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12 décembre 2008

Commentaires

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yann

@Malakine

Deux petites remarques même si je suis globalement d'accords:

1- Il y a un mécanisme supplémentaire qui pousse l'Allemagne à rechercher un excédent commerciale c'est son énorme déficit démographique. Ce pays est en train de s'éteindre s'en même d'ailleurs sembler s'en inquiéter c'est assez curieux. Curieux, car l'autre grand pays de famille souche le Japon lui ne cesse de se demander comment relancer la natalité. Petite anecdote à ce sujet j'ai lu récemment qu'un syndicat japonais avait appelé les japonais et le gouvernement à réduire le temps de travail pour favoriser la vie de famille et les naissances (à méditer pour les zouaves qui cherche à faire travailler tout monde tout le temps même le dimanche). D'autre part ce vieillissement démographique change la donne concernant le danger potentiel que représente un blocage allemand, en fait le vrai danger pour ce pays et de s'éteindre doucement en deux ou trois génération sans réagir faute de sang neuf en nombre suffisant.

2- L'euro est en train de montrer ses limites les états européens et leurs déséquilibre explosent. Une bonne part de l'excédent allemand est le fruit de la monnaie unique, sans elle les français et les italiens auraient dévalué depuis longtemps et les excédents allemands n'existeraient pas. L'Allemagne a d'ailleurs un déficit commercial comme les autres avec la Chine.


Sinon pour les modèles exportateurs qui s'effondre un autre exemple avec les chiffres du commerce extérieur des états asiatiques qui sont catastrophiques avec par exemple -20% pour les exportations sud coréennes vers Taïwan, ou encore -42% pour les exportations taïwanaises en Chine pour novembre!!!

voir sur:
http://www.telegraph.co.uk/finance/financetopics/financialcrisis/3692255/Asian-trade-in-free-fall-as-exports-to-West-dry-up.html

olaf

Malakine,

Je bosse en Allemagne depuis 1 an dans l'industrie, je suis donc assez sur le terrain que tu décris. Eh bien les choses sont différentes. Moult fois, j'ai eu la confession de cette sorte de méa culpa des allemands vis à vis de la seconde guerre mondiale, un poids qu'ils portent encore lourdement dans leur esprit. Ca n'est pas rien et change la donne. Leur réputation de discipline ne correspond pas à la réalité actuelle. Bien au contraire, ils s'en méfient comme du diable Nazi. D'où leur penchant pour l'écologie, le libéralisme émancipateur ou même le socialisme consensuel de dialogue. Les traumatismes de l'histoire changent les sensibilités d'un peuple, c'est un problème sur lequel Todd s'est interrogé récemment. Il n'y a pas un génome de peuple intangible à l'histoire.
C'est là où j'aurais des réserves quant aux schémas Toddiens.

Il faut aussi se rappeler que l'Allemagne ne s'est unifiée que très tardivement sous Bismarck, elle a été longtemps une nébuleuse de fiefs médiévaux bien plus longtemps que la France ayant commencé très tôt son unification royale puis républicaine. D'ailleurs la langue allemande est très médiévale dans ses structures grammaticales très éclatées comparée à l'anglais ou au français actuels.

L'organisation en Land est aussi une forme de structure non centrale.

Cette image d'Epinal de discipline et d'organisation allemande ne correspond pas à la réalité que je vis qui montre plutôt une décomposition car une réfutation pour des raisons historiques de cette idée. Mais qu'est ce que la discipline ? Se soumettre inconditionnellement aux ordres de chefaillons ou s'en référer à une rigueur de réflexion nécessaire à la production d'un mieux, quitte à botter les adjudants en touche.

Abdel

@Malakine

A lire votre article, on se croirait à l’époque de Mitterrand qui avait peur de la réunification.
Yann a écrit quelque chose d’essentiel dans le sens de la natalité. Contrairement à la France avec son indice de fécondité de 2, l’Allemagne depuis plusieurs années traîne un 1,3.Si cela continue comme cela (cela fait déjà plus de deux décennies), la population allemande à la fin du siècle sera de 25 millions.
Une politique familiale plus musclé doit être mis en place et cela nécessitera au moins deux décennies (et réduire les barrières culturelles : ex : mal vu de mettre son enfant en crèche etc.…).
L’Allemagne d’aujourd’hui n’est plus l’Allemagne des années 30 : population jeunes et famille nombreuses.

PS : pour information, le syndicat IG Metall de la branche métallurgie et le patronat se sont mis d’accord pour une augmentation de 4,2% pour tout les salariés de la branche soit 3,6 millions.

Abdel

@Malakine

Concernant l’immigration, l’Allemagne a surtout une immigration turque, d’Europe de l’est, de l’ex Yougoslavie (serbes et croates), grecques et italiennes.

Si vous aviez suivi l’élection du parlement du Land de Hesse(principal ville Francfort-sur-le-Main où siège les banques et la BCE, la capitale financière de l’Allemagne) vous auriez vu l’utilisation de ce thème par la CDU (la droite allemande).

La CDU a fait une campagne ultra sécuritaire et a mis en cause l’immigration dans l’insécurité. Elle utilisait la vidéo d’une agression dans le métro pour appuyer son programme. Programme qui ne vas pas vous paraître étranger comme l’emprisonnement des mineurs et l’expulsion dans leurs pays d’origine des immigrés de deuxième génération, coupable de délits (prison+expulsion).

