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08 juin 2010

Commentaires

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edgar

Je suis toujours fasciné par la capacité des économistes à oublier la politique. La solution qui a la faveur de Jacques Sapir est celle qui demande la plus grande intégration politique et le degré de coordination le plus élevé. Sans compter qu'à aucun moment il ne se demande si les populations concernées ont envie de créer un tel super-pouvoir européen.

Faute donc d'avoir des intellectuels lucides capables de préparer les modalités d'une sortie de l'euro, la zone euro continuera d'être ballotée comme un tonneau sur une rivière, jusqu'au choc final. Pendant que les experts réformistes authentiques seront en train de réfléchir à des solutions vouées dès le départ à l'échec...

J'avoue que je trouve cela particulièrement pénible.

Cepajuste

D’accord avec Edgar, je pense que les solutions rationnelles et organisées ne seront pas prises, parce que les élites européennes sont toujours dans le déni de la réalité et parce qu’il n’y a pas d’accord possible entre les 16 pays membres de l’Euro sur une ligne de conduite. Les gouvernements vont donc agir au fur et à mesure de l’évolution de la crise, en colmatant les brèches, en tentant de gagner du temps, en subissant les événements comme autant de choses imprévues.

olaf

Bon ben, je présente un article d'économiste basé sur des travaux d'il y a 12 ans montrant par la théorie des jeux et quelques équations vérifiées expérimentalement que l'euro ne peut tenir dans le cadre réglementaire actuel :

http://expeconomics.blogspot.com/2010/05/crise-grecque-euro-et-jeu-du-maillon.html

Ne pas se laisser impressionner par l'équation fondatrice du min, le maillon faible, le couard préhistorique.

Al Selkirk

La parfaite recette du Chaos!
Et ceci: "...La politique de déflation qui fut menée par le chancelier Bruning...C'est bien ce politique qui plongea allemagne dans une profonde crise et permit aux Nazis d'arriver au pouvoir."
Faux outrageux!!

olaf

Al Selkirk

Vous n'amenez aucun argument !
Que du péremptoire, du nul et non avenu.

Vous n'avez probablement pas lu l'article que je propose qui montre à quel point c'est la monnaie unique la parfaite recette du chaos en cours.

cording

L'aveuglement des dirigeants européens empêchera qu'une solution réaliste capable de sauver ce qui mérite d'être sauvé comme le préconise Jacques Sapir. Nous aurons l'effondrement de la zone euro et il sera difficile de reconstruire un système monétaire européen viable, dans la forme et le fonds parce que les peuples humiliés et appauvris pour rien ne voudront pas en entendre parler.Et ce sera bien compréhensible même si les élites qui nous gouvernent et nous conduisent vers l'abîme les traitent alors de "populistes" elles qui n'ont pas du tout le souci du peuple, de tous les peuples de l'UE!

André-Jacques Holbecq

Comme pour Jacques Sapir, il ne fait guère de doute pour moi que la seule bonne solution est la solution 3 dont il est d'ailleurs "l'inventeur" je crois.

La question que je me pose c'est sur quelles bases Jacques Sapir envisage t-il que les parités des monnaies nationales soient (régulièrement) révisées?

S'il lit ce commentaire que pense t'il de l'idée de "lier" les parités aux soldes de commerce extérieur (et pour que ce soit représentatif il me semble qu'il faudrait que ce soit calculé "par habitant").
En tous cas, je me suis amusé (à partir des données de "Atlaseco 2010") à calculer le montant des soldes des échanges extérieurs par pays de la zone euro, *par habitant* (sur 2008)... c'est en dollars

Luxembourg : 6042
Pays-Bas : 3939
Allemagne : 2963
Autriche : 1750
Finlande : 1346
France : -855
Belgique : -1091
Slovaquie : -1091
Malte : -1190
Italie : -1300
Slovénie : -1500
Portugal : -2727
Irlande : -2889
Espagne : -3422
Grèce : -4636
Chypre : -5000

Je dirais qu'il me semblerait logique que les parités fixées pour les monnaies nationales correspondent au rapport des soldes négatif des échanges extérieurs.

yann

Et bien pas beaucoup de commentaires pour ce très bon texte de Jacques Sapir, c'est désolant. C'est la même chose sur Marianne2 a croire que la coupe du monde de Foot ramollit les cerveaux, en même temps c'est un peu sa fonction.

