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07 mai 2008

Commentaires

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Malakine

J'ai une nouvelle à vous annoncer qui me surprends moi même. Désormais certains de mes articles seront publiés sur le site de Marianne 2. Cet article légèrement remanié vient d'inaugurer une nouvelle rubrique "les blogueurs associés"

Farini

Je suis étonné du manque de perspectives de votre article.
A l'heure où le service public sur tous les domaines, qu'en sera-t-il de la gestion des chômeurs ? Ce marché si juteux et si convoité par les agences d'emplois tels que Adecco, Manpower, etc... Comment préparer le transfert de ce marché pour de meilleurs profits?
A vous de réfléchir, j'en ai déjà trop dit...

Cordialement,

Jean-Marc Farini
Ex consultant en travail temporaire

RST

@Malakine
Toutes mes félicitations pour ton association avec Marianne. C'est une reconnaissance de la qualité de ton blog

Ozenfant

Malakine,
Je suis abonné à Marianne depuis longtemps, et avant de "bloguer", j'entretenais un correspondance régulière avec JFK (et même quelque engueulades à propos du NON à l'Europe) et je nourris l'illusion de l'avoir influencé en ce qui concerne le soi disant "populisme". Mot qui n'est souvent que l'expression du mépris des élites (larguées) pour la "France d'en bas".

Marianne et le Monde Diplo sont mes deux lectures.
Marianne a le grand avantage d'essayer de sortir de la pensée unique médiatique, mais il est lui aussi réalisé par 90% d'intellectuels assis qui n'arrivent pas non plus à sortir de leurs idéologies.

En ce qui concerne ton texte, il est à mon sens un peu partisan.
En effet il oublie que le problème français de l'emplois N°1 est la résultante du mépris des gens que leurs parents ont porté à bout de bras pour faire des études et qui en ont développé un complexe de supériorité tout à fait injustifié :
"Il était né stupide et avait considérablement développé ses dons naturels." disait Samuel Butler en parlant de l’enseignement magistral.

Nous avons donc, en France, 79% d’une tranche d’âge donnée qui continue des études dîtes supérieures, contre 19% en Allemagne et 20% en Suisse.

D’une part le résultat en est le refus des Français à exercer un métier manuel.
De l’autre part, 60% de Bachelier en trop cherchant en vain un emploi de "col blanc".

J’en ai pris acte, et ma fille qui se dirige vers le BAC littéraire à la fin de l’année avec de 17 à 19 en Philo et Anglais, mais elle va faire une école de cuisine l’année suivante.

Si tu zappes ce paramètre essentiel, Malakine, il me semble que ton appréciation de la situation devient quelque peu intellectualiste et en tous cas ne collant pas à la réalité de l’emploi, qui est que les français ont été habitué à refuser tout emploi qui ne satisfaisait pas leur ego ou leur certitudes de faire partie d’une certaine classe de privilégiés.

franc-tireur

Bonjour,

Pour avoir été au chômage en 2005/2006, j'ai bien connu la prise en charge de l'ANPE.

Contrairement à ce qu tu dis dans ton article, il se trouve que l'ANPE propose à chaque demandeur d'emploi un bilan de compétence, et un nnombre considérable de formations (rédiger Cv, lettre moditvation, communication,...). Ces actions sont en fait souvent assurées par des cabinets privés d'outplacement (à des prix conséquents). Sincèrement, l'intérêt de ces formations pour les demandeurs d'emploi est trés discutable : au pire elles ne servent qu'à "occuper" les demandeur d'emploi auxquels on a rien à proposer, au mieux elles peuvent permettre à certains de reprendre confiance et de se remotiver. Force est de constater qu'elles sont cepndant proposées systématiquement (pour ne pas dire automatiquement).

Ensuite, il existe un certain nombre de formations qualifiantes ou diplomantes, qui peuvent permettre aux demandeurs d'emploi de se réorienter. Leur nombre est cependant restreint, tout comme les places disposnibles, et elles exigent souvent une durée de formation de plusieurs mois. Elles ne sont donc adaptées et destinées qu'à une certaines catégories de demandeurs d'emplois (ceux dont les qualifications sont faibles ou inadaptées au marché actuel).

