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06 octobre 2009

Commentaires

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sangaku

cool
tu es mûr pour notre votation
populaire : contre la nationalisation des PME

du comité Désir de Revanche

Berru

Les arguments sont vrais, mais avant l'arrivée à la tête de l'état d'un gouvernement Todd/Dupont-Aignant/Mélenchon, l'abandon du privé à la loi de la jungle est une chose réelle. L'autre branche des PTT, qui a été privatisée, donne un exemple clair de ce qui attend la poste. La responsabilité des socialistes dans le processus est bien entendue totale, peut être plus grande que celle de la droite classique, qui elle est dans son rôle. Dans la situation actuelle, le lancement de cette "votation" et l'un des nombreux symptômes du vide programmatique de la gauche classique. En revanche pour les citoyens, c'est un défouloir permettant de signifier son refus de la dégradation permanente et organisée de notre économie. Puisqu'on parlait de Munich, cette votation fait plus penser aux zazous qu'au FFI, mais chaque chose en son temps.
Une remarque cependant sur ce statut d'EPIC, et sur son caractère "privé": Il existe de nombreuses EPIC en France, qui jusqu'à présent ne sont pas dans le charter des privatisations. Je pense à des organismes comme le CIRAD, le BRGM, l'ONF, etc. Je ne pense pas qu'EPIC soit synonyme de privatisation.

cording

Je suis consterné par votre commentaire sur la votation citoyenne à propos de la privatisation de la Poste.Certes la gauche se donne bonne conscience après avoir bien privatisé(merci Jospin) mais ce n'est pas une raison! Les Royalistes de la Nar se sont prononcés aussi contre la privatisation de La Poste et de tous les services publics tels France-Télécom, EDF et GDF même si elle s'appelle ouverture du capital qui n'en est que le prélude.
Le principe de service public c'est l'égalité des citoyens pour leur fournir des services à moindre coût, ce qui disparait tôt ou tard dans une optique libérale. Alors seul compte le client et encore celui qui rapporte de l'argent et le plus il en rapport plus il est considéré plus on lui fait des cadeaux. De plus contrairement à une idée reçue la libéralisation ne fait pas baisser les prix, les seules choses qui baissent ce sont le niveau de l'emploi et des salaires.

Ryan

Mouais, ni choqué, ni déçu, mais pas vraiment d'accord: beaucoup des arguments pour la votation étaient probablement bidons mais je suis persuadé qu'une fois privatisée, beaucoup de citoyens, ruraux effectivement, n'auront plus qu'à aller chercher leur courrier directement à leur bureau de Poste qui se retrouvera à plus de 20 bornes... Tout cela parce que par souci de rentabilité, les tournées seront abandonnées là où les maisons seront trop espacées et les petits bureaux de poste seront fermés. A nous de juger si c'est bien ou pas, je pense que ça ne l'est pas. Comme l'écrit Berru, l'exemple de FT est édifiant (je ne parle pas des méthodes de management qui est un autre sujet mais du service au client): pour obtenir l'ouverture d'une ligne dans une maison rénovée d'un petit village du Gers, j'avais dû attendre plus de 3 mois, appeler sans cesse un sous-traitant et étais dans l'impossibilité d'obtenir en sus l'ADSL car la ligne entre le village et le gros bourg du coin était trop sollicitée. Il fallait la changer mais ce n'était pas financièrement intéresant au vu de la taille du village...
Après, tu as peut-être raison, la bataille est probablement déjà perdue mais cette réforme intervient dans un contexte résolument différent des précédentes: les autres ont été menées pendant la période du néo-libéralisme triomphant, s'imposant implacablement à ce sacro-saint modèle Français. Aujourd'hui, le néo-libéralisme a pris une énorme claque et le vieux fonds égalitaire des Français resurgit-il peut-être. A suivre...

baloo31

Bonjour,
Bonne analyse, à un bémol près, il me semble que les gens n’ont pas tant peur de la privatisation du service postal mais de la privatisation de la Banque Postale en tant que dernière banque où les dépôts courants ont une véritable garantie de l’état (que cette garantie soit réelle ou non)
Le gros problème de la gauche, c’est que la défense des services publics se confond avec la défense du statut des fonctionnaires, c’est à dire une vision corporatiste et restrictive des intérêts d’une catégorie sociale particulière (qui vote plutôt à gauche, bien entendu) Or dans cette période de forte montée du chômage, la garantie d’emploi des fonctionnaires et assimilés crée une division radicale et néfaste entre les salariés. J’ai travaillé pour Airbus, et il était clair que les sous-traitants, intérimaires et CDD (de plus en plus nombreux) n’étaient qu’une main-d’œuvre secondaire complètement ignorée des salariés à demeure et de leurs représentants syndicaux, main-d’œuvre qui pouvait être virée du jour au lendemain sans aucune vague (c’est ce qui s’est passé à l’occasion du plan Power 8)
Il est clair que l’absence de vision globale sur l’avenir de la société pour la gauche la réduit à des revendications stériles au jour le jour, faute de vouloir discuter des sujets qui fâchent (par exemple le travail est-il un droit irréductible puisque lui seul permet un revenu indispensable et sain moralement ou une simple variable d’ajustement dans le procès de production ? Peut-on concevoir une société où 30% des citoyens seraient des assistés sociaux définitivement sans travail, des parasites en quelque sorte qui ne devraient avoir aucun droit sauf celui de remercier l’état charitable ?)
Cela dit, qui se fait encore des illusions sur les partis d’oppositions ? Comme dit Orlov, en URSS on votait pour le parti unique, en Occident on vote pour le parti capitaliste ou l’autre parti capitaliste.

Malakine

@ Berru

L'EPIC c'est une privatisation du mode de gestion. C'est clairement de la gestion privée. La seule différence c'est qu'il n'y a pas d'objectif de dégager des bénéfices.

@ Cording

Ceci n'est pas un commentaire mais la récitation d'une leçon bien apprise.
Vous ne répondez pas à l'abandon de représente la notion de SP des principes d'égalité ou de justice dans la sphère abandonnée au privée. C'est l'idée essentielle développée ici : ON se focalise sur les derniers ilots de non profitabilité pour mieux abandonner le reste à la finance actionnariale et à la loi du plus fort ...

@ Ryan

Je sais que tu vis partiellement dans le monde rural et donc toi, tu peux te sentir légitimement concerner par ce discours de défense de la ruralité. Mais à mon avis, cette crainte est sans fondement. Si on en arrive à ces extrémités (ce qui veut dire que la puissance publique aura laissé faire) les régions se feront une joie de financer la distribution du courrier dans les territoires reculés ! Le monde rural est largement financé. Ce n'est pas demain que ça changera. C'est d'ailleurs celui qui se développe le plus vite démographiquement. A mon avis personnel c'est une erreur grave de laisser faire ça, mais ça me semble être une tendance lourde.

