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02 mars 2009

Commentaires

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yann

@Malakine

"Le rapport du comité Balladur est d’une insignifiante faiblesse tant il se veut raisonnable, pragmatique et consensuel. On pourrait à l’extrême rigueur s’en féliciter s’il établissait une liste de propositions rationnelles prêtes à être votées. Le rapport est simplement mauvais, sans portée concrète, parsemés de contradictions, superficiel et inopérant. En un mot « hors sujet »."

Est-il étonnant de trouver Balladur et hors sujet dans le même paragraphe. Le même type qui veut faire un bloc transatlantique, l'un des premiers ministres les plus affligeant que la France a eu. L'homme qui en persévérant dans le franc fort et le sauvetage du SME à doublé la dette publique française tout en dénigrant le poids excessif de cette même dette public. Et enfin il est l'homme qui a le plus influencé notre omni-président ce dont les résultats pratiques démontrent la généalogie. A partir du moment où l'on confiait à monsieur Balladur une réforme fussent-elle territoriale il n'y avait plus guère d'espoir quant à son devenir.

Passé ce préambule volontairement diffamatoire et rappelant l'historique catastrophique du réformateur au quintuple menton, on peut également se poser la question du "Timing" de cette réforme. En effet en pleine crise économique cauchemardesque voila notre gouvernement s'affairer à réformer la structure des politiques territoriales, un peu comme si le conducteur d'une voiture roulant à deux cent kilomètre heure et voyant un obstacle devant lui, passait son temps à régler ses rétroviseurs au lieu de freiner ou de changer de trajectoire. Ce problème de timing est à ajouter à ta longue liste de critique.

Pour ce qui est de la réforme des territoires proprement dite je vais encore t'ennuyer avec mes monnaies locales. En effet la France a un gros problème de répartition de la population et de la richesses certaines région drainant la quasi totalité de l'activité. C'est un problème récurent et qui à mon sens est lié à l'histoire monétaire française. En effet, si nous les protectionnistes, nous critiquons la mondialisation commerciale parce qu'elle induit une règle égalitaire entre des territoires qui ne le sont pas, produisant des déséquilibres commerciaux massifs, la cohérence voudrait que nous nous intéressions aussi aux inégalités territoriales interne aux vielles nations et muent par les mêmes mécanismes. L'unification économique nationale fut un processus équivalent à la mondialisation mais dans des espaces plus cohérent linguistiquement parlant que cette dernière. Cependant les diverses unifications nationales ont eu localement des effets aussi terribles que la mondialisation des marchandises à la fin du 20ème siècle. Dans ce cadre, l'unification monétaire a définitivement privé les régions pauvres des protections leur permettant de se protéger des régions les plus riches, la solidarité par l'impôt a en parti échoué à maintenir l'égalité entre les différents territoires. Nous devons en parti constaté l'échec de la vision jacobine pour la France accouchant à long terme d'un Paris surpuissant qui a passablement contribué à l'homogénéisation de la pensée de notre intelligentsia et au manque de diversité des origines de cette même élite. L'Allemagne souvent peinte ,à juste titre, comme un pays multipolaire avec des lander en équilibre, a bénéficié ,elle, d'une unification monétaire plus tardive mais aussi bien plus intelligente que celle de la France ou de l'Italie. L'unification ne s'étant faite qu'aprés une homogénéisation des niveaux de vie entre lander, l'unification monétaire allemande étant le contre-exemple parfait à la création de la zone euro. Je tiens d'ailleurs à préciser la supériorité de l'argumentation monétaire sur d'éventuels arguments culturel par le simple fait que l'intégration des lander de l'est sont un échec malgré les milliards investi par l'état allemand vers ces derniers. Il eu mieux valu attendre la convergence des niveaux de vie avant de réunifier l'Allemagne. L'histoire allemande nous montre donc ce qu'il faut faire ou pas pour obtenir une cohésion territoriale et montre toute la puissance d'une politique monétaire.