Sinon il me semble qu'il existe une autre solution. On pourrait garder l'euro tel qu'il est à condition de mettre des droits de douanes ou des quotas à l'intérieure et à l'extérieure de la zone euro pour rééquilibrer les balances commerciales. Le système des changes fixes fonctionnait d'ailleurs comme cela. On pourrait dés lors transformer la zone euro en une mini-zone Brettons-Woods en quelque sorte. Bien sure d'un point de vue politique cela doit être encore moins réalisable que la monnaie commune, le protectionnisme étant toujours ostracisé.

emmanuel

Le probleme qui n'est pas abordé ici c'est qu'en supposant que l'on puisse tomber d'accord avec l'allemagne sur une des solutionse il faudra de toutemanière adopter des politiques industrielles volontaristespour redevebir competetitif hors zone EURO. Rt cela ca necessite des strategies d'investissements publics et privés absolutment incompatibles avec les mesures prises actuellement.

Mister Jacquot

@ Yann

Tu penses comme Mélenchon que le football est l'opium du Peuple?

@ Edgar

Ta réflexion est juste, les conditions optimales ne sont pas réunies pour une monnaie commune.

A titre personnel, je pense que l'on va osciller entre la solution 1 et la solution 2... curieusement, c'est pendant ce moment de crise que Guaino perd de son influence et qu'il se trouve distancé par Guéant, Fillon, Minc et compagnie.

Cepajuste

@ Mister Jacquot
"curieusement, c'est pendant ce moment de crise que Guaino perd de son influence"

Guaino et son idée de "grand emprunt" !... histoire sans doute d'aggraver la crise de la dette souveraine et de faire perdre plus vite à la France son tripe A. On va emprunter 35 milliards pour réaliser ce grand emprunt, quand dans le même temps on cherche à économiser 45 milliards sur les dépenses... comprenne qui pourra.

Coralie

C'est dommage de ne pas avoir de commentaires allemands à cet excellent article.
Que préconisent les économistes alternatifs allemands ?
Où en est le débat sur la sortie de crise de l'autre côté du Rhin?

patriote

Bien sûr "la critique est aisée mais l'art est difficile", mais j'avoue qu'il y a de quoi rester sur sa faim en lisant cet article.
Il ne semble pas y avoir ici de percée décisive dans l'exposition de la problématique économique et sociale.
Cette idée fondamentale de "la gestion de la zone euro" et des scénarii éventuels est-ce une avancée ou un recul par rapport à l'idée d'un "néo-protectionnisme écologique et social" telle que présentée en 2006 ? ( http://dsedh.free.fr/transcriptions/Sapir153.htm )
La version de votre logiciel n'a pas vraiment changé depuis finalement. On recycle de vieux paradigmes tels que "la restauration de la compétitivité", "l'efficience du marché", "la théorie monétariste" par "la guerre des monnaie" arbitrée par ces fameuses agences de notation et tout le barnum de "l'allocation optimale des ressources" par la spéculation régulatrice.
On dirait que vous ne mettez pas trop les mains dans le cambouis du moteur économique, vous faites plutot du tuning et de l'emballage politiquement correct. Et personne (d'important) ne viendra vous le reprocher de vouloir faire de la "gestion de zone euro". Cette idée de

"gestion de zone" ou l'avez vous attrapée? Dans un manuel de géo-politique économique de

l'école de Berlin au chapitre sur le Zollverein? (http://fr.wikipedia.org/wiki/Zollverein)