Pour les autres chômeurs (la majorité ?), qui n'ont pas forcément besoin d'apprendre à faire un CV ou d'acquérir de nouvelles qualifications, force est de constater que l'aide de l'ANPE est beaucoup plus limitée : les offres d'emplois recensées par l'ANPE concernent essentiellement des salariés titualires d'un minimum de diplome (BEP, ,BAC pro, Bac +3) aux comptéences clairement identifiées, pour ne pas dire standardisées (plombier, technicien...). Pour ces profils, il y a effectivement un nombre important d'offres.

En revanche, les demandeurs d'emplois au profil a-typique sont trés mal pris en charge par l'ANPE. Les "pas diplomés" se retrouvent pris en charge par les aides sociales et les emplois-aidés. Les "sur-diplomés" (cadres, prof. intermédiaires) ne trouvent pratiquement pas d'offres leur correspondant, et doivent passer par des cabinets de recrutement privés ou des agences d'intérim. Sinon, la seule chose que vous propose systèmatique l'ANPE c'est de "créer votre entreprise" : ici le but n'est pas tant de créer une activité nouvelle source d'innovation, mais seulement de créer son propre emploi !

Ceci n'est pas en soit, la "faute" de l'ANPE (et surtout de ces agents), mais implique de repenser son rôle, et celui de l'esemble des intervenants du sectuer (y compris les cabinets privés qui s'engraissent sur ce juteux marché). Car dans le système actuel, l'ANPE se retrouve à prendre en charge, les demandeurs d'emplois les plus en difficultés, tandis que les cabinet privés se concentrent sur les demandeurs d'emplois à "potentiel".

Enfin, je dois signaler, que le nouveau "management" de l'ANPE pose certains problèmes : tout d'abord les conseillers recoivent desormais des inciations financières (primes) pour le placement des demandeurs d'emploi (soit notre radiation), ce qui peut les inciter à essayer de caser certains salariés au mépris de leur choix , voir de leur profil (on est parfois obligé de répondre à des annonces trés éloignées de nos compétences). Ensuite, la flexibilité existe aussi au sein des personnel de l'ANPE : il y a un trés grand nombre de CDD, qui parfois sont mis en face des demandeurs d'emploi sans avoir de formation préalable : je me suis ainsi retrouvé en face d'un conseiller qui m'a proposé des emplois aidés auxquels je n'étais pas éligibles (ce que je savais pour avoir étudié ces dispostifs dans le cadre de mes activités d'enseigement et de recherche).


Tout cela pour dire, que ce projet "d'offre d'emploi raisonnable" ne servira à rien si ce n'est à faire croire que le problème du chômage est lié à la mauvaise volonté des demandeurs d'emplois, qui lorsqu'ils ne fraudent pas, sont tout bonnement des fénéants.

Pourtant, chacun sait depuis Marx et Keynes, que le chômage est avant tout un problème macro-économique. Si l'activité économique ne crée pas suffisement d'emplois pour absorber la population active, à quoi peuvent bien servir ces mesures ? A précariser et à ne pas assumer une véritable politque économique et industrielle.

Philippe

@Ozenfant,
19*/* d'une classe d'âge en Allemagne où 33*/* seulement font des études secondaires longues, cela fait beaucoup.
Ceux que l'on élimine avant ne peuvent y accéder.

Ozenfant

@Franc-tireur,
Merci de nous avoir raconté ton expérience personnelle à l'ANPE, c'est toujours plus intéressant que les avis de ceux qui ne font que répéter ce qu'ils lisent et que nous pouvons donc tous lire (ou entendre) ailleurs.

La mienne est celle d'un patron (socialiste) qui a fait 178 offres d'emplois dont une (seule) à été procurée par l'ANPE, j'avoue qu'à la fin, je ne les appelais même plus pour leur signaler.

Enfin, la macro économie est essentiellement l'histoire de l'économie et ses acteurs à l'exception de ben Shalom Bernanke, de Trichet et d'une dizaine d'autres dans le monde n'ont guère d'influence sur l'emploi : on voit bien leurs limites dans leur incapacité à regler la crise actuelle.

Par contre si l'on réforme immédiatement la fiscalité française obsolète (datant des trentes glorieuse), ont peut inciter immédiatement les patrons à embaucher. C'est ce que Sarkozy avait promis avant les élection.
C'est ce qu'il ne fait pas actuellement.
L'autre problême essentiel, je l'ai déjà décrit dans mon post précédent.

@Philippe,
Moi pas comprendre ce que toi dire.
Mon poste précédent veut dire que des études supérieures dans un pays ou tous les moyens de production disparaissent et ou même les bureaux d'études délocalisent, me semble fascinant.

