m'amènent à fréquenter ceux que l'on appelle les "bobos". Ils ne sont pas socialistes, ils ont appris à parler socialiste et ils se font un point d'honneur à voter socialiste tout en étant parmi les responsables de ceux qui vident les centres villes des classes moyennes. Oui la majorité présidentielle va perdre les grandes villes et continuera à les perdre, oui la France rurale restera à droite. Je fais partie des gens relativement aisés, mais jamais je ne deviendrai un bobo car contrairement à ce que dit Philippe s'il y a des gens que je méprise c'est bien eux, ceux qui font du social dans les quartiers chics et dans les meilleurs restaurants ou encore lorsqu'ils passent à la télévision. Dans les bouches du Rhône la ville ou il y a le moins de logements sociaux (2%) est Allauch, ville dont les habitants possèdent de gros moyens et où le maire socialiste sera réélu sans aucun souci.


PeutMieuxFaire

J'ai beaucoup de mal à définir qui sont les "Bobos".
Je ne rencontre personne qui se revendique "Bobo" et pourtant il faut se méfier : il parait que l'on est toujours le "bobo" de quelqu'un d'autre !

Le "Bobo" vous le voyez avec un 4x4 ou au contraire avec une Twingo ?

Malakine

@ Yann

Pardon parceque tu avais dit que tu n'appréciais pas Zemmour. Pour le figaro, je l'ai déjà dit, c'est parce qu'avec leur offre gratuite, je peux le lire en intégralité depuis un an sans rien payer.

Les bobos, c'est vrai qu'il faudrait arrêter avec cette expression qui est de moins en moins claire à mesure qu'on la met à toutes les sauces. En l'espèce, il faudrait plutôt parler d'actifs des classes moyennes, épris de valeurs, de qualité de vie et de culture.

Je me suis d'ailleurs rendu compte après l'avoir fini que j'avais écris un programme pour bobos pour une ville qui reste très populaire.

@ FR

"Tendance Seguin??" Vous avez changé depuis l'époque ou quoi ? Parce que si vous êtes de cette culture politique là, on devrait pouvoir s'entendre !

On est d'accord. Le vote PS n'est plus un vote populaire. Le problème c'est qu'on ne sait plus comment votent les classes populaires. Après le PC, puis le Fn, puis Sarko ... vont-ils se réfugier dans l'abstention ? Dans de nouvelles formes de votes apolitiques (modem) ? Dans de nouveaux partis extrémistes ?

Quand au rapprochement PS MODEM, il est évident. Au moins au niveau de l'électorat. Mais s'ils s'allient, il y aura un mort !

@ PMF

Tu as raison. Je me suis même demandé si je n'en étais pas un! Question bagnole, j'ai même lu que la voiture préférée des bobos c'était la Logan, car elle exprimait un désintérêt pour la voiture en tant que vecteur d'image et produit de luxe ... Si on se met à acheter des logan pour ce qu'elle symbolise, où va t-on ...

Ozenfant

Flamant Rose est quelqu'un d'honorable, il croit à ce qu'il dit, mais c'est un "convaincu", comme tous les convaincus il détient la vérité et donc ne la cherche pas. Romain Rolland avait dû connaître un des ancêtres de Famingo quand il a dit:
"Une discussion est impossible avec quelqu'un qui prétend ne pas chercher la vérité, mais déjà la posséder." (lol)
Donc Malakine, tu perds ton temps !
A propos de Fillon:
Aux cris de "Augmentez nos retraites" et "Fillon, du pognon", dix mille retraités ont manifesté jeudi à Paris pour demander une augmentation des pensions. à trois jours des élections municipales.
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/03/aux-cris-de-aug.html

Ozenfant

Sur Paul ! On est toujours le bobo de quelqu'un.
Pour moi, le bobo type habite Paris intra-muros, son salaire devrait en faire un électeur de droite, mais il vote à gauche.

Comme dans ce formidable sketch d'Alex Métayer "Dis papa ça veut dire quoi, être de gauche".
La différence entre le tenant de la caviar bobocratie et le réac: c’est que le Bobo compatie !
Le réac s’en tape et ne fait rien, le bobo compatie... Et ne fait rien non plus !

Le réac ne veut pas d’immigrés dans son quartier, ni ailleurs !
Le bobo ne veut pas d’immigrés dans son quartier, mais en veut bien ailleurs !

Le réac se n’en a strictement rien à battre des travailleurs pauvres !
Le bobo voudrait que les travailleurs pauvres soient plus riches, mais préfèrent de haut plafonds d’aides sociales qui les arrangent, plutôt que de hauts planchers qui aideraient les travailleurs pauvres. !

Le bobo n’est pas raciste, mais il vit de préférence avec un fille de son "milieu", ce sont les travailleurs pauvres qui font l’essentiel des mariages mixtes.

Le bobo roule en vélib, le travailleur pauvre est trop crevé pour cela en rentrant du boulot: c’est un con !
Le bobo adôôôôre la CSG qui ponctionne même le retraité à 400 € par mois... La trouve même sociale !

Pour moi le Bobo est au social, ce que la grenouille de bénitier est à la religion: Un faramineux hypocrite !

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