Dans la perspective du G 20, l’administration américaine insiste beaucoup sur le soutien à la demande globale. C’est pourquoi elle demande à l’Europe de renforcer ses plans de relance. A première vue, le reproche parait exagéré compte tenu du niveau des déficits budgétaires des grands pays de l’Union pour 2009. Pourtant l’attitude de l’Europe n’est pas si claire, notamment à l’égard des pays membres de l’Est.
Mais que dire alors du FMI, qui comme aux plus belles heures des plans d’ajustement structurels, conditionne ses prêts par des conditions draconiennes, exigeant baisse des dépenses publiques et des salaires dans une véritable stratégie de déflation ?
Le FMI, même dirigé par un « socialiste » reste l’étrangleur des pays pauvres et pourrait bien devenir le fossoyeur de l’économie européenne toute entière.
La crise globale frappe les pays de manière différenciée. Si les géants de la mondialisation sont confrontés à l’explosion du chômage, les pays d’Europe centrale sont carrément au bord du gouffre, dans une situation de quasi banqueroute. Le schéma est toujours le même : Un excès de confiance a entraîné un excès d’endettement extérieur en monnaie étrangère. La crise financière s'est traduit par une fuite des capitaux étrangers, les banques rechignant à renouveler leurs prêts. Il s’en est suivi une forte dépréciation de la monnaie nationale, rendant ainsi la dette extérieure insupportable et plongeant le pays dans une récession à deux chiffres.
Tous les pays situés entre l’Europe occidentale et la Russie, de la Baltique aux Balkans et à la mer noire, sont dans une situation financière explosive et appellent à l’aide internationale, principalement de l’Union européenne et du FMI. Malheureusement pour eux, les seules réponses qu’ils ont entendus jusqu’ici est de se serrer la ceinture !
L’égoïsme européen
A la veille du dernier sommet européen, les pays d’Europe centrale s’étaient réunis pour demander à l’Europe de mettre en place une enveloppe de 190 Milliards d’Euros destinée à rassurer les marchés financiers sur leur solvabilité. Pour toute réponse, l’UE a décidé de nier la gravité du problème, se contentant d’affirmer qu’on traiterait les problèmes au cas par cas en cas hors tout plan de sauvetage spécifique.
Dans ce contexte d’égoïsme généralisé, l’Europe se replie sa traditionnellement ligne d’orthodoxie budgétaire et prescrit des politiques de rigueur aux pays de l’Est. Alors même que les « grands » s’efforcent de faire de la relance à grands coups de déficits publics !
L’attitude du FMI est de la même veine. En pire. Les prêts accordés à la Lettonie, à la Serbie et à la Hongrie ont tous été accompagnés de mesures drastiques en termes de réductions des dépenses publiques et du déficit budgétaire, allant parfois jusqu’à la baisse du salaire des fonctionnaires. Voilà comment on ajoute de la crise à la crise en comprimant encore un peu plus une demande déjà insuffisante ! Voilà comment on transforme de manière accélérée une crise économique en crise sociale et en crise politique.
Le gouvernement de la Lettonie a déjà sauté suite à des émeutes. A qui le tour ?
L’Ukraine au bord du précipice
La situation de l’Ukraine est de loin la plus préoccupante. Après une premier prêt de 4Mds versé en novembre sur un engagement de 16 Mds, le FMI a refusé de verser la deuxième tranche, car les conditions posées ont été jugées inacceptables par Kiev. Parmi celles-ci, outre la réduction du déficit budgétaire estimé à 3% pour 2009, une hausse des loyers et le relèvement de l’âge de départ à la retraite ! L’Ukraine semble d’ailleurs s’être engagée déjà dans une crise politique qui devrait avoir rapidement raison de son unité. RIA Novosti rapportait que des manifestations se sont déroulés dans l’Est du pays pour demander le rattachement à la Russie, perçue comme seule planche de salut dans la crise. Après la crise, la guerre civile ?
Contrairement à ce que certains pourraient penser, la Russie ne se réjouit pas des malheurs de son voisin. Elle vient de demander à l’Union Européenne de s’impliquer dans la stabilisation de l’Ukraine en accordant conjointement avec elle le prêt de 5 Mds demandé par Kiev. On attends la réponse de l’Europe…
Une bombe à retardement au coeur de l’Europe
On estime actuellement à 400 milliards d’Euros les besoins de financement des pays de l’Est pour rembourser ou renouveler leurs emprunts, ce qui représente la bagatelle d’un tiers de leur PIB cumulé. En cas de défaillance, de plus en plus probable, les banques ouest européennes en subiront directement les conséquences. L’ampleur de leurs engagements, notamment dans les banques autrichiennes et suédoises, est d’environ 1700 Mds, ce qui fait craindre aux analystes un deuxième choc systémique, à coté duquel les pertes liées aux crédits subprimes titrisés apparaîtront comme un gentil petit tour de chauffe.