Philippe

@Ozenfant,
Bayrou s'était engagé à exonérer de charges les deux premières heures sup.
N'était-ce pas un début?

Pour que les patrons embauchent, ne faut-il pas booster la consommation? ce que ne fait pas le gouvernement.

Ceux qui ont un budget limité ont déjà du mal à payer le carburant pour aller bosser.
On veut envoyer les chômeurs bosser à deux heures de route; leur remboursera-t-on les frais de transport?

Ozenfant

@ Cousin Philippe,
Bayrou c’était engagé à autoriser 2 embauches sans charges sociales (et non 2 heures supp.), ce qui était une initiative formidable et la seule raison d’ailleurs qui m’a fait voter pour lui au premier tour, avec le fait que son programme économique était raisonnable (en tous cas comparé aux délires de Sarko et Ségo).
Pour que les entreprises embauchent, il est préférable de leur créer des conditions favorables à leur compétitivité.
Uniquement booster la consommation dans un pays au déficit commercial endémique, consisterait à accroître ce déficit (c'est pourtant ce que prônent Michel Sapin, Ségolène Royal, Moscovicci, Hollande et leurs économistes de salon).
Booster la consommation doit être la résultante de l’enrichissement des personnes par la réduction du chômage et une meilleure fiscalité et non l’inverse.
Si les chômeurs acceptaient de se salir les mains, et de quitter (comme moi) leurs métiers, par exemple de responsable de recherche pour la restauration (ou le BTP), ils n’auraient pas à faire 200 bornes pour rester "cols blancs" (lol).

franc-tireur

@ Ozenfant

"Si les chômeurs acceptaient de se salir les mains, et de quitter (comme moi) leurs métiers, par exemple de responsable de recherche pour la restauration (ou le BTP), ils n’auraient pas à faire 200 bornes pour rester "cols blancs" (lol)".

Je crois comprendre ce que tu veux dire. Cependant, sans faire de procés d'intention, je ne crois pas que la résorbtion du chômage de masse passe uniquement ni même essentiellment par l'entreprenariat.

Je m'explique.

Créer un entreprise, au demeurant individuelle, sur des secteurs déjà saturés comme la restauration ou le BTP, les services à la personnes, ne risque pas d'accroître en quoi que ce soit la richesse nationale, puisqu'il s'agit essentiellement de produtions domestiques repondant à une demande domestique. Il n'y a qu'une simple redistribution des dépenses de consommations effectuées par les ménages français. Par ailleurs, ce sont des domaines d'activité ou l'innovation est faible (mis à part certains secteurs de pointe du BTP).

D'où une deuxième remarque: A mon sens, l'entrepreuneriat, ce n'est pas seulement une logique de travail "indépendant", mais cela doit avant tout être guidé par une volonté d'innovation : qu'est-ce que je vais apporter en plus en créant une nouvelle activité ?

C'est cette dernière dynamique qui devrait être encouragée (car elle est porteuse de croissance et éventuellment de compétitivité). Cependant, j'ai l'impression que le discours "dominant" nous vante surtout une figure assez réactionnaire de l'entrepreneur, a mi-chemin entre le poujadiste et le "self-made man", où les qualités qui sont mises en avant sont strictement individuelles (volontarisme, indépendance...) mais ne portent absolument pas sur l'activité elle même ! Or il y a une différence fondamentale d'intérêt économique pour la société française, entre ouvrir une entreprise de nettoyage, une sandwicherie ou une entreprise travaillant sur le développement des nano-technologies. Ce dernier aspect me semble complétement occulté, et montre bien comment on a complétement abondonné l'idée de dynamisme industriel pour prôner un modèle de développement "low cost", ou le "travailler plus" fait figure d'alpha et d'Omega de la politique économique.

Il y a certianement, en France, un problème d'innovation et de "dynamisme", mais celui-ci ne recoupe pas le clivage salarié/chef d'entreprise. De nombreux entrerpreneurs se lancent sur des activités rentables mais sans intérêt pour la croissance à long terme, tandis que nombre de salariés (ingénieurs, chercheurs) innovent dans le cadre de grandes entreprises ou de labo publics (l'inverse étant vrai !).

Franc-tireur (un salarié, adminratif de "lentrepreneur héroïque" schumpétérien).