Mais de toute manière, le courrier papier est en voie de disparition. L'enjeu du monde rural ne saurait se limiter à la seule poste. A mon avis, l'enjeu est surtout sur la viabilité des villes petites et moyennes qui structurent l'espace rural.

Le vieux fond égalitaire français réagit ? Espérons qu'il s'intéresse aussi à la reprise en main du secteur privé, en terme d'obligation de service (je pense notamment aux nouveaux services numériques) et en termes de profitabilité des services domestiques.

@ Baloo31

Mais tu sais qu'il existe la même chose dans la fonction publique ? On imagine pas le nombre de salariés en statut précaire (et parfois payé à l'heure sans congés payés) dans les mairies. Idem pour ces services publics. Tous ont des sous traitants ou la protection est bien moindre (carlson wagon lit ect...)

Je suis entièrement d'accord sur la suite. Il faut travailler à une vision globale de la société ... et aux voies et moyens de la rupture.

Archibald

J'aurais aimé manifester quelque désaccord avec Malakine, mais ce qu'il dit du marqueur identitaire d'une gauche qui a renoncé à à peu près tout me semble d'une telle évidence. Une gauche qui se comporte avec sa clientelle électorale comme la droite avec les professions libérales.

Archibald

clientèle, pardon.

edgar

Je partage totalement ton indignation sur l'opération de blanchiment que constitue pour la gauche qui a tout accepté comme capitulations, l'opération référendum (lire Joffrin défendant la Poste service public fait doucement rigoler quand on le lit régulièrement approuvant l'Union européenne etc...)

Mais comme le rappellent tes lecteurs, il faut quand même souligner qu'il y a du vrai dans la défense des services publics. Il est radicalement différent de travailler avec des objectifs de couverture du territoire, de livraison du courrier à J+, ou bien d'avoir à maximiser le profit annuel.

Ne laisse pas ta juste colère anti-tartuffes l'emporter sur la réflexion de fond.

Il n'est pas d'ailleurs illégitime qu'une puissance publique de gauche ait comme mode de réflexion : ce que je veux protéger, l'essentiel, je le mets dans le secteur public, et je confie au privé ce qui est accessoire - je te signale que le droit du travail s'applique au privé au passage, qui n'est pas complètement sans lois...

Archibald

@ Edgar

Suite à l'intervention d'un blogueur, je suis allé faire un tour sur le site de D.Reynié. Aussi désespérant que l'homme m'est sympathique à la télévision. Son livre sur la dérive rouge-brune est la bible des euro-fédéralistes de chez Quatremer. Je me demande s'il y croit vraiment ou si c'est devenu son fonds de commerce.

René Jacquot

@ Edgar

On est d'accord... Il suffit de voir le précédent de la Deutsche Post pour constater les effets délétères d'une privatisation (le tout s'est terminé par un scandale).

Malakine

@ Edgar

Tu n'es pas cohérent. Si comme tu le dis, le privé n'est pas sans lois, on doit pouvoir organiser l'exercice du service postal et imposer des normes (J+1, couverture territoriale) par la loi ou par le contrat.

Je suis d'accord pour dire que la puissance publique peut dire "ce que je veux protéger, l'essentiel, je le mets dans le secteur public, et je confie au privé ce qui est accessoire" Par contre, je ne suis pas d'accord pour y mettre un service qui ne distribue plus que des factures et des publicités !

Il y a bien d'autres services domestiques autrement plus important, à commencer par la banque, le logement, la distribution du carburant, voire le grande distribution elle même ! Pourquoi ne pas plutôt revendiquer des prises de participations de l'Etat dans ces activités ou leur imposer des obligations de service ?

@ Archibald

Dominique Reynié est un crétin. Je ne savais pas qu'il avait un blog (c'est pas plutôt le site de la fondation pour l'innovation politique ?)

@ René Jacquot

Les entreprises privatisées n'ont pas le monopole des scandales. Le 100% public en est plein et le 100% privé également.

Laurent Pinsolle

Je suis en partie d’accord.

Complètement d’accord quand tu dénonces dans le soutien à cette « votation » une posture destinée à donner une crédibilité « de gauche » à des personnes qui ont pourtant accompagné et accepté cette évolution du statut de la Poste, notamment au niveau européen. On pourrait également critiquer les conditions d’organisation de cette votation qui rappelaient davantage les républiques bananières qu’une véritable démocratie. Il aurait été sans doute plus honnête d’en faire une pétition.

Je partage tes points sur la péréquation financière, la gestion privée, ou le fait que cette défense est souvent le signe de l’acceptation d’une concurrence sauvage et déloyale dans le reste de l’économie.

En revanche, je ne suis pas d’accord sur ton refus de la distinction entre service privé et service public.

En effet, pour moi, la Poste est ce qu’on appelle en économie un « monopole naturel », à savoir que la distribution du courrier est une activité dont les coûts de structure sont tels que des entreprises concurrentes ne peuvent pas se monter (à moins de se contenter de niches, comme le font UPS et FedeX). On peut considérer que le transport ferroviaire, la production d’énergie, la distribution de l’eau, les autoroutes, les parkings voir la téléphonie sont des activités dites de « monopole naturel ». On n’imagine pas un concurrent de la SNCF construire un réseau ferroviaire parallèle par exemple.

Et comme un monopole constitue souvent une rente, il est largement préférable (pour moi, c’est la seule voie acceptable) qu’il soit confié à une entreprise publique car même les concessions accordées au privé finissent par se transformer en rentes assez scandaleuses (parkings, autoroutes).

Dès lors, il y a pour moi un service public, des entreprises publiques opérant dans un secteur à « monopole naturel » et dont les objectifs, conséquence de leur statut, vont largement au-delà du profit.

Malakine

J'ai surtout contesté ce que j'appelle "l'idéologie du service public", mais il est vrai que j'ai vraiment du mal à classer les services en deux catégories aussi étanches.

Pour moi on doit imposer des normes de qualité à TF1 et des obligations d'audience à France 2 ...

Je ne suis pas aussi convaincu sur les frais de structure en ce qui concerne la poste. Mais bon ... Si la concurrence est économiquement impossible, raison de plus de ne pas s'exciter sur le changement de statut.

Le vrai problème c'est celui dont tu parles après : C'est la situation de RENTE !! Quelle soit privée ou publique. La rente privée conduit à des surprofits (=sans risques) la rente publique à la bureaucratie.

C'est cela qu'il faut éviter à la poste, mais comme dans tous les services domestiques. Il faut limiter sérieusement la profitabilité de tout ces services.