Dans ce sens un retour à des monnaie régionale serait un moyen certainement plus efficace pour engendrer une convergence des niveaux de vies de toute nos régions. Dans cet optique il serait bon de redécouper la cartographie française en suivant un schéma de type répartition des richesses. On ferait des régions avec des niveaux de vie relativement homogène pour facilité la gestion monétaire. En suite le niveau de chaque monnaie varierait en fonction des performances économique locale. Les régions fortes auraient des monnaies à la valeur augmentant, réduisant leur compétitivité à l'inverse les régions faibles qui verraient leur monnaie dévaluées accroissant l'attractivité territoriale. Bien sur pas de spéculation monétaire la valeur des monnaies étant fixées par l'état en fonction de critère préétablit. Ce système permettrait une vraie décentralisation et une convergence rapide des différents niveaux de vie, en sachant que la population n'hésitera pas à se déplacer dans les déférentes régions du pays, contrairement à la population à l'échelle européennes, la France étant une zone monétaire optimale au sens de Mandel.

Sinon hors sujet mais il y a eu un débat avec le président du LEAP sur france24, j'ai l'impression que les biens pensants panique surtout le philosophe bidon Vincent Cespedes:

part1:
http://www.france24.com/fr/20090227-crise-guerre-civile-europe

part2:
http://www.france24.com/fr/comment/reply/3769306#comment-form

Malakine

@ Yann

Eh bien, pour une fois, je suis en désaccord presque absolu avec ton post.

Je ne partage pas ta sévérité sur Balladur. Non pas en tant que premier ministre (même si j'avais plutôt tendance à imputer la politique du franc fort à Beregovoy) mais sur ses compétences de président de commission. Sa précédente commission sur la réforme des institutions avait produit un excellent rapport à la fois cohérent et audacieux dans ces propositions. Là est peut-être la raison pour laquelle ce rapport est aussi raté. J'ai l'impression que c'est la même plume qui l'a rédigée, probablement un conseiller d'Etat. Or, le sujet n'était pas un pur sujet juridique.

Sur le timing, il me semble au contraire que c'est le moment de faire des réformes de structure de type qualitatif. En ce moment, il est évident qu'on ne peut pas faire de réformes fiscales ou sociales. En revanche, je ne vois pas pourquoi on se priverait de faire des réformes sociétales ou institutionnelles. Pendant la crise la vie continue ...

C'est naturellement sur les monnaies régionales que mon désaccord est le plus fort. De mon point de vue les territoires infra nationaux n'ont pas du tout vocation à se développer de manière identique ou encore moins uniforme. Là, pour le coup, je suis libre échangiste et je crois à la nécessité de la spécialisation et de la polarisation des territoires. Tous n'ont pas vocation à être habités ou à se développer sur le high tech.

Il y eut une spécialisation à l'époque de l'économie industrielle : La siderurgie en Lorraine, la mécanique en France comte, la chimie dans le Rhône ect... Ce n'est pas parce qu'on est passé à une économie de service qu'on doit oublier la nécessité de se spécialiser. Or l'idéologie du développement territorial en vigueur dans les collectivités comme le ruralisme ou le libéralisme résidentiel empêche cela.

De mon point de vue, il est suicidaire de diluer nos villes dans le périurbain et de réinvestir le monde rural comme les français le font depuis deux décennies. L'économie d'aujourd'hui se fait dans les villes et nulle part ailleurs. En outre l'étalement résidentiel va devenir intenable au moment ou l'énergie se remettra à flamber. Avec cette politique on tourne le dos à l'avenir.

Vouloir banaliser les territoires en les laissant chacun se développer "librement" est une erreur. La logique voudrait que nous ayons des villes à forte concentration d'étudiants, d'autres en retraités, des pôles scientifiques, industriels, touristiques, des métropoles à fort rayonnement culturel...

Je vais jeter un oeil sur tes liens

Constantin ANGHELIDI

Lors de l’installation de la « commission Balladur », non, ce n’est pas une commission mais un comité (Le titre exact est « Comité de réforme des collectivités locales »), le 22 octobre 2008, le président Sarkozy déclarait : « Je ne veux pas un nouveau rapport ! Je veux des solutions ! Et ne vous interdisez rien ! »
Je ne sais pas si le Président sera satisfait et s’il va estimer que le cahier de charges qu’il avait fixé est respecté. Ce qui est certain c’est que ce rapport a mis en émoi tous les conseillers généraux et régionaux de tous bords. En cette période de crise mondiale, alors qu’il serait nécessaire d’obtenir une union nationale, ce n’est pas aller à l’essentiel. Comme à son habitude, le président Sarkozy à l’instar des techniques des magiciens cherche à nous focaliser sur le rapport de cette commission pour nous faire oublier la récession qui nous touche.