Cdt

bisane

Concernant les boucs émissaires, voir une bonne analyse : http://social.societal.free.fr/?p=356

Pour le reste, je ne suis pas sûre que l'ANPE ait les moyens de faire ce que vous proposez...
A qui la faute ?

Ozenfant

@Franc Tireur,

Nous sommes parfaitement d’accord, prendre un poste dans la restauration n’augmentera pas notre productivité à moins que ce soit chez un traiteur qui exporte. Dans les BTP (qui construisent à l’étranger), je serais plus nuancé que toi.
Seule remarque, un chômeur français de moins qui travaille dans la restauration, c’est quand même un gains net pour l’état et une assurance que ce salaire ne va pas être exporté.
Enfin il y a des tas de produits innovants qui n’attendent que d’être construits et exportés... Il suffit de consulter les brevets restés sans preneurs.
J’ai été au coeur de ce problème, puisque j’exportais des produits innovants. Malheureusement 95% de mon temps était pris par d’autres activités. Je regrette maintenant de ne pas m’être assez investit dans ce domaine.
Dans les produits "traditionnels" il existe de tas de niches exploitables. Ce sont souvent le courage et l’imagination qui manquent.... Et le désir symptomatique des français à devenir fonctionnaires.

olaf

oz,

En ce qui me concerne j'ai pensé des fois à devenir plombier, j'ai persisté quand même dans l'innovation vu que je crois savoir faire ça pas trop mal et que j'ai investi du temps et de l'argent dans des études y correspondant. Un peu légitime donc ma persistance à faire ce que je sais le mieux faire et à chercher une rémunération correcte comme retour d'investissement. C'est pas que je tienne au statut de col blanc cravate, je suis plutôt un technique et la cravate me gêne, en plus ça compresse les veines du cou, donc mauvais pour l'oxygénation du cerveau, donc je la mets que quand c'est nécessaire. Mes collègues allemands la mettent plus, même si ça doit les raser pour la plupart.

Le problème de l'innovation en France est que le pourcentage du CA qui y est consacré est bien plus faible que les chiffres officiels déjà faibles. En réalité bien des ingénieurs RD sont plutôt des chefs de projet qui chapeautent du début à la fin les nouveaux produits. Donc étude RD réelle, coordination de divers services, marketing, achats, etc, industrialisation, procédures, fabrication, logistique...jusqu'à la mise en vente. Donc 80% du temps passé n'est pas de la RD mais de l'encadrement, de la coordination de services, un boulot proche parfois du garçon coursier, en évitant d'être un méchant pitt bull quand les gens rechignent. Par des artifices comptables ces activités font partie du budget RD alors qu'elles n'en sont pas. D'autre part quand on fait ça, l'esprit n'est pas du tout le même que celui de l'innovation et on perd le fil d'avec ce qui fait l'innovation, à savoir : contacts avec le marketing, les commerciaux, les clients, la veille techno et brevets, la conception nécessitant de l'imagination et les conditions requises pour ça, le bidouillage, la validation expérimentale de protos avec des techniciens ou ingés.

Donc l'innovation n'a pas la plupart du temps le statut qu'elle devrait avoir parce que ceux qui décident n'ont pour la plupart jamais fait ce boulot et ne tiennent pas compte de l'avis de ceux qui savent ce que c'est. C'est dû en partie au fait que les créatifs sont souvent pris pour des intellos ou des tournesols rêveurs. Du coup on veut absolument les faire rentrer dans le moule de la production. C'est un archaïsme que les usa ont beaucoup moins je crois. Mais les grandes écoles type quadzarts sont le prototype de ce formatage régressif à la française complètement ringard et oppressif.

René Jacquot

Félicitations Malakine!!

D'ailleurs Marianne2 vient de relâcher les vidéos du dernier "Parlons net" avec Emmanuel Todd.

Une comparaison raisonnable avec des dispositifs similaires en Europe (Allemagne)démontre que l'offre raisonnable d'emploi n'est qu'une proposition cosmétique dans la lutte contre le chômage.

Ozenfant

D'accord avec toi, Olaf, je n'aurais pas quitté la recherche si j'avais pu continuer à développer des produits innovants et déposer des brevets... Mais il faut bien vivre !