Les "entreprises publiques opérant dans un secteur à monopole naturel" ça n'existe plus ! Aujourd'hui les services publics marchands disposant d'une situation de monopole, tu ne les trouves qu'au niveau local. Et souvent il s'agit de structure de droit privé, soit des entreprises concessionnaires, soit des associations subventionnées.

RST

@ Laurent

Bizarre ton commentaire. Voila ce qu'on trouve sur le site de DLR:

"Après le vif succès de la votation citoyenne qui a recueilli plus de 2 millions de voix dans toute la France, DLR, partie prenante du collectif national pour le maintien de la poste 100% publique, demande au gouvernement de retirer son projet ou d'affronter le suffrage universel."

RST

@ Malakine :
Je ne suis pas d’accord avec toi, mais j’adore te lire … sauf quand tu écris des choses comme ça ;-)

Il y a déjà, selon moi, des erreurs d’analyse de la réalité :

1) Considérer la poste comme un service essentiel au même titre que l’électricité ou la banque n’est pas la meilleure entrée en matière. Il y a des différences fondamentales entre tous ces "services" tant en terme de fonctionnalité, d’utilité que de gestion.

2) Pardon mais la phrase " Le service public s’accommode fort bien de la gestion privée" est navrante.
On peut commencer par redéfinir la notion de service public comme tu le fais. J’aime bien l’appellation de "Service AU public" pour bien montrer que la finalité c’est bien de rendre un service et pas de nécessairement de le faire faire par l’Etat.
Il y a des activités qui ne s’accommoderont jamais de la gestion privée. La fourniture d’électricité en est un des meilleurs exemples par le simple fait qu’aucune entreprise privée ne pourra mettre en place les investissements nécessaires. De même, mettre ce secteur entre des mains privées c’est laisser la possibilité d’être pris en otage par des entreprises qui feront du chantage à la distribution comme en Californie. Ca a coûté des millions de dollars aux contribuables et quelques black-out mémorables. On pourrait aussi parler de la distribution d’eau et du scandale que représente la main mise des entreprises privées sur se secteur qui représente pour eux la poule aux œufs d’or.

3) La péréquation tarifaire : la comparaison avec le mobile est tout à fait inadaptée. Les coûts pour éliminer les zones blanches sont quantifiables et ne sont pas répétitifs. Les coûts pour acheminer le courrier au fin fond de la Corrèze sont des coûts de fonctionnement permanents que personne ne voudra prendre en charge. Je trouve d’ailleurs extraordinaire que pour justifier la privatisation, tu fasses référence aux dépenses supportées par… l’Etat. J’y vois une sacrée contradiction.
Enfin l’expérience montre avec la Suède par exemple, si je ne m’abuse que, ça ne marche pas.

Crois-tu sérieusement que tout naturellement, par la grâce d’ « une Pentecôte morale qui verrait la vertu de modération, tel l’Esprit saint, descendre sur les capitalistes » comme dirait Lordon, nos dirigeants vont spontanément traiter ce problème si personne ne leur force un peu la main ? Tien, nous avons là une première justification possible pour cette votation, cette action citoyenne que tu sembles tant dénigrer.

Il y a ensuite une erreur d’interprétation : cette action aurait été entreprise parce que «ça fait de gauche ». Tu confirmes donc d’une certaine manière que DLR, qui a officiellement soutenu le mouvement, est de gauche. Plus sérieusement, l’organisation même du mouvement qui n’avait pas vraiment de coordination centrale et qui est à la base un mouvement de citoyens, montre que ce n’était pas un mouvement politique. Que des partis s’y soient ensuite raccrochés est une autre histoire.

Ton opposition droite/gauche privé/public est dépassée. Elle était peut-être valable il y a 30 ans… Entre temps la gauche au pouvoir a privatisé à tour de bras montrant ainsi le peu d’attachement qu’elle portait au secteur public. Pour la petite histoire, c’est avec ATTAC que j’ai réalisé qu’un service public pouvait être rendu par une entreprise privée et que ce n’était pas nécessairement mal par définition.

Alors oui, il y a un secteur public (avec l’éducation nationale par exemple) dont l’objectif ultime n’est pas le profit et un secteur privé (le commerce des baskets) que l’on peut laisser jouer au Monopoly. Cela ne signifie pas qu’une entreprise privée ne peut pas rendre un servie public, cela signifie que les critères d’efficacité ne sont pas les mêmes.

Enfin , je trouve dommage que tu mettes tout le monde dans le même sac et notamment les anonymes qui ont passé une partie de leur week-end dans les rues pour assurer le bon fonctionnement d’une action dont la signification va bien au-delà de la caricature que tu en fais. Elle est aussi, par exemple, un rappel que la démocratie doit permettre une expression des citoyens via par exemple le référendum !

Laurent Pinsolle

@ RST

Pourquoi bizarre ? Je suis moi-aussi contre le changement de statut car pour moi La Poste est un service public.

Malakine

@ RST

J'ai déjà répondu à l'ensemble de tes objections. Je vais me concentrer sur ton point 3 qui me semble totalement fou.

Donc ta thèse c'est que dans l'hypothèse où la poste serait privatisée et mise en concurrence, personne n'obligera aucun opérateur à acheminer le courrier en tout point du territoire ? Et tu penses aussi que l'opérateur ne le ferait pas de lui même ? Tu crois vraiment à ça ??? Mais tu imagines ce que tu dis ?

Dis moi donc comment tu verrais une tarification du courrier en fonction de la localisation du destinataire. Des timbres avec x zones ?? Et quand aux bureaux de poste dans les coins perdus, ne t'inquiète pas une seconde !! Les collectivités se dépècheront de les financer si besoin. Aujourd'hui on en est à financer les cabinets médicaux privés en milieu rural. Ne t'inquiète pas une seconde pour le monde rurale. Ce n'est pas demain la veille qu'on le laissera tomber, surtout aujourd'hui ou l'habitant des zones rurales est en passe de remplacer l'immigré ou le représentant des minorités comme figure archétypale de l'opprimé du monde moderne.

Ce qui se passera est simplissime. Tout opérateur qui rentrera sur le marché se verra imposer l'obligation d'une tarification unique, et ça sera le plus simple pour tout le monde. Arrêtons les délires avec ça !

Pour le reste, chacun fait ce qu'il veut de ses dimanches. S'il y a qui pensent qu'il n'y a rien de plus urgent et de plus important de se battre contre changement de statut de "la poste", grand bien leur fasse !

Je vais te faire une confidence. J'ai payé mes études en faisant facteur en banlieue parisienne. ET j'ai adoré ce boulot !! Mais les dernières années, on distribuait essentiellement de la pub ! Et c'était en 1991 ... Bonjour le "service public" !