En Janvier 2008, elle perd les élections (elle détenait la majorité absolue depuis 2003.) mais surtout on voit apparaître dans le paysage politique de l’ouest (oui presque 20 ans après, la soudure n’est pas complète entre les deux Allemagnes), l’arrivée de Die Linke (traduction en français : la gauche).

Il semble que la politique de centre droit voir de droite (même plus à droite que notre UMP local) du gouvernement SPD (dit socialiste) de Schröder avec ses réformes (surtout au profit des entreprises) a laissé des traces.

Aujourd’hui, le SPD qui a obtenu un score respectable cherche à se redéfinir à gauche.
Une vraie bataille politique démarre avec l’apparition de Die Linke. Les dirigeants du SPD ne veulent pas d’une alliance dans le Land de Hesse avec ce parti (alors qui pourrait avoir la majorité). Ils en ont peur.

De plus l’élection du futur Bundestag donc du chancelier aura lieu en 2009. Angéla Merkel est candidate du CDU au poste de chancelier à ces élections.

La coalition SPD-CDU (UMP et PS) gouverne aujourd’hui cependant vu qu’ils ont gouverné ensemble, pour l’élection, ils doivent se démarquer auprès de l’électorat.
Les droite du CDU (y compris le CSU de Bavière parti conservateur qui a perdu en septembre 2008, la majorité absolue qu'il détenait depuis 1962 au élection bavaroise ) prônent des baisses d’impôts tandis que le SPD est plus Keynésien.

Cette échéance paralyse complètement le gouvernement allemand. Après cette élection prévue en septembre et si l’issue est une majorité de droite ou de gauche avec les verts, je pense qu’il aura moins d’hésitations allemandes.

Ci joint le lien sur le trouble fête :
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Gauche_(Allemagne)

olaf

Plutôt d'accord avec Abdel, de ce que je sens de l'Allemagne où je vis, en Hesse, le Land mentionné, retourne vers la gauche et n'a pas de velléités autoritaristes. Pour ce qui est de leur problème démographique ils en sont conscients, de nombreuses conférences s'y déroulent sur ce sujet qui n'est pas absolument pas occulté.

Ca me ramène à l'idée que le paysage mental évolue et ne se fige pas aux images passées, rien d'Irénique à voir dans cette considération.

Malakine

@ Yann

La dénatalité peut éventuellement être l'une des raisons qui pourraient expliquer la psychorigidité et la passivité de l'allemagne face à la crise mais honnêtement je ne suis pas convaincu.

Pour l'Euro, je connais ta position, mais perso je ne suis pas convaincu et pas assez spécialiste des questions monétaires pour avoir une positions tranchée. On en serait où nous avec une monnaie nationale dans la crise financière ? Tu sais toi ? Aujourd'hui on parle de faillites d'Etat en islande ou en Europe Centrale, mais pas dans la zone euro.

Sinon, je suis d'accord pour les déséquilibres commerciaux. Une monnaie nationale aurait permis à la France ou à l'Italie de mieux se battre dans la mondialisation, mais dans le crise financière, je ne sais pas ...

Sinon, on est d'accord pour dire que les pays exportateurs seront les premiers à souffrir de la crise. C'est déjà ça. Alors, n'est ce pas frappant et inquiétant de constater que le premier d'entre eux attends passivement que le mur lui arrive dans la tronche ?

@ Olaf

Tu devrais lire les bouquins de todd sur les systèmes familiaux, en particulier l'invention de l'Europe. Tu verrais que le système de type souche est très propice à la fragmentation, en raison de sa capacité à affirmer des identités différentes (inégalité) les unes des autres. La belgique est de type souche et le processus séparatiste identitaire y est à l'oeuvre.

Je ne comprends pas cette phrase et doute qu'elle puisse avoir un sens "Se soumettre inconditionnellement aux ordres de chefaillons ou s'en référer à une rigueur de réflexion nécessaire à la production d'un mieux, quitte à botter les adjudants en touche" Mais le tempérament autoritaire chez todd ne décrit pas une aptitude à la soumission à autrui. Il décrit plutôt une cohésion du groupe autour de principes de valeurs communs. A l'inverse en France, le système décrit un groupe à la cohésion plus lache où c'est un peu chacun qui vit selon sa propre loi.

Tu en as une illustration en politique. Lorsqu'il n'y a qu'un parti qui regroupe toute la classe ouvrière et qui est fortement lié aux syndicats, tu es dans un système de type souche (autorité / inégalité) Lorsqu'il y a une myriade de petits groupuscules en concurrence par des rivalités de chapelles, tu es dans un système nucléaire égalitaire.

Alors, je veux bien qu'on dise qu'on n'est pas d'accord avec moi, mais la moindre des choses c'est de s'assurer au préalable de bien avoir compris quel est mon propos.

@ Abdel

Mais quelle est cette réunification dont il faudrait avoir peur aujourd'hui ? On parle de quoi là ? Vous avez compris que j'évoquais un retour du nazisme ? Le mot ne figure qu'une fois et au sujet des années 30. Le risque évoqué est plus un éclatement de l'Europe via une crispation identitaire (ou plus).

Ce dont on parle c'est la réaction des peuples à la crise. Nos sociétés matérialistes vieillissantes ne sont pas faites pour la régression du niveau de vie. Si la récession dure trois ou quatre ans, ça va péter c'est sûr. En frande, depuis 2005 et les manifs anti-CPE, on a une petite idée de ce que cela pourrait donner : Un joyeux conflit armé entre la jeunesse et une police de plus en plus militarisée. En Allemagne, on en a aucune idée.