@René Jacquot, Tu es encore dans le milieu de la boxe ?
Tu dis : " Une comparaison raisonnable avec des dispositifs similaires en Europe (Allemagne)démontre que l'offre raisonnable d'emploi n'est qu'une proposition cosmétique dans la lutte contre le chômage."
C’est vrai, la priorité consiste à créer des emplois productifs, cependant si les français employaient les postes qu’ils offrent sur un plateau aux étrangers nantis de permis de travail, ces devises ne partiraient plus pour l’étranger et/ou cela soulagerait l’état d’autant de chômeurs à indemniser.
Ce serait bien, que ce million de Djeuns qui ne se sont jamais inscrit à l'ANPE se crachent un peu dans les pognes (lol).
Le monde n’est pas binaire, il importe dans la merde dans laquelle nous nous enlisons chaque jour un peu plus, de ne négliger aucune piste.

Malakine

@ Farini

Oui en effet, ce n'est pas impossible que la future ANPE ait recours aux services de consultants ou d'agences d'intérim. Et alors ? C'est choquant ?

@ Oz

Ce que tu dis est très intéressant mais c'est hors sujet. Là, tu fais le procès du système de l'éducation nationale et de la formation professionnelle continue. l'OVE n'organise pas les reconversion, elle organise une baisse du salaire de reprise dans le même métier. Mon propos n'est pas intellectualiste. Il est juste de pur bon sens : commençons par mettre en place un vrai service public de l'emploi.

@ franc tireur

Ce tableau du service public de l'emploi est intéressant et assez sévère. J'avais entendu que l'ANPE ne proposait aucune offre. Ton expérience dit le contraire. En revanche, je ne me suis pas trompé en disant que les offres que pourrait proposer l'agence pourrait s'avérer très éloigné du profil du candidat. J'ai eu l'occasion de m'apercevoir des limites de l'ANPE en étant quelques mois DRH d'une mairie.

Ces sujets sont en cours de réformes. On ne sait pas encore ce que donnera la fusion anpe-unedic et la formation professionnelle est également sur la sellette. C'est des sujets que je suis dans le cadre professionnelle, donc je pense qu'on en reparlera quand le débat sera un peu plus mûr.

@ ozenfant

A quelle promesse de réforme de la fiscalité fais tu références ? La TVA sociale ?

Je reviendrais bientôt sur cette idée d'aides au TPE car elle me semble très discutable. Les secteurs qui créé des emplois ne sont pas ceux qui crééent de la richesse. La question c'est faut-il aider la création de richesse ou les créations d'emplois ...

@ Franc tireur

Voilà : ce que je vais développer prochainement, franc tireur vient de le résumer. L'économie résidentielle est la plus dynamique, c'est là où se créént les emplois mais ce n'est pas celle qui nous fait vivre.

@ Bisane

Bienvenue. Je vais lire cet article et rendre visite à ton blog, que je ne connaissais pas et qui me semble très intéressant.

@ rené jacquot

Je n'avais pas fais le rapprochement entre vous et le site cultural gang bang qu'il m'est arrivé de consulter. Je vais vous mettre en lien.

@ Olaf

Tes critiques du monde industriel que tu juges scérosé et ringard me font toujours sourire. Tu imagines le rapport que peux entretenir un cadre administratif ou un élu avec l'idée d'innovation ?

olaf

Bien dans le sujet, ce commentaire de la révision du code du travail :
http://www.bakchich.info/article3644.html

Je ne sais pas si Malakine, un peu juriste, je crois, a une opinion là dessus. On peut se demander si là aussi, il n'y a pas une intention de déstabiliser la protection du salarié pourtant bien entamée ces derniers temps. Aller vite et tirer dans tous les sens, c'est la stratégie du gouvernement qui a peut être lu les biographies de Napoléon. Sauf que là c'est pour donner le tournis à la population.