De toute façon peut importe à mon sens les convulsions ultimes du systeme euro, les

divergences régionales, la bequille d'un Fond de stabilisation de 440 Mds basé au Luxembourg [sans commentaire] et meme du saint Graal de la monnaie commune. Tout cela est débris.
Les questions essentielles qui n'ont pas été prises en compte sont celles qui portent sur

les principes et qui sont différentes de celles sur les modalités de "gestion de zone".
Bien sûr vous abordez la question de la souveraineté monétaire qui est incontournable

pourtant mais seulement en 4ieme option?! Et puis pourquoi en faire une issue étroitement
franco-française alors qu'elle implique un débat monumental et universel sur la régulation monétaire et fiscale, sur la création d'une chambre de compensation internationale pour les paiements internationaux?
Mais là bien sûr j'aborde un sujet TABOU. Il serait possible donc de parler de coopération plutôt que de compétition ? Sacrilège !

Mais pour "déjouer le piege de la rigueur et le verrou de l'Euro" il me semble qu'il faille faire un peu plus. C'est à dire moins de baratin dans le style des économistes appointés par des officines bancaires mais plus d'analyse et de réflexion dans le sens de l'universalité et de l'ouverture sur le monde. Il faut assumer cette renaissance de la culture française.

Al Selkirk

Il faut arriver à une différentiation de la valeur/dureté d'1 Euro dans les pays d'UE, de façon à correspondre à la valeur/dureté de l'économie du pays.
Faire dériver la valeur de 1 Euro.

Comment parvenir ?

Par ex: Les pays déficitaires d’UE devront tous les ans, en proportion de leurs endettements augmenter leurs TVA, et décréter une baisse des prix sur tout /?/les produits.

Par ex: Endettement 80%, (prenons 10iéme)
= + 4% de TVA,
-4% de baisse obligatoire des prix.

Induire une coresponsabilité des citoyens, producteurs, détaillants, gouvernants.

phil

Le parrallèle avec les années 30 fait sens.
Ci joint un surprenant parallèle avec un Monsieur dont on aurait mieux aimer se passer.

"16 juillet 1935

La déflation Laval

Le 16 juillet 1935, à Paris, le président du Conseil Pierre Laval promulgue 29 décrets-lois.

Entre autres mesures, ils comprennent une réduction générale de 10% de toutes les dépenses publiques. Y compris les salaires des fonctionnaires et les intérêts des emprunts.

Cette politique dite de «déflation» (diminution des salaires et des prix par voie d'autorité) est la seule manière qu'a trouvé le président du Conseil de relancer l'activité et les échanges sans avoir à dévaluer la monnaie.

Il n'atteindra ni l'un ni l'autre de ces objectifs et laissera le pays plus désemparé qu'avant...

Joseph Savès

L'austérité à tous les étages

Le 31 janvier 1933, alors qu'à Berlin, la veille, le Reichspresident von Hindenburg a appelé Hitler à la chancellerie, à Paris, le président Paul Doumer appelle à la présidence du Conseil Édouard Daladier.

Stricte rigueur

Le 31 mai 1935, Pierre-Étienne Flandin est mis en minorité au Parlement. Le président Albert Lebrun appelle Pierre Laval à la présidence du Conseil. Celui-ci affiche l'objectif de «défendre le franc et lutter contre la spéculation» (car il est bien évident que les tracas du pays ne viennent que de gens mal intentionnés : les spéculateurs !).

Refusant comme ses prédécesseurs de dévaluer la monnaie, il va tenter d'aligner les prix français sur les prix étrangers par une politique autoritaire de déflation active.

Pour cela, le chef du gouvernement procède par décrets-lois. Il s'agit de mesures gouvernementales qui ont valeur de lois sans avoir pour autant été approuvées par le Parlement, siège de la souveraineté populaire !

Laval choisit sciemment de promulguer le premier train de décrets-lois pendant que les députés sont en vacances et deux jours après la Fête nationale, laquelle a donné lieu à Vincennes à un grand rassemblement de l'opposition de gauche.

Il faut dire que ses décrets-lois ont de quoi révulser les citoyens ordinaires. Le premier train, le 16 juillet 1935, comporte, outre la réduction de 10% de toutes les dépenses publiques, diverses économies (augmentation de taxes).