4.2 % d'augmentation des salaires dans un pays qui a connu plusieurs années consécutives de baisse absolue du pouvoir d'achat, ce n'est pas énormes. Ce n'est en tout cas pas un signe de prise de conscience que la compression de la demande globale est l'une des causes à cette crise.

@ Abdel 2

Oui, je sais bien que les perspectives électorales peuvent avoir un rôle dans le blocage actuel. Encore que : Un sarkozy dans une situation de crise et à l'approche d'élections en feraient encore trois fois plus ! De plus, je n'ai pas l'impression vu de l'extérieur qu'il y ait une grande différence de réactions entre la CDU et le SPD. Le ministre des finances, Peter Steinbrück (PSD) semble exactement sur la même ligne de Merkel pour rejeter l'idée d'une relance budgétaire.

D'ailleurs comme tu le dis, le SPD est encore plus à droite que l'UMP. Aucun gouvernements français n'aurait même osé lancé les idées qui étaient contenues dans les réformes de "l'agenda 2010"

@ Olaf

Encore une fois, le principe d'autorité ici, ne signifie pas organiser des défilés en uniformes pour faire réapparaître les bruits de bottes dans les rues ! Il s'agit de rester soumis comme des dévôts à tous les dogmes de la mondialisation heureuse sans être capable de se rendre compte qu'elle est déjà périmée. C'est le syndrôme de Minc (l'article du théorème de schmidt) appliqué à tout un peuple.

Vous voyez bien quand même la différence entre ce qui se passe en allemagne et dans le reste de l'europe ?!? Partout, la crise fait bouger les lignes idéologiques : L'angleterre nationalise ses banques et augmente les impôts pour les riches, Sarkozy décrète que le capitalisme financier "c'est fini" et que c'est la fin d'un monde, la chine décide d'un méga plan de relance ... et en allemagne RIEN. Pourquoi ? Parce que, plus que tout autre, elle reste attachée aux dogmes anciens : équilibre des finances, modération salariales, croissance par les exportations ect...

Criticus

Tu y vas fort avec la photo de Merkel main tendue... ;-)

Laurent, gaulliste libre

Et dire qu'il y a un an seulement, on nous bassinait parce que l'Allemagne avait une croissance supérieur à la France (sur 2006 et 2007 uniquement) alors que sur les dix années précédentes, ils avaient fait moins de croissance que nous... La crise qui s'abat sur l'Allemagne risque d'être brutale, même si quand on regarde en PIB / ha, les chiffres sont un peu différents en Europe.

L'espoir, c'est que l'Allemagne comprenne avec cette crise que le modèle exportateur basé sur la compression des salaires pour assurer la compétitivité de l'industriel est une impasse. Le problème est que seule Die Linke porte cette analyse depuis la conversion libérale du SPD. Il faut espérer une grande surprise lors des élections de l'an prochain. En septembre, l'Allemagne sera dans l'oeil du cyclone de la crise...


Malakine

@ Criticus

Bon, je reconnais que ça pouvait porter à confusion, alors voilà ... maintenant elle a reposé sa main et cette photo exprime mieux le propos du billet : la réaction crispée et passive.

@ Laurent

J'espère seulement que les médias français accorderont autant d'importance aux prochaines élections allemandes qu'à l'élection américaine, car elle est autrement importante pour la France

Three piglets

"Ce dont on parle c'est la réaction des peuples à la crise. Nos sociétés matérialistes vieillissantes ne sont pas faites pour la régression du niveau de vie. Si la récession dure trois ou quatre ans, ça va péter c'est sûr. En frande, depuis 2005 et les manifs anti-CPE, on a une petite idée de ce que cela pourrait donner : Un joyeux conflit armé entre la jeunesse et une police de plus en plus militarisée. En Allemagne, on en a aucune idée. "

Parce que vous avez vu une unité de la jeunesse lors des manif anti-CPE?

Criticus

@ Malakine

Je ne t'en demandais pas tant ! Ma première réaction a été de rire. Mais tu imagines très bien à quelle période de l'histoire j'ai pu penser en voyant cette photo... ;-)

Abdel


En première lecture, j’ai eu une mauvaise interprétation de votre article, votre réponse permet de recadrer ma compréhension.

Je voudrai commencer par cette phrase d’Angéla Merkel à Nicolas Sarkozy concernant la politique énergétique (dont le volet nucléaire) :

«Nicolas, chez toi, à Paris, tu es le Roi-Soleil et tu as tous les pouvoirs. Moi, j'ai une coalition à faire vivre. Alors ne complique pas ma tâche.»

Il semble que la chancelière est moins de marge de manœuvre que notre président.

Dans votre réponse, vous faites allusion au "conflit armé entre la jeunesse et une police" et vous n’avez aucune idée concernant l’Allemagne

Mon opinion est qu’il n’y a pas de conflit entre la jeunesse allemande et la police.
Les jeunes sont mieux intégrés au monde du travail qu’en France ou en Italie (L’Allemagne est en queue de peloton concernant l’expatriation de ses jeunes diplômés).
Cela est en partie dû au fait que la formation professionnelle est plus poussée et que les entreprises jouent le jeux (si je me souviens bien, on parle de 25% de jeunes en formation professionnelles).

Le principal danger viendra plus de ce qu’on appelle les travailleurs pauvres (phénomène que l’on rencontre aussi aux US et dont on commence à parler en France).