Archibald

@ Malakine (aux autres aussi)

Non, il me semble que c'est son blog (Opinion européenne).
Reynié m'avait paru sympathique le jour où, dans C'est dans l'air, il avait refusé de flinguer Jack Lang (que par ailleurs je déteste) au prétexte qu'il votait la réforme constitutionnelle (si mes souvenirs sont bons). Quelqu'un qui résiste au plaisir de faire un bon mot quand tout le monde s'en donne à coeur joie ne peut être foncièrement mauvais. Je n'ai appris qu'ensuite l'existence de son livre, dont le propos me semble on ne peut plus caricatural. Mais pour un fédéraliste, quiconque ose parler positivement, même deux minutes (tu connais mon absence de convictions politiques), de l'Etat-nation ("cette merde" dirait Toni Negri), est un nationaliste. Point. J'en ai un peu fait les frais chez Quatremer, mais cela m'est devenu complètement indifférent. A chaque fois, je me dis simplement qu'à leurs yeux je suis un hérétique.

Pour le reste, je ne peux tenir en très haute estime quelqu'un qui pense que la gauche aura miraculeusement résolu tous ses problèmes quand elle aura fait son Bad-Godesberg.

Pour revenir au sujet, je suis d'accord avec ceux qui tiennent au service public. Une raison de fond, c'est-à-dire pas du tout raisonnable: esthétiquement, ceux qui se veulent dynamiques, prêts à se retrousser les manches, etc., m'ont toujours fait flipper. Et je sais que je décris la raison exacte pour laquelle ces gens-là veulent en finir avec les services publics. Je le sais, j'ai subi leur mauvais goût (amis de la famille, copains de classe, etc.) pendant toute ma scolarité.

PeutMieuxFaire

ximité de chez soi la possibilité de retirer un colis chez un concurrent, dans les zones où la population est moins dense "La Poste" reste sans concurrence. Statut privé ou public elle restera un monopole de fait sur une bonne part du territoire et la concurrence réservée aux domaines rentables.
Ce qui est vrai pour les colis sera plus vrai encore demain pour le courrier ordinaire.

- Vais-je donc voir (et pour quel gain ?) passer devant chez moi 2 ou 3 facteurs chaque matin pendant qu'un village n'aura plus que de rares et éventuels passages du "postier public" ?

Ce à quoi nous avons assisté samedi c'est bien une réaction à "la marche inexorable du néolibéralisme" ; et ne croyons pas que seul l'électorat de gauche se soit exprimé.

D'accord, c'est la récupération à gauche que tu fustiges (parce que ses leaders ont un temps flirté avec le libéralisme) mais aujourd'hui il n'a échappé à personne qu'à droite on jure, ô grand dieu, qu'il ne s'agit que d'un changement de statut et pas d'une privatisation ! Comme quoi l'attachement à ce service public (ou à moins de libéralisme) est largement partagé...

Salutations néanmoins cordiales, PMF

PS : que veut dire l'argument du cabinet médical privé financé par une collectivité rurale sinon que la gestion privée ne peut d'elle-même, sur son propre ressort (ce qui est profitable), assurer un service public.

PeutMieuxFaire

Désolé pour le commentaire précédent tronqué ! Ci-dessous : l'intégralité du 1er paragraphe :

J'avais lu avec beaucoup de circonspection ce billet (j'y reviendrais en partie même si RST a exprimé l'essentiel de mes objections).
Mais suite au dernier commentaire (de Malakine) je voudrais faire observer de suite que "La Poste" est déjà en situation de concurrence (pour les colis) et que, si en ville, on trouve ... à proximité de chez soi la possibilité de retirer un colis chez un concurrent, dans les zones où la population est moins dense "La Poste" reste sans concurrence. Statut privé ou public elle restera un monopole de fait sur une bonne part du territoire et la concurrence réservée aux domaines rentables.
Ce qui est vrai pour les colis sera plus vrai encore demain pour le courrier ordinaire.

Suite : revenir au commentaire précédent !

Malakine

@ Archibald

Combien de fois vais-je devoir le dire ? :-) Le service public s'exprime par des obligations imposées par la puissance publique, pas par la nature du capital !

France 2 sans cahier des charges et ne serait (n'est??) qu'une chaine commerciale à capitaux public. La SNCF sans cahier des charges n'est qu'une entreprise de transport purement commerciale (il paraît même qu'elle fait des bénéfices...)

A contrario, TF1 à qui on imposerait dans le contrat de concession de diffuser des émissions politiques se verrait DE FAIT chargé d'une mission de service public. Le recul du service public est au moins autant dans une totale liberté laissé aux acteurs économiques, publics comme privés, que dans la privatisation du capital dans anciens opérateurs de réseau.

Ces entreprises publiques que vous chérissez comme des fétiches sont déjà toutes devenues des entreprises commerciales comme les autres !

@ PMF

L'argument du cabinet médical c'est pour dire que jamais, jamais, jamais, l'Etat ou les collectivités locales n'abandonneront le monde rural. Dans ce pays, on applique le principe d'égalité aux territoires comme aux hommes. Que chaque parcelle du territoire dispose des mêmes services, du même niveau d'équipement et des mêmes "chances" fait consensus, à droite comme à gauche.

Racontez moi ce que vous voulez mais ne me dîtes pas que cette manifestation c'est pour défendre la qualité de vie en milieu rural. S'il vous plaît, non ...

Vince

Ouverture de capital ---> pression de l'actionnariat ---> prise de risques ---> euh, Lehman Brothers ?
Cher Malakine, renseigne toi donc sur le niveau d'endettement de banques comme la BNP ou Soc Gen.

Malakine

Ah pardon ! je n'avais pas compris quand empêchant le changement de statut de la poste on pouvait du même coup à en finir avec la spéculation dans les banques!
Qu'est ce que je suis con alors ...

Lilian auton

Malakine , Auriez vous lu des cours de droit administratif ? je vous félicite pour la perspicacité de vos remarques. Le début du XXéme est pour être précis 1921.
Vous pouvez l'arrêt du tribunal des Conflits de la dite date appelé " Compagnie de l'Ouest africain " ou plus connu sous Bac d'Eloka.
Il instaure le Service Public à caractère Industriel et Commercial.
Ces SPIC ont pour but de pallier les déficiences des agents privés dans l'économie.

Malakine

J'ai même donné des cours de droit administratif :-)

Pour faire ce papier, j'ai du me rafraichir la mémoire sur cet arrêt et en fait, il n'institue pas les SPIC. Le TC prend acte que parfois l'administration gère des activités marchande et il considère que dans ce cas, ce sont les règles du droit privé qui s'appliquent.

Mais sûrement qu'aujourd'hui on traiterait le tribunal des conflits de 1921 d'affreux libéral et de supôt de la finance mondialisée ... :-)))

Archibald

@ Malakine

Excellent ton post de 17h53! Je te pique la réplique pour la resservir à ceux pour qui la gauche se résume à la défense des (soi-disant) services publics. :-D

En revanche, je note avec quelque déplaisir que mes considérations esthétiques ne t'ont pas convaincu. :-(

Pascale

Pas le temps de lire tous les commentaires...mais je mets mon grain de sel quand même...