Les pays émergents d’Europe centrale se sont développés dans la mondialisation et avec les tares de la mondialisation. Ils ont cumulés les vices des deux grands modèles économiques. L’anglo-saxon avec hyperendettement extérieur liés aux facilités de crédits (mais contrairement aux Etats-Unis dans des monnaies étrangères ce qui est moins confortable). Et l’Asiatique avec une économie hyperindustrielle, dont la compétitivité était fondée sur ses faibles coûts salariaux, ce qui ne leur a pas permis de développer une économie domestique (qui joue un rôle d’amortisseur en cas de récession) et qui les rend extrêmement dépendants aux exportations, donc au ralentissement de la demande mondiale.
Ils subissent donc les effets du crédit crunch à l’américaine et la crise de débouchés à l’asiatique en même temps !
La relance de l’économie des pays de l’Est est indispensable et urgente. Cependant, au lieu de soutenir ces économies avant qu’elles ne s’effondrent et entrainent dans leur chute le reste de l’Europe, l’UE et le FMI, ferment le robinet à liquidités et les étranglent par des plans de rigueur insupportables.
Si ce n’était pas si grave, on pourrait ironiser en conclusion sur la situation du patron du FMI, qui rêvait en partant à New York pouvoir gagner sans peine une stature internationale avant d’affronter Sarkozy en 2012, et qui n’aura gagné dans son séjour au FMI, qu’un procès en harcèlement sexuel et la perspective de devoir endosser la responsabilité de l’effondrement économique de son propre continent. Il aurait tout intérêt à quitter le navire au plus vite. Il paraît que Sarkozy se cherche un nouveau premier ministre …
Mais on n’ironisera pas. C’est trop grave.
Malakine
"Faites ce que je dis mais surtout pas ce que je fais" : voilà ce que les grands pays occidentaux disent aux pays émergents qui subissent la crise d'un système, qui, s'ils l'ont adopté, n'est pas le leur. Très bon papier qui rejoint complètement les analyses de Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, dans "La grande désillusion", de 2002 quand il attaque violemment le FMI.
Le paradoxe de pays occidentaux qui n'hésitent pas à avoir des déficits budgétaires de 12% du PIB (Etats-Unis 2009) pour amortir les crises économiques mais qui demandent de couper les dépenses à des pays qui ont un déficit budgétaire égal au quart du leur pour leur prêter de l'argent est scandaleux. Le FMI avait été créé pour tirer les leçons de la Grande Dépression, fournir un amortisseur aux pays en cas de crise. Il est devenu un moyen de contraindre les pays émergents en difficulté à adopter les politiques néolibérales sous la contrainte.
On comprend mieux pourquoi la Chine se construit sur un modèle économique où elle ne risque pas d'avoir recours au FMI... L'Occident anglo-saxon apprend aux pays émergents qu'il y a deux poids deux mesures. Si vous êtes riches, vous pourrez vous endetter pour amortir la crise, si vous êtes pauvre, vous devrez vous serrer la ceinture... Le néolibéralisme apparaît dans toute sa réalité : une aberration de la pensée humaine.
Quel message envoyé à tous les pays émergents ! Si vous êtes riches et puissants, vous faites ce que vous voulez et vous n'aidez pas vraiment les pauvres et faibles, qui n'ont que leurs yeux pour pleurer en cas de difficulté. La solidarité internationale ne sera pas facile à construire après cela.
L'Europe devrait lancer un grand plan Marshall pour aider les pays de l'Europe de l'Est à traverser la crise (après avoir raté la première occasion de le faire au début des années 90). Cela pourrait être un moyen de sortir ensemble de la crise. Mais non, la Commission alerte les pays sur des déficits inappropriés et nous laissons le FMI imposer des conditions aberrantes pour prêter à l'Ukraine.
Comme quoi, le combat contre l'idéologie néolibérale ne fait que commencer !
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 19 mars 2009 à 09:36
Malakine, sauf erreur de ma part, ce n'est pas la 'relance' classique qui est urgente dans les pays de l'est, mais le sauvetage de leur système et leurs institutions bancaires .