Dans le même temps, le gouvernement prévoit des réductions autoritaires sur les prix pour adoucir l'effet des mesures budgétaires : baisse de 10% du prix du courant et du gaz, baisse de 5% du prix des engrais potassiques (la France est encore un pays essentiellement agricole), baisse sur le prix du pain etc.

La presse conservatrice se félicite de toutes ces mesures. Le journal Le Temps (20 juillet 1935) écrit : «La réduction des dépenses publiques, parce qu'elle allège les charges qui pèsent sur la production, parce qu'elle rend l'aisance au marché des capitaux, parce qu'elle tend à remettre en marche le mécanisme du crédit, ne peut qu'accroître le pouvoir d'achat de l'ensemble des consommateurs» (cité par Alfred Sauvy, Histoire économique de la France entre les deux guerres).

Deux autres trains de mesures, plus techniques, viennent compléter le premier, les 8 août (61 décrets) et 30 octobre (317 !).

Al selkirk

Attention, je ne suis pas un "fan" de B, et j'ai l'horreur de la falsification utilitaire de l'histoire.

Pourquoi l'affirmation concernant Bruning est fausse:

Bruning, ainsi que tous les gouvernements allemands entre 1914-1933 luttaient
contre les appétits barbares des myriades de banques de Paris, Londres, New York,
qui tous voulaient arracher des lambeaux de chairs vives a l'Allemagne l'aide des politiciens
achetés.

Hitler était le produit de l'échec de cette lutte de 16 (!!!) ans contre les banques.

Votre homme, Pierre Laval était l'homme acheté par les banques.
Après la guerre l'homme des banques fut fusillé.

olaf

En aparté, les origines de Hitler, issu d'un fils illégitime dont le père adoptif avait le nom de Hüttler, littéralement fabricant de huttes, cabanes en bois.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Stammbaum_Adolf_Hitler_3.png

Ses frères et sœurs meurent enfants, presque un holocauste à l'échelle d'un gamin :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Adolf_Hitler#Origines_et_enfance

Sa grand mère paternelle, Schicklgruber, est d'origine juive.

Il y a des histoires familiales qui marquent.

C'est en Allemagne que j'apprends de genre choses.

Al Selkirk

l'écrivain Kundera:l'aliénation consiste à etre l'allié de ses propres fossoyeurs.

FMI:L’organisation propose, “afin d’éviter toute interruption prématurée du processus de consolidation et la perte d’élan qui s’ensuivrait” que le programme de redressement français “repose sur des prévisions macroéconomiques validées par un conseil indépendant”.

http://bercy.blog.lemonde.fr/2010/06/17/pour-le-fmi-la-france-pourrait-sous-estimer-les-efforts-de-redressement/

Gabrielle Durana

quid de la creation d'un vrai budget europeen? On pourrait faire de la relance.

A-J Holbecq

@Gabrielle Durana
La seule question est de savoir d'où vient ce budget de relance.
Si c'est de création monétaire centrale de la BCE, c'est une bonne idée.
Si c'est de taxes ou d'impôts, c'est une mauvaise idée
Si c'est de création monétaire bancaire (augmentation de la dette publique) c'est une TRÈS mauvaise idée.

A-J Holbecq

Tiens, à propos, j'ai créé une page facebook
"Soutenir Jacques Sapir et l'euro commun"
http://www.facebook.com/profile.php?ref=name&id=100000192821023#!/pages/Soutenir-Jacques-Sapir-et-leuro-commun/137340756279078?ref=mf

... je pense que j'aurais du plutôt créer un groupe ;)

olaf

L'avis de Fitoussi qui explique que le faible niveau de l'innovation européen vient aussi de ce genre de politique de rigueur et du chômage qu'elle entraine, d'où la peur permanente nuisible à l'innovation :

http://www.marianne2.fr/La-rigueur-c-est-le-protectionnisme-d-aujourd-hui-1-2_a195792.html

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