Plus ringarde (et de gauche pourtant) que moi, y' a pas... Moi ce que je souhaitais/souhaiterais, c'est une Poste qui desserve le territoire national, un EDF/GDF qui desserve le territoire national, une SNCF qui desserve le territoire national... POINT. C'est tout. Pas des entreprises qui cherchent à conquérir des parts de marché au niveau européen ou au niveau mondial.Parce que derrière toute velleité de changement de statut puis d'ouverture du capital et d'ouverture à la concurrence, il y a cela: le désir de partir à la conquête de parts de marché ailleurs.... Mais je m'en fiche, moi, des parts de marché ailleurs!!!!! Ce que je souhaite, c'est une Poste qui fonctionne avec des facteurs qui ont le droit de parler aux petits vieux isolés quand ils apportent le courrier; des tarifs EDF/GDF raisonnables ( et qu'on ne me fasse pas le coup de la concurrence!!!! Je n'y crois pas trente secondes!!), et des trains qui fonctionnent et ne déraillent pas ( voir incidents récents avec des trains de marchandise, secteur ouvert à la concurrence désormais...). Et c'est pour cela que j'ai participé à la votation ( dont on peut contester les modalités, mais le gouvernement n'a qu'à faire un vrai référendum, et là on verra!!).

Oui la Gauche se dédouane de ce qu'elle a fait, certes!! Mais je m'en fiche d'un certain côté! Deux millions de personnes se sont déplacées pour aller mettre un bulletin dans l'urne, 2 millions de personnes ont fait la queue ( parce qu'il y avait la queue pour voter) !!! Pourquoi ne pas se réjouir simplement de ce que les citoyens, comme en 2005 pour le référendum, sont capables de se manifester encore?? Pourquoi ne pas y voir l'expression de la sourde colère qui gronde confusément, l'expression de la souveraineté populaire qu'on viole sans cesse et ne trouve débouché pour s'exprimer??

Ouais, eh bah moi ça m'a redonné confiance dans mon peuple, cette votation ! C'est peut-être pas intellectuel mais passionnel comme positionnement, mais je me fiche de ce qu'on en pense.Deux millions.... Les organisateurs tablaient sur un million.... Vous ne voyez pas ce que cela veut dire?? Le gouvernement, lui, a compris.....

Cordialement à tous,
Pascale

nicolas

Et alors, ce n'est pas parce-que la gauche a elle aussi privatisé que les gens qui sont de sensibilité de gauche ne peuvent pas s'exprimer pour une fois. Les manifs ne servent pas à grand chose comme on a pu l'observer. Vosu êtes comme de PS qui l'ouvre souvent mais en fait pas grand chose. J'ai trouvé que c'était une excellente idée car elle a permis de montrer à de nombreuses personnes que l'on, pouvait fédérer une idée. Que malgré ce gouvernement qui fait la sourde oreille depuis plus de 2 ans, il existe malgré cela des possibilités de s'exprimer. Je pense que vous n'avez pas compris que cette votation est surout la possibilité pour beaucoup de personnes d'exprimer leur mécontentement face à un gouvernement qui ne fait pas grand chose depuis la crise.

Moi cela m'a fait plaisir, cela m'a montré que beaucoup de personnes sont exaspérées par ce gouvernement. Quant au
PS je ne pense pas qu'il puisse s'attribuer le beau rôle. Et puis il existe encore des gens de gauche (et je suis persuadé que des gens de droite sont aussi venues voter). On a le droit d'être de gauche.

Malakine

@ Pascale

Ah ben voilà ! Tu viens de me faire comprendre pourquoi je suis insensible à cette vocation. C'est encore une expression du nonisme, c'est à dire un mouvement qui se donne bonne conscience à protester contre l'état de la réalité, mais qui ne met en avant aucune idée pour la changer.

C'est juste "non". On crie non. Ca ne change rien mais ça fait du bien ...

***

Et en ce qui concerne le développement à l'internation, je crains pour toi que cela existe déjà. Si tu veux la différence entre nous, c'est que moi je dis la même chose avec Carrefour ! Je n'ai pas envie que Monsieur Carrefour se sert de l'argent que je dépense chez lui pour aller ouvrir des magasins au Brésil ou en Chine. Je me fous de savoir à qui appartient l'entreprise. Ce qui m'importe c'est ce qu'elle fait et les règles qu'on lui impose.

@ Nicolas

Voilà c'est ça ... C'est une manière d'exprimer son mécontentement. Une manière de se sentir exister. Mais les idées portées par ce mouvement, on les cherche.

Pascale

Hihi, tu exagères Malakine, mais ce n'est pas grave, je continuerai de te lire - en attendant de boire une bière avec toi !! Je cite : ' expression du nonisme, c'est à dire un mouvement qui se donne bonne conscience à protester contre l'état de la réalité, mais qui ne met en avant aucune idée pour la changer. " Bah moi je suis conséquente ( et je ne dois pas être la seule...), je suis noniste et ... pour la sortie de l'UE de la France. Mais tu vas tout de même pas nous faire le coup des Oui-ouistes qui nous renvoient toujours dans les dents le fait que nous n'avons pas proposé de plan B - et ce alors même que tout débat sur l'UE et le TCE a été immédiatement étouffé par la sphère politico-journalistique dès le 30 mai, juste après la floppée d'injures envoyé par Colombani et l'autre horreur de Libé!!!!!

Carrefour..... Hum.... La Poste, EDF-GDF, la SNCF, ce sont des entreprises de réseau pour lesquelles, au moins pour les deux dernières, à un moment de son Histoire la France a eu une volonté politique d'unification en une seule entreprise pour raion d'efficacité, et pour pouvoir porter une politique volontariste de développement au bénéfice du territoire national. Rien à voir avec Carrouf'! On ne peut pas faire l'économie de l'Histoire ! Et c'est justement parce que ces entités étaient liées à l'Histoire nationale, témoins d'une volonté politique de développement du territoire, et en dernier ressort biens de l'ensemble de la communauté nationale que nombre de citoyens y sont attachées. Tu ne peux rayer cela d'un trait.Et je ne vois pas pourquoi à terme ce qui était bien de la collectivité de l'ensemble des citoyens pour être au service des citoyens devrait devenir bien d'investisseurs.