La question de la relance classique pour tenter de réanimer l'économie est un autre pan du problème , qui peut-être discuté d'ailleurs
Mais on a déjà pas de soucis à relancer nos propres économies nationales : aussi la relance des économies de l'Est n'est pas à la mesure de nos Etats déjà bien endettés par des années de déficit pseudo-keynésiens et un peu paralysés par le poids financier des ponctions sociales redistributives et protectrices.
Ce sauvetage des système financier et monétaire n'est pas anticipé parce que, aussi, à l'usage, on a vu que le système bancaire en profite largement, une fois la survie assurée, pour se reconstituer ses marges et son aisance.
On attend donc, à mon avis, de voir où seront les maillons faibles , mais l'Europe interviendra sans problème pour la raison toute simple que c'est notre système bancaire (France/Allemagne/Italie ...) qui 'tomberait' alors par effet domino, puisque c'est lui le principal prêteur.
Pour ce qui est du FMI, je suis d'accord avec toi, à cette réserve près que si demander des 'économies' à des pays relativement riches comme le notre me parait avoir un sens , demander la même chose à des pays précaires me semble stupide.
Et à cette réserve supplémentaire que cette aide nécessaire doit tout de même être minimale , car il ne s'agit pas de créer pour ces pays des dettes supplémentaires qui , à terme, ne ferait que repousser une insolvabilité encore plus explosive.
Ou alors, on fait carrément comme les américains en arrosant les économies de liquidités , programmant ainsi soit l'explosion du système par insolvabilité des Etats (Cas où l'on oblige au remboursement des dettes dues au Banques Centrales ou Internationales ) , soit une hyper-inflation (On renonce à faire rembourser : c'est la vrai planche à billet ... et de plus, le poids des dettes restantes est dilué par cette inflation, sur la collectivité ) , passant ainsi d'une crise économique à une autre qui ne sera pas mieux.
Corrigez moi si je me trompe.
Rédigé par : Oppossum | 19 mars 2009 à 10:40
Laurent, je te recopie ma réponse (que je t'ai envoyée sur le site de Malakine, mais dans un autre fil).
Rester dans l'Union Européenne, c'est se condamner à subir l'idéologie néolibérale la plus dogmatique, le capitalisme le plus dogmatique, le libre-échange mondial le plus dogmatique, etc.
Guy Sorman est un économiste ultra-libéral. Guy Sorman est un partisan farouche de l'Union Européenne. Le 16 décembre 2008, sur son blog, Guy Sorman explique pourquoi il est pour l'Union Européenne : parce que l'Union Européenne est basée sur le libre-échange mondial généralisé, la concurrence, les déficits budgétaires limités, bref sur l'affaiblissement de l'Etat.
L'Etat est le garant de l'intérêt général : les ultra-libéraux haïssent l'Etat, les ultra-libéraux aiment l'Union Européenne. Lisons Guy Sorman :
« Le dernier à avoir tenté de faire cavalier seul, le président socialiste français François Mitterrand, élu en 1981, a fini par céder devant les institutions européennes en 1983. Ces institutions, basées sur le libre-échange, la concurrence, des déficits budgétaires limités, et des finances saines, sont fondamentalement favorables à l’économie de marché. »
http://gsorman.typepad.com/guy_sorman/2008/12/la-gauche-est-dans-la-rue.html
Dernier exemple : le patronat français (le CNPF, puis le MEDEF).
En 1986, le patronat français était pour l’Acte Unique.
En 1992, le patronat français était pour le OUI au traité de Maastricht.
En 2005, le patronat français était pour le OUI à la Constitution Européenne, qui imposait le libre-échange mondial (article III-314).
En 2007, le patronat français était pour le OUI au Traité de Lisbonne, qui imposait le libre-échange mondial (article 206).
Le jeudi 7 février 2008, le MEDEF a tenu son Conseil Exécutif dans les locaux de la Commission européenne ! Le MEDEF a pu ainsi discuter tranquillement avec 9 des 27 membres de la Commission européenne !