L’Allemagne compte environ 7 millions de travailleurs pauvres (chiffre retenu lors d’un reportage sur ARTE).

Il n’y as pas de salaire minimum en Allemagne Les négociations à ce sujet se font par branche professionnelle.

La récente polémique sur les postiers allemands atteste du débat :

http://www.trends.be/fr/economie/entreprises/12-1634-44320/le-salaire-minimum-des-postiers-allemands-fait-des-vagues-en-europe.html

Die Linke propose dans son programme une systématisation (comme en France) du SMIG.

Petite parenthèse : Jean-Luc Mélenchon était à l’inauguration de ce partie en Juin 2007, depuis il a annoncé « la construction d'un nouveau parti de gauche », simplement intitulé "le Parti de gauche" en prenant sur le modèle allemand de Die Linke. Lors du lancement de son "Parti de gauche" à Saint-Ouen, il avait la présence du co-président de Die Linke Oskar Lafontaine [14].

On assiste à une sorte de lutte des classes qui casse le consensus habituel qu’avaient les salariés allemands avec leur patronat (consensus que je nommerai «Capitalisme rhénan»
Les réformes (gels de salaires, baisse des prestations sociales ….) pour s’adapter à la mondialisation sont passées par là mais je rajouterai les scandales qui ont entachés le monde de la finance et des entreprises et dégoûtés une partie des allemands (nécessitant plusieurs fois la condamnation unanime de la classe politique allemande). En voici quelques exemples :

-La fraude fiscale suite à la récupération de données par les services secrets allemands d’une banque au Liechtenstein où sont impliqués des grands noms du patronat dont le très respectable Klaus Zumwinkel patron de la Deutsche post qui a dû démissionner.
Les services secrets allemands ont aussi communiqué aux services français une liste d’environ 200 français. Depuis en France, nous n’avons pas eu de nouvelles concernant cette affaire
http://www.europe1.fr/Info/Actualite-Internationale/Europe/Evasion-fiscale-au-Liechtenstein-200-noms-sur-la-liste-francaise


-Les affaires de corruption du groupe Siemens

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-entreprise/corruption-le-patron-de-siemens-pousse-vers-la-sortie_120677.html

C’est pour cela que l’on constate un certain virage à gauche de l’électorat allemand.
Récemment les Pays Bas (le voisin) ont légiféré sur les salaires des grands patrons.

Au sujet de l’Europe, l’Allemagne ne remet pas en cause son appartenance et sa participation financière.
Participation à mettre en parallèle avec le "I want my money back" de
Margaret Thatcher, la contestation flamande concernant leur contribution financière en Belgique ou la Ligue du Nord en Italie.

Bien sûr l’Allemagne tire des avantages de cette Europe comme son excédent commerciale avec ses partenaires.

Certaines mauvaises langues disent que les allemands attendent les plans de relance de leurs voisins pour redémarrer les exportations.

Mon avis est qu’ayant atteint l’équilibre budgétaire et des intérêts pour les bons du trésor allemands bas, le gouvernement pense avoir une marge de manœuvre lorsque des vents plus violents se feront sentir (et sont un peu irriter d’avoir fourni un effort pour cet équilibre contrairement à certains).

Vents qu’ils essaient de quantifier en faisant des réunions avec les banquiers (qui connaissent au plus près la situation de l’économie)

Il est à préciser que l’attentisme du gouvernement est très critiqué par la presse allemande.

Le dernier point est que les allemands lorsqu’ils ont des problèmes, ne se tournent pas systématiquement sur l’Etat pour trouver des solutions

Abdel

Désolé d'avoir poster deux fois mon commentaire, un petit soucis avec mon PC de mis à jour du site.

Oppossum

Oui, toujours intéressant et piquant malgré ces airs de paysan bien français, ce bon Emmanuel !
Je note au détour d'une phrase qu'il se sent plutôt attiré par les "forces centrales" ayant des conceptions et donc des propositions "raisonnables" ... Et qu'il serait au fond partisan du "marché" ...

Rien à voir avec l'Allemagne, certes. A ce sujet un article en réponse à vos questions sur Télos (un site partisan du 'marché' également ...)
;)

edgar

"on en serait-où sans l'euro ?" ça devrait cesser de sortir comme une vérité d'évidence, surtout chez quelqu'un qui se veut un peu critique. Le dollar canadien varie exactement comme l'euro face au dollar US, et le canada est deux fois moins peuplé que la france.

je ne sais pas pour quelles mauvaises raisons todd s'est rallié à l'euro(pe), mais ce n'est pas suffisant pour le suivre aveuglément.

Il y a de quoi faire un billet sur le thème "l'euro dans la crise, avantages / inconvénients" (je suis gentil, j'admets une partie avantages...)

Par ailleurs, je ne suis certain de vouloir désavouer les allemands dans leur refus de se lancer dans des annonces de dépenses aussi spectaculaires dans leurs montants qu'irréfléchies dans leur objet. Si la crise est d'abord et avant tout une crise de répartition (le multiplicateur keynésien baisse quand les pauvres s'appauvrissent car les riches épargnent plus), il faut d'abord des mesures sur ce sujet avant de signer des chèques en blanc à ceux qui nous ont mené là où nous sommes...


olaf

Malakine,

Je ne suis pas totalement crétin, donc je comprends et ce que j'écris a évidemment un sens, ne pas le voir ne signifie pas son existence.