Malakine

@ Constantin

Franchement, j'ai lu le rapport en détail, y a vraiment pas de quoi être ému ! Dans le milieu, on s'attendait à des propositions autrement plus radicales, même si je l'avoue, personne n'a jamais cru une seule seconde à leur mise en oeuvre.

yann

@Malakine

"C'est naturellement sur les monnaies régionales que mon désaccord est le plus fort. De mon point de vue les territoires infra nationaux n'ont pas du tout vocation à se développer de manière identique ou encore moins uniforme. Là, pour le coup, je suis libre échangiste et je crois à la nécessité de la spécialisation et de la polarisation des territoires. Tous n'ont pas vocation à être habités ou à se développer sur le high tech."

Je te parle de régulations des échanges intérieure et toi tu me réponds que tu es contre la non-spécialisation des régions, j'en déduis donc que tu penses qu'en équilibrant les échanges et le développement entre les régions on élimine la spécialisation. Et bien je crois que tu te trompe sur ce point, car comme toi je crois à une certaines spécialisation mais le protectionnisme ou la régulation des échanges en vue d'un développement harmonieux ne mène pas forcement vers la non division du travail. Ici tu utilises contre mon argumentation la même réthorique que les libre-échangiste claironnent contre le protectionnisme entre les nations au secours la division du travail est en danger. Alors qu'il s'agit de faire en sorte dans ce cas que par exemple un habitant de Lozère aient des avantages qui compensent le fait qu'il habite en Lozère terre naturellement désavantager. Et si tu me dis qu'une France dans laquelle la totalité de la population et de l'activité serait concentré dans deux ou trois ville est ton projet alors effectivement nous divergeons sur le sens de la politique territoriale.
Dans la spécialisation tu sais trés bien que bon nombre de région ne se spécialiseront dans rien d'autre que la désertification. C'est un phénomène qui doit être à mon sens contrebalancé car je pense en plus qu'il s'agit d'un modèle condamné par l'évolution énergétique à terme.

Tadzoa Trekhei

Remarquable débat sur France 24 — lien proposé par Yann — qui offre l'occasion de revisiter la guerre de Troie avec, dans le rôle de Cassandre, le directeur des études du LEAP et le philosophe, Vincent Cespedes, qui lui porte la contradiction avec des rires trop appuyés pour qu'on n'y soupçonne pas quelque déni de réalité !

Malakine

@ Yann

Ma première des convictions en matière de territoire est que les hommes sont mobile au sein du territoire national et qu'il n'y a donc pas lieu de parler des territoires en tant que sujet de droit. Je récuse totalement l'idée de territoire défavorisés ou désertifiés.

Le ruralisme et le libéralisme résidentiel est vraiment une idée néfaste. Aujourd'hui, le rapport de la France à ses territoires fait que les territoires les plus productifs sont ceux qui se développe le moins et les moins attractifs. Et les territoires les moins productifs sont ceux qui se développent le plus vite. C'est un phénomène de désindustrialisation appliqué aux services. C'est suicidaire et c'est un phénomène que nous créont nous même.

Aujourd'hui l'essentiel des emplois se créent dans les services, et les services se développent dans les villes. Privilégier le monde rural et périrubain au détriment des villes est une absurdité, économique, sociale et écologique.

Je ne parle pas bien sûr de deux ou trois villes en France à privilégier. Je veux juste dire qu'objectivement les agglomérations de moins de 50 000 sont condamnées. Il faut renforcer les pôles urbains significatifs et en créer de nouveau, des villes écologiques et modernes. Aujourd'hui, on fait l'inverse.

Il faudra un jour traiter cette question au fond. Dans la littérature écolo et dans certains commentaires (toi, BA) je note souvent un espèce de rêve de retour à la terre, d'autosuffisance. Pour moi la révolution écologique passe au contraire par un renouveau du développement urbain.

Toréador

Je ne suis pas de ton avis sur le Comité Balladur. Je pense qu'il représente la synthèse (molle) de ce qui est politiquement possible, et non la solution technique (dure) qui serait peut-être nécessaire.

Tout en étant d'accord avec tes premières parties, que j'ai trouvées très intéressantes, je n'abonderai donc pas dans ton sens concernant la dernière.

Philippe

@Malakine,

Je suis d'accord avec toi quand tu dis que les villes de moins de 50000 habitants seront condamnées et même celles proches de 100000.
Je ne sais si les propositions seront suivies d'effet mais ce que j'ai constaté, c'est que les élus de tous bords qui cumulent les mandats ne veulent pas y renoncer!
Attendons la suite!

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