Je te trouve injuste dans ta réponse à Nicolas: "C'est une manière d'exprimer son mécontentement. Une manière de se sentir exister. Mais les idées portées par ce mouvement, on les cherche. ". Ouais, eh alors!!! On est cause que la Gauche ne propose rien??? Il faudrait se taire alors sur tout, coincés entre Sarkozy et une Gauche sans pensée??? Cette votation, c'est aussi l'affirmation de ce que la recherche du profit permanent comme seul horizon ne va pas pour les 2M de gens qui ont dit non! Et on peut bâtir des choses là-dessus : tu participes au débat pour inventer autre chose, moi aussi, d'autres aussi, mais on ne va pas reconstruire une Gauche ( euh désolée, je pense à Gauche..)d'un claquement de doigt sur 30 ans de décombres idéologiques ( et avec toujours la même classe d'âge de fait aux manettes ...).

Tu réduis le positionnement de 2M de gens à une posture, à un "moi-je" ( "une manière de se sentir exister"), à du sentiment, de l'émotionnel individuel.... Ah misère!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Bien des évolutions se sont ancrés sur un mécontetement, diffus peut-être, mais collectif... En 1789, ils avaient des élites qui pensaient.... et qui ont porté le mouvement. Ne nous reproche pas à nous les 2 millions d'avoir des chefs qui ne nous valent pas - et qu'on attend.....

Bien cordialement,

Pascale

Gillou

Mon cher Malakine, excellent papier sur : La "privatisation de la poste"ou le bal des socio tartuffes.

Qui m’amuse beaucoup par les commentaires en réponse, ils montrent bien, je ne dirais pas une partie des français, mais sûrement de certains sont restés dans une configuration du service public qui date presque du siècle dernier. Une phrase me fait bondir :
« Ce que je souhaite, c'est une Poste qui fonctionne avec des facteurs qui ont le droit de parler aux petits vieux isolés quand ils apportent le courrier ». Peut être un autre va lui demander de lui apporter son paquet de « nouilles ». Les facteurs ne sont pas là pour faire l’assistance sociale.
Moi j’aimerais simplement qu’il fasse pour quoi l’état le paye (donc nous) que l’on me donne mon recommandé (quand exceptionnellement j’en ai un), plutôt que l’avis, alors que je suis présent (et on ne cherche même pas à savoir si je suis la) m’imposant d’aller au bureau de poste. Au lieu de cela on n’oublie de me mettre des dépliants publicitaires.
La poste un service public OUI, mais alors qu’elle soit au service du public avec des horaires d’ouverture plus adaptés. Il y aura de moins en moins de courrier (les mails le remplace), alors pourquoi pas avoir deux services, ouvrir les bureaux de 7 à 14 heures et de 14 à 21 heures, cela éviterait à certain l’obligation de prendre une ½ journée.
Mais alors qu’elle serait la réaction des syndicats et des participants à la votation ou il devait ya voir beaucoup d'agents de la poste ?

RST

@ Malakine

"Tout opérateur qui rentrera sur le marché se verra imposer l'obligation d'une tarification unique"
Et ce sera quoi ton prix unique: 5 euros ?
Sauf erreur de ma part, nous avons les SMS les plus chers d'Europe, non ?
Le gros problème de la privatisation, c'est qu'une fois que l'Etat perd le contrôle, il peut courir pour le rétablir et tous les beaux engagements vont s'envoler sur l'autel de la profitabilité.

Même si elle ne lit pas les commentaires, merci à Pascale pour ses commentaires plein d'humanité.

Sinon, je vois que les trolls sont de sortie. J'imagine que l'on va voir apparaitre ces bons Flamant Rose et Ozenfant ?
Msieur Gilou nous sert l'argument imparable de l'efficacité supposée supérieure du prié. Allez, je lui donne quelques exemples pour rire:
L'électricité californienne
La poste Suédoise
Le chemin de fer anglais
...

edgar

incohérent ? non.

Certes, on peut appliquer des règles aux acteurs privés. mais leur incitation, par construction, c'est de les contourner. donc, que ce soit dans le cadre d'une délégation de service public ou d'un partenariat public-privé, dès qu'un cahier des charges est fixé l'opérateur privé n'a qu'une idée c'est de savoir comment le contourner. un opérateur public n'a pas le même comportement parce qu'il n'a pas les mêmes objectifs. il faut lire le "royaume enchanté de tony blair" pour trouver flopée d'exemples de perversions hallucinantes d'opérateurs privés dans les hopitaux par exemple.

il y a une culture horripilante de l'intérêt général en france qui servait à couvrir n'importe quelle lubie étatique, je ne crois pas aujourd'hui que ce soit le danger qui nous guette...

Malakine

@ Pascale

Noniste au sens de "qui se satisfait d'un non" Parce que si ce n'est pas ça ici, je n'ai rien compris.

Ce qui avait voir avec Carrouf, c'est que c'est aussi en prélevant de l'argent sur le consommateur qu'ils ont financé leur développement à l'international.

Nan mais ! Je ne reproche rien à personne. J'ai juste oser critiquer l'idéologie du service public dans laquelle j'ai dit que je voyais beaucoup de renoncement. Mais manifestement c'est une vache sacrée.

Allez, marquons notre solidarité avec les postiers en lutte et créons nous tous une adresse à laposte.net !!

@ Gillou

Comme je disais plus haut, j'ai fais le facteur quand j'étais étudiant, et oui ! Parler aux petites vieilles ça fait partie du boulot. En tout cas des plaisirs du boulot. On finit peut-être la tournée un peu plus tard, mais ça ne nuit à personne.

@ RST

Je m'étonne que tu ne vois pas toi même le renoncement qui est contenu dans tes propos. "une fois que l'Etat perd le contrôle, il peut courir pour le rétablir et tous les beaux engagements vont s'envoler sur l'autel de la profitabilité" Je trouve ces propos bien curieux de la part de quelqu'un qui en principe est favorable au SLAM

Le problème dans ce genre de "débat" c'est qu'à chaque fois qu'un argument a du plomb dans l'aile, on en sort un autre. Maintenant il faudrait maintenir le statut d'EPIC (car l'enjeu est là !) pour garantir 'l'éfficacité" ??

Ca va un peu vite pour moi ...

Et puis, ils peuvent bien passer les timbres à 5 €, ça ne fera jamais qu'un trou de 1€ par mois dans mon budget. Personnellement je n'achète des timbres que lorsque j'ai une amende à payer.

@ Edgar

On est pas d'accord, mais au moins, toi tu as compris mon propos. Apparemment tu es le seul.

edgar

:-)

edgar

il y a d'autres moyens de brider l'arrogance de nos hauts fonctionnaires que de casser leurs joujoux. par exemple en leur imposant de démissionner lorsqu'ils partent dans le privé, en exigeant que le patron d'une boite publique y ait travaillé dix ans avant d'en prendre la direction...

Tous ces sujets de réflexion sont enterrés au profit de débats plus religieux comme l'Union européenne qui, comme chacun sait, résoudra miraculeusement tous les problèmes (ou le protectionnisme européen...)