Les allemands sont des gens patients qui prennent le temps de la réflexion, et ne se lanceront pas dans le sillage d'un sarko ridicule et gesticulant qui vient à peine de vouloir nous faire croire qu'il avait changé son fusil d'épaule alors que toute sa campagne présidentielle disait l'inverse y compris les mesures qui s'en suivent.

Je vais me répéter mais les allemands se souvenant de la seconde guerre ont comme les américains de l'indépendance adhéré à l'individualisme de marché en pensant que le commerce et l'industrie est meilleur que la guerre. Todd lui même reconnait l'importance de cette doxa mondialisée du commerce qui peut largement supplanter l'explication des structures familiales qui ne me paraissent qu'assez secondaires dans l'approche des problèmes actuels. D'autre part le protectionnisme fait remonter les souvenirs des années 30 pour l'Allemagne. C'est comme ça et il faudra du temps pour qu'elle revoie ses positions.

Donc une alliance franco-allemande sur des bases différentes de l'europe actuelle, ce serait à tenter, mais ce pauvre sarko n'est pas à la hauteur quelques soient ses consultants. Faut pas déconner quand même.

Modestine

Que reproche-t-on à l'Allemagne ? De réfléchir avant d'agir ? Et de tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler ?
Mais n'est-ce pas ce que vos parents vous ont appris à vous en premier ?
Que préfère-t-on ? Quelqu'un qui critique violemment la BCE et qui ensuite va demander à Merkel un gouvernement économique, puis sans attendre la réponse applaudit à tout rompre Brown, etc. Et cela jusqu'à la fin du monde (2012 !)dans une danse sans fin et sans partenaire fiable ?

Philippe

@Malakine,

Merkel a dû gérer la suite des conséquences de la réunification et ce n'est pas terminé.
En Bavière, où vit une partie de ma famille, son parti n'a pas eu la majorité absolue aux dernières élections. L'est de ce land doit gérer une immigration de citoyens de pays de l'est et, ajoutés aux turcs, cela déplaît aux bavarois assez conservateurs! Ils l'ont montré!

En ce qui concerne la dénatalité, le préscolaire n'étant pas développé comme en France (encore qu'avec Darcos...) les femmes doivent assez souvent renoncer à travailler ou demander des temps partiels pour s'occuper de leur progéniture, ce que certaines jeunes filles ne voient pas d'un bon oeil.

Il est certain que Merkel tient d'abord à maintenir les exportations de son pays. Elle est obstinée dans ce domaine mais, comme elle le dit elle-même, elle est loin d'avoir tous les pouvoirs comme NS. Quand on pense (extrapolation) que même les listes pour les européennes se font à l'Elysée!

Malakine

@ Three Piglets

Effectivement je me souviens qu'une partie de la jeunesse allait dans les manifes pour racketer une autre jeunesse, mais où voulez vous en venir ? Vous prévoyez plutôt une forme de guerre civile à base ethnique ? Vous la souhaitez peut-être ...

@ Abdel

Merci de ces compléments. "Certaines mauvaises langues disent que les allemands attendent les plans de relance de leurs voisins pour redémarrer les exportations." Oui, bien sûr c'est dans la logique de leur modèle fondé sur les exportations.

@ Oppossum

Vous avez oublié le lien.

@ Edgar

"Ou on en serait sans l'Euro?" c'est une phrase interrogative donc tout à fait compatible avec un esprit "qui se veut" critique ... C'est la différence entre un esprit critique et un esprit dogmatique. L'un se pose des question quand l'autre assène son point de vue sans la moindre démonstration.

D'une manière générale j'évite d'enfourner la thématique monétaire anti euro fort ou anti euro tout court, car non seulement je ne maîtrise pas ces question mais surtout parce que je sens intuitivement qu'elle est très datée années 90. C'est une reprise à l'identique de la critique du franc fort par les tenants de l'autre politique et de la monnaie unique par les anti-maastrichiens. Cela me semble ressortir du dogme exactement comme le théorème de schmitt pour les néolibéraux.

Tu ne sais pas pourquoi Todd c'est rallié à l'Europe ? Lis la vidéo, la réponse est dedans. Pour des raisons techniques dit-il...

@ Olaf

Tu dis que les allemands sont longs à la réflexion. Cela implique donc qu'ils réagiront d'une manière ou d'une autre un jour ou l'autre à la crise. Attendons et nous verrons ...

Sarko n'est pas à la hauteur de ce renouveau du partenariat allemand mais peut-être que Merkel non plus. Et peut-être qu'aucun représentant de la classe politique de ces deux pays n'y est, parce qu'ils pensent de manière trop différente.

@ Modestine

Ce qui inquiète c'est que l'allemagne semble crispée dans une non réponse. Face un stress, il faut toujours réagir pour évacuer l'angoisse. Tout le monde réagit, sauf eux ... Alors comme le dit Olaf, c'est peut-être une caractéristique normale de leur tempérament. Mais ça peut aussi être un facteur de crise profonde lorsque la tension deviendra insoutenable.

@ Philippe

La dénatalité allemande s'explique par leur tempérament inégalitaire. Les femmes n'étant pas perçue comme l'égale (au sens équivalent) aux hommes, la société accepte mal qu'elles puissent être mère et travailler. Chez nous c'est l'inverse...

olaf

Malakine,

Je confirme que les femmes sont bien moins payées que les hommes, ça m'a étonné, semblerait il en Allemagne.

