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21 octobre 2008

Commentaires

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Criticus

« recréer les conditions d’une lutte des classes ». Dans ce cas, il faut mettre fin à la lutte contre les « discriminations », qui l'a supplantée depuis vingt ans...

Three piglets

Avec des bourgeois à la tête des principaux partis, elle risque d'être belle la lutte des classes.

Je me souviens de Mélenchon qui était très en colère contre l'ordre féodal tibétain.
"nourrir des gens qui ne travaillent pas" disait il en parlant des moines.

Le journaliste ne lui a pas fait remarqué que lui aussi est payé sans travailler, au sens , travail productif.

Il n'y a pas besoin de grand système mondial de régulation, qui sera toujours au bénéfice de la haute bourgeoisie.
Il suffit de distribuer les bénéfices des entreprises à ceux qui créer la richesse.
Non pas par égalité, mais par justice.

Ils verront que les gens auront de quoi acheter ce jour là.

Laurent, gaulliste libre

@ Malakine,

Un immense merci pour avoir repéré cette tribune qui m'avait échappée. Cela m'a fait un plaisir incroyable de voir un techno villepiniste comme BLM reprendre en grande partie les thèses de Gréau et de l'autre politique en général.

Un point de désaccord avec toi en revanche : il n'y a pas de problème de niveau des revenus nets en France. Le problème est au niveau du coût total du travail (salaire + cotisations sociales, qui font presque doubler le coût du travail). Le coût total du travail est élevé en France mais en revanche les salaires nets sont assez faibles par rapport aux autres pays occidentaux. Cela a deux raisons :
- une collectivisation plus importante qu'ailleurs des dépenses de Sécurité Sociale (ce qui est bien : il suffit de demander aux retraités Américains ce qu'ils pensent des retraites par capitalisation aujourd'hui...)
- le choix de faire peser le financement de la Sécurité Sociale quasi exclusivement sur les salaires

Résultat, nous avons le paradoxe d'un salaire brut élevé et d'un salaire net faible.

Je crois que la solution que propose BLM en filigrane est un transfert au moins partiel des cotisations sociales. C'est peut-être le retour de la TVA sociale, qui n'a pas trop mal réussi aux Allemands ces dernières années, et qui permet de ne pas faire peser le coût de notre Sécurité Sociale sur nos exportations, mais en revanche de faire contribuer les importations. Aujourd'hui, quand nous achetons chinois, nous achetons le modèle social chinois. En revanche, quand nos industriels Français vendent en Allemagne, les Allemands paient à la fois pour le modèle social Français et une partie du leur...

Malakine

@ Laurent

Non, on n'est pas en désaccord. C'est BLM qui sous entend que les salaires n'ont pas progressé. J'ai bien compris qu'il voulait faire migrer l'assiette des cotisations sociales sur autre chose. La question c'est sur quoi quand on ne peut ni taxer le travail, ni l'appareil productif, ni la consommation...

En tout cas, on sent bien que BLM réfléchit juste, mais qu'il n'ose pas encore aller au bout de ses raisonnements.

toto

> "Parce qu’elles doivent nourrir un actionnaire trop gourmant ?"

Probablement non puisque l'actionnaire est le dernier à être rémunéré. Passent avant lui l'Etat (qui prélève sa dîme le premier), les salariés, les banques (emprunts souscrits qu'ils faut bien rembourser).

Au bout du compte c'est l'actionnaire qui reçoit le moins, et l'Etat qui perçoit le plus.

René Jacquot

@ Criticus

Complètement d'accord avec toi, la lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité ont bien supplanté la lutte des classes: la figure du migrant et des "sans" s'est substituée à celle de l'ouvrier. Jean-Claude Michéa l'explique bien dans son dernier ouvrage La double pensée avec l'évocation du "diversity management".

@ Laurent le Gaulliste

Je suis plus que réservé sur la TVA sociale qui possède un aspect fortement inégalitaire lui préférant la taxe Lauré ou une cotisation sur la valeur ajoutée.

Sur l'Allemagne, le dernier ouvrage Low wage work in France (dir Jerome Gautié) nous montre que les structures du marché du travail ont fortement changé ces 15 dernières années (réformes Hartz et Minijobs) et que la compétitivité de l'allemagne s'est faite au prix d'énormes sacrifices.

Laurent, gaulliste libre

@ Malakine

Complètement d'accord : il ne va pas jusqu'au bout du raisonnement. Son raisonnement sur les salaires est la réplique exact de ce que dit JL Gréau, en revanche, il ne va pas jusqu'à remettre en cause de libre-échange intégral.

@ René Jacquot

Ce qu'a fait l'Allemagne pour préparer l'euro est proprement incroyable. Certes, cette déflation salariale leur a permis de redevenir compétitif (ils se faisaient très peur en 1992 en invoquant leur coût du travail qui était supérieur de 25% à la moyenne européenne à l'époque). Mais, on peut se demander quel est le sens d'une société qui pousse à une telle compression des salaires. J'étais allé à une conférence de Res Publica qui parlait de l'Allemagne et un intervenant soulignait à quel point ces réformes avaient modifié un pays qui était avant un pays de classes moyennes.

Il faut que je me renseigne sur la taxe Lauré. A priori, la taxe sur la valeur ajoutée pose le problème de davantage taxer ce qui est produit localement (qui a une plus forte valeur ajoutée locale), ce qui me semble dangereux...

La TVA sociale peut paraître injuste fiscalement, mais cela peut être compensé par des taux différents selon les produits pour corriger un biais inégalitaire. En outre, il ne faut pas oublier qu'in fine, ce sont déjà les consommateurs qui paient les charges sociales, indirectement puisque ce ne sont que des coûts comme les autres pour une entreprise. En outre, cela permettrait de faire contribuer les produits importés.

René Jacquot

http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/12/12/le-villepiniste-bruno-le-maire-devrait-etre-nomme-secretaire-d-etat-aux-affaires-europeennes_1130266_823448.html

Bruno Lemaire devrait remplacer Jouyet aux affaires européennes... ce n'est pas une trop mauvaise nouvelle, il est un peu moins techno bruxellois que son prédecesseur.

On le jugera sur pièce.

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