Les commentaires sur le plan de relance français, qui a choisi de mettre l’accent sur l’investissement tout en renonçant à toute relance par la demande, ont fait resurgir un débat fondamental en matière de doctrine économique, celle de l’actualité du fameux « théorème de Schmidt »
A la fin des années 70, le chancelier Allemand, Helmut Schmidt, a laissé à la postérité une phrase qui est devenu un théorème, avant d’être érigé en dogme par toute une génération : « Les profits d’aujourd’hui, font les investissements de demain et les emplois d’après demain »
Cette idée simple a été le fondement du système néolibéral mis en place à partir des années 80 et qui est toujours aujourd’hui le fil directeur de la politique économique. Elle a institué une opposition fondamentale entre salaires et emploi, suscité la déformation du partage de la valeur ajoutée au profit du capital et légitimé la montée des inégalités sociales et patrimoniales.
Le théorème de Schmidt est réapparu dans le débat à la faveur de la comparaison des différents plans de relance européens. Alors que les plans anglais et espagnols ont décidé de miser sur une relance de la demande par un soutien au pouvoir d’achat des ménages, le plan français a rejeté cette hypothèse au motif que dans une économie ouverte, la relance de la demande se traduirait par un surcroît de déficit commercial et qu’elle contribuerait surtout à relancer les économies productives, principalement chinoises.