Et que les allemands encaissent beaucoup sans exprimer d'énervement ou de frustration, ca a des avantages mais c'est comme une cocotte minute, plus elle est solide, plus la pression peut monter et quand ça pète, ça fait plus de dégats :-(

Abdel

@Olaf

"Au sein de l’Union européenne des 27, Malte possède l’écart de salaire horaire le plus réduit (4%, c’est-à-dire qu’une femme gagne en moyenne 96% du salaire d’un homme). En revanche, l’Allemagne accuse l’écart le plus important avec 26%."

http://fr.prevent.be/net/net01.nsf/p/947246E05B11D75EC12572980043B986

Je confirme Olaf au sujet des différences de salaires Homme /Femme.

Quelle a été ma surprise de savoir que l’Allemagne est dernière de l’union européenne !

J’aurai pensé à un pays méditerranéen (ah les préjugés !).

yann

@Abdel

C'est le syndrome de la KKK frauen (Kindern Kunchen Kirchen) (les enfants la cuisine et l'église) ou encore la femme au foyer. L'influence de la religion a été très forte en Allemagne que ce soit le protestantisme ou le catholicisme pour le sud notamment la Bavière et très patriarcale. Les allemands n'ont pas à être confondu avec leur cousins nordistes scandinave qui eux pour le coup ont été influencé plus tardivement par le christianisme. Avoir des enfants ou travailler tel est le choix de l'allemande moyenne, c'est d'ailleurs le même problème chez les japonais qui ont un structure familiale similaire et leur propre forme de patriarcat.

Bruno

Je connais mal les allemands, mais je crois qu’Olaf a raison de souligner le poids de la culpabilité liée aux évènements monstrueux de leur passé. Ils ont clairement fait un travail de repentance et je les vois mal rééditer leur dérive des années 30-40. Mais bon, ce n’était pas le propos de l'article.

Il suffit de comparer les allemands aux flamands, un autre peuple de culture germanique, mais qui n’a pas du tout fait le même travail psychologique vis à vis des aspects très douteux de son passé. Bart De Wever, leader d’un parti nationaliste flamand qui fait partie de la coalition du premier ministre Yves Leterme, a déclaré l’année passée que les excuses faites à la communauté juive par le bourgmestre (maire, en belge) socialiste d’Anvers pour le comportement, plus nazi que celui des nazis, des autorités anversoises pendant l’occupation étaient « gratuites »… En Allemagne, une déclaration comme celle-là ne serait pas passée.

Malakine, puisque je parle de mon pays, la Belgique, je ne suis pas du tout d’accord avec cette phrase : « La Belgique est de type souche et le processus séparatiste identitaire y est à l'œuvre ». La Flandre, je veux bien, mais je ne vois aucune différence de structure entre les belges francophones (wallons et bruxellois) et les français du Nord. C’est le même peuple. Todd range toute la Belgique dans le système familial souche inégalitaire ? Ou bien c’est juste une réponse un peu rapide ?

Je sais que beaucoup de français sont surpris, et même parfois un peu agacés, de voir à quel point les belges s’intéressent à leur vie politique. Mais cet intérêt n’est pas du tout anecdotique. D’ailleurs, si la Flandre connaît effectivement une très forte poussée séparatiste identitaire, il n’y a rien de semblable chez les francophones. Les seuls francophone à vouloir la fin de la Belgique sont les rattachistes, c'est-à-dire ceux qui souhaitent que la Wallonie devienne une partie de la France.

Malakine

@ Bruno

En effet, si l'allemagne entre en crise sociopsychologique, je la vois plutôt faire péter l'Europe. Le risque est réel, ceci dit, certains s'en réjouiront.

Tu as raison et tort à la fois. Il n'y a en effet aucune différence anthropologique entre les wallons et les chtis, mais pas d'avantage entre les flamands et les wallons. C'est tout de la famille souche atténuée.

L'an passé je m'étais plongé dans l'invention de l'Europe pour faire une analyse de la crise Belge. Je t'invite à la lire et de me faire part de ta réaction (ici). Puisque tu es Belge, tu penses quoi de l'avenir du pays, toi ? Tu es rattachiste ?

Malakine

J'ai oublié le lien : http://horizons.typepad.fr/accueil/2007/08/lclatement-de-l.html

Et voici le passage sur les système anthropologiques belges :

"Les idéaux autoritaires et inégalitaires de la famille souche nourissent en général une tendance à l'intégration négative ; l'individu veut appartenir à un groupe puissamment structuré, mais qui se définit contre d'autres groupes. Le trait autoritaire du système familial souche implique l'anti-individualisme, l'absorbtion de l'individu par le groupe. Le trait inégalitaire favorise le sentiment de différence entre les hommes et entre les groupes.

L'existence de deux communautés linguistiques crée a priori une condition d'identification à un groupe particulier. la situation n'est toutefois pas idéale. La wallonie, dès qu'elle s'autodéfinit contre la Flandre, se transforme logiquement en apendice extrêmement minoritaire de l'espace français qui n'adhère pas, lui, à une conception ethnocentriste du nationalisme. L'ombre de l'homme universel pèse lourdement sur la Wallonie, inhibant le développement d'une idéologie ethnocentrique cohérente. (...)