Archibald

@ Edgar

D'accord avec vous sur les débats religieux, mais je ne savais pas qu'exiger qu'un patron d'une boîte publique y ait travaillé pendant dix ans allait permettre de mieux répondre aux problèmes liés à la globalisation. :-)

cording

@ Malakine

N'étant pas socialiste je n'ai pas à justifier telle ou telle analyse du PS. A tous ceux qui disent que le PS devrait faire son "Bad Godesberg" son aggiornamento idéologique je pense qu'il est fait en pratique : il est devenu néolibéral, monétariste et européiste raison pour laquelle il est en crise parce que cela ne correspond à ce que souhaite son électorat.
Il est vrai que La Poste et son devenir fait partie d'une réflexion globale à la manière de Jacques Sapir sur la nécessaire alternative politique, il faudra reconstruire des services publics c'est-à-dire renationaliser La Poste, EDF, GDF, France-Télécom, redonner des moyens à la santé, la justice, l'éducation et la recherche en vue du bien commun pour tous les citoyens!
Pour rappel je suis un royaliste de la NAR.
A ce sujet consultez donc son site.

cording

De la même façon je pense qu'il faudra nationaliser TF1 parce qu'il est anormal qu'une chaine de TV soit la propriété d'un groupe qui vit des commandes publiques, cela n'existe dans aucun pays libéral! Il en est de même de la presse papier qui crève aussi de son conformisme idéologique: toute la presse a fait campagne pour le oui au "TCE" et a exprimé son mépris pour le vote populaire du 29 mai 2005!

Malakine

Ben non !! je ne suis pas d'accord !! Ces services publics là constituent un modèle historiquement daté et appartiennent au passé.

Il faut revenir à la conception classique du service public, c'est à dire reconnaître à l'Etat une capacité de régulation des activités commerciales activités présentant des enjeux en terme d'intérêt général.

Je ne vois pas quelle différence on peut faire aujourd'hui entre les grandes entreprises de prestation de services domestiques. Toutes méritent d'être régulées, que ce soit en terme de niveau de service, de relation avec l'usager ou de profitabilité. Toutes ! Grande distribution, banque, carburants, télévision, accès internet, autant que la poste ou l'électricité.

Sans parler de tous les services publics locaux qui gagneraient sûrement aussi à être encadrés par des normes de qualité.

Vous pensez tous avec cinquante ans de retard avec votre équation service public = entreprises à monopole que l'Europe veut privatiser.

Mais, je reviendrais un jour sur ces question en exposant ma thèse de manière positive.

Daniel 1er (Dresse)

(Ah ! Cela va mieux ! Il y en avait besoin ! Je poursuis sur un autre registre, le pseudo référendum sur l’avenir de La Poste. Excusez moi de parler tout seul mais moi cela ne me dérange pas).

Là encore Malakine n’a pas tort sur le fond. Je crois aussi que les services publics qui se sont épanouis durant les trente glorieuses à la suite de la seconde guerre mondiale (ces deux moments de cataclysme et de reconstruction sont indissolublement liés) sont morts dans leur âme. Les corps d’armée de la fonction publique ont été laminés autant par trente de guerre économique libérale que par le triomphe de l’individualisme sociétal et ses répercussions obligées sur l’état d’esprit autant des usagers que de leurs obligés. Mais il est possible néanmoins d’imaginer un redéploiement de l’état sur les services avec des mécanismes différents et en donnant à cette notion de service une définition beaucoup plus large (on y sera peut-être forcé par exemple en cas de pénurie alimentaire essentielle). La gauche avait sans doute raté une occasion de ce type lors de son arrivée au pouvoir en 1981 avec le gouvernement Mauroy. Il avait été beaucoup question à l’époque du choix entre étendre l’emprise de l’état par simple contrôle de la majorité du capital d’entreprises privées et la création d’un « bouclier » industriel d’entreprises entièrement nationalisées. C’est le second choix qui avait prévalu, et l’on peut se demander aujourd’hui si la première solution n’aurait pas mieux résisté à la volonté de privatisation généralisée qui a prévalu ensuite de par tous les gouvernements successifs de droite et de gauche. Je ne vois de toute façon aucune alternative crédible à la prise de participation directe de l’état dans les activités concernées. Toute politique de délégation au secteur privé laisse libre cours aux inconvénients qu’Edgar a raison de recentrer dans le débat. Je sais d’expérience que la notion de « service au public » n’a pas le même sens dans les entreprises privées que dans les entreprises d’état, les premières consacrant l’avènement du « client roi » pour mieux enterrer le plus de droits possibles au salarié. Le fait que le client est de plus en plus « mis au boulot » lui aussi dans ces services (avoir affaire frontalement à un employé dans une banque devient par exemple un exploit) montre bien d’ailleurs que ces entreprises privées se foutent éperdument de leur prétendu souci de service public. On peut bien sûr imaginer un contrôle normatif plus étroit, mais dans quel cadre, avec quels moyens et surtout par qui ? Ne risque t-on pas de faire revenir par la fenêtre ce que l’on a prétendu évacuer par la porte, des bataillons de fonctionnaires investis de « missions de contrôle » ? Mais peut-être ceux-là aussi seraient privés et normés ? Je ne peux m’empêcher de penser aux agences de notation chargées d’évaluer la fiabilité de certains produits financiers sophistiqués avec le résultat que l’on sait. Suis-je hors sujet ?

Quant au jugement de Malakine sur les millions de personne qui ont apporté leur soutien au référendum « parallèle » sur le maintien du statut de la poste en état, je crois par contre qu’il est complètement à côté de la plaque. L’immense majorité de ces gens ne sont pas en effet dans NOTRE DEBAT D’IDEES et encore moins dans NOTRE DEBAT POLITIQUE. Le succès remporté par cette opération traduit d’abord une volonté –libre à quiconque de la trouver maladroite- de renouer avec l’acte politique quelles que soient précisément les positions des partis politiques en place. Les cortèges « tous ensemble tous ensemble » de l’hiver dernier, reflétaient aussi la même exigence, même s’ils sont allés au bout du compte se perdre dans les sables et peuvent tout autant susciter l’ironie. Elle exprime aussi la nostalgie certaine d’un temps révolu, celui où le facteur faisait partie des meubles et où les trains arrivaient à l’heure dans les coins les plus reculés, et cela même sans beaucoup de passagers dans leurs wagons. En regard, elle trahit enfin l’angoisse d’un futur indéchiffrable. Mais est-ce blâmable et surtout risible, de la part de vous autres qui n’avez rien d’autre que vos nobles débats d’idées à proposer ? Malakine reproche à tous ces gens de se contenter « d’être là » de se raccrocher à des chimères du passé, et surtout de ne pas avoir d’idée. Mais Mon Cher, le moteur de l’histoire a toujours été le fait de piétons lambda qui se sont regroupés par hasard, la tête dans leur nostalgie et le cœur tout à leurs émotions de l’instant. Je peux t’en donner moult exemples :

1) Malakine devant la Bastille en juillet 1789 : « Oh, vous faites quoi là, bande de vagabonds !? Vous n’êtes qu’un ramassis d’ignares chassés de vos campagnes par la sécheresse et portant dans votre âme le souvenir de vos communautés villageoises périmées. Quelles sont donc vos idées pour lutter efficacement contre la bourgeoisie d’industrie qui va se mettre en place tout au long du siècle suivant, vous mettre comme jamais au turbin et vous faire encore plus regretter vos moissons et vos cueillettes d’antan. Et puis ces têtes au bout de vos piques, quelle inconséquence !».