Ozenfant

@Malakine,
Comme tu as certainement remarqué, je change assez facilement d’avis (j’ai récemment rayé Ségolène de mes options politiques) suite à cette vidéo d’elle à son conseil général : http://h16.free.fr/index.php?2008/05/02/454-la-democratie-participative-et-ma-main-dans-la-figure
Cela veut dire que mes propos ne sont jamais définitifs, mais en cours de gestation.
Par exemple j’adhère ce matin à une idée nouvelle pour moi et en fait le sujet de l’électron libre, à savoir, Arnaud Montebourg : Le PS a besoin d'un "super mécano" !
http://blog-ccc.typepad.fr/blog_ccc/2008/05/arnaud-montebou.html
Pour répondre précisément à ce que tu me dis, ce ne sont pas les TPE qui créent de la richesse, même si employer des chômeurs est bon pour le budget de l’état (pas celui de la balance commerciale, c’est évident). Ce sont les PMI qui créent le plus de richesses, et c’est sur elles que doit porter notre effort. Des français acceptant des boulots manuels dans les BTP construisant des ouvrages d’art en Chine, par exemple.
La question n'est pas faut-il aider la création de richesse ou les créations d'emplois ...
Ça c’est comme si l’on te disais : Aimes tu ton père ou ta mère ?
Bien sûr qu’il faut créer des emplois pour créer de la richesse et de la richesse pour créer des emplois... Rien n’empêche de faire les chose de manière synchronisées ou simultanées.
Pour répondre à ta question sur la TVA sociale, je suis entrain de faire un budget de la France, en reprenant tous les chiffres officiels, en essayant de diminuer la pénalisation du travail et de faire disparaître les taxes qui affligent OBLIGATOIREMENT les plus démunis, même quand ils ne touchent que 400 euros de retraite: la CSG.... Un essai de simplification et d’utilisation de tous les plafonds et planchers Bruxellois.
Sinon, mon cher Malakine, je suis bien évidemment d’accord avec tout le reste de ton texte.

René Jacquot

@Malakine

Merci Malakine! Eh oui, j'appartiens bien au concentré de mauvais esprit qu'est le Cultural Gang Bang...

@Ozenfant

Aux dernières nouvelles,le véritable René Jacquot tiendrait un restaurant du côté de Grenoble.

Sur les offres non pourvues de l'ANPE, il faudrait avant toutes choses améliorer les conventions collectives pourries dans ces métiers (restauration, nettoyage).

De plus, l'offre raisonnable d'emploi risque d'être un casse-tête pour les juristes, il créé plus d'incertitudes que de garanties... une offre d'emploi raisonnable c'est le poste d'informaticien à Pondichery à 160 euros proposé par l'ANPE au début de ce mois?

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/324692.FR.php?mode=PRINTERFRIENDLY

Malakine a bien raison en parlant de flexiregression, sous prétexte de lutte contre le chômage, on assiste à une précarisation des parcours professionnels.

olaf

oz,

La main d'oeuvre btp, les chinois n'en manquent pas, au point d'en envoyer en afrique( algerie par ex) pour leurs contrats btp dans des pays où le salaire est pourtant faible. Je pense qu'ils peuvent se passer de nos ouvriers sans problème.

Ozenfant

Ça c'est bien vrai Olaf ! Alors on va prendre l'exemple d'un Pâtissier en Allemagne, mais pour que cela soit plausible, il faudrait que nos charges sociales diminuent considérablement, pour que l'enveloppe salariale soit favorable au salarié français.

PeutMieuxFaire

Ce qui est bien analysé dans cet article c'est que cette mesure est d'abord et essentiellement de "communication politique". Qui a compris le mode de fonctionnement de l'ex-candidat SARKOZY n'est pas surpris.

Mais ce qui est original et que MALAKINE souligne opportunément ce sont les effets pervers induits (que je n'avais pas vu venir) dont en particulier :
- perte d'emploi = régression salariale à minima alors haro sur les emplois privés : trop de risques ! Et là c'est vraiment contre-productif.

Antoine

Article très intéressant... Mais comportant quelques erreurs ou quelques idées reçues fausses... sur l'anpe.

Tout d'abord quelques chiffres: 2007 l'anpe c'était 3,7 millions d'offres d'emploi proposées dont 62% qui ont bénéficié d'une pré selection de la part de l'ANPE (c'est à dire que les employeurs n'ont pas demandé à l'ANPe qu'une simple diffusion mais aussi un travail de préselection des candidats) 568 000 et des poussières d'entreprises clientes. 850 000 visites d'entreprises.. 33 % d'offres en CDI (c'est parait il un taux supèrieur à ce que propose le marché du travail dans son ensemble). Le taux de satisfactin est de 89,5 %.. etc...

pour donner un exemple local, sur mon bassin un peu plus des entreprises qui avaient recrutés en 2006 avaient déposées au moins un offre dans mon agence. Et comme nous avons accès à tout un tas de statistiques/information/etc... nous sommes en théorie capable de renseigner le demandeurs sur les 50% restants