Du coté de la Flandre, le développement d'un nationalisme ethnocentrique est également géné par l'appartenance à une communauté linguistique dont l'espace ne s'arrête pas à la frontière belge. A l'échelle européenne, la Flandre n'est d'une prolongation linguistique des Pays-bas, où les valeurs de la famille souche ne dominent pas le paysage idéologique. (...) En Flandre et en Wallonie, la petite taille des ethnies et leur non indépendance encouragent le développement d'un nationaliste ethnocentrique défensif. L'ethnie ne peut que se définir comme un groupe faible menacé de submersion linguistique et culturelle (...) La famille souche produit se genre d'effet au Pays basque et en catalogne".

Three piglets

"Effectivement je me souviens qu'une partie de la jeunesse allait dans les manifes pour racketer une autre jeunesse, mais où voulez vous en venir ? Vous prévoyez plutôt une forme de guerre civile à base ethnique ? Vous la souhaitez peut-être ...""

Je ne me souviens pas d'avoir ratonner qui que ce soit.
Vous feriez mieux de vous inquiétez de la réalité.
En revanche, les événements qui se sont passés lors de ces manifs ont laissé des traces et surtout ont été symptomatique d'une chose qui est systématiquement nié par les bien-pensants :le pouvoir utilise la lutte ethnique pour casser la lutte sociale.
Donc, de là à parler d'une jeunesse unifiée contre des policiers, c'est peu précis.
Ce qui se passe en Grèce, ne se passera pas en France.
C'est ce que Todd ne pourra jamais admettre par exemple.


Bruno

Je vais essayer de répondre sans être trop long, parce qu c'est un sujet complexe sur lequel il y a beaucoup à dire. Je précise tout d’abord que je ne vois aucune solution au problème de l’éclatement de la Belgique, un pays qui n’est, comme le dit souvent mon père, qu’un accident de l’Histoire. Ce qui nous a permis de fonctionner plutôt bien que mal pendant si longtemps était ce qu’on appelait les « compromis à la belge », qui ne sont pas du tout compatibles avec la recrudescence du nationalisme revanchard de la Flandre.

Je suis d’accord avec ton analyse, aucune objection. Bien entendu, depuis lors, le Luxembourg a refusé poliment l'idée farfelue d'un Etat multinational, mais c'était effectivement une proposition qui avait l'air d'embaler beaucoup de monde au moment de la rédaction de l'article. Par contre, curieusement, je reste assez dubitatif sur les critères d’Emmanuel Todd. Les idéaux autoritaires et inégalitaires ? L’anti-individualisme ? Tout ce que je peux en dire, c’est que ça ne correspond pas du tout à mon propre vécu.

Je n’aime pas beaucoup parler de moi, mais je vais le faire brièvement, pour faire mieux comprendre en quoi je ne me reconnais pas du tout dans la définition de Todd : j’ai grandi dans une famille très peu autoritaire, j’ai toujours été traité sur un pied d’égalité avec ma soeur (au point que, quand mes parents m’ont aidé financièrement il y a quelques années, ils ont donné la même somme à ma soeur par souci d’équité) et on n’a jamais cherché à décourager mes côtés anticonformistes, voire parfois un peu excentriques, que ce soit en famille ou à l’école. Voilà. Je suis peut-être une exception qui confirme la règle, mais j’ai beaucoup d’amis qui pourraient dire à peu près la même chose que moi.

Je crois aussi que la structure familiale ne peut pas suffire à tout expliquer, même si c’est certainement une clé fondamentale pour comprendre le fonctionnement psychologique d’un peuple, tout comme la famille structure la personnalité d’un individu dans la théorie psychanalytique. Comme l’écrivait Olaf en réponse à ton article, « le facteur linguistique joue un rôle prépondérant sur le sentiment d'appartenance, le langage structure la pensée (…) La prospérité économique aussi ». La profonde divergence politique entre les flamands (très à droite) et les francophones (beucoup plus décalés vers la gauche) ne peut faire qu'accentuer encore les différends et l'incompréhension qui n'avaient pas besoin de ça pour exister.

En ce qui concerne l’éclatement de la Belgique, je ne suis pas du tout rattachiste. A ce niveau-là, la grille de Todd me semble par contre tout à fait pertinente : dans l’éventualité d’un rattachement de la Wallonie à la France, l’intégration négative jouerait à fond. Et l’attitude parfois méprisante des parisiens pour la « province » serait très mal ressentie par les wallons (ils trouvent déjà que les bruxellois les snobent…)

En fait, je trouve la grille de Todd incomplète. Elle peut s’appliquer tant à la Wallonie qu’à la Flandre, mais pas à Bruxelles, où j’habite. Aucun nationalisme ethnocentrique n’est possible dans une ville aussi mélangée. Les bruxellois sont en grande majorité francophones, malgré tous les efforts déployés par les flamands pour « défranciser » la ville, mais il y a quand même à peu près 10% de bruxellois néerlandophones qui sont beaucoup mieux traités, c’est un euphémisme, que ne le sont les francophones qui ont le malheur d’habiter en Flandre.
Il y a également une population immigrée très importante, principalement d’origine marocaine, turque et… française, sans parler du nombre de personnes qui gravitent autour de l’UE. Tout ça pour dire que l’identité bruxelloise, si elle existe, est une identité ouverte et mouvante qui aurait mérité une grille de lecture pour elle seule.