Le vendredi 8 février 2008, le MEDEF a tenu sa convention dans l’hémicycle du Parlement européen ! Je vous jure que c’est vrai ! Voici le début du discours de Laurence Parisot :
« Chers amis entrepreneurs, chers amis amoureux de l’entreprise et de l’esprit d’entreprise, bonjour ! Quel plaisir, quelle fierté de vous accueillir dans le temple même de la démocratie européenne, le Parlement européen ! Hier le Conseil Exécutif de notre mouvement s’est tenu dans les locaux du pouvoir exécutif de l’Union, dans les locaux de la Commission : au Berlaymont. Nous avons pu librement et utilement échanger avec neuf des vingt-sept commissaires euro¬péens, et ce pendant près de deux heures. Aujourd’hui, nous nous réunissons ensemble dans l’hémicycle du Parlement, à Bruxelles. D’emblée, je remercie très chaleureusement Hans-Gert Pöterring qui a accepté que nous organisions ici-même notre grand rassemblement annuel, notre Convention. Et merci, merci beaucoup à Ernest-Antoine Seillière, le Président de Business Europe sans le soutien duquel cet événement n’aurait pas été possible ! »
http://www.benchmarkercestlasante.eu/files/intro_lp_bxl08.pdf
Laurence Parisot s’est félicitée de la ratification du Traité de Lisbonne par les députés français et les sénateurs français.
Ernest-Antoine Seillière est l’ancien président du MEDEF. Il est aujourd’hui le président de Businesseurope, le patronat européen. Businesseurope regroupe 39 syndicats de patrons venant de 33 pays. Ernest-Antoine Seillière s’est lui-aussi félicité de la ratification du Traité de Lisbonne par les députés français et les sénateurs français :
“ BUSINESSEUROPE's President Ernest-Antoine Seillière addressed the MEDEF Convention which gathered more than 1,000 company representatives in the European Parliament in Brussels on 8 February. Speaking in the opening session on “the New Europe”, he highlighted why Europe matters for companies, now more than ever considering the major changes which will be introduced by the Lisbon Treaty. He also welcomed the ratification of the Lisbon Treaty by the French Parliament on 7 February. France joins Hungary, Malta, Slovenia and Romania as the fifth country ratifying the Treaty since its endorsement by the Heads of State and Government at the EU Council on 13 December 2007. “
http://www.businesseurope.eu/Content/Default.asp?PageID=520
Conclusion : rester dans l’Union Européenne, c’est rester prisonnier d’une idéologie néolibérale, c’est rester prisonnier d’un libre-échange mondial qui est le dogme constituant de l’Union Européenne.
Rédigé par : BA | 19 mars 2009 à 10:43
@ Laurent
La différence avec le plan Marshall, c'est qu'à l'époque les Etats-Unis étaient en surcapacité productive (récession d'après guerre) et avaient quelque chose comme 80% des réserves d'or dans le monde. Il y avait donc une logique à ce qu'ils subventionne la demande des pays européen pour faire redémarrer leur économie.
Aujourd'hui, l'Europe est endettée et a un appareil productif laminé par la mondialisation. Seule la Chine aurait les moyens et l'intérêts de relancer un plan Marshall. Cependant, sa principale préoccupation c'est de maintenir les Etats-Unis, son principal client avec la tête hors de l'eau. Les pays d'europe centrale, elle n'en a rien à foutre.
La seule solution serait que l'Europe émettent des obligations communautaires garanties par les 27 pour financer un plan de sauvetage global de l'économie européenne. Mais aurait-il un sens, sans un vrai protectionniste européen ??
@ Opposum
Je viens de répondre sur la première partie du commentaire. Sur la seconde, c'est vrai qu'on arrive immanquablement sur la question de la création monétaire. Je viens de voir ce matin que la FED a décidé d'acheter pour 300 Mds de dollars de bons du trésor, ce qui revient à créer de la monnaie (je rajoute exprès ex nihilo pour faire réagir RST). A coté de ça ils ont décidé d'acheter 500 Mds de plus de créances immobilières. Celle-ci étant probablement "pourries" cela revient au même. Cela fait donc 800 Mds de pure création monétaire ! Quand même ...
La question doit être posée pour ce qui concerne l'Europe. Tout ce qu'on sait pour l'instant, c'est que cette politique est rendue "illégale" par les traités. Mais on s'interroge sur l'opportunité et les risques d'une telle politique. Sur le sujet, il est difficile d'y voir clair. J'ai interrogé Lordon sur ce point par mail. J'attends sa réponse.
@ BA
J'ai un goût modéré pour les monomaniaques qui disent la même chose dans chaque commentaire (demande à Ozenfant). Donc si tu pouvais varier le contenu de tes interventions, je crois que tout le monde apprécierait...
