Les derniers sondages sont une véritable énigme. Dans la dernière étude d’opinion de CSA, Sarkozy continue sa chute libre avec encore 4 points de bonnes opinions de perdues, pendant que son premier ministre en prend de nouveau 6, portant le différentiel au niveau historique et incompréhensible de 22 points.
La dégringolade de Sarkozy a été largement commentée. L’explication est limpide : A force de refuser les codes qui s’attachent à sa charge, l’homme est en train de se faire broyer par sa fonction. Plus il fait du Sarko, moins les français le voient comme un président de la république. Plus il leur fait honte et plus ils lui en veulent.
La soudaine popularité de Fillon (55% de bonnes opinions) est en revanche beaucoup plus étonnante, anormale, incrompréhensible. Elle est souvent interprétée comme un rejet de la personnalité de Sarkozy et du nouveau style présidentiel ; comme si les sondés en se déclarant favorable au terne Fillon voulaient condamner les excès personnels de Sarko. Soit. Mais qu’en est-il de l’adhésion réelle de l'opinion à la politique du gouvernement que Fillon est sensée incarner ?
La plupart des commentateurs interprètent la popularité du premier ministre comme une adhésion au « programme de réforme » D’autres, comme Eric Dupin, déduisent au contraire de la disgrâce du président, un rejet de sa politique. Les sondés considèreraient que Sarkozy est le seul responsable de la politique gouvernementale, Fillon n’étant qu’un modeste "collaborateur".
Le paradoxe des courbes de popularité des deux têtes de l’exécutif soulèvent en fait deux problèmes distincts qui se nourrissent l’un l’autre : Le style de Sarkozy ne correspond pas à l’image que les Français ont de la fonction de président de la République (mais qu'attentdent-ils de leur président ?) Le style de Fillon ne permet pas l’adhésion à la politique gouvernementale (mais que devrait-être le rôle d'un premier ministre sous le règne d'un hyperprésident?).
Au-delà des limites des deux hommes et des éventuelles erreurs de castings qu’ils peuvent représenter, cette situation révèle surtout un grave dérèglement institutionnel. La définition des deux fonctions de l’exécutif est tellement brouillée, ambigue et floue, qu’elles en deviennent destructrices pour leur titulaire.
Avec le quinquennat et l’inversion du calendrier, le président ne peut plus être un arbitre planant au dessus de la mêlée, ni le premier ministre, un chef de la majorité qui "détermine et conduit la politique de la nation". Aujourd’hui, la France n’a ni chef d’Etat, ni chef du gouvernement.
Pour ma reprise, je traiterais ces deux questions dans deux analyses séparées.
Dans la première, j'essaierais de montrer que le positionnement initial de Sarkozy en tant qu'hyperprésident correspondait bien à une attente des français, mais qu'il s'est avéré incapable d' interpréter le rôle qu'il s'était destiné, tant pour des raisons personnelles que pour des raisons politiques fondamentales.
Dans le second, je tenterais de montrer que Fillon a une grosse part de responsabilité dans la disgrâce actuelle du président, qu'il n'est tout simplement pas à la hauteur de sa tâche et que Sarkozy aurait tout intérêt à s'en débarrasser au plus vite.
Salut Malakine!
Je me réjouis bien de lire ça. Ceci dit, ne voit-on pas derrière ces questions un point plus fondamental? Au fond, telle qu'elle est représentée à travers les sondages et interprétée par les médias, l'opinion publique française est soit capricieuse, soit immature. Elle réagit à des stimuli grossiers, et c'est une image qu'on peut en avoir, non? mais comme cette image ne parait trop caricaturale, mieux tout simplement laisser tomber toute la question des sondages et cesser d'en faire. Ils sont tout bonnement en train d'intoxiquer la politique.
Rédigé par : David-David | 28 février 2008 à 22:57
Présentation alléchante... Impatient de lire la suite ;-)
Rédigé par : tardif | 29 février 2008 à 14:03
C'est vraiment dur en ce momment d'avoir en france un tel lider... condoléances.
Alors pour vous faire un peu de bien et oubliez vôtre nain maléfique, je vous propose quelques instants de bonheur avec ma présidente
http://fr.youtube.com/watch?v=uOAE2JRClig
Rédigé par : perla austral | 29 février 2008 à 15:20