2) Malakine haranguant la foule sur les barricades en juin 1848 : « Alors les prolos, toujours aussi bourrins !? Vous n’avez pas encore compris que le droit AU travail dans un cadre familial, la petite échoppe, la petite boutique, le petit atelier, c’est cuit ! Allez raconter ça à Badiou… Euh… pardon, à Proudhon. Qu’est-ce que vous comptez faire pour lutter contre le dictateur qui va arriver au pouvoir grâce au bordel que vous faites ? Quelles sont vos idées pour gérer l’industrialisation massive de la France que ce dictateur va mettre en place ? Que vont devenir vos chimères nostalgiques dans toutes ces grandes usines, tous ces immenses chantiers, lesquels vont faire de vous des vrais prolos de vrais. Vous ne savez même pas encore ce qu’est une caisse de retraite ou un syndicat, et vous osez néanmoins prétendre faire l’histoire. Quoi ? Vous dites DU PAIN OU DU PLOMB ? Et ça veut changer le monde avec des slogans pareils ! Gonflés les prolos ! ».

3) Malakine apostrophant des grévistes sur le tas en juin 1936 : « Alors là les bœufs, je me marre ! On dirait que 150 ans de déconvenues ne vous ont pas suffit. Dans cinq ans vous allez tous crever de faim, si vous ne vous êtes pas déjà fait troués d’une balle par les boches. Et là vous voulez aller faire du vélo au bord de la mer ? Non mais je rêve ! Hitler, vous avez entendu parler ? Pas d’idées là-dessus ? Et les grands thèmes, les grands sujets du futur ? Le droit de vote des femmes, la nationalisation de Renault, la décolonisation et ses guerres longues. Cela ne vous vient même pas à l’esprit ! Mais qui va se souvenir de vous, les bœufs, PERSONNE !?

La vérité profonde de l’histoire est que les idées et les projets font toujours parties de l’intendance et ne s’insèrent qu’au grès des circonstances. En faisant ton blog, tu t’es clairement placé du côté de l’intendance. Intention louable, mais qui signifie aussi que tu es dans la position privilégiée de pouvoir le faire. Ce n’est pas une raison en tout cas pour dénigrer ceux qui font avec ce qu’ils ont, et gèrent à vue ce qui leur tombe sur le nez du haut d’un ciel opaque. Il n’est pas certain que ta démarche soit plus féconde que la leur au bout du compte.
Concernant nos marges de manœuvres face à la mondialisation financière, je redis ce que j’ai toujours dit ici et ailleurs, même si les mêmes escouades de boys scouts instruits font semblant de ne pas l’entendre. Le talon d’Achille de ce système n’est ni la circulation de l’argent, ni celle des biens et des services (rien à attendre de ce côté-là), mais la libre circulation des personnes. Caisse de résonance de toutes les guerres futures, c’est par ce biais là que la machine s’enrayera en vous pétant au visage. A ce moment là, le protectionnisme économique, comme bien d’autres formes d’innovation, ne seront plus un objet de débat sur un blog mais une nécessité évidente pour tous. Cela ne vous intéresse pas et je m’en tape. J’attendrai, tranquillement.

Daniel 1er
Roi des beiges

Maitresinh

pour une fois...entierement d'accord, et vous forcez mon admiration.

quelques remarques

1- j'ai bossé a la poste il y a 10 ans. Mon fere et ma mere aussi. un jour par ci, une semaine par la, et dehors, on t'appelera. Alors quand j'ai vu les affiches "la poste est a nous", je ne peux pas m'empecher de penser qui est ce nous ...visiblement je n'en ai jamais fais partie

2- C'est chaque fois le meme scenario. Au début des années 90, c'est la privatisation de France telecom qui allait déclencher la fin du monde. Faudrait ressortir les archives...

Oui, la litanie sur le "service public" est devenue une relique identitaire, avec l'argument du "petit village" comme alibi peau de chagrin.

Dommage. pour le service public lui meme, la ou il doit etre et ce qu'il doit et peut etre

Cadenas

C'est la première fois que je m'exprime sur ce blog pour dire d'abord que je ne suis ni gauche ni droite, que j'ai été voter contre la privatisation de la poste, que cette initiative m'a rendu l'espoir dans la capacité du peuple français à s'organiser et à s'exprimer et au besoin à reprendre le pouvoir et même s'il y avait des militants syndicalistes et de gauche à tenir les points de votation, cela n'était pas perçu par les gens comme une opération de la "gauche". Ce n'est pas parce que les services publics, ces dernieres années, ont été des "fromages" de certains partis de gauche qu'il faut discriminer les services publics. C'est une conquête sociale du peuple français, comme la retraite, les congés payés, l'école gratuite, la sécu etc. qui sont plus que menacés aujourd'hui. Il y a des choses qui sont trop vitales et ne peuvent pas être laissées à la loi du profit. Tout devient marchandise, jusqu'à la santé, jusqu'à l'éducation et c'est intolérable ! Je ne veux pas reprendre tous les arguments donnés dans les commentaires en faveur du service public de la poste Je veux simplement dire qu'en tant qu'un élément très modeste de la France "d'en-bas", j'ai trouvé cette votation enthousiasmante, comme j'avais trouvé que le non au réferendum avait été une grande victoire du peuple. Je crois que le peuple reprendra confiance en lui à travers ce genre d'opérations et que la politique vivante repartira par ce type d'initiative qui fera les regroupements des forces politiques de demain : une partie des ex-gauche, une parti des ex-droite, une partie des sans partis, qui sait comme pendant la Résistance!

David C.

Afin de faire face à la colère qui vient! Afin de faire face à la logique destructrice du système ! Afin de faire face au mépris de la classe en montant sur la scène de l'histoire! Afin de rompre avec la règle du jeu!
Je vous invite à lire et à partager le dernier tract de Solidarité et progrès :
http://www.solidariteetprogres.org/...
Il est temps que toutes les révoltes particulières donnent naissance à un projet commun révolutionnaire!
David C.
david.cabas.over-blog.fr

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