Quand je parle de la Flandre, on pourrait penser que, malgré que je prétende le contraire, « l'individu (moi, en l’occurrence) veut appartenir à un groupe puissamment structuré, mais qui se définit contre d'autres groupes ». Ce n’est pas le cas. Le nationalisme flamand refuse de reconnaître l’indépendance de Bruxelles, son but à plus long terme étant de l’annexer dans un état flamand qui ne pourrait pas être viable économiquement sans intégrer le principal pole d’activité du pays. Les bruxellois ne veulent pas être englobés dans un état fascisant, d’autant que la Flandre a toujours refusé de signer la Convention cadre sur la protection des minorités. Je ne pense pas qu’on puisse appeler cette réaction bien naturelle « se définir par rapport à un autre groupe ». Avant que la Flandre durcisse le ton, il n’y avait à Bruxelles aucune hostilité particulière à l’égard de la Flandre. C’est plutôt une réaction défensive informelle, récente et très mal organisée face à une agression extérieure, ce qui n’est pas du tout la même chose.

Pour illustrer mon propos : http://francophonedebruxelles.blogspot.com/2008/02/le-premier-parti-politique-flamand-de.html
et cette petite carte des grandes et petites discriminations que les flamands réservent aux francophones de la périphérie bruxelloise : http://www.scribd.com/doc/5345374/Carte-des-Discriminations-3082008
« La situation politique de la Belgique n'étant pas prêt de s'arranger, il est probable que la diplomatie française aura rapidement à prendre position sur le devenir de la Belgique. Il est en tout cas souhaitable que la France joue dans cette affaire un rôle déterminant en tant que puissance européenne, de voisin et de "grand frère" de la Wallonie francophone. » Entièrement d’accord, mais n’oubliez pas les bruxellois.
D’ailleurs, la France devra sans doute se positionner plus tôt qu’on ne le croit, et peut-être d’ailleurs sur des événements qui se produiront sur son propre territoire. Un petit exemple : http://francophonedebruxelles.blogspot.com/2008/06/oubliez-les-chtis-bienvenue-dans-les.html

olaf

Finalement Bruno me refait penser aux remarques de Deleuze concernant la pertinence du schéma Freudien familial triangulaire père-mère-enfant, la triade déterminante d'un psychisme au regard du monde environnant qui ne serait qu'un bruit de fond par rapport à cette structure fondatrice. Les schèmes de Todd ne sont ils pas proches de la triangulation originelle de Freud sous d'autres formes. A savoir un forclos presque isolé de la société et de ses influences, comme volonté adiabatique. L'histoire des sociétés produit des protubérances qui n'ont aucun souci évident des affaires familiales. Lévy Strauss ne s'avançait aussi que sur des petites sociétés, tribus, et se disait désarmé face aux grandes populations. Il y là de quoi s'interroger sur l'échec des approches nucléaires de la famille ou des tribus, et de revoir les approches des lignes de fuites schizoïdes bien plus expressives de ce qui se passe. Flux, flux de capitaux, flux symbolique, d'information...

Malakine

Les systèmes familiaux sont une grille de lecture qui nourrissent l'analyse et permettent de penser, mais bien évidemment que tout ne se résume pas à cela. Et comme le montre todd dans son dernier bouquin, les systèmes familiaux peuvent dériver et voir leur force s'atténuer. En outre, j'insiste sur le fait qu'il classe le système souche du nord de la france "d'incomplet", c'est à dire atténué par rapport à ce qu'on trouve en allemagne.

En l'espèce, cela permettait de dire autre chose que les interprétations trop entendues du genre les flamands sont riches, les wallons pauvres et ils ne veulent pas partager. Le détour par les systèmes familiaux m'a permis de proposer une autre explication au séparatisme flamand et de dire que le rattachement de la wallonie n'allait pas de soi non plus...

Il est tard, je viens juste de publier l'article de ce soir, alors je lirais demain les liens. Mais c'est vrai que je suis impatient de pouvoir reparler de la question belge. Quelque part, la question walonne c'est notre ossetie du sud à nous :-) et je serais très curieux de voir l'attitude de Sarko face à une demande officielle de rattachement, surtout que la walonnie penche sérieusement à gauche.

Bruno

"Notre Ossétie du Sud à nous", j'aime beaucoup la comparaison. J'espère quand même que ça ne va pas tourner de la même manière, je n'ai pas tellement envie de finir en victime d'une épuration ethnique. En tout cas, à ce que je sache il n'y a pas encore de conseillers militaires étatsuniens et israéliens en Flandre.

Bruno

"pas encore de conseillers militaires étatsuniens et israéliens en Flandre". Hum, je voulais dire : pour former des troupes d'élite pour écraser la Walonnie, bien entendu. La Belgique étant le nid de l'O.T.A.N., cette affirmation serait risible sans cette précision.

ToOmS

Je veux bien passer sur vos autres inepties, mais là, franchement, vous pourriez faire un effort :
"L'Allemagne est paralysée, tétanisée, incapable de réagir ou de penser ce qui lui arrive."
Ca pense, un pays ?

Pour écrire une telle chose, il faut vraiment aimer s'écouter parler ! Ou ne plus avoir AUCUN RECUL CRITIQUE vis-à-vis de Todd, à mon avis c'est plutôt ça.
L'analyse technique (histoire, sociologie) de Todd est intéressante, cohérente même ; mais traiter les allemands de fayots, les japonais de fourmis (et les belges de cons ?) est d'une médiocrité affligeante. Le freudisme des nations ne mène à rien du tout.

"tempérament autoritaire-inégalitaire", non mais FRANCHEMENT !
Laissez un peu les gens tranquilles, ça vaudra mieux...

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