Sur le fond, une seule remarque. Dans le débat d"idée, il y a toujours un risque de se fossiliser en bloquant sur un combat et une période historique pour finalement ne plus voir le monde qui évolue. Certains nonistes maastrichiens sont restés bloqué sur la question de l'Euro et du franc fort. Les nonistes du TCE font du traité de lisbonne l'apha et l'omega de leur engagement. Au fond, cette attitude ne vaut guère mieux que tous ceux, plus âgées, qui sont resté bloqué dans les années 80, quand l'enjeu était de restaurer les profits des entreprises et de lutter contre l'inflation grâce au vieux "Théorème de Schmidt"
Alors je le dis pour tout le monde : Regardez le monde évoluer. Ajuster vos pensée en fonction de ce qu'il devient, pas en fonction de ce qu'il était quand vous vous êtes éveillé à la politique.
Rédigé par : Malakine | 19 mars 2009 à 11:09
Je suis completement ignare en ce qui concerne le fonctionnement du monde, cependant je voulais dire que je suis tres surpris d'apprendre que le FMI prete de l'argent sous de telles conditions. De la part d'un "socialiste" effectivement, et au moment ou tout le monde denonce le "nivellement par le bas" cause par la mondialisation, c'est choquant.
Quand on lit les infos, ca a l'air simple: "Le FMI prete du fric a untel, ceci, cela..." mais on ne nous dit pas: "Les acquis sociaux du pays vont devoir y passer". Pourquoi?!
Rédigé par : Jujupiter | 19 mars 2009 à 12:29
Bonsoir Malakine
Vu le nombre d'articles parus, vous avez la forme.
Ce qui est amusant avec cette crise en Europe de l'est est qu'il est une sorte de remake de la crise asiatique de 1997.
La même chose, fuite de capitaux, importants investissements avec emprunts court terme etc etc etc
Analysez des millions de fois à travers le monde.
Ce que j'ai retenu de la crise de 1997 est :
La Malaisie a eu le courage de limiter le mouvements des capitaux et s'en est
plutôt bien sorti (bien que comme le protectionnisme, cela fait hurler)
Le Japon voulait créait un fonds pour venir en aide à ses voisins mais ne la pas fait suite à d'énormes pression de Washington
Source : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-12-02-Sucre :
"On se souvient que, pour parer à la grande crise financière de 1997, partie de l’Asie orientale, le Japon avait proposé de créer un Fonds monétaire asiatique qui, en injectant des liquidités dans les circuits financiers des pays affectés, aurait permis de limiter l’ampleur du « tsunami » et d’éviter sa propagation à la Russie, puis au Brésil. Le gouvernement américain et le FMI tuèrent cette initiative dans l’oeuf."
Conclusion :
les asiatiques pour pas se refaire avoir (et encore je suis poli), on décidait d'avoir un matelas de devises.
Les échanges Brésil-Argentine ou Russie-Chine ne se font plus en dollars .
PS: Trop fort d'avoir emprunter des Francs suisses pour de l'immobilier, il ne faut pas savoir lire ou écrire pour comprendre que cela est dangereux lorsqu'on est payé en zlotys
Rédigé par : Abdel | 19 mars 2009 à 20:09
@Abdel
Vous êtes un peu rude avec les pays de l'est. Bon c'est vrai qu'ils ont fait un peu n'importe quoi en s'endettant dans une monnaie qui n'est pas la leur, surtout le franc suisse. Cependant ils sont un peu novice en matière de capitalisme, ils ont vécu longtemps sous une domination soviétique. Au sortir des année 80 ils n'ont pas voulu abandonner leurs réflexes de dominé et se sont jetés dans l'adulation du système américain. Le plus étrange et le plus drôle c'est plutôt ces banques occidentales qui ont prêtée sans trop de question des sommes astronomiques à des clients insolvables.
Et puis le pays qui a le plus de dette en devise étrangère c'est la Grande-Bretagne la nation qui a inventé le capitalisme. Emprunter en euro quand on est payé en livre sterling çà devient aussi dangereux qu'en zlotys. Sans parler de tout des britanniques qui vivent en France (on en a un certain nombre à Montpellier) et qui sont rémunéré en livre doivent avoir de gros problèmes avec la dévaluation actuelle. Tout çà pour dire que les pays de l'est ne sont pas les plus à blâmer dans cette affaire.
Sinon oui on va assister à la dédollarisation du monde et les secousses vont être brutales.