A l'époque où j'avais accès à ces chiffres, chaque mois un demandeur d'emploi sur 2 recevait une offre dans sa "boite aux lettres"... On ne peut pas dire que l'anpe ne propose pas.. Mais elle propose ce qu'elle a a ceux à qui elle peut proposer... Il est certain qu'un maçon par exemple reçoit pas mal de propositions. Pour un jeune sans qualification qui sort de l'éducation nationale il est plus difficile de lui faire une proposition d'emploi. Dans l'agence ou je travaille ils sont plus sollicité par le biais de réunion d'information sur des formations, les offres d'apprentissages, etc...

oui l'ANPe propose tout un tas de service. Beaucoup sont en effet délivrés par des organismes externes que l'anpe finance. mais une partie est délivré par des agents comme par exemple les accompagnements Cap vers l'emploi. je ne pourrai dire si les tarifs de ces prestataires sont prohibitifs mais dans l'agence où je suis un bilan de compétence coute un peu moins de 700 Euro.

Contrairement à ce que écrit un de vos intervenants, un bilan de compétence n'est pas systématiquement proposée. Le rôle du conseiller (et c'est là où se situe la difficulté) est de déterminer avec le demandeur d'emploi parmi tout nos outils ceux qui lui seront le plus adapté. Le but n'est pas de prescrire un atelier CV a tout le monde mais de moduler les services et les appuis en fonction, de la distance à l'emploi du demandeur d'emploi. Bref le panel est large, parfois redondant et une partie de la difficulté du métier de conseiller est d'arrivé à faire le choix le plus pertinent au bon moment...

Contrairement à ce que quelqu'un d'autre a écrit les agents ANPE ne perçoivent pas de primes en fonction du taux de sortie. pour les conseillers il y a en effet un système de prime collectifs (les objectifs sont nationaux avec une déclinaison régionale mais vu son montant potentiel ce n'est pas cela qui motiverait les conseillers à radier pour augmenter le taux de sortie ! Pour l'encadrement le système est différent.. Mais il n'y a pas de prime à la radiation.

L'anpe travaille déjà avec l'interim et des cabinets de consultant. L'interim à l'honneur chez nous d'avoir un triple rôle: c'est une cliente car elle nous dépose des offres d'emploi, c'est un prestataire car elle nous fournit un certains nombre de prestations (des évaluations, des accompagnements, etc...), mais aussi un partenaire membre du service public de l'emploi (!)

L'anpe ne se retrouve pas qu'avec les publics en difficultés: elle a tous types de publics. Mais il est vrai que ceux en difficultés restent plus longtemps dans nos fichiers. Dans mon agence un demandeur d'emploi sur 2 sort de nos fichiers dans les trois mois.

Sur l'offre raisonnable d'emploi le système ne fonctionnera pas pour plusieurs raisons:
- la première est qu'un demandeur d'emploi sur deux est indemnisé. Radier un demandeur d'emploi qui ne perçoit rien n'a donc aucun sens.
- Le refus d'emploi est extrèment difficle à prouver. Sans un écrit de l'employeur, si le demandeur d'emploi sanctionné y met un peu de persévérance il peut facilement faire "sauter" la sanction en appel. il n'y a pas beaucoup d'employeur prêt à jouer ce rôle de "délateur"..
- Nous ne sommes pas des machines, nous sommes des humains et travaillons sur de l'humain. Sanctionner pour un refus d'emploi n'est pas une décision facile à prendre car elle peut avoir des conséquences sociales graves pour l'intéressé


cependant tout n'est pas rose.. et je suis entièrement d'accord avec un intervenant dans le sens où il faut repenser le système.


ainsi par exemple cette semaine j'ai inscrit une personne comme demandeur d'emploi qui venait de réussir un concours d'entré en école d'aide soignante pour que le conseil régionale lui finance cette formation. Sa demande de CIF lui ayant été refusé. Conséquence ce financement régional n'ira pas à un "vrai demandeur".

Autre exemple un peu moins de 10% des demandeurs d'emplois ont eu une formation sur 2007. Dans les faits 50% de ces bénéficiaires de formation étaient des jeunes.

Sur les publics en difficultés l'articulation entre anpe et services sociaux est souvent inexistante. Ainsi par exemple pour les bénéficiaires du Rmi dans mon département, le conseil général attend qu'on leur retrouve un emploi, et nous nous attendons que celui aide à résoudre les problèmes sociaux qui sont un frein à la recherche d'emploi... Mais dans les faits personne ne se parle et il n'y a aucune coordination...

Je vais m'arrêter là car je pourrais en écrire des tonnes...

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