Rédigé par : yann | 19 mars 2009 à 22:42
Voilà un article bien intéressant sur un problème dont je ne soupçonnais pas l'existence. ;) Ceci dit, les Européens, peu ou proue tous pris au collet par un endettement abyssal, étaient-ils vraiment en mesure d'aider efficacement le "moindre" de leur pays membres quand les premières difficultés sont apparues (il est plus que permis d'en douter) ? Quant au FMI, que pourrait-il arranger ou éviter, même s'il n'imposait pas des conditions dénuées de raison à des pays qui ont couru vers leur propre ruine en massacrant l'emploi (via le chômage de masse, l'ultra-flexibilité, les bas salaires, etc.) ou/et leur demande intérieure (via l'appauvrissement des populations locales, via l'apologie des exportations comme remèdes à tous les maux, etc.) ? Je ne sais pas si le FMI sera le fossoyeur de l'Europe, mais il est clair qu'il n'empêchera pas les pelletées de terre de tomber.
Rédigé par : Poliblog | 20 mars 2009 à 01:20
Le secteur marchand détruirait 387 000 postes au premier semestre 2009, selon l'Insee.
Le chômage progresserait de 1 point en six mois, à 9,2 % de la population active en juin 2009.
Les manifestants appelant, hier, à « défendre l'emploi » ne croyaient peut-être pas si bien dire : pour l'Insee, ce ne sont plus 214 000 postes qui devraient être détruits dans le secteur marchand (non agricole) au premier semestre cette année, comme il le prévoyait en décembre, mais 387 000.
Au total, le repli annoncé au premier semestre par l'Insee est, peu ou prou, celui prévu par le gouvernement... sur l'année.
http://www.lesechos.fr/info/france/4844508-pres-de-300-000-chomeurs-supplementaires-d-ici-a-juin.htm
Répétons tous ensemble : " L'euro nous protège. L'euro nous protège. L'euro nous protège. L'euro nous protège. L'euro nous protège. L'euro nous protège. L'euro nous protège. "
Rédigé par : BA | 20 mars 2009 à 09:28
@ Malakine,
Bien sûr, il faudrait également instaurer un protectionnisme européen !
Rédigé par : Laurent, gaulliste libre | 20 mars 2009 à 10:21
@Laurent,
Peut-on envisager sérieusement une forme de protectionnisme européen quand, comme le rappelle d'ailleurs le texte de Malakine pour les pays de l'Est, les Européens n'ont pas été capables de metter le moindre plan de relance commun en oeuvre depuis six mois dans une période crise jamais vue chez eux ? Mon avis est que le FMI ne sera pas le fossoyeur de l'Europe, tout simplement parce que depuis 50 ans déjà, l'Europe est bien assez grande pour s'enterrer toute seule. :(
Rédigé par : Poliblog | 21 mars 2009 à 00:35
BA , c'est une machine à spams ?
Rédigé par : Boréale | 22 mars 2009 à 21:02
Pour être un peu plus dans le sujet , ce que j'ai pu lire ici ou là, et notamment chez LEAP/2020 m'amenait à être moins dure que toi avec l'Europe. J'aimerais bien ton avis sur l'analyse de Leap2020 :
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-33-est-disponible!-Tensions-transatlantiques-croissantes-a-la-veille-du-G20-Exemple-d-une-tentative-de_a2936.html
;-)
Rédigé par : Boréale | 22 mars 2009 à 21:06
@ Boreale
Non, c'est juste un monomaniaque qui pense que l'Europe et ses traités sont responsable de tout.
Oui, je sais. Yann a posté ce lien et j'ai découvert en lisant l'article que je me suis involontairement transformé en agent de la propagande américaine ! :-)
Néanmoins, je ne regrette pas ce billet, car même si l'enjeu n'est pas si énorme (Lordon a quand même parler de survie pour la Suède et l'Autriche) il reste la question de l'attitude du FMI et de la politique de rigueur infligé aux pays de l'Est alors qu'on pousse les pays de l'Ouest à la rigueur, et au delà, de l'attitude que l'Europe a eu vis à vis des nouveaux entrants : On les a poussé à se développer avec des politiques de dumpings et maintenant que ce modèle montre ses limites, on leur demande de se serrer la ceinture !
Mon avis sur l'article ? Vu que le LEAP est connu pour ses prédictions apocalyptiques, on serait tenté de les croire lorsqu'ils minimisent un problème. N'empêche que, qu'est ce qu'on fait pour la Hongrie, la Roumanie, la Lettonie et l'Ukraine ? On laisse leur économie couler et entrer en guerre civile ou on les aide vraiment ??
Rédigé par : Malakine | 23 mars 2009 à 10:46